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LES LOIS DE L'ÉCOLOGIE
L'écologie, c'est la morale de l'an deux-mille!
J'ai souhaité commencer ici un essai pédagogique: démontrer que cette science est devenue la connaissance indispensable des hommes de l'An 2000. L'homme ne s'attaque aux problèmes qui l'assaillent que sous l'effet de la nécessité. L'écologie scientifique est l'une des réponses nécessaire à l'écologisme, connaissance de sciences humaines qui est née au début du XIXe siècle, de la constatation de l'avènement d'une nouvelle ère de l'Histoire: "L'Explosion démographique humaine" et de son exposé par un génie: Malthus. Oui, je sais, Malthus égal "malthusianisme" donc équation mathématique: "Malthus = caca".
— " Malthus, caca; Malthus, caca; ..." (bis repetita(1-1)↓, à satiété: certains l'ont même appris à leur perroquet!)
Certes, l'homme avait quelque aspect antipathique. Propriétaire terrien, sorte de prédicateur anglais, (il y a là, déjà, de quoi s'en aliéner plus d'un, non des moindres!), il avait inventé que l'aide des paroisses aux pauvres devait être supprimée car elle encourageait ces pauvres à la paresse.
Remarquons tout d'abord que ceux qui gouvernent certains pays actuels pas si écartés de nos tropiques n'agissent pas autrement, en confisquant par petits morceaux tous les acquis sociaux gagnés par le monde ouvrier sur le pavé des rues, face aux baïonnettes des "Versaillais", des "Vichyssois" et de leurs alter-ego(1-2)↓. Acquis historiques si laborieux des "pauvres qui travaillent" et "des travailleurs qui resteront toujours pauvres". Ceux qui manient aussi bien -de la gauche comme de la droite- le gourdin du "malthusianisme", ne font rien d'autre que de refléter cette triste face du bonhomme.
Mais Malthus n'en était pas moins un génie: celui qui en 1798 dénonçait clairement les dangers de l'explosion démographique humaine dont le premier milliard fut atteint en 1830, soit le lendemain matin de, la parution du "Principe de Population". Dans la partie "Lois de l'Ecologisme", je proposerai donc -ce qui ne sera une relecture pour personne, notamment pour les tonitruants anti-malthusiens- quelques extraits de l'œuvre de Malthus le Génie, sans pour autant m'aveugler sur le côté antipathique du bourgeois intelligent qui justifiait l'abandon de l'assistanat pour ménager sa richesse.
Je citerai, dans la partie d'Ecologie scientifique, quelques Maîtres de l'Ecologie, près desquels quelques mauvais élèves sont passés sans les entendre. Je le dis tout cru: l'édile municipal qui n'a pas lu Barry Commoner est un "pernicieux"; l'élu national qui n'a pas lu Bouthoul est un "danger national"; l'élu international qui n'a pas lu Paul Ehrlich est un "péril pour l'Humanité".
Rien ne sert d'être le Singe dominant d'une vaste tribu de ces primates mal améliorés si c'est pour les conduire au désert nucléaire d'où survivront seuls les cloportes. Conduire les Hommes, Simius tristis, à la Der-des-Der, c'est ce que font des Chefs-Gorilles qui n'ont pas compris que le problème numéro un de l'humanité c'est son problème écologique et que ce problème écologique, c'est l'explosion démographique humaine.
Pour ceux qui n'iront pas plus loin, tâchez quand même d'apprendre deux mots de vocabulaire: les Ecologistes sont ceux qui se prévalent de l'Ecologisme; les savants de l'Ecologie sont des Ecologues.
Enfin, l'autre réponse au problème des hommes, avec l'écologie, c'est l'écologisme, philosophie ou écologie politique.
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Barry COMMONER: LES LOIS de l'ÉCOLOGIE
Je ne commenterai ici qu'un infime extrait des livres de Barry Commoner, que les plus sensibles peuvent se procurer (sauf épuisement) Au Seuil, 27 rue Jacob, Paris VIe, en langue française. L'intelligence et la clarté, les images de style si explicatives de BC sont un des agréments de ces livres qu'on est surpris de savoir édités depuis les années soixante. Bientôt un demi-siècle. Ils prévoyaient alors la fonte des banquises. Gagné! on y est... CJ
Les Livres
QUELLE TERRE LAISSERONS NOUS A NOS ENFANTS?
Barry Commoner, Editions du Seuil, Paris; ISBN (inconnu); 1963 NYork - 1969 Paris
L'ENCERCLEMENT
E. du Seuil, 27 rue Jacob, Paris VIe;
ISBN/ 2-02-002826-3. - 1971 NYork - 1972 Paris
Quelle TERRE Laisserons-nous à NOS ENFANTS s?
En fait, ces quelques extraits viennent d'un de ces livres; j'en bouleverse un peu l'ordre. Je pense ne pas trahir la mentalité de l'Auteur; un de mes Maîtres de l'Ecologie: Barry Commoner.
La pollution du milieu ambiant
« Pendant près d'un million d'années, des êtres humains ont réussi à survivre et à se multiplier sur la terre en s'intégrant discrètement dans un milieu ambiant qui réunit les conditions nécessaires à l'entretien de toute vie, et en rejoignant par là une vaste communauté où les animaux, les plantes, les micro-organismes, le sol, l'air et l'eau se trouvent intimement liés par un enchevêtrement complexe de relations mutuelles.
A l'époque préindustrielle le milieu ambiant contenait, semblait-il, d'inépuisables réserves d'eau et d'air purs. Devant l'augmentation des besoins, l'on jugea raisonnable de disperser les fumées dans les airs et les eaux d'égouts dans les rivières avec l'espoir que ces immenses réserves non polluées dissoudraient et désagrégeraient complètement tout agent corrupteur - sans doute avec ce même optimisme qui nous pousse à truffer les murs de nos salles de bains de petites boîtes destinées à contenir nos vieilles lames de rasoir.
Mais, hélas! il n'y a tout simplement pas assez d'eau ni d'air sur terre pour absorber et neutraliser tous les poisons que l'homme a introduits dans le milieu. Comme dirait avec mépris le chef peau-rouge Satinpenny, « le Grand Cañon ne sera bientôt plus une poubelle assez vaste pour contenir tous les détritus dont les Visages Pâles encombrent l'univers ». (...)
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Les Sept Lois de l'Écologie
Première loi de l'écologie: Toutes les parties d'un écosystème sont interdépendantes
(extrait)
Le terme « cybernétique» est un dérivé du mot grec qui désignait le timonier; il s'applique à un cycle d'événements qui commande ou gouverne le comportement d'un système donné. Le timonier est partie d'un système qui comprend également le compas, le gouvernail et le navire. Si le navire s'écarte de la ligne définie par le compas, la dérive se manifeste dans un changement d'orientation de l'aiguille du compas. Cette éventualité observée et interprétée par le timonier en provoque immédiatement une autre: le timonier donne un tour de barre qui ramène le navire à sa ligne de course originaire. La correction accomplie, l'aiguille du compas est revenue à sa position première, indiquant la ligne de course et le cycle de correction s'achève. Dans le cas où le timonier donne un coup de barre trop appuyé en réponse à un léger écart de l'aiguille du compas, l'indication du mouvement trop prononcé apparaît par l'inclinaison inverse de l'aiguille et le timonier est averti qu'il doit corriger sa réaction excessive par un mouvement opposé. Ce nouveau cycle opérationnel stabilise la course du navire.
D'une façon tout à fait similaire, des relations de stabilisation cybernétiques se produisent dans un circuit écologique. Examinons, par exemple, le cycle écologique des eaux naturelles: poissons déchets organiques - bactéries de décomposition - matière inorganique - algues - poissons. Supposons qu'en raison d'un été exceptionnellement chaud, la croissance des algues soit très rapide.
Les réserves de matière nutritive inorganique se trouvent fortement réduites, de sorte que deux secteurs de ce cycle, celui des algues et celui des réserves nutritives s'écartent de leur niveau d'équilibre, et en des sens opposés. Comme dans le cas de l'action du timonier sur le navire, le fonctionnement opérationnel du cycle écologique ne tarde pas à le ramener à sa ligne d'équilibre. Car une abondance excessive des algues permet aux poissons de se nourrir plus abondamment, ce qui réduit la prolifération des algues, augmente la production des déchets des poissons et vient accroître par la suite les réserves de matière nutritive provenant de la décomposition des déchets.
Ainsi les quantités d'algues et de matière nutritive tendent à revenir à une première position d'équilibre. Dans des formes similaires de systèmes cybernétiques, la ligne de direction est maintenue par un mécanisme de contrôle opérant avec souplesse et sans rigidité. C'est ainsi que le navire ne se dirige pas selon un tracé direct vers son but, mais par une aire oscillante s'écartant de part et d'autre de la ligne suivie. La fréquence et l'amplitude de ces mouvements oscillatoires dépend dès vitesses comparatives des divers mouvements du cycle, tels que, par exemple, la rapidité plus ou moins grande avec laquelle le navire suit l'impulsion du gouvernail.
Les systèmes écologiques comportent des cycles oscillatoires similaires, bien que ceux-ci soient souvent dissimulés par les effets des variations quotidiennes ou saisonnières du temps et des lacteurs agissant sur l'environnement. Les exemples les plus remarquables de ces oscillations écologiques nous sont fournis par des modifications périodiques qui se produisent dans l'importance des espèces des animaux à fourrure. Les statistiques des résultats de la chasse au Canada nous apprennent, par exemple, que le nombre des lapins et des lynx subit des fluctuations selon un cycle oscillatoire de dix années. Lorsque les lapins sont en abondance, les lynx aussitôt prospèrent; un nombre croissant de lynx exerce des ravages parmi la population des lapins dont l'importance décroît; et celle-ci ne suffit plus à nourrir des lynx devenus trop nombreux; les lynx commencent alors à dépérir, cependant que les lapins, moins fréquemment poursuivis et dévorés, prolifèrent à nouveau; et ainsi de suite. Ces oscillations font partie de la structure d'un cycle simple, dans lequel un rapport positif existe entre la population des lynx et le nombre des lapins et un rapport négatif entre le nombre des lapins et la population des lynx.
Dans ce genre de système oscillatoire, il existe toujours un danger de rupture du fait qu'un des mouvements oscillatoires peut être poussé si loin que le système s'avère incapable de retrouver une position d'équilibre. Supposons, par exemple, qu'au cours d'une des périodes oscillatoires, les lynx parviennent à dévorer tous les lapins (ou, car la chose peut avoir son importance, tous à l'exception d'un seul). Le peuple des lapins est désormais dans l'impossibilité de se reproduire. Comme à l'ordinaire, les lynx, ne trouvant plus de lapins pour se nourrir, commencent à dépérir; mais il n'y a plus cette fois d'accroissement concomitant du nombre des lapins, et la race des lynx va s'éteindre. Le cycle écologique lynx-lapins est désormais rompu.
C'est une rupture similaire qui se produit dans le cas du phénomène écologique auquel on a donné le nom d'«eutrophication ».
Lorsque la concentration dans l'eau de matières assimilables s'élève très rapidement, stimulant ainsi le rapide développement des algues, cette prolifération dense des algues ne peut se maintenir pendant longtemps, par suite des limites particulières à la fonction de photosynthèse. A mesure que s'épaissit la couche des algues dans l'eau, le rayonnement lumineux qui peut atteindre la partie inférieure de cette couche diminue rapidement, de sorte que la prolifération des algues ne tarde pas à régresser, en libérant de fortes quantités de déchets organiques. La concentration de matière organique dans l'eau peut atteindre alors un niveau si élevé qu'elle en élimine à peu près totalement l'oxygène, ce qui provoque la disparition des bactéries de décomposition qui ont besoin d'oxygène pour survivre. Le cycle écologique de l'eau est entièrement rompu.
Le comportement dynamique d'un système cybernétique - la fréquence, par exemple, de ses oscillations habituelles, la rapidité avec laquelle il réagit à des modifications extérieures et son rythme de fonctionnement - dépend de la plus ou moins grande rapidité de ses phases évolutives. Dans le système du navire, l'aiguille du compas oscille dans le temps d'une fraction de seconde, la réaction du timonier demande quelques secondes, le navire répond à cette impulsion en quelques minutes. Les effets de ces différentes périodes de réaction se combinent, par exemple, pour imprimer au navire des oscillations caractéristiques de part et d'autre de l'axe de sa course. Dans le système écologique de l'eau, chaque phase biologique possède également son temps de réaction caractéristique, qui dépend de la durée des périodes de métabolisme et de reproduction des organismes concernés. Quelques mois peuvent être nécessaires à la reproduction d'une nouvelle génération de poissons; il faut quelques jours pour la reproduction des algues, et les bactéries de la décomposition peuvent proliférer en quelques heures. La durée des métabolismes de ces organismes - c'est-à-dire le temps qu'il leur faut pour utiliser les matières nutritives, brûler l'oxygène, ou .produire des déchets - est inversement proportionnelle à leurs dimensions. Si l'on prend pour unité la durée des métabolismes des poissons, celle des algues sera de l'ordre du centième et celle des bactéries de l'ordre du dix-millième.
Pour que le système, dans son ensemble, demeure équilibré, la phase la plus lente du cycle doit commander l'ensemble du processus - en ce cas, ce sera la durée de la croissance et du métabolisme des poissons. Toute influence extérieure qui contraint une des parties du cycle à accroître la rapidité de son fonctionnement est génératrice de trouble. C'est ainsi que le rythme de production des déchets par les poissons détermine celui de leur décomposition par les bactéries, et celui de la consommation d'oxygène due à cette décomposition.
Dans une situation d'équilibre, l'oxygène produit par les algues qui l'empruntent à l'atmosphère est en quantité suffisante pour entretenir l'existence des bactéries de la décomposition. Supposons que le rythme de l'entrée des déchets organiques dans le système soit accéléré artificiellement, par un déversement des égouts dans l'eau, par exemple. Les bactéries de la décomposition reçoivent alors des déchets organiques à une cadence beaucoup plus rapide qu'à l'ordinaire, et par suite de la rapidité de leurs métabolismes elles peuvent agir avec promptitude sur cet afflux exceptionnel de produits organiques. Il en résulte que le rythme de la consommation d'oxygène par les bactéries peut facilement dépasser celui de la production d'oxygène par les algues (et celui des emprunts à l'oxygène de l'air), de sorte que le taux de l'oxygène utilisable tend alors vers zéro et tout le système va s'effondrer. Ainsi, la durée rythmique des différents processus dans le cycle se trouve dans un état d'équilibre naturel qui ne peut se maintenir que pour autant qu'il n'est pas perturbé par l'intervention d'un agent extérieur. Quand un tel effet, extérieur au déroulement du cycle, se produit, il n'est plus contrôlé par les rapports cycliques internes et menace la stabilité du système dans son ensemble.
Deuxième loi de l'écologie: Plus un écosystème est complexe, plus il est stable
(extrait)
Le degré de tension qu'un système écologique est capable de supporter avant d'atteindre le point de rupture dépend également de la diversification de ses rapports internes et de la rapidité plus ou moins grande des réactions qu'ils comportent. Plus un système écologique est complexe, plus grandes sont ses possibilités de résister à une tension. Par exemple, dans le cas du système de dépendance lapins-lynx, si les lynx ont la possibilité de trouver une nourriture de remplacement, ils pourront survivre à une brusque diminution du nombre des lapins.
Dans ce sens, la diversification, qui fournit des possibilités d'échappatoires, accroît la force de résistance d'un système écologique soumis à des tensions. La plupart des systèmes écologiques présentent une telle complexité que les cycles n'y sont pas simplement circulaires, mais s'enchevêtrent en formant toute une trame de rapports et d'échanges. C'est une sorte de filet où chaque maille se raccorde à d'autres mailles par des fils divers. Un tel tissu peut éviter des ruptures fatales beaucoup mieux qu'un simple circuit de fils parallèles qui ne se recouperaient pas, et qui rompu en un point ne pourrait que se défaire totalement. La pollution est fréquemment un signe que des mailles du filet ont été rompues et que le système, dans son ensemble, a été artificiellement simplifié et rendu plus vulnérable aux tensions et à une rupture qui pourrait être définitive. (...)
Troisième loi de l'écologie: La matière circule et se retrouve toujours quelque part
(extrait)
Il s'agit là en fait et fort simplement de la réaffirmation d'une loi fondamentale de la physique: celle de l'indestructibilité de la matière. Appliquée à l'écologie, cette loi fait ressortir que, dans la matière, il ne saurait jamais y avoir de «perte ». En tout système naturel, ce qui est rejeté comme déchet par un organisme est utilisé comme nourriture par un autre organisme. Les animaux, au cours de la respiration, rejettent de l'acide carbonique; celui-ci est un élément essentiel de la nourriture des plantes vertes. Les plantes rejettent de l'oxygène qui est utilisé par les animaux. Les déchets organiques, excrétés par les animaux, vont nourrir les bactéries de la décomposition. Les déchets que produisent celles-ci - matières inorganiques comme les nitrates, les phosphates et l'acide carbonique - deviennent l'aliment des algues.
Un effort persistant et obstiné pour apporter une réponse à la question: «Qu'advient-il de tel élément? », pourra nous apporter une masse de renseignements d'une amplitude considérable sur les caractéristiques d'un système écologique. Voyons ce qu'il advient, par exemple, d'un objet d'utilisation courante, contenant du mercure - substance qui peut avoir, sur l'écologie, de graves conséquences qui n'ont été que tout récemment mises en lumière.
On achète une pile sèche contenant du mercure, on l'utilise jusqu'à ce qu'elle soit usée et on la rejette aux déchets. Mais que deviendra-t-elle en réalité? Elle est placée d'abord dans une boîte à ordures qui est ramassée et dont le contenu va dans un incinérateur. Le mercure, sous l'action de la chaleur, est transformé en vapeur de mercure et rejeté par la cheminée de l'incinérateur - or la vapeur de mercure est toxique. Emportée par le vent, elle retombe un peu plus tard sur la terre, mêlée à la pluie et la neige. Retombant, par exemple, sur un lac de montagne, le mercure se condense et se dépose sur le fond. Là il est traité par les bactéries qui le transforment en méthyle de mercure. Cet élément soluble est absorbé par les poissons; comme le mercure n'est pas métabolisable, il s'accumule dans la chair et les organes des poissons. Les poissons sont pêchés et consommés par l'homme, et le mercure se dépose dans ses organes où il peut avoir des effets particulièrement nocifs.
Et ainsi de suite. Nous avons là une méthode efficace pour retrouver les traces d'un processus écologique, et c'est en même temps une excellentc façon de lutter contre notre inclination habituelle à penser qu'une chose dont nous ne nous servons plus doit tout simplement « disparaître », quand elle est déposée au rebut. Rien ne « disparaît» ; l'objet au rebut est simplement transféré d'un lieu à un autre, d'une forme moléculaire à une autre, et celle-ci peut agir sur les processus vitaux des organismes où elle se trouve temporairement logée. (...)
Quatrième loi de l'écologie: Dans la pyramide écologique, non seulement les matières toxiques ne se diluent pas mais elles se reconcentrent.
(NB CJ: je reviendrai pour une démonstration mathématique sur cette loi que Barry Commoner n'individualise pas mais qu'il explique très bien; ci-dessous un extrait de son texte; je précise dès maintenant que les reconcentrations dans les chaînes alimentaires sont mesurées et qu'elles atteignent parfois des coefficients multiplicateurs de plusieurs millions s!)
(extrait)
Les réactions spécifiques qui interviennent à l'intérieur des systèmes écologiques conduisent à des phénomènes d'amplification et d'intensification d'une importance considérable. Par exemple, le fait que, dans la chaîne de la nutrition, de petits organismes deviennent la nourriture d'autres organismes plus gros, qui sont eux-mêmes absorbés par d'autres de plus forte taille, aboutit inévitablement à la concentration de certains éléments dans le corps des plus grands organismes de l'extrémité de la chaîne. Les rythmes du métabolisme des organismes les plus petits sont toujours beaucoup plus rapides que ceux des plus grands, de sorte que le volume total des aliments traités par oxydation est toujours beaucoup plus important que celui qui demeure incorporé à un organisme. En conséquence, un animal qui se situe vers le sommet de la chaîne de nourriture dépend de la consommation d'une masse de corps organiques extrêmement importante qui intervient tout au long du déroulement ascendant de cette chaîne. Et c'est ainsi que tous les matériaux qui ne peuvent être transformés et utilisés par les métabolismes de la chaîne se retrouveront à un état de concentration maximum dans le corps des organismes situés à la partie supérieure.
Lorsque le D.D.T. (qui ne peut être aisément transformé) se trouve dans le sol à un certain taux de concentration, on trouvera un taux de concentration de dix à quarante fois supérieur dans le corps des vers de terre qui vivent dans le sol, tandis que dans le corps des coqs de bruyère, qui se nourrissent de vers, le taux de concentration atteindra environ deux cents fois celui du sol. (...)
Cinquième loi de l'écologie: La nature en sait plus !
(extrait)
Il m'a paru qu'il pouvait être utile d'expliciter ce principe à l'aide d'une comparaison. Supposez qu'après avoir ouvert le boîtier de votre montre, vous introduisiez dans les rouages, en fermant les yeux, la pointe d'un crayon. Il est à peu près certain que la montre subirait ainsi des dommages. Il n'est pas cependant absolument certain que tel serait le résultat. Il existe encore cette possibilité que les mécanismes de la montre ayant été déréglés, la poussée hasardeuse du crayon donne une impulsion nécessaire à l'amélioration du fonctionnement. Il s'agit là, néanmoins, d'une éventualité hautement improbable; et si l'on se demande pourquoi, la réponse aura toute la force de l'évidence. La montre, telle qu'elle existe, suppose un apport considérable de ce que nos technologues modernes appellent «recherche et développement» (ou plus familièrement « R et D »). Cela signifie que, depuis des années, un grand nombre d'horlogers, profitant chacun des enseignements de ceux qui les avaient précédés, ont essayé de multiples possibilités d'organisation des mécanismes de la montre, en rejetant toutes celles qui n'étaient pas compatibles avec un bon fonctionnement du système, et en retenant les meilleures combinaisons.
En effet, le mécanisme de la montre, tel qu'il existe actuellement, est le résultat d'une sélection très poussée parmi les innombrables possibilités d'arrangement des différentes parties et d'une organisation spécifique des rouages de fonctionnement. Toute intervention hasardeuse dans ce dispositif a les plus grandes chances d'entrer dans la très large catégorie des expériences dommageables ou sans résultats qui ont été effectuées, au cours d'une très longue période, par les constructeurs de montres et qui ont été écartées. Une loi applicable au domaine de l'horlogerie pourrait donc être formulée ainsi: «L'horloger en sait plus long. »
On trouve là une analogie frappante et riche d'enseignements avec l'organisation des systèmes biologiques des êtres vivants. Il est possible de provoquer, dans un organisme vivant, certaines modifications hasardeuses, transmissibles par hérédité, en le soumettant à l'action d'un agent particulier, une matière émettant des rayons X, par exemple, qui augmente la fréquence des mutations.
L'exposition aux rayons X accroît, d'une façon générale, la fréquence de toutes les mutations observables et qui se produisent très rarement dans les conditions naturelles; elle doit donc être considérée comme un facteur de transformations possibles. Ce qu'il importe de constater, dans notre perspective, est le fait que, lorsque s'accélère, par l'effet des rayons X ou de tout autre moyen, la fréquence des mutations, presque toutes celles qui sont ainsi provoquées sont dommageables pour les organismes où elles interviennent, à tel point que dans la plupart des cas l'organisme est lui-même détruit avant d'avoir pu changer de forme.
Autrement dit, comme dans le cas de la montre, un organisme qui est l'objet d'une intervention hasardeuse dans son organisation interne, sera endommagé d'une façon presque certaine, au lieu d'être amélioré. Et les deux cas relèvent d'un même type d'explication: l'importance des recherches et développements préliminaires. En effet, chaque être vivant représente l'aboutissement de quelque deux ou trois milliards d'années de R et D. Au cours de cette période est apparue une variété stupéfiante d'organismes vivants, chacun mettant à l'épreuve l'opportunité de mutations génétiques qui intervenaient au hasard. Lorsque la mutation porte atteinte aux aptitudes vitales de l'organisme, elle provoque sa destruction avant qu'il ait pu se perpétuer en des générations nouvelles.
C'est ainsi que les êtres vivants ont été formés peu à peu, par un assemblage complexe d'organes au fonctionnement adapté; les dispositifs et arrangements qui n'étaient pas compatibles avec l'organisation d'ensemble ont été éliminés au cours de toute la période de l'évolution. Ainsi, la structure d'un être actuellement vivant - ou le fonctionnement d'un système écologique naturel - a bien des chances d'être «la meilleure possible », en ce sens que tous les composants inadaptés ont été l'objet d'une sélection si impitoyable que tout composant nouveau sera très probablement moins valable que ceux qui existent actuellement.
Sixième loi de l'écologie: Dans la nature, il n'y a pas de don gratuit !
(extrait)
Cette « loi» peut être rapprochée de l'anecdote que les économistes aiment nous conter, à propos d'un certain potentat, enrichi par ses puits de pétrole, et qui décida que l'emploi de ses nouvelles richesses exigeait les conseils de la science économique. Il ordonna en conséquence à ses conseillers, sous menace de mort, d'écrire un ensemble d'ouvrages où seraient contenues toutes les sages connaissances de l'économie. Quand les volumes lui parvinrent, l'ampleur et la complexité du contenu impatientèrent le potentat qui donna l'ordre de réduire à un seul volume toute la connaissance économique. Suivant la règle des histoires de ce genre, la scène se répète, jusqu'à ce que le potentat menace de faire passer tous ses conseillers de vie à trépas s'ils ne réduisent pas à une seule formule la totalité de la science économique. Telle serait l'origine de la loi selon laquelle il n'existe pas de « don gratuit ».
En matière écologique, comme sur le plan de l'économie, la « loi» a valeur d'avertissement: tout profit doit avoir une contrepartie. En ce sens, cette loi écologique englobe elle-même les trois lois précédentes. Du fait que le système écologique constitue un ensemble de relations global, où rien ne peut se perdre ni se gagner, et qui, dans cette perspective, ne connaît pas le progrès, tout ce qui, par suite de l'effort humain, se trouvera défait, devra être compensé. Il peut y avoir des délais, mais quels qu'ils soient, il faudra payer le prix. La crise actuelle de l'environnement est un avertissement que le paiement a déjà connu des retards. (...)
Septième loi de l'écologie: Le biosystème où se développe une biocénose étant instable, les espèces doivent s'adapter ou mourir.
Je répète que j'ai été amené, par pédagogie, à modifier la numérotation des lois énoncées par Barry Commoner, ci-dessus. Il en numérote quatre tout en exposant six. Par ailleurs, j'ai moi-même énoncé et rajouté de toute pièce la septième loi. Elle est en effet une évidente contrainte à laquelle l'espèce humaine ne saurait échapper. Mais surtout, elle est le grand espoir que nos erreurs puissent ne pas être fatales à nos descendants, à condition de nous adapter aux modifications induites par nous-mêmes dans le biotoppe et dans la biocénose, immédiatement.
Nous connaissons désormais très bien l'adaptation des souches microbiennes aux antibiotiques; ainsi que celle des insectes aux pesticides. Cette adaptation s'est produite de manière quasi-foudroyante (à l'échelle de la vie terrestre: 3,5 milliards d'années), en un demi-siècle, parce que la succession des générations chez ces êtres minuscules se fait très rapidement. Mais là où la Bactérie vivra quelques jours, l'homme pourra espérer rester près d'un siècle. La sélection des êtres les plus résistants qui se fait à merveille dans des générations très rapides ne peut se faire que lentement chez l'Homme. Or la situation presse. Les banquises fondent et nous n'auront pas le temps de sélectionner les syndactyles les mieux spécialisés pour la nage ! Heureusement, l'homme possède une arme d'adaptation qui le rend supérieur aux animaux et végétaux: l'intelligence réfléchie. Mais jusqu'à présent, cette belle intelligence n'aura servi qu'à assouvir chez les plus forts les instincts de domination que nous ont légués les ancêtres que nous partageons avec nos proches cousins: les singes anthropoïdes.
Je pense donc qu'il va falloir enfin se décider à recevoir le message de Jésus(1-3)↓, "aimez-vous les uns les autres", et à pacifier l'existence humaine par l'entraide et la discussion, pour mettre en commun cette intelligence, jusqu'ici perverse, au service de l'amour de nos enfants, nos générations futures. Je dirai donc, avec Mozart et Saint-Exupéry: "l'intelligence ne vaut qu'au service de l'amour".
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Notes de Lecture
Excuses à deux belles villes de France
Jésus! Jésus! Jé-ésus reviens!...
Notes section 1 à 4: ( Sauter les notes des sections 1 à 4 )
1-1.-↑ bis repetita: la répétition étant la base de la pédagogie, je ne craindrai pas le pléonasme et je vous mets en relation avec un intéressant article du blog de Raphaël; 31 janvier 2006 :
http://raphaels.blog.lemonde.fr/2006/01/31/2006_01_bis_repetita/
(bis repetita)
Pléonasme et tautologie, deux termes considérés comme synonymes… alors qu’il y a une légère nuance. Un pléonasme est une figure de style. Avant tout, je vais citer un commentaire de la huitième édition du dictionnaire de l’académie française : " Les expressions « Je l’ai vu de mes yeux », « entendu de mes oreilles »... sont des pléonasmes admis et fort usités. Quand le pléonasme n’ajoute rien à la force ou à la grâce du discours, il est vicieux. "(...) Comme il l’est indiqué dans ce commentaire, dans un pléonasme, on redonne une information déjà fournie précédemment (...) Le mot viendrait du grec (...) pleonasmos, qui signifie excès. (...) La tautologie: (...) La différence entre les deux termes est relativement simple : un pléonasme fournit une information (dans "je monte en haut", on sait que je vais monter) alors qu’une tautologie est totalement inutile, elle n’apporte rien. "Demain, soit il pleut de l’eau mouillée, soit il ne pleut pas." (extrait)
1-2.-↑ Mille excuses à Versailles et Vichy, j'en adore les pastilles! Mais je ne réviserai pas l'histoire. Ni de l'Ile des Pins, ni de Montoire... Zut! encore une ou deux de vexées...
1-3.-↑ Se calmer... ou mourir ! Qu'on ne s'y trompe pas, je suis agnostique; j'ai définitivement perdu la foi pendant mes vingt-sept mois de service militaire en Algérie, lorsque j'ai dû, par devoir envers la République, apporter la caution de ma présence à des personnages fort indélicats. Un "bon Dieu" ne pouvait pas orchestrer ça ! Non, non ! Ne m'sortez pas le rossignol de la "liberté" de l'Homme: trop éculé sauf pour ceux qui n'ont jamais côtoyé des tortionnaires… A noter qu'en face, on n'était pas plus aimable: mourir étouffé par ses organes virils enfoncés dans la gorge n'était pas plus humain. Et ça n'est qu'un échantillon; parlez-moi plutôt des harkis enterrés vivants…
Ceci dit, j'admire et j'aime Jésus; encore que je me sente bien indigne d'être de ses disciples.
Je crois qu'il a su montrer aux hommes " des choses cachées depuis la fondation du monde ": le phénomène absurde du "bouc émissaire" et l'inepsie de la spirale interminable de la violence, enchaînement stupide par quoi les hommes ont utilisé leur intelligence à s'entretuer, inventant pour ça tous les outils, du galet éclaté à la bombe atomique.
Parler, se comprendre, s'entendre: j'ai beaucoup d'espoir grâce à l'accélération prodigieuse des systèmes de communication des idées où Internet occupe une place royale tant qu'il n'est pas fliqué par un Big Brother ni perverti par des vicieux... Et grâce à la pérennité des organismes de discussions et de conciliation mondiaux, l'ONU et le Conseil de Sécurité étant au centre.
Mais il y a un hic ! Et de taille ! L'explosion démographique mondiale dans une biosphère où s'épuisent les richesses...
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Des petites Définitions qui font le Monde
LE BIOTOPE
C'est l'ensemble des facteurs physiques et chimiques abiotiques (substrat, climat,...) qui caractérisent le milieu où vit une biocénose. A noter qu'on y peut distinguer: l'édaphotope (le sol), l'hydrotope (l'eau), le climatope (le climat).
LA BIOCÉNOSE
(Terme créé par Mobius en 1877)
C'est l'ensemble des êtres vivants qui, dans un biotope donné, vivent en interdépendance et s'y reproduisent dans un équilibre relativement permanent. A noter que, dans la biocénose, on distingue: la phytocénose (les végétaux), la zoocénose (les animaux) et la microbiocénose.
LA BIOSPHÈRE
C'est, à la surface d'une planète de moyenne grandeur, la Terre, la mince couche de terre, d'air et d'eau où la biocénose peut exister. C'est le seul endroit prouvé de l'Univers où puisse exister la vie.
On y distingue: lithosphère, hydrosphère, atmosphère (en partie) et biocénose.
ÉCOSYSTÈME ou BIOSYSTÈME
(Définition proche d'Odum 1969)
C'est, dans une aire donnée, l'ensemble d'un biotope et d'une biocénose et de toutes les interactions qu'ils développent, dans le biotope, dans la biocénose et entre biotope et biocénose.
Les Etudiants concernés peuvent trouver des définitions plus alambiquées dans un petit "Dictionnaire essentiel d'écologie" de Jean Touffet, 1982, Ouest France Editeur, 38, rue du Pré-Botté, 35100 Rennes; Numéro ISBN: 2.85882.530.0
Remarque: j'ai élaboré des définitions simplifiées pour faciliter la mémorisation.
On remarque que ma définition de la biosphère est légèrement écologiste et militante: "le seul endroit prouvé de l'Univers où puisse exister la vie". Au sens strict, c'est vrai. J'ai désiré lutter ici contre un "JulesVernisme récidiviste" aggravé d'un "VerneJulisme opiniâtre" qui fleurit chez des têtes rêveuses et rassasiés d'étranglements, de viols, de meurtres, de tortures trop terrestres... «Du réchauffé, j'vous dis !»
Alors, nos héros imaginaires autant qu'imaginatifs voudraient pouvoir mettre un peu de sel dans nos existences en découvrant on ne sait quelles fariboles de soucoupes volantes, d'OVNI, de Martiens et autres "vers des dunes" mal embouchés; tout un petit monde à mater à grand coup de rayons laser et bombes nucléaires chirurgicalement ciblées.
À noter que ces têtes doucement folles sont secondées dans leurs bonnes œuvres et projets par un bataillon de mathématiciens qui prétendent avoir prouvé l'existence de la vie ailleurs, dans l'Univers, grâce à quelques hyperboles statisticiennes et perlimpinpins infinitésimaux du plus mauvais goût. En effet, la croyance est dès lors qu'on va pouvoir finir de piller et saccager la Terre et qu'il suffira d'enfourcher une fusée Ariane pour aller, tagada tagada tagada, en piller une autre un peu plus loin.
Je brûle de rage de ne pouvoir assister ni à leur embarquement ni à leur retour désabusé si jamais il y a un retour... Après avoir survécu plusieurs générations d'affilée dans leur boîte de conserve, lorsque débarquant dans une scène grandiose rappelant l'arrivée de Gérard Depardieux aux Amériques, dans une musique de trompettes à gloriole, ils mettront les pieds dans une bouillie de protéines autoreproductibles et de virus inconnus à la Terre avant d'être pourchassé par des dinosaures ultraperformants, je les vois mal s'adapter pour y faire souche.
"Une seule Terre" c'est à cela seulement que l'Homme a droit. Pour vos enfants, gardez-la en état. C'est, de toute façon, le seul endroit prouvé aujourd'hui où puisse exister la vie et c'est tant mieux pour nos successeurs astronautes...
HÉMICRYPTOPHYTES OU GÉOPHYTES ?
J'ai désigné les Jacinthes des Bois comme étant des Géophytes cousines des Cryptophytes et des Hémicryptophytes. Cette appellation appellera peut-être des critiques de la part de puristes écologues. Je crois bien faire en reproduisant ici la page de WIKIPEDIA et quelques autres articles d'origines diverses afin de clarifier le vocabulaire. Wikipedia contient, pour les curieux de Botanique de nombreux articles très compétents. Cherchez-y vous mêmes...
— Hémicryptophyte
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
D’après le type biologique du danois Christen Christiansen Raunkiær, établi en 1934, une hémicryptophyte est une plante ordinairement herbacée à rosette, (cespiteuse(1a) ou à rhizome), proche de la surface et ayant ses bourgeons situés au ras du sol et qui subsistent généralement durant la mauvaise saison. (...)(5-1)↓
— Classification de Raunkier
La classification de Raunkier (types biologiques, système de Raunkier sont une classification créée en 1934 par le botaniste danois Christen Raunkiær afin d’organiser tous les végétaux selon le positionnement des organes de survie (méristèmes de croissance) de la plante durant la période défavorable(5-2)↓. On compte 2 catégories, divisées en classes :
Vivace ou pérenne
* Phanérophytes (du grec phaneros : apparent ; phuton : plante) : bourgeons dormants aériens à plus de 50 cm de la surface du sol. Plante affrontant l'hiver en exposant à ses rigueurs des tiges porteuses de bourgeons (ex. le pin, le hêtre, l'abricotier, le noisetier)(5-4)↓
* Chamaephytes (du grec khamai : à terre ; phuton : plante) : bourgeons dormants aériens à moins de 50 cm de la surface du sol. On distingue les chamaephytes frutescents (buissonnants, plus ou moins dressés) et les chamaephytes herbacés (beaucoup plus proches du sol) (ex. le myrtiller).
* Hémicryptophytes(5-3)↓ (du grec hemi : à demi ; kryptos : caché ; phuton : plante) : bourgeons dormants à la surface du sol. À la "belle saison", un hémicryptophyte développe une touffe de pousses s'il est cespiteux, une rosette de feuilles, plus ou moins prostrées s'il est à rosettes, une tige érigée qui prend appui sur des supports variés s'il est grimpant (ex. la pâquerette est un hémicryptophyte à rosette).
* Géophytes (du grec gê : terre, phuton : plante) ou cryptophytes : bourgeons dormants sous la surface du sol (distinguer selon la nature de l'organe de conservation souterrain : géophyte à bulbe, à tubercule, à rhizome) (ex. Crocus sativus).
* Hydrophytes : bourgeons dormants sous l'eau, feuilles immergées.
* Hélophytes (du grec halos : sel, phuton : plante) : bourgeons dormants sous l'eau, feuilles émergées au moins en partie. Végétaux capables de prospérer en milieux saumâtres et eaux douces.(bords de mer, estuaires, chotts, marais, rivière). (ex. salicornes, spartine).
Annuelle: Passage de la mauvaise saison sous forme de graine :
* Thérophytes (du grec theros : saison, phuton : plante) : on désigne par ce terme une plante qui "boucle" son cycle de vie en quelques mois et dont ne subsistent, à l'entrée de la mauvaise saison, que les graines qui formeront de nouveaux individus l'année suivante [synonyme de plante annuelle] (ex. Mercuriale annuelle, bourse à pasteur).
(Fin de citation)(5-5)↓
Conclusion: Pour être rigoureux, il faut utiliser le terme de géophyte pour la Jacinthe et l'Anémone. Jugez-en vous-même: vous enquêterez sur place en hiver et me donnerez, s'il vous plaît, le résultat de vos observations. Une chose est plausible: le terme de "à demi cachée" (soit: hémicryptophyte) semble plus justement évoquer une plante qui vit cachée pendant une partie de l'année après avoir développé rapidement son cycle de reproduction au printemps.
Notes section 5: ( Sauter les notes de section 5 )
5-1.-↑ Dictionnaire du CNRTL: cryptophyte, subst. fém. ,,Plante dont les bourgeons ou les pousses terminales, qui survivent pendant la saison la moins favorable à sa croissance, sont au-dessous de la surface du sol, ou dans le sol sous l'eau`` (Métro 1975). Anton. phanérophyte. Les cryptophytes (ou plantes cachées...) n'ont (...) aucun organe au-dessus de terre durant l'hiver (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.522).
— Cryptophyte dans CNRTL
— cryptophyte: djectif singulier invariant en genre (botanique) qualifie une plante dont les parties . 1a - cespiteux, euse adj. (sè-spi-teû, teû-z') Terme de botanique. Qui croît en touffes serrées. Se dit des feuilles ou des rameaux qui viennent sur un rhizome ou sur la base de tiges vivaces détruites annuellement. (Littré par Reverso)
— Cryptophytes: unicellulaires flagellés faisant la photosynthèse
— Wikipedia: bel article sur cette autre signification
Résumé: "Les Cryptophytes (Embranchement Cryptophyta, Classe Cryptophyceae) sont des organismes vivants unicellulaires, photosynthétiques pour la plupart. Ce petit taxon (200 espèces) est relativement homogène et de nombreux caractères lui sont propres."
Voilà encore un de ces mots de biomogie qui ont deux significations totalement différentes: l'une "écologique", l'uatre "systématique" (de "classification" des espèces).
5-2.-↑ — Raunkiaer décrivait cinq types biologiques (Site www.ecosociosystemes.fr) Citation abrégée; voir l'original: cliquez!
a) les phanérophytes qui sont des arbres ou des arbustes dont les bourgeons se trouvent en hiver très au-dessus de la couche de neige (...), c’est-à-dire à plus de 25 à 40 cm au-dessus du sol (...)
b) les chaméphytes qui sont des arbustes de moins de 50 cm de hauteur et censés se retrouver, en hiver, sous la couche de neige protectrice (...)
c) les hémicryptophytes dont les bourgeons, au ras du sol, sont enfouis dans des rosettes de feuilles (pissenlits, plantains, iris, etc.).
d) les géophytes dont les bourgeons sont souterrains (plantes dont les tiges souterraines sont des rhizomes, des tubercules ou des bulbes).
e) Les thérophytes ou plantes annuelles qui survivent à l’hiver sous forme de graines (...)
5-3.-↑ Hémicryptophyte: Plante vivace dont les bourgeons de renouvellement sont situés au niveau du sol .
— Hémicryptophyte dans Wikipedia
Extrait de Wikipedia: "On subdivise les hémicryptophytes en trois catégories en fonction, cette fois, de leur apparence à la belle saison :
Les hémicryptophytes cespiteux : forment des touffes de tiges (ex. Holcus lanatus, Nardus stricta)
Les hémicryptophytes à rosette : présentent une rosette de feuilles basilaires; cas de nombreuses plantes bisannuelles (ex. Oenothera biennis, Digitalis purpurea)
Les hémicryptophytes grimpants ou érigées : leurs tiges herbacées s'appuient à un support pour s'élever (ex. Convolvulus arvensis)
5-4.-↑ — Index (glossaire) très utile dans ce site; et cours d'écologie. Bref extrait ci-dessous
Selon la taille d’un végétal, de là où sont les bourgeons, on peut classer les végétaux en grands types biologiques. Ces types ont été définis par Raunkiaer (originaire de l’Europe du Nord). La neige est une protection pour les bourgeons contre le gel. Ces plantes ainsi protégées, vont différer des non-protégées. On a donc des différences qui permettent de classer ces végétaux en divers types écologiques. On prend en compte la bonne saison et la mauvaise saison selon les différents lieu du monde.
Si les bourgeons sont à plus de 50 centimètres, on parle de Phanérophytes.
Les chaméphytes (comme la myrtille) sont des végétaux ligneux, vivaces dont la hauteur n’excède pas 50 centimètres.
Les hémicrophytes ou hémicryptophytes (comme le pissenlit, les orties) ont des bourgeons souvent au ras du sol et ont un système de plante en rosette.
Les géophytes ont des bourgeons de rénovation dans le sol (bulbe, rhizome, tubercule). Ils ont aussi souvent de gros organes de réserve.
- Les thérophytes sont des plantes annuelles, sans bourgeon, ne persistent qu'à l’état de graine. »
5-5.-↑ — Document de haut niveau (cirad.fr)
— Le Cirad - Le centre de recherche français qui répond, avec les pays du Sud, aux enjeux internationaux de l'agriculture et du développement
Extraits brefs: « Le concept de types biologiques: Reprenant une idée déjà ancienne, Warming définit en 1884 le concept de forme biologique pour traduire « la forme que le corps végétatif de la plante revêt en harmonie avec le milieu environnant et sous laquelle s’accomplissent les phénomènes vitaux », mais la définition des formes elles-mêmes est longtemps restée confuse. C’est seulement en 1904 que les types biologiques ont été définis par l’écologue danois Raunkiaer » (...) « les cryptophytes (C), pour lesquels les bourgeons sont situes à l'interieur du sol. Selon le type de sol, les subdivisions suivantes sont reconnues : les geophytes (G), dont les bourgeons sont dans un sol terrestre sain ; les helophytes (He), dont les bourgeons sont dans un sol terrestre tres humide comme de la vase ; les hydrophytes (Hy), dont les bourgeons sont dans un sol subaquatique (...).»
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Concentrez-vous: c'est la pyramide des biomasses!
La nature est un théâtre violent où se jouent à chaque instant les millers de drames des chaînes écologiques... Les plus sympathiques des acteurs sont sans doute les Producteurs de Matière organique qui travaillent pour alimenter tous les maillons de toutes les chaînes. Cependant, il en est qui, pour avoir souvent un rôle caché, n'en sont pas moins utiles: les saprophages, stercoraires, mangeurs de cadavres, décomposeurs, détritivores se trouvant en bout de chaîne, recyclent la matière organique en minéraux assimilables par les producteurs, les végétaux chorophylliens... Le cycle est bouclé: la matière circule et se retrouve toujours quelque part...
Parmi les profiteurs, les herbivores consommateurs de végétaux, nous paraissent encore paisibles. Mais aussitôt viennent les "serial killers" de la nature: les prédateurs. L'homme est souvent en bout de chaîne: c'est le super-prédateur... Mais pas toujours: il peut à son tour être attaqué par des chaînes de parasites qui n'aiment qu'une chose: se dévorer les uns les autres... Doux Jésus: « Dura lex, sed lex! ». Dure est la loi de la nature mais il faut en passer par elle. Qu'est-ce qui peut l'adoucir: les équilibres qui permettent à tous de vivoter, de prolonger l'espèce sans qu'un maillon de la chaîne, devenu trop vorace, ne l'interrompe par excès: par son explosion démographique.
Alors: "Paix sur Terre aux plantes, aux bêtes et aux hommes de bonne volonté..."
Ma poupée boude... Elle me fait la gueule; enfin... la frimousse! C'est que pour la faire grossir d'un seul kilogramme, il a fallu que je la gave de dix kilos d'anchois et de sardines... Et ma fille chérie, elle en a marre du poiscaille! Pourtant, elle devrait leur être reconnaissante aux anchois; pour faire leur masse de dix kilogrammes, eux, c'est cent kilogrammes de plancton animal qu'ils ont dû avaler! Et les millions de bestioles du zooplancton, il leur a fallu, pour grossir de cent kilos, bouffer mille kilogrammes (une tonne) de micro-végétaux du phytoplancton ! Et sans huile ni vinaigre!
Et si je l'avais obligée à manger du plancton végétal, ma poupée, lui aurait-il fallu en consommer une tonne pour grossir d'un malheureux kilogramme ? Sûrement pas... On a montré que des populations africaines vivant près de lac aux eaux vertes et qui récoltaient des spirulines (plancton végétal d'algues vertes) se portaient mieux que celles d'alentour. Du coup ma femme m'en a acheté chez les moinillons pour m'enrichir en B12: c'est bon !
C'est que, dans la nature, je ne vous l'apprendrai pas à vous, distingués fous du volant, l'énergie utilisée dans des systèmes quels qu'ils soient: mécaniques ou biologiques, se perd progressivement au travers des étapes successives d'un processus... Pas récupérable l'énergie, c'est toujours l'entropie qui gagne; faut toujours passer à la pompe. L'avantage en biologie, c'est que la pompe est gratuite: c'est le soleil... à condition d'avoir des plantes vertes pour le capter. Et paraît-y pas qu'on perd une Belgique de forêt tropicale tous les ans ? Faudrait peut-être s'arrêter, non ?
Bien sûr, la pyramide ci-dessus est très simplifiée. Les rapports, d'un maillon à l'autre, ne sont pas fixés à 10 par décret du Bon Dieu. Ils varient. Comme je ne les apprends pas par cœur, je vous donne quelques chiffres du Professeur Dajoz: beau bouquin! Un monument d'érudition:
Roger Dajoz, Maître de Conférence; Sous-Directeur du Muséum d'Histoire Naturelle;
"Précis d'Écologie". Écologie fondamentale et appliquée.
Éditeur: Gauthier-Villars - Bordas Paris 1975 - 0419760211; N°ISBN 2-04-002225-2
Etc... etc. Vous en savez déjà assez pour comprendre comment vous allez mourir d'un cancer à force de manger de la viande, des légumes, des fruits, du lait, etc... Et du poisson: retenez ça: Minamata, c'est la faute à la pyramide des biomasses. Retenez un coefficient de "10 fois" (ou un "rendement de 1/10e") d'un étage à l'autre: on n'a pas besoin de faire des conférences au Collège de France mais seulement, de faire comprendre à la biomasse des citoyens de cette République ce qu'est la "bio-reconcentration des toxiques dans les chaînes alimentaires." Si vous lisez ça, c'est juré: vous allez maigrir.
Tiens, encore une "pointure": un Français. En France, on n'a pas de pétrole mais on a des idées... et des "grosses têtes" pour les "cogiter". Mais le "Cogito ergo sum" du bon Roi René n'est pas la règle. Qui sait-il qu'on a, dans notre pays, un des grands spécialistes mondiaux de l'écotoxicologie ? Et qui se soucie de savoir ce que c'est, d'ailleurs? Quelques étudiants, quelques très bons journalistes et autres informateurs qui ont enquêté sur le problème et qui nous avertissent quotidiennement par leurs articles judicieux et leurs bouquins: Pierre Pellerin, fondateur de l'AJPNE et président d'honneur des ATVY (Amis de la Terre du Val d'Ysieux); Marie-José Jaubert dans son imposante investigation "La mer assassinée" parue chez Alain Moreau. Je citerai d'abord notre si regretté Pierre Pellerin: "Sauvons la mer" des Presses de la Cité.
Minamata 50/52; par Pierre Pellerin: "Sauvons la mer"
«Les premiers signes d'aliénation apparurent chez les chats. Les plus touchés d'entre eux couraient en rond, comme s'ils avaient cherché une issue sans pouvoir la trouver. Au bout de leurs manœuvres désespérées, ils se jetaient à l'eau, cette eau de laquelle des poissons, au début d'un enchaînement sans précédent, avaient à tout prix paru vouloir sortir.
Ces réactions dignes d'un monde à l'envers n'inquiétèrent pas outre mesure les fidèles ichtyophages qui en étaient les témoins. Quant aux dirigeants de la Société C, leur perceptibilité, orientée tout différemment, était des plus réduites face à ces scènes de la rue et du bord de l'eau.
Ces bêtes dépossédées de leur équilibre annonçaient pourtant le mauvais sort d'hommes qui avaient commis la même méprise que la leur. Un toxique insoupçonné, transféré dans des organismes accoutumés à tout autre chose, s'en prenait aux nerfs, aux cellules d'êtres humains. (...)
Et les années se succèdent. Des victimes hideuses, pantelantes, déformées apparaissent et réapparaissent dans la cité, personnages tout désignés pour un Goya d'ExtrêmeOrient. Leurs effectifs ne se sont pas stabilisés, malgré les disparitions. Qui plus est, les mêmes symptômes sont reconnus sur la rive opposée, de l'autre côté de la mer Shiranui. Comme l'attitude de Ponce Pilate prévaut chez les autorités, ceux qui continuent à frôler et à redouter un mal sans remède finissent par s'échauffer. En août et novembre 1959, des groupes de pêcheurs très mal disposés envahissent l'usine C. Au cours de la seconde irruption, l'on compte trois mille manifestants. Les familles des victimes cessent de se montrer résignées. L'agitation s'installe dans toute la région qui entoure la mer Shiranui. Elle est d'autant plus entretenue que les caractères héréditaires des cerveaux rongés et des centres nerveux détériorés affectent des enfants dont les parents, avant leur naissance, n'étaient plus ce qu'ils avaient été. (...) »
Fin de citation de Pierre Pellerin.
Voici la relation qu'en fait Marie-José Jaubert: "La mer assassinée» Ed. Alain Moreau
Minamata; Marie-José Jaubert: "La mer assassinée»
«La baie de Minamata était si poissonneuse qu'elle nourrissait un grand nombre de familles de pêcheurs et même beaucoup d'autres habitants vivant sur le produit de la pêche côtière, artisanale. Vers le début des années cinquante, des phénomènes étranges commencent à se produire. Les poissons de la baie deviennent comme fous.
Ils sautent en tous sens ou avancent en zigzaguant !. Ils se jettent dans les filets. Même les enfants les attrapent facilement à la main et font des pêches miraculeuses que les familles s'empressent de dévorer. Puis c'est au tour des chats de la ville et des villages proches: les animaux deviennent fous, courent en tous sens, sont pris de convulsions ou encore, comportement vraiment aberrant pour des chats, se suicident en se jetant à l'eau.
Des enfants et des adultes sont à leur tour atteints par des troubles curieux. Ils perdent le goût et l'ouïe. Leurs doigts et leurs lèvres deviennent insensibles. Leur champ de vision se rétrécit peu à peu. Puis ils sont pris de tremblements. Certains hurlent pendant des heures. Enfin, les plus atteints meurent dans d'horribles convulsions.
En 1953, quelques cas. En 1954, sur 12 malades, cinq meurent. En 1955, 15 nouveaux cas: trois meurent. En 1956, 50 nouveaux cas: 10 meurent dans l'année; 7 sont des enfants de mères qui ne présentent pas elles-mêmes les signes de la maladie. Le centre médical de Minamata, débordé, fait appel à la clinique de l'Université de Kumamoto. (...)
Les médecins crurent d'abord être en présence d'une maladie inflammatoire et contagieuse du cerveau. Et effectivement les premières autopsies avaient montré que le cerveau des victimes était atrophié, comme en partie dissous, et criblé de trous aux bords noircis. Il n'y avait donc aucun espoir de rétablissement une fois que le mal avait atteint un certain stade. Un groupe d'une douzaine de médecins et de chercheurs travailla à plein temps pendant deux ans avant de découvrir la vérité. Ils auraient pu la trouver beaucoup plus vite s'ils avaient eu communication des recherches que le médecin de la C., Hosokawa, avait commencées de son côté. Il avait deviné une relation entre la maladie et les eaux usées de l'usine mais ses travaux avaient été gardés secrets par lui-même et par la direction de l'usine. (...)
La maladie à retardement n'en continua pas moins ses ravages. La Commission d'enquête, à la fin de juillet 1972, recense 231 cas dont 59 morts. Au moment du procès, moins d'un an plus tard, on compte officiellement 397 cas dont 68 morts: quelques hommes et femmes, gravement atteints ont survécu (certains plus de quinze ans) ; aveugles, hagards, débiles, squelettiques, les mains et les pieds recroquevillés à tout jamais, incapables de la moindre autonomie, ils ne sont plus selon le mot d'un médecin, que des «légumes humains». C'est l'époque aussi où les «enfants du mercure» devraient avoir atteint leur majorité. Ceux qui ont été touchés par la maladie dans le ventre de leur mère et qui ne sont pas morts en naissant ou au cours des années suivantes, sont montrés partout, lors des tournées qu'entreprennent les pêcheurs, comme les symboles mêmes de l'horreur de Minamata : aveugles, sourds, tordus, les membres ratatinés, mous, agités parfois de spasmes, poussant des cris inarticulés, ce sont des personnages de cauchemar dont la vision est insoutenable (...)
En 1962, l'un des chercheurs du groupe de Kumamoto montrait que du méthyl-mercure était présent dans les rejets de l'usine mais il fallut encore plusieurs années avant que tous les scientifiques le reconnaissent. »
Fin de citation de Marie-José Jaubert
Enfin, je citerai le sobre compte-rendu qu'en fait notre grand scientifique Pierre Ramade ("Écotoxicologie", Masson éditeur):
Minamata; Pierre Ramade: "Écotoxicologie"
«L'affaire de Minamata. - La maladie de Minamata, qui provoqua la mort de 48 personnes et l'invalidité de 156 autres (en réalité beaucoup plus si l'on en croit certaines sources de renseignements officieuses...), montre quelles peuvent être les conséquences de la pollution des océans par la technologie moderne. Cette affection, qui se traduit par des troubles nerveux variés (sensoriels, moteurs, psychiques), apparut en 1953 dans la baie qui lui donna son nom.
Cette maladie atteignit surtout les pêcheurs, gros consommateurs de poisson... et leurs animaux domestiques. On cite le cas de chats atteints d'hallucinations qui se suicidaient en se jettant à l'eau, comportement très aberrant pour un animal dont l'aversion pour cet élément est notoire.
Il fut établi que le rejet de mercure dans la mer (sous forme de CH3 HG+ !) par une usine de la C chemicals fabriquant de l'acétaldéhyde, fut l'unique cause de cette « épidémie ». En effet, le méthyl-mercure se concentra dans les réseaux trophiques marins et atteignit des teneurs considérables dans les mollusques, les crustacés et les poissons dont se nourrissaient les pêcheurs de la baie. Alors que la teneur des eaux en CH3 Hg+ (exprimée en mercure) n'excédait pas 0,1 ppb dans l'eau de mer, on relevait jusqu'à 50 ppm dans les poissons soit un coefficient de concentration de 500.000 fois ! Chez certains pêcheurs atteints par la maladie de Minamata, on relevait jusqu'à 528 ppm de mercure dans les cheveux! »
Et PLOUF ! Le problème nous est tombé dessus comme un bombardement de la seconde guerre mondiale: par surprise. Le XXème siècle, le XXIème dans la foulée et ceux qui suivront, seront ceux qui connaîtront une des pires bévues de l'Homme prométhéen:
Ce que dit François Ramade:
« - La teneur des eaux en CH3 Hg+ (exprimée en mercure) n'excédait pas 0,1 ppb*
- On relevait jusqu'à 50 ppm dans les poissons soit un coefficient de concentration de 500.000 fois !
- Chez certains pêcheurs (...) on relevait jusqu'à 528 ppm de mercure dans les cheveux!»
*: ppb : parties par billion, mais ici, prendre billion = milliard (NB CJ).
Soit en résumé: 1 partie dans l'eau → 500.000 parties dans les poissons → 5.280.000 parties dans les cheveux des pêcheurs consommateurs... ou ceux de leurs poupons !
Expérience:
Donneriez-vous à boire un verre de "bon vin de Saint Émilion" à votre jeune enfant ? Non, je suppose... Maintenant, versez le verre dans une bouteille d'eau récoltée dans une source de montagne, pendant une excursion. Cette fois, donneriez-vous cette boisson à votre poupée? Oui, bien sûr; Louis Pasteur n'a-t-il pas clâmé que "le vin est la plus saine des boissons" ? (celui d'Arbois, de préférence...). L'alcool contenu aura tué (si l'on attend un peu) une partie des parasites (parfois terribles) des sources sauvages. Voilà une très grave expérience.
C'était une expérience de dilution.
«Dilution, dilution ! Que de crimes sont commis en ton nom !»
Aux XIXème, XXème et XXIème siècles... C'est au nom de la "dilution" qu'on disperse nos gaz d'échappement dans l'atmosphère... C'est au nom de la "dilution" qu'on envoie dans nos fleuves les déchets de nos villes gigantesques. C'est par la "dilution" qu'on rejette à la mer les effluents toxiques de nos industries. C'est en chantant "dilution" sur l'air de la Marseillaise qu'on a dispersé dans l'air les rejets des expériences nucléaires. C'est sous-prétexte de la "dilution" qu'on a laissés, immergés dans l'océan mondial, des monceaux de cadavres des guerres modernes, notamment des sous-marins nucléaires avec leur moteur et leurs missiles radioactifs pour toujours...
Dilution, je te hais car tu es l'excuse des goinfres avides de profits alors que tu es trompeuse. Tu es perfide comme une femme bavarde ! Tu es pernicieuse comme une empoisonneuse sournoise ! En effet, si dans une éprouvette de laboratoire tu existes, si dans ma bouteille d'eau de source j'ai pu diluer un peu d'alcool pour en détruire les microbes; donc en petit, en labo, en espace confiné tu existes... Mais dans la nature, TU N'EXISTES PAS !
Dilution, dilution ! Vaste Salope, je t'exècre ! Et je te maudis puisqu'en effet, comme Minamata nous l'a appris, les chaînes écologiques ont le fâcheux inconvénient de RECONCENTRER les polluants; et si le polluant est toxique, la pyramide des biomasses le reconcentre à chaque étage, du fait de la loi de déperdition de l'énergie, et ce jusqu'à l'homme: étage ultime donc l'étage le plus pollué ! Ainsi, Dilution la Trompeuse, te mets-tu au service des apprentis sorciers pour leur enseigner l'art d'illusionner les gogos ! Aussi t'aborré-je, te hais-je, te maudis-je et t'abominé-je comme la femme sournoise qui profite de mon sommeil pour siffler et diluer ma bouteille de Beaujolais !
Problème:
Soit un toxique non détruit par le vivant qui se transmet dans la pyramide des biomasses dessinée plus haut. Soit 1kg ( hypothèse absurde destinée à simplifier votre compréhension: les concentrations sont faibles au départ, cf plus haut, Ramade et l'eau de Minamata ).
La concentration dans le phytoplancton végétal est de 1 pour 1000 ou 0,001.
Pour le zooplancton, elle est de 1 pour 100 ou 0,01.
Je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler que de deux fractions ayant même numérateur: 1, la plus grande est celle qui a le plus petit dénominateur (ici: 100).
Donc: 1/100 > 1/1000. Combien de fois plus grand, le centième, que le millième? « Mademoiselle ma Préférée qui l'vez la main... — 10 fois, M'sieu ! — C'est bien, ma chérie...Une bonne note !». ( Je rouspète tellement contre les cancres, faut bien que j'dise au bons élèves combien j'les aime !).
1 pour 1000 dans le plancton végétal.
1 pour 100 dans le zooplancton.
1 pour 10 dans le poisson microphage.
1 pour 1 dans ma poupée tout en haut de la pyramide, avec:
1/1000 < 1/100 < 1/10 < 1/1 ou 1 soit en clair:
1 millième plus petit que 1 centième plus petit que 1 dixième plus petit que UN
C'est elle, ma fille, qui en prend plein la frimousse et qui va devenir gogole comme les chatons et les pauv'mioches de Minamata...
Non ! Je n'cherche pas à vous démontrer que ma fille est un "pur poison" ! J'aurais plutôt pris ma belle-mère ! Je répète que l'exemple est simpliste en ce qu'il postule la présence d'une concentration trop grande dans l'étage de base de la pyramide. La réalité, c'est que le poison est insidieux et part de très faibles quantités dans le premier niveau: des "millionièmes" ou "parties par million".
Qu'en dit Monsieur Ramad, l'éminent prof de Radiotoxicologie ?
Je citerai les deux exemples de la page 72: 1°- en milieu aquatique:
Concentration du DDD (dichloro-diphényl-dichloréthane), en ppm "parties par million":
Eau du Lac: 0,014
Phytoplancton: 5ppm soit 5g pour 1 tonne (donc très au-dessous du chiffre simpliste et simplificateur ci-dessus)
Poissons planctonophages: 7 à 9
Poissons prédateurs: 22 à 221
Grèbes piscivores (consommateurs de poissons): 2500
BioConcentration: 2500/0.014 = pas loin de 200.000 fois (Clear Lake, USA, 1960)
2°- En milieu terrestre: concentration de l'aldrine du sol, en ppm:
Sol: 0,08
Vers de terre: 0,56
Crapauds: 2,31
Serpents: 10,5
BioConcentration: 10,5/0,08 = environ 130 fois. (Zones cultivées; sud USA, 1970)
Le pire de tout, c'est la bio-reconcentration, dans les chaînes écologiques, des substances radio-actives: méditez donc l'exemple ci-dessous, tiré du livre publié par Les Amis de la Terre (France) en 1975, chez Stock: "L'Escroquerie Nucléaire".
Exemples de concentrations.
Dans la Columbia River, en aval du centre de Hanford, la concentration en phosphore 32 monte de 1 dans l'eau à 35 dans les invertébrés aquatiques, à 7 500 dans les canards, à 200 000 dans les œufs des canes, et à 2 millions dans le jaune de ces œufs.
Jusqu'à 40 km au large de l'embouchure de la Columbia River, des sédiments contenant du zinc 65 couvrent une grande partie des fonds côtiers. En 1963, on a découvert du chrome 51 jusqu'à 115 km au sud de l'estuaire et 25 km au nord.
Le phytoplancton, qui a la fonction naturelle de reconcentrer les éléments minéraux pour les transmettre aux organismes supérieurs, peut concentrer de 100.000 fois à 1 million de fois certains radio-éléments. Cet effet est d'autant plus important qu'il se produit au premier maillon de toutes les chaînes alimentaires océaniques et qu'elles sont particulièrement longues.
Dans la rivière Clinch, près du centre nucléaire d'Oak Ridge (U.S.A.), on a observé les mêmes taux de concentration du phosphore 32 que dans la Columbia River (cf. J. Dorst, Avant que Nature meure). Certains poissons de mer peuvent concentrer 2.500.000 fois le phosphore dissous; qu'en sera-t-il lorsqu'il s'agira du phosphore 32? Dans l'eau réchauffée, ces concentrations sont favorisées du fait d'un métabolisme plus grand: chez le saumon, pour une élévation de 10°, la consommation est deux à trois fois plus importante; ainsi, la pollution thermique (cf. §3) favorisera la concentration des radio-éléments.
C. Nicolas et R. Kirchmann ont montré que les poissons de la Meuse peuvent concentrer jusqu'à 50 fois les doses de manganèse 54 et de cobalt 60 rejetées par le réacteur de Chooz.
Les euphansiidés (NbCJ-30/5/09: sans doute faut-il lire: Euphausiidae, Euphosia, c'est le krill ) des côtes de l'Orégon ont concentré 1.540 fois le cobalt 60, 4.800 fois le zinc 65, et 5.500 fois le molybdène de l'océan; ces corps viennent de Hanford, via la Columbia River.
Dans un lac canadien contaminé par le strontium 90, les os des perches en contiennent 3000 fois plus que l'eau, et ceux des rats musqués 35.000 fois plus. En Inde, l'utilisation des effluents de la centrale de Tarapur comme eau d'irrigation a provoqué des concentrations de césium (facteur 20.000) et de cérium (facteur 10.000) dans les plantes cultivées.
(...) On porte un grand intérêt aux produits de fission et à leur fixation dans les organes humains: strontium dans les os, iode dans la glande thyroïde, césium dans les muscles. Mais il ne faut pas oublier les produits d'activation: parmi eux, le zinc 65 et le manganèse 54 se concentrent dans les branchies des poissons. On a trouvé du chrome 51 jusqu'à 160 km de l'embouchure de certains fleuves américains dans les algues, moules, huîtres et crabes; il provient de l'activation du bichromate utilisé pour l'entretien des circuits de refroidissement (travaux de Foster W.A. Chipman aux International Laboratories of Marine Radioactivity, U.S.A.).
Le ruthénium de Windscale s'est retrouvé concentré dans le pain d'algues consommé par les pêcheurs de la mer d'Irlande (NbCJ;30/5/09: et jusqu'en Norvège: reportage télé 2009); leur tube digestif était soumis à 1,8 rem/an. etc...
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Rachel, ma chère maîtresse...
Oui, Rachel a été ma maîtresse. Elle a été ma maîtresse d'école... Et même, elle a été ma maîtresse d'écologisme. « Merci, Maîtresse, de m'avoir dépucelé à l'écologisme et de m'avoir appris pourquoi d'instinct j'aimais tant la nature: sans elle, l'Homme n'est rien. Sans la nature, l'homme n'est plus. »
Christian Jodon
Hommage de Roger Heim à Rachel Carson.
L'édition en livre de poche du livre de la grande initiatrice de l'écologisme du début des années soixante date du 2ème semestre 1968. "Le Livre de Poche", 6 avenue Pierre Ier de Serbie à Paris, l'a fait préfacer par un savant éminent. C'est "Silent Spring", paru aux States en 1962
Extrait de la préface de Roger Heim:
« L'orgueil superbe des technocrates - j'allais dire des usurpateurs (car les savants créateurs ferment les yeux sur l'usage de leurs découvertes)- et leur chimiothérapie marqueraient un progrès s'ils appartenaient à des esprits et à des mains lucides. Mais ce sont, ici encore, souvent les apprentis sorciers, laissés en liberté, qui ouvrent les écluses. On arrête les «gangsters», on tire sur les auteurs des "holdup", on guillotine les assassins, on fusille les despotes - ou prétendus tels -, mais qui mettra en prison les empoisonneurs publics instillant chaque jour les produits que la chimie de synthèse livre à leurs profits et à leurs imprudences ? Ainsi, les soucis que traduit le remarquable ouvrage de Rachel Carson sont les nôtres, et nous lui sommes reconnaissant de nous avoir permis, sur sa voie, de les aborder à notre tour. C'est donc une confirmation et une transposition que cet avant-propos essaie d'apporter à un livre que je me sens fort honoré de préfacer pour les lecteurs de langue française.
Au centre du volume de Rachel Carson, nous retrouvons le thème majeur dont l'importance pratique et philosophique dominera probablement à l'issue de ce siècle les préoccupations de l'humanité. Il s'agit du «bilan» entre les créations et les destructions dont les hommes sont les acteurs, des conséquences de cette guerre nouvelle déclenchée par ceux-ci contre la Nature, de ce conflit qui a succédé il y a vingt ans aux deux gigantesques batailles que les premiers se sont entre eux livré, par deux fois, sur presque toute la surface des terres, et des eaux, et des cieux planétaires. Chaque page de l'ouvrage éclaire une facette de cette confrontation; chacun des chapitres en livre un acte. (...) » Roger Heim; fin de citation (écrit datant de plus de quarante ans en 2009).
Extrait du livre "Silent Spring" ou "Printemps silencieux" de Rachel Carson
Traduit de l"anglais par Jean-François Gravrand
Préface du Professeur Roger Heim, Président de l'Académie des Sciences; Directeur du Museum
« L'une des fonctions majeures de l'eau est de participer à l'entretien de la chaîne de vie qui commence aux microscopiques cellules vertes du plancton dérivant en surface, passe par les petites puces d'eau, atteint les poissons qui filtrent le plancton de l'eau pour se nourrir et sont mangés à leur tour par d'autres poissons, ou par les oiseaux, les martres, les ratons laveurs, dans un perpétuel transfert cyclique de substances d'une vie à l'autre. Les minéraux contenus dans l'eau passent ainsi d'anneau en anneau, le long de la chaîne alimentaire. Pouvons-nous dès lors imaginer que les toxiques que nous introduisons dans l'eau ne pénétreront pas eux aussi dans le système?
L'étonnante histoire de Clear Lake, en Californie, répond à cette question. Clear Lake est un lac très poissonneux situé dans les montagnes à 150 kilomètres au nord de San Francisco. (...) Tel qu'il est, il constitue un habitat de choix pour un facheux cousin, le Chaoborus astictopus. Ce petit animal, très voisin du moustique, n'est cependant pas suceur de sang; probablement même ne se nourrit-il pas du tout lorsqu'il est adulte. Les gens du pays cependant l'ont considéré comme un voisin gênant, parce qu'il se reproduit à des millions d'exemplaires et ils ont cherché à s'en débarrasser. Leurs efforts ont été vains jusqu'à l'apparition des hydrocarbures chlorurés. En 1949, une attaque de grand style a été montée à l'aide de DDD, produit voisin du DDT, mais apparemment moins nocif pour les poissons. L'opération a été préparée minutieusement: le lac a été mesuré par des géomètres, son volume calculé, et l'insecticide y a été répandu de telle façon que la dose de toxique n'excède pas une part pour 70 millions de parts d'eau. Le nombre des cousins a diminué sérieusement, mais en 1954, un nouveau trairement a été estimé nécessaire, à la dose d'une part d'insecticide pour 50 millions de parts d'eau. Les cousins devaient être détruits.
L'hiver suivant a commencé à montrer les conséquences du traitement pour les autres animaux: une centaine de grèbes ont été trouvés morts. Le grèbe vient à Clear Lake pour nicher, et aussi, en hiver, pour se nourrir, attiré par l'abondance du poisson; son aspect est curieux et ses mœurs amusantes: il construit par exemple des nids flottants. On le trouve sur les lacs de l'Ouest aux États-Unis et au Canada, où il est connu sous le nom de «grèbe-cygne», à cause de son habitude de glisser à la surface sans faire de rides, le corps bas sur l'eau, sa tête noire et brillante dressée à l'extrémité d'un cou blanc. A leur naissance, les petits sont couverts d'un duvet gris; âgés de quelques heures à peine ils descendent à l'eau, et naviguent sur le dos de leurs parents, dans l'abri des ailes.
En 1957, les cousins sévissant encore, un troisième traitement a été effectué, et de nouveaux grèbes sont morts. L'autopsie des cadavres n'a fait apparaître aucune maladie infectieuse, mais l'analyse des tissus graisseux a montré une extraordinaire concentration de DDD : 1 600 parts par million.
La dose maxima dans l'eau ayant été de un cinquantième de part par million, comment le DDD avait-il pu se concentrer aussi prodigieusement dans les tissus des oiseaux?
Le grèbe étant piscivore, on a analysé les habitants des eaux, et la vérité s'est manifestée: les organismes les plus petits absorbaient le poison, le concentraient un peu et le passaient à qui les mangeait. On a constaté que le plancton contenait 5 parts par million, que dans les poissons consommateurs de végétaux aquatiques la concentration atteignait de 40 à 300 parts, et que les piscivores détenaient le record: un chabot, poisson appelé aussi meunier, contenait 2500 parts. On comprend l'enchaînement: les gros piscivores avaient mangé les petits, qui avaient mangé les herbivores, qui avaient mangé le plancton, qui avait absorbé le poison répandu dans l'eau. (...) »
Rachel Carson, fin de citation (elle travaillait à ce livre il y a près de soixante ans; ceci calculé en 2009...).
Remarquez le phénomène de concentration dans la pyramide des biomasses malgré que les chiffres de cette pyramide n'aient pas été précisés. Vous pouvez aussi avoir envie de répondre à la question: pourquoi la concentration du chabot est-elle supérieure à celle du grèbe... Sans doute que ce chiffre est inattendu quand on simplifie trop les chaînes écologiques... Attention aux schémas (tellement nécessaires) mais trop simplificateurs: nous dirons (et c'est une des lois de l'écologie): « La nature en sait plus »
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"Le Jardin" de Jacques (triché par Christian)…
Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Aux Buttes Chaumont à Paris
A Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.
Jacques Prévert
(Extrait; Jacques disait: "Au parc Montsouris à Paris"
Et moi je l'ai triché ! Mais pour la bonne cause: c'était pour Mathé !) - CJ
Plus loin: une page de poésie militante:
"Pour une poésie populaire française".
SOS-VAL d'YSIEUX, site en construction; merci d'être venu...
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Un réseau écologique de surveillance
de la radioactivité ambiante.
Lichens: un exemple de reconcentration des toxiques
dans une chaîne alimentaire
Écrit en 2009:
En 1978, ayant participé aux manifestations de Malville de 1976 et 1977, conscient des dangers que l'implantation de centrales nucléaires fragiles et immensément polluantes faisait courir à toute l'humanité, je m'étonnais que les services français chargés de la protection des Français contre les rayonnements ionisants soient soumis aux obligations de secret. J'avais donc imaginé d'utiliser les ressources de la nature pour créer un réseau de détection des pollutions chimiques et radioactives de l'atmosphère que nos enfants respirent. Ceci était possible grâce, entre autres, aux propriétés spéciales des mousses et lichens, plantes "inférieures" qui possèdent d'étonnantes facultés de dessication suivie de reviviscence. « On sèche mais on ne meurt pas: deux gouttes d'eau et l'on ressuscite. » Du coup, si l'eau du ciel est polluée, nos organes de végétaux spongieux les concentrent et de deux choses l'une: ou bien l'on disparaît; ou bien l'on devient des concentrés de pollution plus faciles à doser... J'avais, à ce titre, sollicité un savant en Lichenologie qui était prêt à foncer mais la maladie et la malchance s'étant acharnées contre moi m'ont fait abandonner précocement ce projet pédagogique.
Dommage, avec mes équipes de collégiens lichenologues, nous aurions eu, quelques années plus tard, l'occasion de nous rendre utiles: le 26 avril 1986, c'était Tchernobyl. Aujourd'hui, au fond de certains vallons de la vallée des Merveilles (Alpes du Mercantour), il est dangereux de planter sa tente: le sol est trop (et pour toujours) radioactif... Mais on ne le sait toujours pas ! Ah! mais si ! J'oubliais... Le nuage de Tchernobyl ? Il s'est arrêté sur la rive droite du Rhin...
Alors, ma vieille idée pédagogique ne serait-elle pas toujours -et de plus en plus- utile ? Tchernobyl plus Twin Towers ? Pourquoi pas chez nous ?
Voici la trace de mes tentatives pédagogiques de 1978. À vous de jouer...
Les Lichens: nos alliés dans la lutte antinucléaire.
Écrit en 1978 et publié sous-forme d'un bulletin ronéoté de médiocre qualité, de 4 pages:
1945 - 1953. U.S.A.: Barry Commoner, "L'encerclement", p.199.
" Nul n'était informé que chaque explosion produisait, en quantités considérables, du strontium radioactif et d'autres isotopes radioactifs; que le strontium 90, par les relais de la chaîne alimentaire devait aller se loger dans les tissus osseux des enfants; que tout nouvel accroissement des taux de radioactivité augmente les risques de cancer et d'autres risques inséparables d'une exposition aux radiations. Les règles rigides du secret interdisaient de porter ces faits à la connaissance du public; les populations américaines étaient contraintes de payer le prix biologique des tests nucléaires sans même savoir que ce prix leur était demandé."
1978 - France: « Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma connaisance à l'occasion de leur exercice.» Décret 66-406 du 15 juin 1966: Serment de secret des fonctionnaires du SCPRI: Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants.
Ces deux citations, recopiées en février 1978, expriment déjà bien la "discrétion" précautionneuse des autorités nucléaires concernant les dangers de leur industrie. Or, le 26 avril 1986, la catastrophe de Tchernobyl, un accident nucléaire qui s'est produit à 100km de Kiev, près de la frontière de l'Ukraine et de la Biélorussie nous a infligé la preuve épouvantable de la duplicité des Docteurs Folamour qui ont pour mission de protéger des secrets gênants plutôt que la vie de nos enfants... Ce jour-là, le chef du SCPRI nous a juré que le nuage radioactif s'arrêtait bien poliment sur la rive droite du Rhin... Ceci justifie que les Écologistes aient pu, très tôt, songer à surveiller eux-mêmes la radioactivité de leur environnement. C'est plausible. Voici une méthode exposée huit années avant l'arrivée des pluies de Tchernobyl... Et toujours d'actualité !
La nature donne à ses alliés écologistes des méthodes de surveillance de la radioactivité ambiante. Par exemple, les Lichens présentent deux propriétés intéressant la détection de la pollution:
1.- La pollution classique de l'air: l'absence de certaines espèces endémiques(8-1)↓dans un lieu donné permet de chiffrer la pollution de l'air à 10% près. Soit, entre autre, la teneur en S0² (anhydride sulfureux) pouvant servir, si l'on veut, d'indicateur de pollution générale.
b. Pollution radioactive: les Lichens ont la propriété de concentrer la radioactivité atmosphérique; spécialement celle des retombées nucléaires des expériences militaires, et, pourquoi pas les émanations perfides de l'électronucléaire civil...
Barry Commoner, L"Encerclement, page 53.
« Contrairement à ce que l'on pouvait attendre, la CEA devait découvrir que les organes des Esquimaux et des Lapons de l'Arctique portaient la marque d'une radioactivité provenant des retombées beaucoup plus prononcée que celle des populations des zones tempérées, bien que le pourcentage des retombées sur le sol de l'Arctique n'atteigne pas un dixième du taux que l'on constate dans la zone tempérée du nord. Il faut en voir la raison dans les caractéristiques particulières à la chaîne biologique de l'Arctique où, à la différence des herbages, les lichens absorbent directement les pollutions dans l'air atmosphérique au lieu de les retirer du sol où elles ont eu la possibilité de se diluer. Ainsi les lichens introduisent-ils une radioactivité intense dans le corps des rennes et des caribous qui les consomment et dans ceux des Esquimaux et des Lapons qui se nourrissent de la chair des caribous et des rennes. »
Pour juger de la pollution des futures centrales, il conviendrait de procéder à des mesures avant leur implantation sur les sites prévus. C'est ce qu'on appelle "Faire un point-zéro" ou une "mesure au temps zéro". C'est cette mesure de départ qui servira ultérieurement de terme de comparaison. Les mesures porteraient sur les lichens suivant un mode opératoire restant à déterminer.
Les Amis de la Terre du Val d'Ysieux essaient donc d'imaginer une technique simplissime permettant d'observer:
1. la pollution "classique" de l'air.
2. La. pollution nucléaire ambiante.
N.B: Cette recherche aurait dû concerner, du temps où j'étais enseignant, les collègues, les étudiants, les militants écologistes. À cette époque, l'aide d'un savant lichénologiste, Mr Michel Lerond nous était acquise. Il aurait fallu celle d'un électronicien spécialiste des compteurs Geiger et - si possible - des électrets (nouvelle technique de radiodétection physique).
Pour les curieux: Notions sur les électrets dans Wikipedia.
En 2009, la fin du pétrole et la faim d'énergie croissante se conjuguent pour relancer la course aux centrales nucléaires, notamment du type de celles du Super-Phénix français, surgénératrices de Plutonium, le poison total et éternel par quoi, si l'on ne réagit pas énergiquement contre les entreprises des Docteurs Folamour, finira l'humanité.
Alors, « Place aux poux, aux puces et au cafards sur cette planète atomisée devenue invivable pour les orgnismes plus complexes: celui de l'Homme notamment... »
Christian J., Enseignant-PEGC.
Amis de la Terre du Val d'Ysieux - SOS Sylvies; Le Plessis, 95270 Luzarches.
Le 22 février 1978.
à Monsieur Michel Lerond,
Museum d'Histoire Naturelle, 198, rue Beauvoisine, 76000 Rouen;
Je suis PEGC et mes connaissances en lichénologie portent sur ce qui peut être nécessaire à l'enseignement des classes de collège (...). Cependant j'ai été enthousiasmé par la lecture de votre article paru dans les numéros 44 et 46 du "Courrier de la Nature" (S.N.P.N., 51 rue Cuvier, Paris, 5ème). C'est que je suis également écologiste militant des Amis de la Terre, et préoccupé par la pollution atmosphérique et sa quantification.
Ainsi les Botanistes ont-ils mis au point une méthode quasiment gratuite pour déterminer le taux de pollution de l'air? Il suffirait d'observer l'absence d'un certain nombre d'espèces de Lichens parmi 28 espèces sélectionnées pour leur sensibilité relative à l'anhydride sulfureux, pour lire, sur une "Echelle des zones de pollutions" le taux d'impureté de l'air. Cette échelle est très simple, ne comportant que 10 lignes; et vous précisez que, dans les meilleurs cas, la connaissance de 6 espèces de Lichens suffirait !
Le problème serait maintenant de faire passer dans la pratique générale et quotidienne cette méthode. Ne pourriez-vous donc, à cette fin, mettre au point un T.P. (Travail Pratique) simplifié destiné au Premier Cycle des lycées et aux Associations écologiques pour vulgariser cette connaissance ? Par exemple:
1. Le premier temps pourrait consister dans la leçon habituelle des 5èmes sur ce qu'est un lichen ( sur le thème de l'initiation à l'existence des symbioses );
2. Dans un second temps, il serait indispensable d'apprendre à reconnaître les 28 espèces nécessaires à la quantification par l'échelle de Hawksworth et Rose.
2-1: Des diapositives nombreuses (au moins 28 mais 3 ou 4 aspects des particularités systématiques permettraient de déterminer les espèces avec davantage de précision. Un amateur équipé d'un bon reflex 24x36 peut réussir des diapositives valables de ces êtres vivants peu mobiles. Personnellement je m'y essaierais volontiers sous votre direction(8-2)↓. Comme les Lichens acceptent la dessication et qu'ils sont très réviviscents, on pourrait travailler à distance quoique le travail sur du matériel fraîchement récolté serait sans doute préférable ?
2-2. Il faudrait 28 fiches ronéotées très précises, présentant les détails systématiques indubitables pour une détermination sûre et précisant l'écologie de chaque espèce ( Lichens saxicoles ou épiphytes, précision des phorophytes et des associations habituelles...) ( Je dessine assez correctement et je pourrais m'associer à la partie "dessin" mais cela exige beaucoup de temps et un guide omniprésent).
3. Suivrait,par exemple, un mode opératoire précis, une sorte de "check-list" limitant au maximum l'initiative des opérateurs car il est nécessaire que ceux-ci opèrent dans des conditions analogues pour les relevés sur le terrain.
4. Enfin, des "fiches-types" de compte-rendu permettraient de collationner les renseignements au niveau local mais éventuellement aussi au niveau national. Cela pourrait constituer un nouveau domaine pour l'Association Française de Lichénologie, (Monsieur Richard Lallemand, Laboratoire de Cryptogamie, Université Pierre et Marie Curie, 9, Quai Saint-Bernard, 75005 Paris
Ou à tout autre organisme qui s'intéresserait au compilement de ces observations telle que l'Association écologique ou de Prévention de la Pollution Atmosthérique (62, rue de Courcelles, 75008, Paris).
J'imagine que si on parvenait à développer la "passion du Lichen" comme il existe une "passion de la philatélie", la collectivité y trouverait son intérêt. Cela doit être possible par le canal de l'Ecologie militante et des lycées.
Dans un autre ordre d'idée, vous précisez ( Courrier de la Nature,n°46 page 293 ) que les Lichens ont pour propriété de concentrer les éléments radioactifs de l'atmosphère, ce qui peut s'expliquer par leur avidité pour l'eau hygrométrique(8-3)↓. Vous spécifiez à cette occasion que les radio-éléments, tel le radio-césium, sont ultérieurement concentrés trois fois dans le Renne consommateur de Lichen puis deux fois dans les tissus vivants des Lapons. Que penser du radio-strontium qui remplace le calcium atome par atome dans les os de nos enfants en pleine croissance ? Que penser des effluents gazeux ou aqueux des centrales nucléaires: azote 13 et 16, argon 41, krypton 83.85.87.88.89, xénon 135, rubidium 88 et 89 et surtout les effluents à longue durée de "vie": krypton 85, tritium et iode 129 ? A-t-on étudié la reconcentration de ces radio-éléments rejetés par les cheminées des centrales dans les Lichens ?
Pourriez-vous imaginer (ou pourrions-nous imaginer avec votre aide) un T.P. simplifié et codifié permettant de mesurer par les Lichens la radio-activité ambiante ? Je pense qu'il doit être possible, pour un radio-amateur même modeste, de construire un compteur de radio-activité à partir des tubes de Geiger vendus par "R.T.C. - La Radiotechnique Compelec, 130 avenue Ledru-Rollin, 75540, PARIS Cedex 11.
Le moins cher des tubes Geiger nu, le ZP1400, sensible aux αγ ne coûtait, fin 77, que 163F; le ZP1410, sensible aux αβγ coûtait 370F.
La France est actuellement couverte par un réseau de radio-détection comptant 2500 super-compteurs Geiger (au minimum un par canton). Cependant ces mesures sont tenues rigoureusement secrètes par le SCPRI, service compétent. A tel point que les agents de ce service, lors de leur recrutement sont contraints de prêter serment de secret dans les termes suivants: "Je jure de bien, et fidèlement remplir mes fonctions et de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma connaissance à l'occasion de leur exercice" ( Décret n°66-406 du 15 juin 1966). Les populations sont donc tenues dans l'ignorance volontairement pour ce qui concerne la pollution radioactive de l'air ambiant. Cependant les Ecologistes qui se heurtent, dans leur besoin d'information, au secret couvrant les mesures du SCPRI pourraient-ils développer au niveau des Associations et des Lycées une double activité passionnante basée à la fois sur la radio-technique et la lichenologie. Je suis persuadé que mes suggestions ne sont nullement fantaisistes et qu'elles correspondent à un besoin réel des hommes en 1978, besoin reconnu par la Loi de Protection de la Nature dans son article 1er: « Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit »... « Les activités publiques ou privées doivent se conformer aux mêmes exigences ».
La difficulté me paraît résider dans la vulgarisation qui ne peut être tentée que par un spécialiste indiscutable de Lichénologie appliquée.
Ayant fait partie plusieurs années de suite du bureau de Paris de l'A.P.B.G. (Association des Professeurs de Biologie et de Géologie; 29,rue d'Ulm, 75230 Paris Cédex 05), je connais bien cette Association et suis persuadé qu'elle donnerait écho à cette tentative, notamment dans son excellent bulletin trimestriel.
L'édition des fiches et diapositives serait moins onéreuse par l'intermédiaire du SEVPEN sinon il serait probablement possible de trouver un éditeur privé.
(Dans Naturalia n°42 page 28, mars 1957, Mr G.Schotter, assistant à la Faculté d'lAlger, signale l'édition de sa série de diapositives par l'Office Algérien du Cinéma pédagogique; mais qu'est-il advenu de cet organisme depuis l'indépendance?)
J'espère Monsieur Lerond, que vous voudrez bien m'assister de vos conseils, en tant qu'enseignant comme en tant qu'écologiste militant.
Je vous remercie de m'avoir fait connaître les applications modernes de votre science et vous adresse mes respectueuses salutations.
P.S. La Bibliographie suivante vous paraît-elle compétente?
Le courrier do la Nature, Nos 44 et 46.
Ozenda - Clauzade: - Les lichens (flore illustrée) Paris-MASSON.
Frey: Lichens (Petit Atlas Payot) Lausanne Payot.
Delzenne Van Haluwyn: Thèse sur les Lichens et l'application au problème de la pollution atmosphérique, Lille.
Lerond Michel: I976; Les Lichens du parc de Brotonne; Revue Société Savante de Haute Normandie
Légende de l'image: Hachette: Le Petit Guide: "Plantes sans fleurs" (8-4)↓
Réponse de Mr Michel Lerond
Ville de Rouen; Museum d'Histoire Naturelle ethnographie et préhistoire; 198, rue Beauvoisine, 76000 Rouen
Votre longue lettre a retenu toute mon attention et je ne vois pas d'obstacle à sa diffusion (...). La vulgarisation n'est jamais aussi simple qu'il n'y paraît, aussi vais-je m'efforcer d'apporter ces précisions de façon aussi concise que possible (...).
— La méthode biologique d'estimation de la qualité de l'air est "gratuite" excepté les frais de déplacement importants, même pour une petite région (10.000km pour le parc de Brotonne).
— L'échelle de corélation lichens-pollution est simple, c'est vrai; encore faut-il bien connaître les espèces.
— Une dizaine d'espèces pourraient suffire sur un petit territoire pour suivre l'évolution de la qualité de l'air. Plus le territoire est grand, plus il est nécessaire d'augmenter le nombre des espèces en raison des variations écologiques. L'échelle, si elle est souple, reste néanmoins spécifique d'une région. Celle de la Normandie est quasiment identique à celle du Nord, mais n'aurait que peu de rapports avec celle de Provence, si elle existait.
— D'accord pour l'élaboration de fiches pédagogiques mais attention: ces fiches destinées aux élèves de premier cycle ne peuvent constituer qu'une approche pédagogique de l'écologie appliquée et sans doute pas un moyen de cartographie efficace alors même que beaucoup reste à faire sur le plan national tant au sujet de la lichenogéographie que du comportement des espèces vis-à-vis de la pollution suivant l'écologie locale ou régionale. Néanmoins des fiches relatives à une échelle simplifiée pourraient sans doute permettre une initiation de la moitié nord-ouest de la France qui auraient ainsi la possibilité d'aiguiser leur curiosité, leurs dons d'observation et d'en tirer un enseignement concret et positif.
Je suis prêt à examiner ce projet avec vous, qui soulève d'ailleurs un certain nombre de questions pratiques. Peut-être auriez-vous la possibilité de vous déplacer à Rouen où je pourrais vous commenter tout ceci sur le terrain.
— Quant à la passion du lichen... La passion est souvent aveugle et peut conduire du militantisme à une extrémisme qui irait à l'encontre du but recherché: faire valoir les méthodes biologiques pour l'estimation de la qualité de l'environnement.
— Autre question: la radioactivité. C'est vrai, les lichens concentrent celle-ci, mais les études en ce domaine sont complexes, onéreuses et donc peu répandues. Quelques études seulement ont été faites en France sur les mousses, une seule, non publiée encore, sur les lichens, à ma connaissance. Le problème ne se situe pas tellement au niveau des centrales, semble-t-il, mais plutôt au niveau de l'usine de retraitement de La Hague et du littoral environnant recevant des embruns fortement radioactifs. Dans les pays scandinaves ou nord-américains, il s'agit des retombées des explosions atomiques, ce qui est différent quant aux méthodes d'approche.
Par contre, votre allusion aux mesures du SCPRI me paraît importante et mériterait des éclaircissements. Mais je ne suis pas sûr que la lichenologie puisse apporter une solution à court terme dans ce domaine.
— La bibliographie que vous donnez est à revoir en fonction du public visé.
Je prends note de vos suggestions pratiques et me tiens prêt à vous rencontrer pour vous aider à réaliser vos projets dans la mesure de mes moyens. Merci encore de votre attention et de votre enthousiasme.
Je vous prie d'agréer,... Michel Lerond, Assistant au Muséum.
Remerciements de Sos-Val d'Ysieux:
Au nom des Amis de la Terre du Val d'Ysieux, je remercie Mr Lerond pour cette réponse si positive. C.J.
N.B: On trouvera: le texte de la loi du secret sur les mesures du SCPRI:
-1°- au Journal Officiel du 21 juin I966 p.5067
-2°- dans "Technocratie Française" d'Yves Lenoir page 281 Pauvert éditeur
-3°- dans"Électronucléaire: danger" Groupement des scientifiques, Seuil édit.
N.B, en 2009: Désormais, un grand nombre d'Enseignants, d'Étudiants, d'amateurs éclairés s'étant intéressés à des projets analogues ont développé un important réseau de sites Internet sur lesquels on peut trouver d'innombrables renseignements. Reportez-vous donc à votre moteur de recherche favori et jetez un coup d'œil à cette note:(8-5)↓.
Notes section 8: ( Sauter les notes de section 8 )
8-1.-↑ endémique: BIOL. Espèce endémique ou, par ellipse, "une endémique". Espèce (animale ou végétale) localisée dans une aire restreinte. Rem. On rencontre ds la docum. a) Endémicité, subst. fém., méd., rare. Caractère de ce qui est endémique . b) Endémiquement, adv. D'une manière endémique.
Endémique: détails sur le CNRTL
8-2.-↑ Désormais, la tâche est facilitée par l'excellence des appareils numériques facilitant ausi le stockage d'images multiples, le grossissement à l'écran, l'impression, le montage, etc... (écrit en 2009)
8-3.-↑ Hygrométrique: Relatif à l'hygrométrie. Mesures hygrométriques. (Dict. xixe et xxe s.). L'hygrométrie étant la partie de la météorologie qui a pour objet de déterminer le degré d'humidité de l'air. Hygrométrie, par M. de Saussure (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 253).
- Teneur en humidité. L'hygrométrie la plus basse confère au fruit son maximum de saveur, enfin, la durée de maturation est d'autant plus courte que l'air est plus sec (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 109).
CNRTL: la définition d'hygrométrique
8-4.-↑ xclusivité Hachette: Le Petit Guide: "Plantes sans fleurs"
Par F.S. Shuttleworth et H.S. Zim
Précieuse bibliothèque pour les jeunes, les étudiants, les curieux de nature. Pensez à constituer une "bibliothèque de toute la vie" à vos enfants. Un bagage culturel à traîner toute leur vie, pour ne pas avoir été des ignorants sur cette planète. Christian Jodon
8-5.-↑ Recherche Google sur "lichens et pollution":
- Google: Lichens+pollution
- Atlas photographique de Lichens
Retourner ? Cliquez: Retour Table des Matières ou Menu
Le Hêtre nettoie son sous-bois par la créosote
Zoomez l'image: Placez l'image en haut, à gauche de votre écran (par l'ascenceur, à droite) et survolez-la avec la "souris"; elle est "zoomée". Après une seconde, elle affiche sa légende qui s'efface quelques instants après. Ensuite, bougez-la avec les flèches.
Toucher F11 (bascule) peut améliorer.
Forêt de Carnelle. Le PNR (Parc Naturel Régional) des Trois Forêts s'intéresse au problème que pose la communication des animaux sauvages entre les massifs forestiers de Chantilly et Carnelle: c'est le problème des "corridors biologiques". Avec tous ces trains, ces autoroutes, ces déviations, ces lotissements, réfléchissez: entre Beaumont-sur-Oise et Survilliers, combien reste-t-il de passages de gibier possibles au travers du CD922?
Moi j'aime la nature... La preuve, je fais d'la planche à voile! Na!
Centre de Recyclage des déchets: à Viarmes.
Les écologistes sont opposés à la construction d'un nouveau centre de tri à "La Montagne" de Luzarches mais proposent d'autres sites.
Réponse:
Yann Arthus-Bertrand
Notre Temps, revue de juin 2009
Reportage: Yetti Hagendorf
« Lors de cette rencontre, nous avons posé à Yann Arthus-Bertrand les questions qu'il a lui-même posées aux habitants des 75 pays traversés pour l'exposition 6 milliards d'autres, à Paris, en 2008. Si vous ne l'avez pas vue, plongez dans l'ouvrage passionnant qui, en 40 questions fondamentales, réunit 500 portraits de cette exposition!»
"6 milliards d'autres", éd. Lamartinière, 19 €; par Yann Arthus-Bertrand (né le 13/3/1946 à Paris; photographe).
Reportage: Yetti Hagendorf
Notre Temps, revue de juin 2009 p.16/17.
Abonnements: 18 r.Barbès, 92128 Montrouge Cedex; Site internet:
www.notretemps.com
Retour: flèche Gauche, en haut à gauche de l'écran; ou: fermez l'onglet.
"La Forte en T'Aime"
La source de la Philosophie:
les Dix Crus du Paradis
« Lisez déjà le premier. Vous reviendrez quand vous l'aurez achevé pour avoir l'autre !» C'est ce qui se passa. Le prof lut ainsi quelques bouquins édifiants qui vous ouvraient la cervelle comme lorqu'au fort d'un rhume, trois gouttes d'éphédrine vous débouchent les narines. Tout à coup, on respirait et l'on avait l'impression de comprendre l'histoire de son siècle ! Il lut notamment l'enquête du fils à papa rhénan qui, par compassion, avait étudié sur place et décrit l'état indigne dans quoi l'épopée capitaliste de XIXème avait confiné le prolétariat anglais. On mesurait le génie du bonhomme qui avait préféré, au confort douillet des milliards du père, l'austérité de la collaboration avec Marx pour fonder le socialisme moderne… Aussi passionnant que lorsqu'il avait lu le "Germinal" de Zola !
Ainsi le Philosophe des Champignonnières l'avait-il soutenu dans son attente fébrile… Mais le Prof se doutait bien que, quoique le sujet l'interessât, ce n'était pas seulement pour la joie de lui servir gratuitement d'assistant psychologue que l'ermite avait entrepris de le dessiller sur les guerres coloniales. C'est que tous deux n'avaient encore pas épuisé l'exploration des dix crus du plus sensuel des vignobles.
Brouilly, Côte de Brouilly, Régnié, Chiroubles, Juliénas, Chénas, Moulin-à-Vent, Morgon, Saint-Amour et Fleurie avaient encore bien des dessous charmants à leur faire renifler. Élisée dont ces noms chatouillaient les papilles de senteurs de fruits rouges ni Jean-Loup pour qui c'était l'évocation de doux paysages du terroir n'étaient près de renoncer d'en tâter… C'est donc avec un Régnié, dissimulé dans la sévère besace du prof, qu'il gravissait le raidillon de l'Ali Baba politologue…
Lire le roman ? Cliquez ci-après:
Roman… "La Forte en T'Aime"
© cj - Déposé à la SGDL
© Droits d'adaptation réservés.
Les 3 types de Lichens.
Extrait de: Exclusivité Hachette: Le Petit Guide: "Plantes sans fleurs" Par F.S. Shuttleworth et H.S. Zim
Précieuse bibliothèque pour les jeunes, les étudiants, les curieux de nature.
Pensez à constituer une "bibliothèque de toute la vie" à vos enfants. Un bagage culturel à traîner toute leur vie, pour ne pas avoir été des ignorants sur cette planète.
Christian Jodon
Lichens de mon jardin: L.foliacé sur tronc mort de cerisier; orientation: SO
Lichen foliacé sur un bouleau; orient.: SO
Lichen crustacé (à foliacé?) sur un mur vertical, rejointoyé ou crépi; Or.: Sud.
J'espère la détermination par des spécialistes et, en attendant, je vous renvoie sur le site de Jean-Pierre Gaveriaux de l'AC-Lille (Académie de Lille - Commission Académique d'Action Culturelle):
Page d'entrée du site de JP Gaveriaux: cliquer ici
Page de détermination de JP Gaveriaux: cliquer ici
Fiche de terrain de JP Gaveriaux en fichier .DOC: cliquer ici
Fiche de terrain de JP Gaveriaux en fichier .PDF (sur ce site): cliquer ici
Le premier roman sans papier…
Entièrement et directement écrit au clavier…
Mis à disposition des lecteurs gratuitement…
Sur le site: sos-valdysieux.fr.
Lire le roman ? Cliquez ci-après:
Roman… "La Forte en T'Aime"
© cj - Déposé à la SGDL
© Droits d'adaptation réservés.
"Le vrai génie sans cœur est un non-sens."
"Amour! Amour! Amour! Voilà l'âme du génie".
Wolfgang Amadeus Mozart, le 11 avril 1787.
SOS-Sylvies - SOS-Val d'Ysieux
Pas d'amour? Pas d'humour? On ne se fâche pas: on change de site; merci de votre visite.
Une petite région sans nom jusqu'à ce que quelques personnes créent les Amis de la Terre du "Val d'Ysieux". Ainsi a été reconnue l'individualité de cette micro-région, si fragilisée à l'heure actuelle, et qui, pourtant, est un "écotone" utile et encore plus "vulnérable". Les Ecologues nomment "écotone" une zone de transition entre deux écosystèmes; ici, la Forêt de Chantilly et la Plaine de France. Les écotones sont riches des deux biocénoses en contact. Mais s'ils sont ainsi attirants pour les bâtisseurs, leur atteinte est fatale aux écosystèmes qui s'interpénètrent. C'est ainsi que notre région a vite atteint, à huit kilomètres au bout des pistes de R-CDG, un degré de saturation démographique dangereusement dépassable. Il incombe donc aux habitants des lieux d'assumer courageusement la défense des micro-espaces naturels qui subsistent face à la folie rageuse des chieurs de béton. Soyez de ceux-là. Pas pour moi qui suis vieux et qui n'en profiterai pas. Pour vos successeurs: vos enfants que nous aimons et qui ont besoin d'autre chose pour "vivre" que de l'enfermement dans la banlieue atroce, laide et criminogène, où l'on veut toujours davantage les parquer. Pour eux, sauvons, sauvez le Val d'Ysieux
Nb. - Ce site n'est pas le site officiel des "Amis de la Terre du Val d'Ysieux" que pourtant j'ai créés. Les opinions exprimées n'engagent donc que l'association "SOS Val d'Ysieux -
http://www.sos-valdysieux.fr "SOS Val d'Ysieux" - "SOS Sylvies" Rue de l'Eglise, 95270 Plessis Luzarches
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