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Lois de l'Ecologisme

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Val d'Ysieux: entre passé et avenir...
Chris Oïkostome: Documentation Photo
Bouleversements en trois décennies de fin de siècle
Nous cherchons des photographies ou cartes postales présentant des paysages anciens (même récents) modifiés depuis la prise du cliché.
- Des photographies aériennes si possibles datées montrant des aspects du Val d'Ysieux, notamment des aspects modifiés et disparus.
Les photos ou autre seront numérisées; nous nous engageons à les restituer aux propriétaires dès le scan réalisé. On peut expédier les clichés en pièces jointes d'un email adressé à:
Boîtes eMail:
— critiques-amicales@sos-valdysieux.fr
— poesie-populaire@sos-valdysieux.fr
… S'il y a numérisation (scanner), une copie du fichier numérisée leur sera fournie gratuitement sur disquette ou CDRom. S'ils le désirent, s'ils le précisent, les photos qui seront publiées sur le site, pourront l'être avec leur nom et copyright.
SOS Val d'Ysieux; 12 rue de l'Eglise; 95270 Le Plessis Luzarches.
Nous souhaitons:

Que ceux qui ont l'occasion de survoler les espaces encore ruraux du Val d'Ysieux, s'empressent d'en réaliser un abondant reportage photographique qui pourrait être transmis à nos descendants. Alerte! En effet, il ne faut pas croire que parce que des écologistes vous ont conservé et protégé les dernières pilules de verdure existant au bout des pistes de Roissy-CDG, vous allez les conserver toujours! Alerte! les naïfs: les cartons sont pleins d'autoroutes, de déviations, de TGV, d'usines, de ZI, de zones pavillonnaires et de golfs immobiliers qui vont vous exploser au nez et vous rendre votre asile insupportable et dévalorisé. Réveillez-vous! Car les fricards, les goinfres insatiables sont là, même pas cachés, surtout pas honteux de n'être que ce qu'ils sont: les Arrogants du Pognon. Pour vos enfants, pour vos générations futures, prenez conscience, réagissez ou votre descendance vous maudira d'avoir été faibles ou inconscients !

La passion de l’argent et du confort
Chantal Delsol Pour «Le Figaro»
« (…) La passion de l’argent et du confort, signe de l’esprit bourgeois depuis le XVIIIème siècle, a été déployée avec les Trente Glorieuses et consacrée avec la "fin des idéologies". Les passions religieuses, idéologiques, militantes, nous ont fait trop de mal et, du coup, c’est toute adhésion immatérielle que nous détestons. Oui, mais voilà, la nature a horreur du vide: quand un citoyen n’a plus d’idéaux, il tombe amoureux de son écran plat. Notre passion pour l’argent, contre laquelle nous nous élevons avec véhémence, ne nous a pas été imposée sournoisement par quelque classe de banquiers diaboliques : notre matérialisme provient directement de notre mépris des convictions spirituelles.
Derrière cette récusation de l’argent, il y a dans nos sociétés un appel de l’austérité, comme une nausée du confort des Trente Glorieuses. Acheter peu, mépriser le superflu, prendre son temps, honnir l’ambition: certains d’entre nous se sont mis volontairement en mode survie. Mais c’est une austérité sans projets, sans passion, sans ferveur, sans espérance. Elle est vide, parce que tissée autour de la haine (…). Et l’austérité ne peut être fastueuse que si elle se tisse autour de valeurs positives. On ne renonce pas à l’argent par aversion pour les riches, mais pour couronner quelque idéal plus élevé. Un peuple doté de spiritualité peut vivre pauvrement: c’est comme manger des topinambours dans une assiette en vermeil. Pourtant les idéaux nous font peur: ils suscitent le conflit et, en même temps, exigent le lien. Or nous sommes individualistes (…) !» …
Bref extrait de: 10 déc. 2011; Chantal Delsol pour «Le Figaro»: "La philosophe s’élève contre le mépris des convictions spirituelles qui domine notre société."

Avec nous, soyez idéalistes et engagez vous ! Pas pour nous: on est vieux; on n'a pas de petits-enfants… Par souci pour vos descendants. Nous, on a toujours la passion, la ferveur, l'espérance en l'humanité !… Rejoignez-nous, peu ou prou ! Mais magnez-vous: les banquises fondent, l'eau monte, des îles sont submergées… Et c'est de l'eau de plus en plus polluée par le Plutonium des réacteurs nucléaires éventrés de Fukushima… Aujourd'hui le Japon… Nogent-sur-Seine demain ? Engagez-vous, il est temps !
« L’intelligence ne vaut qu’au service de l’amour.»
d'Antoine de Saint-Exupéry - "Pilote de guerre" …

Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

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      eh oui, 1866 c'était la formalisation scientifique!...
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     la faute à qui ? Quels remèdes ?
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     parce que nous la prostituons !
— La Forte en T'Aime , le premier roman écrit sans papier,
      tout au clavier; et mis gratuitement à votre disposition…
     Par Christian Jodon; © Déposé à la S.G.D.L.
Question technique: Je ne suis pas programmeur mais j'ai écrit le code xHTML; rien d'étonnant à ce que, sous certains navigateurs, sous certaines versions, il y ait des couacs... Page d'accueil (cartouche en haut de la colonne gauche), j'indique quels paramètres adopter pour obtenir, comme moi, de belles images de page. Mais parfois, quand ça revient de l'hébergeur, quand on change d'afficheur, c'est défiguré... Chaque navigateur, sa boussole!
Cependant, ces "navigateurs" sont infiniment indulgents, lissant allègrement des milliers de fautes: merci à tous ces programmeurs qui les ont écrits. J'ai essayé de lire mon site avec les navigateurs suivants: Firefox, Chrome sont très bien. Internet Explorer est mieux que ne le disent certains. Opéra et Safari sont souvent agréables (dessin des lettres, couleurs...) . C'est bien de ne pas avoir des versions d'I.E. datant de la création d'Internet... Pourquoi se priver: tous ceux que je cite sont gratuits, téléchargeables en quelques secondes sur 01net.com/telecharger et activables en quelques minutes (Merci à 01Net.com!): y aller ? Cliquez dessus ci-dessous...
01Net.com, c'est ici…
Le code est en XHTML, le plus simple possible pour dire ce que j'ai à dire sans fioritures. Une CSS pour la forme; un script en clair (utilisation max de "PRE") pour écrire et corriger à la volée... Des photos, superbes quand je les prends mais, pour accélérer le téléchargement, il faut les réduire drastiquement: il n'en reste souvent qu'une vision "pointilliste" médiocre. Je vais refaire les moins belles avec une meilleure définition.

Remerciements:

- Merci à mon hébergeur de site qui m'avait fourni, à l'inscription, de superbes logiciels — (Strato, à Berlin).

Merci à tous ces épatants informaticiens bénévoles qui ont écrit des logiciels gratuits qui permettent de faire des merveilles: ceux du GNU qui ont écrit — SCITE; et — NOTEPAD++, deux éditeurs de textes avec coloration syntaxique, et bourrés de trouvailles tellement utiles. Ils suffisent, si l'on veut, pour écrire un site internet depuis le code jusqu'au contenu. Je pense également au générateur de hotkeys (combinaisons de touches dites aussi "macros" permettant d'écrire une paire de guillemets ou toute une phrase de syntaxe difficile d'un seul toucher de clavier): j'ai parlé de — AHK: AutoHotkey, une merveille qui décuple l'efficacité et fait gagner du temps. Je reviendrai à cette rubrique pour les citer tous. Bravo et merci à ces jeunes gens généreux, aux antipodes de ceux qui détruisent l'informatique par les malwares...
ThanksWiki8

Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

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Mais qui a donc inventé l'Ecologie?
Ceci se passait en 1798…
On recherche! Prime à qui rapportera mort ou vif !
Malthus pour 3$

Lorsque la moindre réunion d'écolos de village justifiait le déplacement d'un inspecteur des RG... Ouf! On n'en est plus là!  Lorsqu'un illustre pays des droits de l'homme pulvérisait, dans un grand port ami, le rafiot du Rainbow Warrior! Occasionnant le décès, — simple formalité — de mon ami Fernando Pereira (3-1↓ ) , le photographe! Souriez! Le petit oiseau va sortir... Boum! La colombe est sortie... Vive les Droits de l'Homme! Et maintenant, grâce à tous ces braves défenseurs de la morale publique contre ces chevelus irresponsables, on regarde fondre la banquise polaire! Et maintenant, tous ces ignares, plume verte au trou-du-cul, du haut des podiums monumentaux de la télé, se rengorgent que l'Ecologie n'est plus le monopole des écologistes mais qu'enfin, après des années de confiscation sans partage par une poignée d'ayatollah verts et de maussades tyranneaux de cavernes, on en est tous "des" et "des vrais, nous"! (3-2↓ ) 

Bien sûr que, de tous temps, les hommes des bois et cavernes ont eu, de l'écologie une connaissance souvent très fine, subconsciente, rusant avec les bêtes sauvages qu'ils connaissaient par leur prénom, pour s'ensauver ou pourvoir aux poule-au-pot des poupons...

On entend dire qu'un éminent savant allemand Ernst Haeckle en serait l'inventeur parce qu'il lui aurait donné son nom de baptême (voir le bon article de — Wikipedia: "écologie"):
"Le terme « écologie » vient du grec oikos (maison, habitat) et logos ( science, connaissance) : c'est la science de la maison, de l'habitat. Il fut inventé en 1866 par le biologiste allemand Ernst Haeckel, bien que Henry David Thoreau l'ait peut-être inventé dès 1852. Il semble avoir été utilisé pour la première fois en français vers 1874. Dans son ouvrage Morphologie générale des organismes, Haeckel désignait en ces termes: « (...) la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence. »


C'est un peu comme si on disait que celui qui a baptisé le Pôle Nord avait inventé le magnétisme terrestre. Buffon, le meilleur ami du chien, la plus belle conquête du cheval, le roi des zoologistes, en savait déjà tellement! Et notre Jean-Jacques Audubon, fuyant la conscription républicaine confisquée par le Poléon, pour les États-Unis d'Amérique, et y décrivant toutes les bêtes des bois et prairies, il en savait long en écologie…

En fait, le problème, c'est que l'écologie n'existe que depuis les années cinquante dans sa forme actuelle: un combat des femmes (Rachel Carson: Le Printemps silencieux) et des hommes (Paul Ehrlich: la Bombe P!) contre l'insatiable goinfrerie d'une horde de singes dominants (98,7% de gènes communs avec le Chimpanzé Bonobo!) qui ont entrepris de s'empiffrer la planète en trois siècles! Le charbon, le pétrole (3-3↓ ) , l'uranium! Toutes les richesses enfouies depuis trois milliards et demi d'années ! Le Pigeon migrateur d'Amérique et le Dodo, tous les poissons des mers, la Rhytine de Steller... Tout va y passer !…

Et l'Homo sapiens! Il y passera aussi ! Et BellicoSimius tortor lui-même, il finira par crever d'apoplexie au milieu de son désert nucléaire!

Mais voilà: ce n'est plus l'Ecologie, c'est l'Ecologisme. Ceux qu'on baptise écologistes ne sont pas forcément des écologues, savants de l'écologie: la science. Ce sont les promoteurs d'une philosophie nouvelle devenue tellement nécessaire à l'humanité qu'elle est incontournable. On le savait en 1866; mais on ne savait pas inventer le bon "mot". C'est qu'on nageait dans le bonheur illusoire du JulesVernisme: une époque où la planète était encore à inventer; un temps où, dans les livres d'écoliers, sur les cartes des continents figuraient d'immenses taches blanches: les terres inexplorées à découvrir, à conquérir, à piller... C'était l'ivresse de Prométhée! Et lorsqu'enfant, je fermai la géographie aux taches blanches, la nouvelle d'Hiroshima tonnait à la porte du monde...

Cette situation découle d'un fait nouveau. Le voici. Prenez une feuille de papier d'écolier et tracez un verticale sur le bord gauche et une sur le bord doit. Nommez-les: à gauche y'y, à droite y'1y1. Tracez tout en bas l'horizontale x'x. L'intersection de l'horizontale avec les y de gauche: écrivez-la 0 (zéro): c'est la naissance de Jésus... Celle d'avec les y1 à droite, c'est 2000 (l'an 2000). Marquez les 3/4: 1500 (presque Marignan!). Partagez le segment 1500/2000 en cinq parties égales: 1600, 1700, 1800, 1900.

Sur la verticale de gauche, y'y, partagez en sept ou huit segments: 1 milliard, deux milliards, trois milliards d'hommes sur la Terre, jusqu'à 7 milliards... Vous pouvez tracer légèrement les horizontales passant par les points: le premier milliard, le second.... ou vous contenter du lignage d'écolier.

Demo1

Si vous peinez à dessiner ce quadrillage, ou pour aller plus vite, cliquez le lien bleu ci-dessous et vous avez un quadrillage qui s'affiche (dans Acrobat Reader ou Foxit Reader…). Pour l'imprimer, cliquez l'imprimante dans les icones… Il est à peine différent de celui ci-dessus…
     Vite, cliquez sur… "Quadrillage initial".
Maintenant, vous avez un quadrillage qui s'affiche (dans Acrobat Reader ou Foxit Reader…). Pour l'imprimer, cliquez l'imprimante dans les icones… Il est à peine différent de celui ci-dessus…

On prend le crayon rouge, on fait des gros points:
— Point A: sur la verticale de gauche, y'y, entre 0 et 1 milliard, à 1/3 du point zéro; gros point rouge: A.
— Point B: sur l'horizontale du 1er milliard, et à la verticale de 1800: un tout petit trait vertical: à gauche on écrit: "1798". A la verticale de 1900: un second minuscule segment. Le gros point rouge: on le met sur le segment qu'on vient de définir par les deux petits traits, à 1/3 du petit trait gauche. On écrit: 1830, au-dessus, un peu à gauche: B.
— Point C: sur l'horizontale du 2ème milliard. A la verticale de 1900: petit trait. Gros point rouge: à un tiers horizontalement du petit trait qu'on vient de faire, entre 1900 et 2000. On écrit: 1930, au-dessus, un peu plus à gauche.
— Point D: sur l'horizontale du 3ème milliard: petit trait à la verticale de 1900; gros point rouge aux 2/3 à droite de ce petit trait sur la même ligne. D: à gauche, au-dessus: 1960.
— Point E: sur l'horizontale du 4ème milliard, à la verticale de 1900 (Peste! on fait du sur-place ou quoi?): petit trait; et aux 4/5 vers la droite, entre 1900 et 2000, le gros point rouge. Écrivez: 1978...
— On va abréger le supplice: sur la ligne du sixième milliard, à la verticale de 2000 et très légèrement à droite (1mm...) de la verticale y1-y'1: gros point rouge: G; on écrit: 2007.
— Enfin; sur la ligne des 7 Milliards, on fait un point H pour 2011, donc, un chouia plus à droite (1 demi-millimètre) que G.

Ça devrait ressembler à ça:
Demo1

Qu'est-ce qu'il y a ma petite élève? Vous pleurez? C'est ma faute? Qu'est-ce que vous dites? Vous n'avez rien compris? Vous dites que vous êtes conne! Pas du tout! Rassurez-vous, moi j'ai mis soixante-quinze ans à comprendre! Arrêtez de pleurnicher, ça me fait mal de faire pleurer une poupée. Moi qui n'ai jamais eu l'idée d'envoyer une rafale de PM dans la peau des salauds de tortionnaires, là-bas, qui déshonoraient toute ma génération et toute la France aux yeux du monde et de ceux d'en face qui étaient encore pires et qui nous déculotaient à l'ONU, me voilà devenu tortionnaire de poupée? Je me dégoûte; je vous en prie arrêtez. Voilà: 20 sur 20! Et si vous n'avez pas réussi votre dessin,
   cliquez sur…"Avec les gros points rouges", et là! Miracle, il paraît à l'écran: on clique sur la petite imprimante: il s'imprime. Essayez!"
Demo1

On continue le dessin: gros crayon rouge; on joint par des courbes harmonieuses (pas des segments de droites: des arrondis comme les profs de math vous apprennent à faire lorsque vous arrondissez les courbes des fonctions: ils appellent ça: "interpoler"). On joint A et B; BC; CD; etc... jusqu'à G mais sans déborder ni à droite ni à gauche... Attention, la p'tite élève: un môme de quatre ans sait faire ça sans baver; alors pas de bavure où faut effectivement commencer à se questionner!


C'est réussi? Joli? Contente? On a entre les mains l'image de l'explosion démographique humaine... C'est quoi ça? Depuis quelque temps, la population humaine explose, comme le champignon atomique, et ça ce voit comme le nez au milieu de la figure! Il n'y a que nos hommes politiques, du conseiller municipal aux présidents des grandes nations qui ne le voient pas! Pourquoi la p'tite élève? Tu piges pas ? Alors là, gaffe Mémé! T'es guettée par l'Alzheimer, faut faire surveiller ça! Non ! j'suis méchant, c'est pour te taquiner; moi j'ai compris qu'à soixante-quinze piges alors, tu vois !… Tu devrais avoir ça ci-dessous; mais console-toi ! si c'est raté, clique ci-dessous:
   cliquez sur…"Avec la grosse courbe rouge", et là! Au poil, il paraît à l'écran: on clique sur la petite imprimante: il s'imprime. Essaye ma poupée…!" (Ma foi, j'essaie de m'rattraper…). "Si tu l'imprimes en noir, repasse la courbe en rouge… Après, j't'explique pourquoi les politichiens, zy voient goutte !"
Demo1

Tout singe dominant de la tribu des BellicoSimius tortor, quel que soit son grade, n'a qu'une ambition évidente: être le Pharaon, le Poléon, l'Hitler de la plus grande armée du monde. Et le banquier? Celui de la plus grosse clientèle! Le chevalier d'industrie? Le puisatier de la plus inépuisable source de prolétaires, chômeurs donc "bon marché"! Le chef de parti: le meneur de la plus grande manif de mécontents. Le Maire: "Plus il y a de cons dans ce village, plus je touche". Le député; si j'ratisse chez les pédés, les rastaquouères, les cancres et les bachi-bouzouks, c'est les quatre voix de différence qui me font conserver l'indemnité...

Le Ministre de la Guerre: "Faut pas affaiblir la France face à une Allemagne en pleine explosion démographique" (c'était le cas entre 1918 et 1939, quand on votait la loi de 1920 qui condamnait ceux qui dénonçaient la surpopulation! Sous Vichy, on en a même guillotinné deux! Beau résultat: Juin 40, la collaboration, la LVF à Stalingrad pour tuer les soldats soviétiques à qui nous devons, aujourd'hui, notre liberté ! Dien Bien Phu, le cadeau du Sahara à ceux qui haïssent le plus la France... Et 600.000 morts civils et militaires français en prime, au passage de la seconde guerre mondiale, plus l'épuration ethnique des Français d'Algérie, dont ces Français d'honneur qu'étaient les Harkis !… etc…).

Le Curé: Dieu a dit: "Allez! Croissez et vous multipliez!" Voit pas, M'sieu l'Curé, que lorsqu'il n'y avait sur Terre que deux individus: Adam et Eve, ils étaient: 1 et 1 = deux ! Pas un de plus, et le Bon Dieu qui savait compter (jusque là, je suppose) n'avaient rien de mieux à leur dire. Mais maintenant que les hommes sont sept milliards et qu'ils ont inventé l'enfer thermo-nucléaire pour réguler la circulation, qu'est-ce qu'il en dit l'Bon Dieu? "Croissez et vous multipliez? Continuez jusqu'à faire votre enfer vous-mêmes, tout seuls, comme des grands... Je suis le Bon Dieu, je préside et je m'mare?"… Alors, Monsieur le Curé, avec tout le respect (sincère) que j'ai pour vous, saurait-y pus compter jusqu'à sept milliards vot'Bon Dieu; ou c'est-y pas vous qui interprétez d'travers ?

Le démographe de service: "9 milliards d'hommes en 2050? C'est un phantasme! Que dis-je ? un mythe ! Un cap ! Un promontoire ! Regardez-vous dans une glace, froussards terrorisés par les incendiaires des banlieues et qui ne pouvez-plus revenir de l'Opéra comique après vingt heures par le RER de la Gare du Nord: vous êtes des racistes, des fascistes et des privilégiés ! Regardez-moi ! Prenez-en de la graine ! Moi, le preux défenseur des pauvres qui pullulent comme des sauterelles sans rien y comprendre: c'est vous, les 20% de la population mondiale consommant 80% des richesses, qui préférez hurler à l'explosion démographique plutôt que de partager ! Vous les radins, les égoïstes, les "malthusiens" !

Crac ! Là, point final ! Rien à répliquer. Silence dans les rangs !! Bien campé dans sa "posture" de chevalier Brayard de pacotille, sur le piédestal de guimauve qu'il s'est bâti, il vous culpabilise en rentrant dans sa grosse bagnole, vers son pavillon de banlieue, devant sa télé, sa machine à laver et son dernier ordinateur. La bourgeoise a préparé un bon gueuleton ! T'oublie qu'une chose, grand Brayard, c'est que lorsque dans chaque foyer chinois on aura deux bagnoles, tu marcheras à pied. T'a compris ! Faut bien partager, sale égoïste !... La guerre du pétrole, d'ailleurs, t'y crois pas; alors, bonnes gens, dormez tranquille sans rien faire. Le Bon Dieu pourvoira. Et tant pis si les dégoulinures de guimauve mènent l'humanité au chaos de l'imprévision. L'imprévision, n'est-ce pas le plus confortable des égoïsmes ? Pas vrai ? Baisez sans préservatif, c'est plus confortable ! Roupillez ! Et après nous, l'déluge…

Demo1

Examinons ce graphique qui, cependant, n'est pas terminé. Qu'est-ce que vous voyez? Du temps de Jésus (et encore que, d'un auteur à l'autre, les estimations varient grandement), les hommes étaient sur la Terre trois cents millions. Jusqu'en 1830, pas de grabuge. Ça grimpe doucement. Révolution industrielle: tout d'un coup, folie: ça se met à exploser! Merci Louis Pasteur, bon pasteur de génie qui m'a sauvé la vie, et m'a permis d'être toujours ici pour emmerder le monde en leur expliquant comment ils vont crever! Louis Pasteur: 1822/1895, le génie du siècle, bienfaiteur de l'humanité. Mais en attendant, avec tes vaccinations, l'explosion démographique, elle n'est pas due qu'à l'invention du moteur à vapeur! 


Premier milliard: 1830. Il a donc fallu 600 mille années pour le faire. Deuxième milliard: 1930: un siècle suffit à le faire. Troisième: 1960. Trente ans suffisent. Et Paul Ehrlich, l'auteur de "La Bombe P" indique que les temps de doublement de la population sont de 70 ans pour un pourcentage annuel d'accroissement de 1%; 35 ans pour 2% ; 24 ans pour 3% et 17ans pour 4%; ceci étant un pur calcul, non pas une hypothèse. (p.29)

Nous nous en tiendrons ici aux chiffres du Sénat dont les études sont toujours très fouillées, préférant toutefois le chiffre de 1830 pour le premier milliard (il est admis par d'autres) :
http://www.senat.fr/rap/r06-200/r06-20016.html
"L'accroissement de la population mondiale jusqu'à nos jours a été exponentiel :
- 1er milliard d'habitants : de l'origine à 1800 ;
- 2ème milliard : de 1800 à 1930, soit 130 ans ;
- 3ème milliard : de 1930 à 1960, soit 30 ans ;
- 4ème milliard : de 1960 à 1974, soit 14 ans ;
- 5ème milliard : de 1974 à 1987, soit 13 ans ;
- 6ème milliard : de 1987 à 1999, soit 12 ans.
Les prévisions font état de l'évolution suivante :
- 7ème milliard : de 1999 à 2013, soit 14 ans ;
Là, c'est faux; le 7ème Milliard est arrivé en 2011 donc en 12 ans !!
On constate une exagération optimiste du Sénat, soit une erreur de 17%. Pourquoi cette frénésie de "tranquillisation ?"

- 8ème milliard : de 2013 à 2028, soit 15 ans ;
- 9ème milliard : de 2028 à 2054, soit 26 ans."

Voir et imprimer le graphique à ce stade du dessin:…"Cliquer ici"

L'imge ci-dessous provient d'un site dit "Terra Amata" que vous vous conseille de visiter dès ce soir: — Site du musée de Terra Amata.
— Un autre site intéressant: pythacli.chez-alice.fr
À vous Mesdames… Choisissez vot'type de mec !
HomoTerraAmata

Faux, cependant, notre graphique l'est ! Car l'humanité n'a pas commencé à la naissance de Jésus. Qu'est-ce que vous voulez bien accepter comme ancêtre? Je ne vous ferai pas l'injure de vous proposer le Ramapithèque: 15 millions d'années; ni Pierolapithecus catalaunicus, ancêtre commun à l'homme et au chimpanzé, pourtant mignon d'après son portrait-robot: 8 millions d'années ; ni même l'Australopihèque des grottes de Sterkfontein (près de Johannesbourg): 5 à 4,5 millions d'année encore que, éclatant des galets pour en faire des armes... Bref, "l'œil était déjà dans la tombe qui regardait Caïn" (3-4↓ ) . Un trait d'humanité ça ? Non ?


Je vous fais grâce d'Ororin "devenu momentanément le principal prétendant au statut de premier hominidé bipède, accordé depuis 1993 à Ardipithecus ramidus (4 à 5 M d'années), suivi de près par Australopithecus afarensis (Lucy, 3,2 M d'années). Il a été évincé en 2002 par Toumaï (Sahelanthropus tchadensis), âgé de 6 à 7 millions d’années." (Wikipedia). Avançons, avançons: je vous propose un contemporain de l'Australopithèque robuste, Homo habilis ( mais non, grosse bête, c'est pas parce qu'il est "homo" que c'est porno! Je sais, c'est à la mode ! Mais Homo, ici, ça veut seulement dire Homme. Homo habilis: l'Homme habile); je dis « habilis » vivant suivant les sources il y a 2 à 2,5 millions d'années.
Voilà un honnête homme que nous pouvons accepter comme ancêtre ! Homo sapiens et neandertalis auraient divergé (selon les sources) il y a de 600.000 à 200.000ans.

A vos pots d'colle, les p'tites élèves! Vot'dessin, il est impressionnant mais il est faux ! Alors, qui est-ce qui ment ? Le prof ! Non: on peut le critiquer en disant qu'il aurait dû allonger l'axe des X ( mais la feuille d'écolier est en hauteur, eh ! bigleux !)… D'ailleurs la courbe ne s'en serait pas moins redressée comme un "Cobra du Diable" qui s'met en colère !!

Si nous n'acceptons comme ancêtre qu'Homo sapiens, alors notre graphique doit remonter non pas seulement à Jésus mais à 600.000 ans auparavant. Donc, il va falloir coller, à gauche de notre graphe actuel une rallonge: de combien? Une, deux, trois feuilles? Si une feuille a représenté 2000ans, combien de feuilles pour 600.000ans? Bravo, la p'tite élève: il en faut trois cents. Allons-y, collons à gauche 300 feuilles d'écolier. A raison de 15cm par feuille, ça fait un ruban de 4500cm ou 45mètres: il faut une deuxième personne pour le tirer au bout du jardin ou de la rue…

Mais si vous aviez accepté, Mesdames, de vous fiancer à l'habile Homo que je vous ai présenté plus haut, calculez combien de feuilles il eut fallu pour prolonger, à gauche, notre graphique: voyons, notre graphique couvre 2000 ans. Les deux millions d'années d'Homo habilis, ça fait combien de fois plus ? Quelle opération ? Ma Poupée ?
— M'sieu ! Y faut diviser 2 millions par 2000 et ça fait mille fois plus !
— Bien, une bonne note; et ça fait combien de feuilles à coller à gauche ! (Tiens, v'là l'crétin à côté du radiateur qui s'réveille) Combien n'en faut Manu !
— Deux millions, M'sieu !
— (Toujours aussi nase, çui-là)… Poupée ?
— Mille fois plus, ça fait mille feuilles à coller à gauche, M'sieu !
— Bien, une bonne note !!
   Le crétin du radiateur se réveille derechef:
— M'sieu, vous avantagez toujours les filles. C'est pas juste, e'M'sieu…
    Le prof montre une ramette de papier de 500 feuilles:
— Et dans ce paquet, il y a 500 feuilles. Faudra n'en coller combien de paquets ?
   Le crétin du fond collé au radiateur: il lève la main et crie:
— M'sieu ! M'sieu ! Deux paquets…
   Le prof médusé (comme quoi faut jamais douter de ses propres capacités pédagogiques).
— Bravo, Manu ! Cette fois, tu y'a mis… l'paquet: une bonne note !
   Cette fois, le crétin est debout au milieu de la salle, il se frappe la poitrine avec un air triomphal. Les copains se retourne et applaudissent. Le prof in peto: « Peut pas dire, y a d'la convivialité; mais comment vais-je faire pour les r'brancher sur ce putain d'graphique ?» Il se gratte la tête puis frappe dans ses mains:
— Le graphique, que diable !
Zut, j'ai tapé Lucy

Paul Ehrlich donnait, il y a environ quarante ans (1971) les chiffres suivants: "On a estimé que, six mille ans avant Jésus-Christ, la population humaine se situait aux alentours de 5 millions d'hommes et qu'il lui a fallu environ 1 million d'années pour passer de 2 millions à ce chiffre ." Je vous l'avais dit: au ras des pâquerettes xx'. 


Et si on extrapolait à droite? Par l'absurde, ça donne quoi? Deux choses:
1.- Si la courbe achevait de devenir verticale, il viendrait un instant ou, dans une fraction de seconde, l'humanité aurait bouffé, dégluti, digéré toute la planète et tout l'univers. Stupide? Pas complètement: ça montre que ce rêve qui fait bander les goinfres, les insatiables, ceux qui veulent se taper la planète tout pour eux tout seuls, vite fait, par ici le pognon! Achtung! Hands up! Ce rêve de goinfre est absurde: chacun sa part de planète, dans l'austérité: première leçon à méditer.
2.- Deuxième leçon: les démagogues qui, sur leur piédestal de coton hydrophile, se gonflent dans une posture de générosité d'autant plus facile qu'elle est gratuite, imaginant naïvement que le rêve des milliards de Chinois, Indiens, Pakistanais, Africains, Brésiliens emergeant, c'est la vie bouddhique, la pénitence monacale, flagellations et abstinence, et non pas les deux bagnoles par famille, ceux-là sont des escrocs qui trompent l'humanité. Ce qu'il faut craindre, ce n'est pas seulement les 9 milliards: c'est aussi le niveau de vie que vont exiger tous ces émergents. Idée: on va demander au démographe démagogue de tout à l'heure la solution du problème. "Vous ne tarderez guère..."


Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Il a inventé l'écologisme en 1798 !
C'est Thomas-Robert Malthus.
« PS: (Non, ma p'tite élève: ça veut dire "post scriptum"... pas déçue ?): L'édile municipal qui n'a pas lu Commoner est un pernicieux qui s'ignore. L'homme politique national qui n'a pas lu Bouthoul est un danger public. Le Président d'une grande nation qui n'a pas compris Erhlich est un Folamour en puissance.
Un politicien qui n'a jamais tracé la courbe ci-dessus n'est qu'un politichien de salon !
Malthus en 1798
Re-PS (Non, ma chérie... Ah! Faut tout lui dire...): L'inventeur de l'Ecologisme? C'est Thomas-Robert Malthus. Regardez le graphique: en 1798, il avait publié son "Principe de Population", l'avant-veille du premier milliard. C'est là que l'humanité, après avoir rampé pendant 2 millions d'années, sur 200 mètres de cahier d'écolier, commence à se redresser en atteignant son premier record. Lui, il avait là tout compris, et il l'expliquait aux Hommes.
Et comme la science écologique ne s'est épanouie que pour conforter les idées philosophiques, il est donc à l'origine de "l'écologie de toutes les bouches" qu'on connaît aujourd'hui. Récompense: on lui balance à tout bout de champ une injure: "T'es qu'un malthusianiste!".
Nul n'est prophète en sa planète…» (3-5↓ ) 
Documentation sur Malthus: voir ci-dessous ou note (3-6↓ ) 
Notes section 3:   ( Sauter les notes de section 3 )
3-1.-↑ Bref extrait de Wikipedia: "Fernando Pereira (10 mai 1950-10 juillet 1985) était un photographe indépendant néerlandais, d’origine portugaise, mort noyé le 10 juillet 1985 dans une opération organisée par les services secrets français destinée à couler le Rainbow Warrior, bateau de Green Peace, dans le port d’Auckland."
— Fernando Pereira dans Wikipedia

3-2.-↑ es ayatollah = signe d'Alläh

3-3.-↑ Le peak oil: http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?t=238370
Les dates estimées du Peak Oil : En gros, 2010-2020 pour la plupart, et pour les compagnies pétrolières très optimistes, disons 2025. A noter que la production stagne depuis fin 2005. Mais il faut au moins 1 à 2 ans de recul pour savoir si nous avons passé le Peak oil.

3-4.-↑ — Victor Hugo (1802-1885): "La conscience"
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn.

3-5.-↑ J'explique ailleurs les réserves que je fais sur le personnage, odieux lorsqu'il prône l'abandon de l'assistance aux pauvres mais génial pour son intuition des dangers de l'explosion démographique humaine.

3-6.-↑ Quelques sites: http://www.senat.fr/rap/r06-200/r06-20016.html (chiffres futurs)
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?t=23837&start=0 (le peak oil)
http://www.bruchenvironnement.org/gde_ressour_energie_2.html
http://blog.france2.fr/democratie-et-europe/index.php/
2007/03/07/48640-demographie-europeenne-suicide-collectif
http://info.effetserre.free.fr/Pression_Humaine/
Demographie_Humaine_Temps.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9croissance_soutenable
#Anti-malthusianisme



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ESSAI SUR LE PRINCIPE DE POPULATION
Thomas-Robert MALTHUS
Préface de Thomas-Robert Malthus à la Seconde Edition du "PRINCIPE de POPULATION"
Éditions Gonthier @ by Éditions Seghers. Paris 1963

(Demande d'autorisation en cours)

Essai sur le Principe de Population
Brefs extraits; cf référence ci-dessus
L'essai sur le Principe de Population que j'ai publié en 1798 me fut suggéré par un Essai que M. Godwin a publié dans son «Inquirer ». J'ai alors suivi l'impulsion du moment et travaillé avec les éléments que j'avais sous la main dans ma résidence campagnarde. Hume, Wallace, Adam Smith et le Dr Price ont été les auteurs dont je me suis inspiré pour dégager le Principe sur lequel est basé mon Essai. J'avais alors pour but d'appliquer ce principe pour vérifier l'exactitude des théories selon lesquelles l'homme et la société sont perfectibles: on sait qu'à cette époque ces théories retenaient largement l'attention du public. Au cours de la discussion, j'ai été tout naturellement amené à étudier les incidences du Principe de Population sur l'état actuel de la société. C'est ainsi que ce principe m'a paru avoir une influence considérable sur la pauvreté et la misère des classes inférieures du peuple, dans tous les pays; il m'a également paru capable d'expliquer l'échec constant des efforts effectués par les classes plus élevées pour secourir les classes pauvres. Plus j'examinais le sujet sous cet angle, et plus il me paraissait grandir en importance.

(Extrait ...)

En poussant mon étude, je m'aperçus que l'on avait déjà fait dans ce sens beaucoup plus que je ne croyais au moment où j'avais publié mon Essai. Il y a bien longtemps, dès l'époque de Platon et d'Aristote, on avait déjà conscience de la pauvreté et de la misère que provoque une montée trop rapide de la population, et l'on avait proposé contre ce danger des remèdes extrêmement énergiques. Dans l'époque moderne, ce sujet a été traité par quelques économistes français; il a été abordé par Montesquieu; parmi nos propres écrivains, le Dr Franklin, sir James Stewart, M. Arthur Young et M. Townsend en ont parlé en termes tels qu'on peut s'étonner de voir que l'attention du public n'a pas été davantage attirée par le sujet. , Mais il restait beaucoup à faire. Non seulement l'on n'avait pas comparé avec assez de force et de netteté les accroissements relatifs de la population et des moyens de subsistance, mais certains aspects du sujet - parmi les plus curieux et les plus intéressants - avaient été complètement omis, ou du moins traités trop légèrement.

(Extrait...)

Mon principe général est si incontestable que si je m'en étais tenu seulement à des vues générales, je me serais retranché dans une forteresse inexpugnable: sous cette forme, mon travail aurait eu davantage l'apparence d'une œuvre maîtresse. Mais les vues générales - si elles sont utiles au progrès des vérités abstraites - ont rarement beaucoup d'influence pratique! J'ai donc estimé que si je voulais me tenir à la hauteur du sujet en le soumettant à une discussion loyale, je ne pouvais pas refuser d'étudier toutes les conséquences qui paraissaient découler de mon principe, quelles qu'elles soient. Un tel programme, je le sais, ouvre la porte aux objections et permet à la critique de s'exercer avec bien plus de sévérité. Mais je m'en console en pensant que mes erreurs même fourniront un moyen de relancer la discussion, donneront un nouvel attrait à l'étude du sujet, et serviront de cette façon à faire mieux connaître un problème si étroitement lié au bonheur de la société.

(Extrait...)

Quant à ceux qui s'obstinent à penser que tout obstacle à l'accroissement de la population est un mal pire que les malheurs auxquels il prétend remédier, je les renvoie aux conclusions de mon premier Essai, qui conservent toute leur force. En effet, celui qui adopterait une pareille opinion se verrait forcé d'admettre que la pauvreté et la misère des basses classes de la société sont absolument sans remèdes!

(Extrait...)

Exposition du sujet: Rapports entre l'accroissement de la population et celui de la nourriture

Celui qui chercherait à prévoir les progrès futurs de la société verrait deux questions se poser immédiatement à son esprit:
1. - Quelles sont les causes qui ont gêné jusqu'à présent le progrès de l'humanité vers le bonheur?
2. - Est-il possible d'écarter ces causes, en totalité ou en partie, dans l'avenir?

L'étude de ces causes étant beaucoup trop complexe pour qu'un seul homme puisse s'y livrer avec succès, cet Essai a pour objet d'étudier uniquement les effets d'une seule d'entre elles. Cette cause, intimement liée à la nature humaine, a exercé une influence constante et puissante dès l'origine des sociétés et cependant, elle a médiocrement retenu l'attention de ceux qui se sont préoccupés du sujet. A la vérité, on a souvent reconnu les faits qui démontrent l'action de cette cause; mais on n'a pas saisi la liaison naturelle qui existe entre elle et quelques-uns de ses effets les plus remarquables. Effets au nombre desquels il faut compter bien des vices et des malheurs - sans oublier la distribution trop inégale des bienfaits de la nature - que des hommes éclairés et bienveillants se sont de tous temps efforcés de corriger.

La cause à laquelle je viens de faire allusion est la tendance constante de tous les êtres vivants à accroître leur espèce au-delà des ressources de nourriture dont ils peuvent disposer. Le Dr Franklin a déjà fait observer qu'il n'y a aucune limite à la faculté de reproduction des plantes et des animaux, si ce n'est qu'en augmentant leur nombre ils se volent mutuellement leur subsistance. Si la surface de la Terre, dit-il, était dépouillée de toutes ses plantes, une seule espèce (par exemple le fenouil) suffirait pour la couvrir de végétation. De même, s'il n'y avait pas d'autres habitants, une seule nation (par exemple la nation anglaise) peuplerait naturellement la Terre en peu de siècles. Voilà une affirmation incontestable! La nature a répandu d'une main libérale les germes de vie dans les deux règnes : mais elle a été avare de place et d'aliments. S'ils pouvaient se développer librement, les embryons d'existences contenus dans le sol pourraient couvrir des millions de Terres dans l'espace de quelques millions d'années. Mais une nécessité impérieuse réprime cette population luxuriante: et l'homme est soumis à sa loi, comme tous les autres êtres vivants. Les plantes et les animaux suivent leur instinct sans s'occuper de prévoir les besoins futurs de leur progéniture. Le manque de place et de nourriture détruit, dans les deux règnes, ce qui nait au-delà des limites assignées à chaque espèce: en outre, les animaux se mangent les uns les autres.

Chez l'homme, ces obstacles sont encore plus complexes. L'homme est sollicité par le même instinct que les autres êtres vivants; mais il se sent arrêté par la voix de la raison, qui lui inspire la crainte d'avoir des enfants aux besoins desquels il devra subvenir. Ainsi, de deux choses l'une: ou il cède à cette juste crainte, et c'est souvent aux dépens de la vertu; ou au contraire l'instinct l'emporte et la population s'accroit au-delà des moyens de subsistance... Mais dès qu'elle a atteint un tel niveau, il faut bien qu'elle diminue! Ainsi, la difficulté de se nourrir est un obstacle constant à l'accroissement de la population humaine: cet obstacle se fait sentir partout où les hommes sont rassemblés et s'y présente sans cesse sous la forme de la misère et du juste effroi qu'elle inspire. Pour se convaincre que la population tend constamment à s'accroître au-delà des moyens de subsistance et qu'elle est arrêtée par cet obstacle, il suffit de considérer - en ayant ce phénomène présent à l'esprit - les différentes périodes de l'existence sociale.

Mais avant d'entreprendre ce travail, essayons de déterminer clairement, d'une part quel serait l'accroissement naturel de la population si elle était abandonnée à elle-même sans aucune gêne, et d'autre part quelle pourrait être l'augmentation des produits de la terre dans les circonstances les plus favorables à la production. On admettra sans peine qu'il n'existe aucun pays où les moyens de subsistance soient si abondants et les mœurs si simples et si pures, que la nécessité de nourrir une famille n'y ait jamais fait obstacle aux mariages, ou que les vices des grandes villes, les métiers insalubres et l'excès du travail n'y aient jamais porté atteinte à la vie. On peut dire également qu'en outre des lois régissant le mariage, la nature et la vertu s'accordent à inciter l'homme à s'attacher de bonne heure à une seule femme. Et que, si rien ne mettait obstacle à l'union permanente qui est la suite naturelle d'un tel attachement, ou si des causes de dépeuplement n'intervenaient pas par la suite, on devrait s'attendre à voir la population s'élever bien au-dessus des limites qu'elle atteint en réalité.

Dans les Etats du nord de l'Amérique (3), où les moyens de subsistance ne manquent pas, où les mœurs sont pures et où les mariages précoces sont plus fréquents qu'en Europe, pendant plus d'un siècle et demi la population a doublé en moins de vingt-cinq ans. Mais comme à la même époque le nombre des morts a excédé celui des naissances dans plusieurs villes, il a fallu que le reste du pays fournisse constamment à ces Etats de quoi remplacer leur population: aussi, en beaucoup d'endroits, l'accroissement a été encore plus rapide que ne le voulait la moyenne générale. Dans les territoires de l'intérieur, où l'agriculture était l'unique occupation des colons et où l'on ne connaissait ni les vices, ni les travaux malsains des villes, la population a doublé tous les quinze ans. Et cet accroissement particulièrement rapide l'aurait sans doute été plus encore si la population ne s'était heurtée à aucun obstacle.
Pour défricher un pays neuf, l'homme doit produire un travail excessif, dans des conditions souvent insalubres; il faut ajouter que les indigènes troublaient parfois les pionniers par des incursions quelquefois sanglantes.

Selon la table d'Euler, si l'on se base sur une mortalité de 1 sur 36 et si naissances et morts sont dans le rapport de 3 à 1, le chiffre de la population doublera en 12 années et 4/5. Ce n'est point là une simple supposition: c'est une réalité qui s'est produite plusieurs fois, et à de courts intervalles. Cependant, pour ne pas être taxé d'exagération, nous nous baserons sur l'accroissement le moins rapide, qui est garanti par la concordance de tous les témoignages. Nous pouvons être certains que lorsque la population n'est arrêtée par aucun obstacle, elle double tous les vingt-cinq ans, et croit ainsi de période en période selon une progression géométrique.

Il est moins facile de mesurer l'accroissement des produits de la terre. Cependant, nous sommes sûrs que leur accroissement se fait à un rythme tout à fait différent de celui qui gouverne l'accroissement de la population. Ainsi, mille millions d'hommes doubleront en vingt ans en vertu du seul principe de population, tout comme mille hommes. Mais on n'obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de mille millions d'hommes!
Une place limitée est accordée à l'être humain.

Fin de l'extrait du livre de Malthus. Merci aux éditeurs (cf sous le titre).

Un exemple moderne de l'effet d'explosion démographique.
D'après des sites algériens ou spécialisés de l'Algérie
— Démographie : 36,3 millions d’Algériens en 2011:
La population de l’Algérie était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2010, selon l’office national des statistiques (ONS) qui prévoit une population de 36,3 millions d’habitants au 1er janvier 2011. (D'après le site: algeriennepresse.com )
— Algérie: un pays riche et une population pauvre !
Mardi 15 février 2011: Les raisons du malaise algérien viennent du fait que la majorité de la population souffre de la cherté de la vie alors que l'Algérie dispose, selon les estimations, de 90 à 112 milliards d'euros de réserve de change, grâce aux revenus des hydrocarbures. Une richesse de l'Etat qui crée un sentiment d'injustice. La corruption frappe le pays et les investissements de l'argent public sont souvent contestés. 25% des algériens sont au chômage, et 75% d'entre eux ont moins de 30 ans. Le fossé entre les autorités algériennes et la jeunesse du pays ne cesse de croître, si bien que les émeutes spontanées éclatent régulièrement dans le pays depuis 10 ans... (D'après le site thalasolidaire.over-blog.com )

Conclusion d'un Écologiste des années 60: En 1962, le peuple français a voté un référendum pour donner son indépendance au peuple algérien. À l'époque, on estimait couramment la population "de souche berbéro-arabe" à 8,5 millions de personnes. Il s'avère qu'en 2011, soit cinquante ans après, la population a plus que quadruplé… Jusqu'à 37 millions  ! (estimés fin 2011). Le malaise reconnu par les Algériens eux-mêmes se renforce à chaque secousse démographique… La France avait laissé une Algérie unifiée, baptisée, fécondée de vergers immenses, et fourni, clés du pétrole en mains, la richesse la plus enviable du continent africain au gouvernement antagoniste. Aujourd'hui, la jeunesse voit d'un air maussade son avenir difficile, à tel point que certains puissent envisager de reprendre du service chez l'ancien colonisateur… Mais le colon a, lui aussi, ses soucis. Par exemple, ses millions de chômeurs gonflés par l'afflux des pieds-noirs chassés de leur pays natal et des harkis ayant choisi la France et qui ont pu s'ensauver… Ce n'est donc pas une nation qui souffre de l'explosion de sa population; mais deux !

Je crois pouvoir énoncer, en 2011, une nouvelle loi de l'écologie: « Peuples qui pullulez, vous serez les fauteurs des guerres du XXIème siècle. Guerres qui auront lieu pour le territoire, le pétrole, l'uranium, toutes ressources industrielles, et pour la faim, l'eau et toutes les richesses qui s'épuisent sur notre planète !… »

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Apologie d'un "Vilain Monsieur" !
Extrait commenté du texte original de Malthus
NB: les textes de Thomas Robert Malthus seront en Noir; les commentaires du Site (repérés par "NB SOSVY") en Bleu.
Les numéros de pages sont indicatifs, variables suivant les éditions...
C'est le commentateur qui souligne en crimson des phrases qu'il juge importantes de Thomas Robert Malthus; rarement: de ses commentaires.
Notes critiques du "Principe de Population de Th-Robert Malthus"

Notes critiques de Christian Jodon © 2006
Remerciements aux Éditeurs (41-2↓ ) 
Éventualité d'un fichier PDF (41-3↓ ) 
"La guerre, la peste et la famine." cf p.26
"Le simple accroissement d'une tribu est envisagé par les autres comme une véritable agression..." cf p.39

	
1.   Malthus est le fondateur de l'ÉCOLOGISME

Cf p.18: " Le Dr Franklin a déjà fait observer qu'il n'y a aucune limite à la faculté de reproduction des plantes et des animaux, si ce n'est qu'en augmentant leur nombre ils se volent mutuellement leur subsistance. Si la surface de la Terre, dit-il, était dépouillée de toutes ses plantes, une seule espèce (par exemple le fenouil) suffirait pour la couvrir de végétation. De même, s'il n'y avait pas d'autres habitants, une seule nation (par exemple la nation anglaise) peuplerait naturellement la Terre en peu de siècles. ..."

"Voilà une affirmation incontestable! La nature a répandu d'une main libérale les germes de vie dans les deux règnes : mais elle a été avare de place et d'aliments. S'ils pouvaient se développer librement, les embryons d'existences contenus dans le sol pourraient couvrir des millions de Terres dans l'espace de quelques millions d'années. Mais une nécessité impérieuse réprime cette population luxuriante: et l'homme est soumis à sa loi, comme tous les autres êtres vivants.
Les plantes et les animaux suivent leur instinct sans s'occuper de prévoir les besoins futurs de leur progéniture. Le manque de place et de nourriture détruit, dans les deux règnes, ce qui naît au-delà des limites assignées à chaque espèce: en outre, les animaux se mangent les uns les autres. Chez l'homme, ces obstacles sont encore plus complexes."

Cf p.19: "Mais avant d'entreprendre ce travail, essayons de déterminer clairement, d'une part quel serait l'accroissement naturel de la population si elle était abandonnée à elle-même sans aucune gêne, et d'autre part quelle pourrait être l'augmentation des produits de la terre dans les circonstances les plus favorables à la production. ..."
"Dans les Etats du nord de l'Amérique (3), où les moyens de subsistance ne manquent pas, où les mœurs sont pures et où les mariages précoces sont plus fréquents qu'en Europe, pendant plus d'un siècle et demi la population a doublé en moins de vingt-cinq ans. (...) " et page 81: " Dans les provinces du nord, elle a doublé tous les 25 ans ; le nombre des colons qui s'établirent en Nouvelle-Angleterre en 1645 fut de 21000: en 1760, elle comptait un million d'habitants! Cela signifie que pendant ce laps de temps la population a régulièrement doublé tous les 25 ans. Dans le New-Jersey, la période de doublement a été de 22 ans, et dans Rhode-Island elle a été encore plus courte. ";

(NB SOSVY: donc, à peu près de 1775 à 1800, les Etats Unis ont doublé leur population. Malthus néglige-t-il ici l'immigration?; on trouve p63:" Ainsi, bien que les décès de tous ceux qui sont nés soient couchés sur les registres (en faisant abstraction de toute émigration), les naissances et les décès enregistrés à la même époque ne donnent pas ce résultat. "); p73, on a: " C'est en partie à la faible proportion des impubères, et en partie à l'affluence des étrangers, qu'est dû le fait que le taux des mariages est plus élevé dans les villes que dans les campagnes, ceci bien que l'obstacle préventif agisse justement avec plus de force dans les villes." De toutes façons, il répond plus loin à cette question (page 81): " D'après les derniers recensements, la période moyenne de doublement pour tous les Etats-Unis est encore de vingt-cinq ans. L'effectif de la population de ce pays est maintenant tel que l'émigration d'Europe ne peut l'affecter sensiblement. "

Cf p.106: L'émigration fait l'objet du chapitre 11; elle est traîtée comme un moyen de réguler par la diminution la surpopulation de la métropole; c'est qu'on est à l'aube du XIXème siècle où triomphera l'impérialisme colonial. Thomas Robert Malthus serait bien surpris d'analyser, de nos jours, les flux migratoires.
" L'émigration: Sur le plan imaginaire où nous avons placé la fin de notre discussion, l'émigration était impossible. Il faut néanmoins étudier les ressources qu'elle peut offrir dans la réalité. Il est évident que l'industrie humaine n'est pas parfaitement dirigée dans toutes les parties du monde. Par suite, si dans les pays bien cultivés la population devient excédentaire, la nature offre un remède simple en ouvrant la voie de l'émigration aux peuples surchargés en les invitant à se transplanter dans les lieux encore incultes. Comme ces lieux sont immenses et très faiblement peuplés, cette ressource peut apparaître à première vue, comme un remède très suffisant pour repousser le danger jusqu'à un avenir très éloigné. Mais si nous faisons appel à l'expérience, si nous considérons l'état actuel des parties non civilisées du globe, nous voyons que ce prétendu remède n'est qu'un faible palliatif.
Les récits les plus véridiques que l'on a rapportés des colonies établies en de nouvelles contrées, nous présentent ces tentatives comme accompagnées de dangers et de difficultés bien plus graves que ceux que les émigrants auraient éprouvés dans leur ancienne patrie. "

Cf p.82: " ... une émigration modérée favorise le peuplement de la mère patrie: ainsi, on a remarqué que les provinces d'Espagne qui ont le plus fourni de colons à l'Amérique sont celles dont la population s'est accrue.
Considérons maintenant le nombre primitif de ces émigrants venus de Grande-Bretagne, qui ont produit en Amérique du Nord une population aussi prolifique, et demandons-nous pourquoi ils n'en ont point autant produit dans leur pays d'origine. La raison de cette différence n'est autre que le manque d'aliments. Les grands fléaux, comme la guerre et les épidémies, causent des pertes d'hommes très vite réparées; ils laissent le pays qu'ils ravagent dans une situation assez semblable à celle des colonies nouvelles. Si le travail des habitants s'est maintenu, leurs moyens de subsistance croissent au-delà de leurs besoins et la population se met bientôt au niveau de ces moyens. ".

(NB SOSVY: TMR souligne l'existence d'une sorte d'homéostasie démographique (la population a tendance à s'autoréguler...) en fonction de la nourriture; au XIXème siècle, en développant une population de Paramécie ou de Bactéries dans une éprouvette riche en nutriments mais qui ne seront pas renouvelés, les écologues scientifiques construiront une courbe du développement de la population à partir d'un individu unique ou peu nombreux; ils distingueront trois phases: celle d'une développement lent; puis celle d'explosion démographique suivie d'une phase où la famine (l'antagonisme et la pollution...) ramènent brutalement la population de Protozoaires au niveau le plus bas  (41-1↓ ) . En tout cas, un siècle et demi avant Paul Ehrlich, Thomas Robert Malthus avait stigmatisé les trois grands moyens de la démo-régulation humaine: la faim, l'épidémie et la guerre.)

Cf p.85: " Les registres des divers pays du continent offrent plusieurs exemples d'un rapide accroissement de population interrompu par des épidémies." et page 84: " ... depuis la précédente épidémie, le nombre moyen des enfants a augmenté: par suite les habitants sont devenus plus pauvres et leurs habitations surpeuplées, jusqu'à ce qu'une nouvelle épidémie vienne enlever la population excédentaire" et page 83, à propos des tables du Dr Short: " Les années l'épidémie consignées dans cette table sont au nombre de 431... ".

(NB SOSVY: Thomas Robert Malthus note que le moyen démo-régulateur général en 1798 est l'épidémie; on ne saurait lui faire grief de ne pas avoir été Madame Soleil: sans doute eût-il tenu compte de l'avènement de "l'ère pastorienne de la médecine" (Edward Jenner: 1749/1823 et Louis Pasteur: 1822/1895). Les vaccinations, en éradiquant la variole (Thomas Robert Malthus s'étend longuement sur ce fléau) et bien d'autres ont rendu les hommes infiniment heureux; mais n'ont pas résolu leur problème d'explosion démographique: elles ont déplacé les moyens démo-régulateurs vers la famine et la guerre... et vers des virus nouveaux!). Thomas Robert Malthus dit d'ailleurs plus loin, p86: "L'influence de l'obstacle préventif (les guerres, la destruction sourde mais sûre de vies humaines dans les grandes villes et les usines, le surpeuplement des maisons et la sous-alimentation des pauvres) empêchent que dans ces pays la population s'élève au-dessus du niveau des subsistances. Ces causes préviennent (si l'on ose dire) la nécessité des épidémies pour ramener la population dans ses justes limites ". Et à propos des "virus nouveaux", il dit, page 164: " Si on vient à boucher quelques-unes des voies par lesquelles passe le grand fleuve de la mortalité, il trouvera d'autres voies. En d'autres termes, si nous endormons quelques maladies, d'autres deviendront plus meurtrières, exactement dans la même proportion. "; puis page 166: " Cependant, la diminution du nombre des mariages n'a pu suffire à compenser la grande diminution de mortalité produite par la disparition de la peste et de la dysenterie. Pendant que ces maladies et quelques autres disparaissaient, la phtisie, la paralysie, l'apoplexie, la goutte, la folie et la petite vérole devenaient plus meurtrières. ".

Cf p.20: "Selon la table d'Euler, si l'on se base sur une mortalité de 1 sur 36 et si naissances et morts sont dans le rapport de 3 à 1, le chiffre de la population doublera en 12 années et 4/5. Ce n'est point là une simple supposition: c'est une réalité qui s'est produite plusieurs fois, et à de courts intervalles. Cependant, pour ne pas être taxé d'exagération, nous nous baserons sur l'accroissement le moins rapide, qui est garanti par la concordance de tous les témoignages. Nous pouvons être certains que lorsque la population n'est arrêtée par aucun obstacle, elle double tous les vingt-cinq ans, et croît ainsi de période en période selon une progression géométrique.

Il est moins facile de mesurer l'accroissement des produits de la terre. Cependant, nous sommes sûrs que leur accroissement se fait à un rythme tout à fait différent de celui qui gouverne l'accroissement de la population. Ainsi, mille millions d'hommes doubleront en vingt ans en vertu du seul principe de population, tout comme mille hommes. Mais on n'obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de mille millions d'hommes! Une place limitée est accordée à l'être humain.
Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu'à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l'accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l'amélioration des terres déjà mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. "

Suite p.22: "Examinons dans quelle mesure la production de notre île (l'Angleterre) pourrait être accrue, dans des circonstances idéales. Supposons que grâce à une excellente administration, sachant donner de puissants encouragements aux cultivateurs, la production des terres double dans les vingt-cinq premières années (il est d'ailleurs probable que cette " supposition excède la vraisemblance!). Dans les vingt-cinq années suivantes, il est impossible d'espérer que la production puisse continuer à s'accroître au même rythme, et qu'au bout de cette seconde période la production de départ aura quadruplé: ce serait heurter toutes les notions acquises sur la fécondité du sol. L'amélioration des terres stériles ne peut résulter que du travail et du temps; à mesure que la culture s'étend, les accroissements annuels diminuent régulièrement.

Comparons maintenant l'accroissement de la population à celui de la nourriture. Supposons d'abord (ce qui est inexact) que le coefficient d'accroissement annuel ne diminue pas, mais reste constant. Que se passe-t-il? Chaque période de vingt-cinq ans ajoute à la production annuelle de la Grande-Bretagne une quantité égale à sa production actuelle. Appliquons cette supposition à toute la terre: ainsi, à la fin de chaque période de vingt-cinq ans, une quantité de nourriture égale à celle que fournit actuellement à l'homme la surface du globe viendra s'ajouter à celle qu'elle fournissait au commencement de Nous sommes donc en état d'affirmer, en partant de l'état actuel, de la terre habitable, que les moyens de subsistance, dans les circonstances les plus favorables à la production, ne peuvent jamais augmenter à un rythme plus rapide que celui qui résulte d'une progression arithmétique.

Comparons ces deux lois d'accroissement: le résultat est frappant. Comptons pour onze millions la population de la Grande-Bretagne, et supposons que le produit actuel de son sol suffit pour la maintenir. Au bout de vingt-cinq ans, la population sera de vingt-deux millions; et la nourriture ayant également doublé, elle suffira encore à l'entretenir. Après une seconde période de vingt-cinq ans, la population sera portée à quarante-quatre millions: mais les moyens de subsistance ne pourront plus nourrir que trente-trois millions d'habitants. Dans la période suivante, la population - arrivée à quatre-vingt-huit millions - ne trouvera des moyens de subsistance que pour la moitié de ce nombre.
A la fin du premier siècle, la population sera de cent soixante-seize millions, tandis que les moyens de subsistance ne pourront suffire qu'à cinquante-cinq millions seulement. Cent vingt et un millions d'hommes seront ainsi condamnés à mourir de faim!".

Cf p.23: "Considérons maintenant la surface de la terre, en posant comme condition qu'il ne sera plus possible d'avoir recours à l'émigration pour éviter la famine. Comptons pour mille millions le nombre des habitants actuels de la Terre (*). La race humaine croîtra selon la progression 1, 2,4,8, 16,32,64, 128,256... tandis que les moyens de subsistance croîtront selon la progression 1,2,3,4,5,6,7,8,9. Au bout de deux siècles, population et moyens de subsistance seront dans le rapport de 256 à 9 ; au bout de trois siècles, 4096 à 13 ; après deux mille ans, la différence sera immense et incalculable. (**) ... Le rythme d'accroissement de la population, de période en période, l'emporte donc tellement sur celui de l'augmentation des subsistances, que pour maintenir le niveau et pour que la population existante trouve toujours des aliments en quantité suffisante, il faut qu'à chaque instant une loi supérieure fasse obstacle à son extension (***). Il faut que la dure nécessité la soumette à son empire, et que celui de ces deux principes opposés dont l'action est tellement prépondérante soit contenu dans d'étroites limites. "

— NB SOSVY: * En 1803, Malthus évalue la population terrestre à 1 Milliard d'Hommes. Or, c'est en 1830 qu'officiellement ce chiffre sera atteint; on peut donc dire que Malthus a parfaitement compris que l'Humanité avait atteint son premier milliard et qu'elle amorçait alors sa courbe ascendante géométrique. Là réside le génie de cet homme.
— ** Malthus fait ici de la "dynamique des populations, discipline importante de l'Ecologie scientifique.
— *** c'est ce qu'a fait, au XXe siècle, la Chine communiste, en catastrophe et bousculée par l'urgence: un seul enfant par foyer).


- p224, on a: "12. D'après l'édition de 1925,la population des U.S.A. était en 1820 de 7 861 710 habitants. N.D.T.)
- p59, on a: "7.- La fécondité des mariages: Connaissant la loi d'accroissement de la population pour un pays donné, sa population actuelle et ses registres de naissances, de décès et de mariages, on devrait pouvoir en déduire avec certitude le taux de fécondité des mariages et la proportion d'individus qui parviennent à se marier."
p75, on a: " On voit clairement, dans les tables de mortalité qu'a recueillies Sussmilch que tous les pays d'Europe sont sujets à des retours périodiques d'années malsaines, qui font obstacle à l'accroissement de leur population. Très peu sont exempts de ces grandes épidémies destructrices qui viennent, une ou deux fois par siècle, moissonner un quart ou un tiers de leurs habitants. L'intensité avec laquelle les années de mortalité affectent les taux de naissances, de morts et de mariages, se déduit clairement dans les tables pour la Prusse et la Lithuanie, depuis l'année 1692 jusqu'à 1757. "

On trouve de longs chapitres sur la recherche du temps de doublement de la population; Thomas Robert Malthus invoque les calculs de Sussmilch ( " deux tables de Sussmilch (calculées par Euler) que je crois très exactes " ) et on imagine le profit qu'il aurait fait des recherches et découvertes de l'ÉCOLOGIE SCIENTIFIQUE réalisés au XIXème siècle dans la dynamique des populations, spécialement par des écologues (je n'ai pas dit "écologistes" mais "écologues") mathématiciens .

Cf p24: " Obstacles généraux à l'accroissement de la population. (...) l'obstacle primordial à l'augmentation de la population est le manque de nourriture, qui provient lui-même de la différence entre les rythmes d'accroissement respectifs de la population et de la production. Mais cet obstacle n'agit de manière immédiate que dans les cas où la famine exerce ses ravages. Des obstacles immédiats sont constitués par les coutumes et les maladies que fait naître la rareté des moyens de subsistance, (...) Ils peuvent être rangés sous deux chefs: les uns agissent en prévenant l'accroissement de la population; les autres, en la détruisant à mesure qu'elle se forme. La somme des premiers forme ce qu'on peut appeler l'obstacle préventif; celle des seconds, l'obstacle destructif. (...)

(OBSTACLES PRÉVENTIFS:)
"Les obstacles qui s'opposent à l'accroissement indéfini des plantes et des animaux sont tous de nature destructive; ou s'ils sont préventifs, ils n'ont rien de volontaire. Mais il suffit que l'homme regarde autour de lui (p25) pour qu'il soit frappé par le spectacle offert par les familles nombreuses: en comparant ses moyens personnels de subsistance (qui n'excèdent guère la mesure de ses besoins) avec le nombre des individus entre lesquels il devra en faire le partage (et ce nombre peut fort bien s'élever jusqu'à sept ou huit sans que ses moyens soient fort accrus), il éprouve la crainte de ne pouvoir nourrir les enfants qu'il aura fait naître. Tel serait du moins l'objet de son inquiétude dans une société fondée sur un système d'égalité, si toutefois il peut en exister une."

OBSTACLES DESTRUCTIFS:
"(26) Les obstacles destructifs qui s'opposent à l'accroissement de la population sont très variés. Ils englobent tous les phénomènes qui tendent à abréger, par le vice ou le malheur, la durée naturelle de la vie humaine. On peut ainsi ranger sous ce chef les métiers malsains; les travaux rudes, pénibles ou exposant à l'inclémence des saisons; l'extrême pauvreté ; la mauvaise nourriture des enfants; l'insalubrité des grandes villes; les excès de tous genres; enfin les maladies et épidémies, la guerre, la peste et la famine." NB SOSVY: Voir aussi, ci-dessus, les citations des pages 75 et 152: " Une des principales causes de guerre, chez les anciens peuples, a toujours été le manque de place et d'aliments."

(NB SOSVY: en dénonçant : "la guerre, la peste et la famine", Malthus se pose en précurseur, au XVIIIe siècle d'un auteur "écologiste" du XXème: Paul Ehrlich, Prix Nobel, lorsqu'il écrit "La Bombe P" dans quoi il indique trois scénarios possibles de fin du monde pour l'Humanité:
- "la guerre" (dénoncée par ailleurs par notre sociologue et philosophe Gaston Bouthoul - "Que Sais-je: La Guerre" comme le "moyen démo-régulateur spécifique de l'Homme).
- "la peste" qu'Ehrlich nomme pandémie, c'est-à-dire épidémie mondiale généralisée;
- "la famine" (il n'est pas besoin d'être très informé pour voir, sous nos yeux, notamment à la télévision, mourir des bébés à tête de "buchenwald" et aux jambes grosses comme du fil de fer (*) ... Malthus est donc à l'aube de l'avènement du Premier Milliard (en 1830; il écrit avant 1798) le fondateur intuitif d'un mouvement de dénonciation du PROBLEME N°1 DE L'ESPÈCE HUMAINE AU XXIème siècle: L'EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE HUMAINE qu'il nomme du mot de l'époque: la surpopulation. Il s'avère ainsi, par son GÉNIE INTUITIF, être le VRAI PÈRE FONDATEUR DE L'ÉCOLOGISME DU XXe SIÈCLE). (NB SOSVY: j'ai bien dit "écologisme" et non "écologie").

(NB SOSVY: Pour corroborer cette remarque, voyons comment Thomas Robert Malthus déduit de l'étude des tables de Sussmilch selon Euler, la corrélation entre l'explosion démographique et la réaction démorégulative par la famine et l'épidémie:


" En voyant les épidémies et les années malsaines succéder dans ces tables aux périodes de rapide accroissement de la population, il est impossible de ne pas penser que, dans les périodes saines, le nombre des habitants a sûrement excédé les moyens de subsistance et les conditions nécessaires pour conserver la santé. La masse du peuple a certainement dû vivre avec moins d'aisance dans des habitations surpeuplées. Ces causes ont naturellement contribué à accroître les maladies. Même si dans un pays la population est clairsemée, si elle vient à croître avant que la nourriture ait augmenté et avant qu'on ait construit suffisamment de logements, les habitants sont inévitablement appelés à souffrir du manque de locaux et de subsistances. "

- (*) Cf p..30/31: Thomas Robert Malthus s'apitoye déjà sur les jambes des faméliques du bout du monde: " Leur taille ne dépasse pas cinq pieds; ils ont le ventre proéminent, les épaules rejetées en arrière, une grosse tête, des membres grêles et fluets. Leur aspect dénonce le dernier degré de la misère et un affreux mélange de férocité et de besoin " (...) " Ils ne sont ni grands ni bien faits, nous dit-il. Ils ont les bras et les parties inférieures du corps très grêles, ce qu'on attribue au manque de nourriture. "
NB SOSVY: C'est ce qu'aujourd'hui, nous constatons en direct à la télévision: le "Vingt Heures", pieds sous une table bien garnie, entre l'affluence du départ au ski et l'attentat en Irak...

Cf p.29: " Les habitudes vicieuses se multiplient,l'abandon des enfants se généralise, les guerres et les épidémies deviennent plus fréquentes et plus meurtrières. Ces causes continuent à se manifester jusqu'à ce que la population soit réduite au niveau compatible avec les moyens de subsistance. "

Cf p.225: (NB SOSVY: Malthus est généralement critiqué durement pour avoir, dans sa première édition (1798) écrit le paragraphe suivant: « Un homme qui est né dans un monde déjà occupé, s'il ne peut obtenir de ses parents la subsistance et si la société n'a pas besoin de son travail, n'a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture, et en fait il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n'y a pas de couvert mis pour lui. Elle lui commande de s'en aller, et elle met elle-même promptement ses ordres à exécution s'il ne peut recourir à la compassion de quelques-uns des convives du banquet. » C'est ce fameux passage de la première édition du «Principle of Population», que Malthus a d'ailleurs supprimé dans les éditions ultérieures, qui a fait dresser contre lui tous les "Chevaliers Brayards de la Générosité" qui, sortant de table la bedaine replète, avaient loisir de roter, péter leur pléthore contre celui qui, par pitié pour l'avenir, tirait la sonnette d'alarme en 1798, plus de deux siècles avant la fonte du Groenland! C'est ce passage incompris des grands fondateurs du socialisme, Friedrich Engels et Karl Marx, qui leur a fait manquer de prendre en marche le train de l'Écologisme , suite à quoi ils le firent rater à des millions d'ouvriers qui deux siècles après, cachés derrière les CRS de V.G.truc, jetaient encore des pavés sur les écolos de Plogoff…
2. L'ETUDE ETHNOLOGIQUE ET ECOLOGIQUE
 Presque, déjà, de la socio-écologie humaine... (p26)

(NB SOSVY: d'après N.D.T.: Pour réaliser cette étude, Thomas Robert Malthus a rassemblé une énorme documentation sur les divers aspects du problème démographique dans tous les pays; il a visité l'Europe, jusqu'en Scandinavie et en Russie. Puis il a récrit son livre, l'a multiplié par dix et republié en 1803 (première édition en 1798). Courts extraits:

Cf p.31: " Ceux qui habitent les côtes vivent de poisson, et occasionnellement d'un gros ver qu'ils trouvent dans le gommier nain. Les bois sont si dépourvus d'animaux, et il faut tant de peine pour les atteindre, que ceux qui vivent dans l'intérieur des terres n'ont pas plus d'aisance. Ils passent leur temps à grimper sur les arbres pour y trouver du miel ou de petits quadrupèdes, comme l'écureuil volant ou l'opossum.
Lorsque le tronc des arbres est très baut et dépouillé de branches, ce qui est fréquent, cette chasse est très fatigante: ils sont obligés de tailler avec leur hache de pierre, pour chaque pied alternativement, une entaille qu'ils gravissent en se cramponnant à l'arbre du bras gauche; on a vu des arbres ainsi entaillés jusqu'à quatre-vingts pieds de haut.
Lorsque la nourriture animale ou végétale est rare, et que le travail nécessaire pour l'obtenir est pénible, il est évident que la population doit être faible et éparse. "
(...) Cf p.34: "Les peuples chasseurs, comme les bêtes de proie (auxquelles ils ressemblent), ne peuvent vivre trop près les uns des autres: leurs tribus doivent être dispersées à la surface de la terre; il faut qu'elles s'évitent ou se combattent. Aussi les voit-on engagées dans des guerres continuelles."
(...) Cf p.36: " Dans les hordes les moins civilisées, une maxime recommande de ne pas élever plus de deux enfants. S'il naît deux jumeaux, on en abandonne généralement un parce que la mère ne peut les nourrir tous les deux. Si une mère meurt pendant la période d'allaitement, on n'a aucun espoir de sauver son nourrisson, et - comme dans la Nouvelle-Hollande - on l'ensevelit sur le sein qui l'a nourri. On abandonne généralement les enfants difformes; quelques peuplades du Sud font même subir un sort identique aux enfants dont la mère a mal supporté la grossesse ou l'accouchement, par crainte qu'ils n'héritent une certaine faiblesse: c'est pourquoi il n'existe pas d'être difformes chez les sauvages d'Amérique. (p.37): D'ailleurs, si une mère veut élever tous ses enfants sans distinction, la mort en enlève un si grand nombre (tant ils sont durement traités) qu'il est à peu près impossible à ceux qui sont dotés d'une constitution délicate d'atteindre l'âge d'homme. Dans les colonies espagnoles, par contre, où la vie des indigènes est moins pénible et où on les empêche de faire périr leurs enfants, on voit beaucoup d'hommes difformes, petits, mutilés, aveugles ou sourds."
(NB SOSVY: Réflexions d' "écologie humaine" inspirée par un sérieux travail de documentation scientifique. Nouvelle-Hollande . A propos de l'Amérique, Thomas Robert Malthus note l'existence d'une forme "spontanée" d'eugénisme, souvent corroborée.)

Cf p.38: " Les sauvages, ignorants et malpropres, perdent l'avantage que peut donner la dispersion pour prévenir la contagion. " (NB SOSVY: Réflexions d' "écologie humaine": cette remarque place Thomas Robert Malthus comme précurseur du scénario de Paul Ehrlich ("La Bombe P"): la pandémie mondiale comme cause de fin de l'Humanité, suite à l'explosion de la 'P'opulation (la bombe "P"). Notons, au passage, que le terme de "sauvage", comme dans l'expression du "bon sauvage" de Rousseau, n'a pas, à l'époque de connotation péjorative chez Thomas Robert Malthus; cette réflexion peut être renforcée par le fait que le père de Thomas-Robert, Daniel Malthus, était un esprit utopiste, éclairé, que d'aucun estiment cependant trop idéaliste (on relève même: "homme enthousiaste et fumeux" (Pierre Theil, Gonthier Médiations, p228)), qui correspondait avec Voltaire et J-J Rousseau, lequel lui rendit visite en 1766 (Louis Salleron; Hatier Profil 1972, p6)).

Cf p.09: "Il faut ajouter à cela que le premier établissement d'une colonie nouvelle offre l'exemple d'un pays peuplé beaucoup plus que ne le permet sa production annuelle. La conséquence est que la colonie, à moins de recevoir d'abondants secours de la mère patrie, doit diminuer rapidement jusqu'au niveau permis par les faibles moyens de subsistance dont elle dispose. Elle ne peut commencer à croître d'une manière permanente qu'à l'époque où ceux qui restent ont cultivé suffisamment de sol pour produire plus de nourriture qu'il ne leur en faut à eux-même, de façon à disposer d'un excédent qu'ils pourront répartir entre leurs enfants. L'échec si fréquent des nouvelles colonies montre éloquemment combien il est nécessaire que les moyens de subsistance précèdent la population."
(NB SOSVY: intéressante remarque qui renvoie au chant du merle: si l'oiseau chante, c'est pour défendre un territoire; lequel est occupé par l'espèce en fonction de la suffisance des niches écologiques que chaque couple reproducteur peut occuper. La densité du peuplement suit. C'est de l'écologie scientifique).

Cf p.9: "Echappé à la mortalité infantile et aux ravages des maladies, le sauvage est encore exposé aux dangers de la guerre, et malgré l'extrême prudence avec laquelle les Indiens d'Amérique dirigent leurs entreprises militaires, comme ils ne connaissent presque jamais de période de paix, leurs pertes sont énormes. Ces peuplades, même les plus sauvages, connaissent fort bien leur droit de propriété sur le territoire qu'elles occupent: et comme il est très important pour elles de ne pas permettre à d'autres de s'emparer de leur gibier, elles le gardent jalousement. De là d'innombrables sujets de querelle entre nations voisines. Le simple accroissement d'une tribu est envisagé par les autres comme une véritable agression, puisqu'il exige une augmentation de territoire. Une guerre née de pareilles causes finira uniquement lorsque l'équilibre de la population se trouvera rétabli par les pertes, ou lorsque le parti le plus faible aura été exterminé."
(NB SOSVY: Réflexions d' "écologie humaine": cette remarque place Thomas Robert Malthus comme précurseur du scénario de Paul Ehrlich ("La Bombe P"): une guerre généralisée à la planète est un scénario possible de fin de l'Humanité, suite à l'explosion de la "P"opulation (la bombe "P"). Cette réflexion d'écologisme de Thomas Robert Malthus est aussi en pleine adéquation avec les théories ou constatation sociologique de Gaston BOUTHOUL: LA GUERRE INTRA-SPÉCIFIQUE EST LE MOYEN DÉMO-RÉGULATEUR SPÉCIFIQUE DE L'HUMANITÉ;
- NB SOSVY: cette stupéfiante conjonction des études d'ethnologie de Thomas Robert Malthus avec le scénario de Paul Ehrlich et les découvertes de Gaston Bouthoul me conduit à énoncer une nouvelle "LOI de l'ÉCOLOGIE" à rajouter à celles énoncées par Barry Commoner (dans "L'Encerclement").
Loi 1 de l'ÉCOLOGISME de Christian Jodon:
Le plus grand crime qu'au XXIème siècle une nation puisse commettre contre la biocénose et contre l'Humanité est d'exploser démographiquement.


«Le simple accroissement d'une tribu est envisagé par les autres comme une véritable agression...» cf p.39
«Allons manger ce peuple»! Adjuration des Iroquois partant détruire la tribu voisine. p39;
(Deux phrases de Thomas Robert Malthus)

Justification: ce qui n'était qu'un simple "casus belli" chez des tribus indigentes peu nombreuses et mal armées et ne pouvait entraîner qu'une faible décimation des populations serait de nos jours, avec les moyens de destruction de masse mis au service des fanatismes "religieux", la FIN DU MONDE. L'explosion de la population d'un pays reste l'évidente cause des nombreux conflits actuels. Les centaines de conflits qui ont embrasé la planète depuis la fin de la 2de Guerre Mondiale en provoquant davantage de génocides que la guerre généralisée constituent une vérification expérimentale incontournable des observations de Thomas Robert Malthus, Gaston Bouthoul et Paul Ehrlich.

«Allons manger ce peuple»! Adjuration des Iroquois partant détruire la tribu voisine.(Thomas Robert Malthus p39;)
(NB SOSVY: Cette loi de l'Ecologie si évidente désormais montre que:
- le problème numéro UN de l'Humanité est écologique: c'est son explosion démographique;
- la réponse est soit dans la GUERRE, soit dans l'élaboration d'une société équilibrée ayant conscience du problème démographique et résolue à le résoudre par des moyens humanitaires et cependant draconiens;
- l'urgence écologique actuelle doit ré-appréhender Thomas Robert Malthus comme père fondateur de l'écologisme et le ré-intégrer au SOCIALISME d'où il était exclu dès l'origine par des hommes généreux, géniaux mais envoûtés par le scientisme d'un XIXème siècle, scientisme "à la Jules Verne". Je dis: JulesVernisme". Quant à la désuétude de cet excès de scientisme, songeons à Lénine qui disait: "Le communisme, c'est les soviets plus l'électrification"; et qui ne croyait pas si bien dire puisque le 26 avril 2006, l'explosion de Tchernobyl, "apogée du scientisme", mettait fin à la confiance du peuple soviétique et signait la régression de l'URSS qui avait pourtant montré sa grandeur face au IIIe Reich).


40: " Dans l'intérieur, par exemple sur les bords de l'Orénoque, on peut faire plusieurs centaines de milles sans rencontrer une hutte et sans apercevoir la trace d'une créature humaine. Dans certaines parties de l'Amérique septentrionale, où le climat est plus rigoureux et le sol moins fertile, les déserts s'étendent encore plus loin: on y traverse parfois plusieurs centaines de lieues de plaines ou de forêts absolument inhabitées. Les missionnaires parlent de voyages de douze jours effectués sans rencontrer âme qui vive, et d'inmmenses étendues de pays où l'on rencontre à peine trois ou quatre villages épars ". (NB SOSVY: Remarque d' "écologie humaine"; en date de 1798/1803)

Références historiques
Cf p.49: " L'expédient qu'ils* proposèrent pour y remédier nous semble atroce: mais il faut reconnaître qu'en le proposant ils avaient fort bien décelé que la puissance de l'instinct de procréation, si on ne le contient pas, suffit à renverser les meilleurs plans qu'on puisse faire pour maintenir l'égalité républicaine et le bonheur du peuple."   *: Les Grecs antiques.
Suite, p.48/50: Les Grecs antiques: " La possibilité de fonder des colonies est nécessairement limitée. Après un certain temps, il devient difficile (ou même impossible, à moins de circonstances particulières, de trouver un sol vacant. Il fallut donc chercher un autre remède.
La pratique de l'infanticide a dû prévaloir en Grèce dès les premiers temps. Dans les contrées d'Amérique où on a retrouvé cette coutume, elle paraît provenir des difficultés qu'il y a à élever plusieurs enfants dans un mode de vie sauvage et vagabond, où l'on est exposé à des famines et à des -(p.48)- guerres perpétuelles. On peut croire qu'elle a eu la même origine chez les ancêtres des Grecs, et qu'en permettant "l'exposition des enfants", Solon ne fit que sanctionner une coutume.
En réalité,le législateur avait deux objets en vue. Le premier, le plus évident, était de prévenir un excès de population qui aurait amené la pauvreté et le mécontentement universel. Le second était de maintenir la population au niveau des subsistances que le pays pouvait produire, en écartant le principal obstacle au mariage: la crainte d'avoir une nombreuse famille. Le résultat de cette pratique en Chine montre qu'elle remplit le second plus sûrement que le premier. Mais si le législateur grec n'a pas senti cette vérité (ou si une habitude bien enracinée a fait que les parents préféraient le meurtre de leurs enfants à la pauvreté), une telle pratique convenait parfaitement pour remplir le double objet que l'on avait en vue et pour maintenir de façon exacte et constante un juste équilibre entre les vivres et les consommateurs.
L'importance de cet équilibre et les conséquences qu'entraîne le défaut où l'excès de population, la faiblesse ou la pauvreté, ont été fortement ressenties par les hommes politiques Grecs, qui ont imaginé divers plans pour maintenir à ce point de vue un juste équilibre.
Platon, dans son livre des Lois, veut que dans sa République le nombre des citoyens libres et des habitations ne dépasse pas cinq mille quarante. Pour maintenir ce nombre constant, le chef de famille choisira parmi ses fils un successeur auquel il transmettra la terre qu'il possède; il mariera ses filles conformément aux lois; quant aux autres fils, il les fera adopter par les citoyens qui n'ont pas d'enfants. Si le nombre des enfants est trop grand ou trop petit, le magistrat y pourvoira en veillant à ce que l'effectif des familles ne s'éloigne jamais du nombre fixé. Il aura pour cela plusieurs moyens. On peut freiner ou encourager la procréation, selon les besoins, en en faisant un honneur ou une ignominie, et par des exhortations adaptées aux circonstances. Ces détails montrent que Platon connaissait parfaitement la tendance de la population à s'accroitre au-delà des moyens de subsistance.
-(p.49)- Aristote paraît avoir perçu encore plus clairement cette nécessité. Il fixe l'âge du mariage à trente-sept ans pour les hommes et dix-huit pour les femmes: c'était condamner au célibat un grand nombre de femmes. Quoiqu'il ait tant retardé pour les hommes le moment du mariage, il craint encore qu'il y ait trop d'enfants et propose d'en régler le nombre dans chaque famille. Dans ce but, si une femme devient enceinte après avoir atteint le nombre fixé, il faudra que l'enfant soit détruit avant d'avoir vu le jour. En fixant le nombre maximum des enfants, ajoute-t-il, il faudra tenir compte des décès et des causes de stérilité. Si on laisse chacun libre d'avoir autant d'enfants qu'il veut, comme c'est l'usage général, la pauvreté ne peut manquer de régner: et ce fléau engendre le vice et la sédition. Ces raisons engagèrent un des plus anciens écrivains politiques, Pheidon de Corinthe, à proposer une loi directement contraire à celle de Platon: il limita la population sans égaliser les richesses.
Aristote a donc compris que la puissante tendance de la race humaine à s'accroître doit, si l'on n'y met obstacle, renverser tout système social fondé sur l'égalité de la propriété. Et on ne peut opposer à de pareils systèmes, de meilleurs arguments que la nécessité qu'ils provoquent d'utiliser les moyens proposés par Aristote.
Une autre remarque, concernant Sparte, montre encore plus clairement qu'il avait très bien compris le principe de population. Dans cet état, l'imprévoyance qui avait présidé aux lois de succession avait provoqué la concentration des terres entre les mains d'un petit nombre de citoyens: et un grand affaiblissement de population en était résulté. Pour parer à cet inconvénient et remplacer les hommes que la guerre enlevait journellement, les rois prédécesseurs de Lycurgue naturalisaient des étrangers. Il aurait été préférable, selon Aristote, d'augmenter le nombre des citoyens, en répartissant les terres avec plus d'égalité: mais la loi sur les enfants s'opposait à cette amélioration. Voulant avoir beaucoup de citoyens, le législateur avait encouragé la procréation par tous les moyens possibles; un père de trois fils était exempt de garde de nuit, et un père de quatre était libéré de -(p50)- tout service public. Mais il est évident, observe Aristote, que la naissance d'un grand nombre d'enfants tant que la division des terres ne changeait pas, aboutissait fatalement à accroître la pauvreté.
Tout comme Solon, Pheidon, Platon et Aristote, le législateur de Crète vit lui aussi la nécessité de freiner la population afin d'empêcher la pauvreté générale.
On est fondé à croire que l'opinion de ces hommes et les lois qu'ils promulguèrent eurent beaucoup d'influence. On s'aperçoit aussi que l'obstacle préventif consistant dans le fait de retarder les mariages et bien d'autres causes, a agi efficacement dans les états libres de Grèce pour diminuer la population.
Quant à l'obstacle destructif, il suffit de parcourir l'histoire guerrière de la Grèce pour s'en faire une idée. En outre, la peste se joignit à ce fléau, du moins une fois à Athènes. Et Platon, dans sa République, avance l'idée que les maladies font diminuer la population. Chez les Grecs, en tout cas, les guerres étaient continuelles et sanglantes".
(NB SOSVY: Une grand-mère de ma famille a toujours appelé un comédien charmant: "le Violeur" parce qu'elle l'avait vu violer une comédienne - qui a fait, depuis, belle carrière, rassurez-vouçs... C'était dans un film: "Dupont-la-Joie". Je ne mesure encore pas très bien la part de crédulité et de réelle antipathie qui la poussaient. À son instar, va-t-on maintenant accuser MALTHUS d'avoir préconisé le meurtre des enfants comme moyen démo-régulateur parce qu'il a montré que cette pratique a historiquement existé chez ceux qui ont fondé notre Civilisation occidentale? )

Cf p.89: " Les pays à blé sont plus peuplés que les pays de pâturages; et les pays à riz sont plus peuplés que les pays à blé. Mais le bonheur de ces différents pays ne dépend ni du nombre de leurs habitants, ni de leur richesse, ni de leur (NB SOSVY: Ici, Thomas Robert Malthus anticipe les Lois de l'Ecologie scientifique que nous connaissons aujourd'hui: - on sait désormais que pour faire grandir d'un kilo un porc, il faut (grosso modo) 10kg de végétal (blé, riz...) et que pour faire grandir un homme, il faut (grosso modo) 10kg de porc. Donc, pour faire grandir un homme, il faudra 100kg de végétal, alors qu'un végétarien n'aurait eu besoin que de 10 kg... Sauf votre respect! C'est ce que traduit la connaissance moderne de la "chaîne écologique" et de la "pyramide écologique". Par ailleurs, en prononçant le terme d' "équilibre", Thomas Robert Malthus entre dans le cœur de l'écologisme.
Ainsi, dans son ouvrage d'écologie scientifique autant que d'écologisme philosophique: "L'ENCERCLEMENT" (NewYork 1971, Seuil, Paris 1972), Barry Commoner énonce-t-il, entre autre Loi de l'Ecologie, celle que j'ai numérotée 2: page 39, "Plus un système écologique est complexe, plus grandes sont ses capacités de résistance à une tension". Personnellement, je préfère l'énoncer: "2ème Loi de l'Ecologie: Plus un écosystème est complexe, plus il est stable". Cette "stabilité", cet "équilibre" sont le cœur du problème numéro Un de l'Humanité actuelle: en explosant démographiquement, l'Homme crée une "tension" dans la biosphère, son "écosystème obligé". Comme en même temps, son appétit de ressources (son pillage industriel de la planète) aboutit à la raréfaction du biotope et à la disparition des espèces végétales et animales, il diminue la "résitance à cette tension" de la biosphère terrestre. D'où la fatalité du dilemme: "La guerre, la peste ou la famine." cf p.26 . J'en tirerai donc une autre Loi écologiste:
Loi 2 de l'ÉCOLOGISME de Christian Jodon:
Si la gourmandise est un péché capital, la goinfrerie est une faute capitaliste qui conduit la biosphère terrestre au déséquilibre fatal
C'est dire à quel point je constate que la page 89 de Thomas-Robert le Révérend est fondatrice de l'Ecologisme philosophique du XXème siècle. NB: J'ajouterai, pour ceux qui répètent à satiété le mot "convivialité" mis à la mode par les soixante-huitards, qu'Ivan Illich écrit qu'il appelle convivial l'homme austère. Page 13, "La Convivialité" (Points, Le Seuil): "L'homme qui trouve sa joie et son équilibre dans l'emploi de l'outil convivial, je l'appelle austère". Page 30: "A la menace d'une apocalypse technocratique, j'oppose la convivialité". Il dit aussi, p49:"L'interprétation exclusivement industrielle du socialisme permet aux communistes et aux capitalistes de parler le même langage (...)". Même langage? Ah, oui:« Tous ensemble: Malthus! Caca! Malthus! Caca! ». Attention au jour où la Chine communiste s'éveillera... capitaliste ... 
Page 72, le Penseur Rebelle intitule son chapitre: "L'équilibre". Il dit: "(...) la dynamique du système industriel actuel fonde son instabilité: il est organisé en vue d'une croissance indéfinie, et de la création illimitée de besoins nouveaux (...) La crise écologique ... est traitée superficiellement (...)"


Cf p.164: " La nature ne veut ni ne peut être dominée dans ses desseins " (NB SOSVY: Autre loi de l'écologie énoncée par Barry Commoner (opus cité) que Malthus se révèle premier à découvrir. Page 42, Barry Commoner énonce sa 3ème loi par: "La nature en sait plus long". J'ai préféré l'énoncer de cette façon: "4ème loi de l'ÉCOLOGIE selon Barry Commoner: La nature en sait plus". On pourrait aussi rapprocher l'énoncé de Malthus de la 5ème loi de Barry Commoner, page 46 de l'Encerclement: "Dans la nature, il n'y a pas de don gratuit.")

Cf p.94 à 100: William GODWIN , " Quel abîme entre la triste réalité que nous présente l'application du principe de population, et le tableau idyllique que nous offre M. Godwin quand il dit: «La population peut croître pendant des myriades de siècles, sans que la terre cesse de suffire à la subsistance de ses habitants! » (...) M.Godwin fait à juste titre observer que « dans toute société humaine, il existe un principe grâce auquel la population est toujours maintenue au niveau des moyens de subsistance ». La seule question qui reste à résoudre est celle-ci: Quel est ce principe? Est-ce une cause obscure et cachée? Est-ce une intervention mystérieuse du Ciel, qui à certaines époques viendrait frapper les hommes d'impuissance et les femmes de stérilité? Ou est-ce une cause à notre portée, que nous pouvons comprendre, une cause agissant constamment sous nos yeux, à des degrés divers, dans toutes circonstances de la vie humaine? N'est-elle pas le malheur, ou la crainte du malheur, résultat implacable des lois de la nature agissant sur l'état actuel de l'existence de l'homme, que les institutions humaines -loin de les aggraver - ont tenté d'amoindrir sans être toutefois parvenues à les éviter? "
(NB SOSVY: William Godwin, classé anarchiste parce qu'il préconise la régression de l'Etat, Thomas Robert Malthus en dit: "La grande erreur de M. Godwin, celle qui domine tout son ouvrage (11), est d'attribuer aux institutions humaines tous les vices et toutes les calamités qui pèsent sur la société. Les lois politiques et le statut de la propriété lui paraissent être les sources de tous les maux et de tous les crimes qui accablent l'humanité. S'il en était ainsi, chercher à bannir le malheur de notre monde n'apparaîtrait pas comme une entreprise désespérée: la Raison serait en effet l'instrument grâce auquel on pourrait espérer réaliser une aussi heureuse réforme. Mais les maux, dont certains ne sont que trop réels, causés par les institutions humaines peuvent être considérés comme légers et superficiels, en comparaison des malheurs beaucoup plus graves qui proviennent des lois de la nature et des passions des hommes. L'homme ne peut pas vivre au sein de l'abondance, et il est impossible que tous partagent également les bienfaits de la nature."
(NB SOSVY: L'argumentation de Thomas Robert Malthus pour démolir les utopies de William Godwin, basée sur le calcul, est convaincante; mais, nul doute que sa dernière assertion, inégalitaire et résignée, fera tiquer plus un de nos contemporains qui se contentent par ailleurs très bien, d'habiter un pays où chaque bébé qui naît consommera une "part de biosphère" trois-cent fois supérieure à celle d'un bébé né au même instant dans un pays sous-développé.)

165: " Pour accomplir ses desseins, la nature paraît attaquer toujours les parties les plus faibles: si le talent des hommes fortifie cette partie, elle en attaque une autre plus faible, et ainsi de suite. "
(NB SOSVY: c'est une observation écologique courante aujourd'hui que la lionne, en capturant de plus faible des gnous, participe d'une part à la limitation d'une pullulation préjudiciable au biotope, et d'autre part, contribue à l'assainissement du troupeau par élimination des faibles. Dura lex, sed lex! Charles Darwin (1809-1882) n'est pas né que le principe de la concurrence entre espèces et intra-spécifique est déjà énoncé par Thomas-Robert le Révérend ).

3. Malthus est utile à la classe ouvrière
   car il l'avertit des dangers de la surpopulation
Les causes de la plupart des maladies sont si cachées à nos yeux, et probablement si diverses, qu'on ne peut prétendre les rattacher toutes à une même origine. Mais on peut tout de même mettre au nombre de ces causes l'entassement des hommes dans leurs maisons et une nourriture mauvaise ou insuffisante. Or ces deux causes sont la conséquence directe d'un accroissement de population plus rapide que celui des logements et des subsistances. L'histoire de presque toutes les épidémies confirme bien cette opinion. En effet, c'est en général parmi les classes inférieures du peuple qu'elles exercent leurs ravages. On sait aussi que beaucoup d'années d'épidémies ont suivi ou accompagné les époques de disette et de mauvaise nourriture. (84) Comme l'accroissement de la population est graduel et que l'homme ne peut pas vivre sans manger, le principe de population ne peut pas produire directement la famine: mais il la prépare en forçant les classes pauvres à se contenter du strict nécessaire. Dès lors, il suffit d'une mauvaise récolte pour qu'elles soient réduites à toute extrémité. Le Docteur Short place parmi les causes favorisantes de la disette une ou plusieurs années d'abondance: en effet, l'abondance favorise les mariages et amène une population excédentaire, à laquelle les ressources d'une année commune ne suffisent plus. (Cf p.83)

(NB SOSVY: Chez Thomas Robert Malthus, la compassion pour la classe laborieuse est sincère et constante; ironiquement, pour moi qui ai lu le grand Friederick, le ton du Révérend m'évoque celui des descriptions d'Engels dans sa fameuse "Situation de la Classe laborieuse en Angleterre" (1845)". Vers 1830, exilé par son père qui voulait l'arracher aux clubs séditieux des étudiants rhénans, lisant la presse anglaise et visitant les taudis ouvriers, Friederick forgeait les grandes heures du socialisme…

Cf p.13: "... j'ai été tout naturellement amené à étudier les incidences du Principe de Population sur l'état actuel de la société. C'est ainsi que ce principe m'a paru avoir une influence considérable sur la pauvreté et la misère des classes inférieures du peuple, dans tous les pays; ..."
Cf p.14: "... Il y a bien longtemps, dès l'époque de Platon et d'Aristote, on avait déjà conscience de la pauvreté et de la misère que provoque une montée trop rapide de la population, et l'on avait proposé contre ce danger des remèdes extrêmement énergiques. Dans l'époque moderne, ce sujet a été traité par quelques économistes français; il a été abordé par Montesquieu; parmi nos propres écrivains, le Dr Franklin, sir James Stewart, M. Arthur Young et M. Townsend en ont parlé ..."
Cf p.15: "... mes erreurs même fourniront un moyen de relancer la discussion, donneront un nouvel attrait à l'étude du sujet, et serviront de cette façon à faire mieux connaître un problème si étroitement lié au bonheur de la société ..." CJ: en abrégeant, on aurait: "... mes erreurs même ... serviront de cette façon à faire mieux connaître un problème si étroitement lié au bonheur de la société ..."
Cf p.19: " On admettra sans peine qu'il n'existe aucun pays où les moyens de subsistance soient si abondants et les mœurs si simples et si pures, que la nécessité de nourrir une famille n'y ait jamais fait obstacle aux mariages, ou que les vices des grandes villes, les métiers insalubres et l'excès du travail n'y aient jamais porté atteinte à la vie."
Nb SOSVY: en condensant cette citation, elle devient: " On admettra sans peine qu'il n'existe aucun pays où ... les métiers insalubres et l'excès du travail n'y aient jamais porté atteinte à la vie."
Cf p.21: "Il est vrai que notre globe offre encore des terres non cultivées et presque sans habitants. Mais pour les occuper, il faudrait d'abord exterminer ces races éparses, ou les contraindre à s'entasser dans quelques parties retirées de leurs terres, insuffisantes pour leurs besoins. Avons-nous le droit moral de faire cela? (...) Si la population d'Amérique continue à s'accroître, même si cela se fait moins vite que dans la première période de la colonisation, les indigènes seront repoussés sans cesse davantage vers l'intérieur, jusqu'à ce que leur race s'éteigne."
(NB SOSVY: écrit en 1803: J'parie qu'va y'avoir des Chevaliers Brayards de la Générosité qui vont cafter que Malthus serait l'inventeur du Western!... Ou d'l'histoire des États-Unis… En tout cas, avouez qu'la prophétie était géniale !).
Cf p.107: " Ce sont leurs passions qui ont rendu les premiers aventuriers capables de surmonter les obstacles; souvent même ces expéditions se firent dans des circonstances qui font frémir la simple humanité et qui sont opposées aux buts même de l'émigration. Quoiqu'on pense des habitants actuels du Mexique et du Pérou, on ne peut lire le récit de la conquête de ces deux pays sans être frappé par cette triste constatation que les races détruites étaient supérieures, aussi bien en vertus morales qu'en nombre, à la race des destructeurs."
(NB SOSVY: on croirait lire une fulmination socialiste contre l'impérialisme occidental lors des dernières guerres de décolonisation! A rapprocher des fréquentations du Père de Thomas-Robert: le Bon Sauvage du visiteur Jean-Jacques Rousseau).
Plus loin:
" Les parties de l'Amérique où les Anglais se sont établis étaient très peu peuplées et paraissaient donc bien convenir à l'établissement de nouvelles colonies. Pourtant, celles-ci éprouvèrent les plus grandes difficultés. En Virginie, où Sir Walter Raleigh commença la colonisation achevée par Lord Delaware, trois tentatives successives échouèrent. Près de la moitié de la première colonie fut exterminée par les sauvages: les survivants, harassés et affamés abandonnèrent le pays et revinrent dans leur ancienne patrie, sans ressources et sans espoir. La seconde colonie périt on ne sait comment: on pense que les indigènes égorgèrent tous les membres de l'expédition, dont on n'eut jamais de nouvelles. "
« Râââcisse !», Thomas Robert Malthus!! Et plus loin: " Les tentatives des Français, en 1663, pour fonder en Guyane une puissante colonie, eurent des suites fatales. Douze mille hommes y furent débarqués dans la saison des pluies et hébergés sous des tentes. Là, dans l'inaction et le besoin, livrés aux ravages de la contagion et aux désordres qu'entraîne la paresse, presque tous périrent dans le désespoir. La tentative se solda par un échec complet. Deux mille d'entre eux, qui avaient survécu grâce à leur forte constitution, furent rapatriés; et les 26 millions de livres qui avaient été consacrés à cette expédition furent totalement perdus. "

24: "Tel serait du moins l'objet de son inquiétude dans une société fondée sur un système d'égalité, si toutefois il peut en exister une. (...) et p.43: Chez certains peuples d'Amérique, l'inégalité sociale est inconnue, de sorte que les rigueurs de la vie sauvage y sont également réparties entre tous: c'est le cas de la famine.
Mais chez quelques tribus méridionales, dans le Bogota, chez les Natchez et surtout au Mexique ou au Pérou, des classes sociales s'étaient constituées. Par suite, il est probable que lorsque les subsistances venaient à manquer, les basses classes, réduites à l'état de servitude, étaient à peu près les seules à souffrir: c'était donc sur elles que frappait surtout le fléau destructeur."
(NB SOSVY: écrit en 1803: nous sommes 4 ans après la Révolution française; on constate que Malthus est préoccupé par des idées d'inégalité; il évoque une idée d'égalitarisme et déplore la difficulté d'établir un "système d'égalité").

(Nb SOSVY) Cf p.25: La condition du prolétariat britannique en 1803: "Quelle occupation, quel emploi sera à sa portée? Ne devra-t-il pas s'imposer des travaux plus pénibles ou se jeter dans des entreprises plus difficiles? Pourra-t-il procurer à ses enfants les avantages d'éducation dont il a joui lui-même? Si leur nombre grandit encore, est-il assuré que ses efforts suffiront à les mettre à l'abri de la misère et du mépris qui l'accompagne? Enfin, ne devra-t-il pas renoncer à l'indépendance dont il est fier, pour avoir recours à une charité toujours insuffisante? (...) (p26) Les obstacles destructifs qui s'opposent à l'accroissement de la population sont très variés. Ils englobent tous les phénomènes qui tendent à abréger, par le vice ou le malheur, la durée naturelle de la vie humaine. On peut ainsi ranger sous ce chef les métiers malsains; les travaux rudes, pénibles ou exposant à l'inclémence des saisons; l'extrême pauvreté ; la mauvaise nourriture des enfants; l'insalubrité des grandes villes; les excès de tous genres; enfin les maladies et épidémies, la guerre, la peste et la famine."
(NB SOSVY: M. ne dénonce-t-il pas ici, au travers des "familles nombreuses" l'ensemble de la "surpopulation" qui place l'ouvrier dans une situation de recherche d'emploi et de concurrence pour le travail, avec pour conséquence, l'acceptation de conditions de travail de plus en plus pénibles? Dans son livre "Situation de la classe ouvrière en Angleterre" (1845), Friederich Engels décrit lui-même l'indigence extrême de cette classe sociale et les longues files matinales d'embauche des fabriques de l'ère industrielle; alors qu'il est le détracteur fondamental du "Révérend" et qu'il a ainsi écarté la classe ouvrière de l'Ecologisme dès sa naissance et la naissance du Socialisme moderne;
- Dénonçant :" les métiers malsains; les travaux rudes, pénibles ou exposant à l'inclémence des saisons; l'extrême pauvreté ; la mauvaise nourriture des enfants; l'insalubrité des grandes villes; les excès de tous genres; enfin les maladies et épidémies, la guerre, la peste et la famine," Malthus ne montre-t-il pas sa vraie sollicitude pour la misère de la "classe ouvrière", trente ans avant qu'un généreux fils de famille ne la baptise ainsi? (Friederick Engels, bien sûr);
- Malthus n'entrevoit-il pas ici la généralisation future de "l'assistanat" qui fait aujourd'hui hurler de rage la classe favorisée alors qu'elle est la grande gagnante de la pullulation qui engendre la concurrence pour les bas travaux mal rémunérés?

Et la FEMME?

Cf p.35: " Chez quelques tribus d'Amérique, le sort de ce malheureux sexe est si affreux que le mot servitude exprime imparfaitement sa misère. Là, une femme n'est à proprement parler qu'une bête de somme. Tandis que la vie d'un homme se partage entre la paresse et le plaisir, sa femme est condamnée sans relâche aux travaux les plus rudes. On lui assigne sa tâche, sans pitié pour sa faiblesse. On reçoit ses services, sans reconnaissance ni faveur. Dans quelques régions, où la dégradation est extrême, on a vu des mères tellement pénétrées de l'horreur de leur situation qu'elles faisaient périr leurs filles à leur naissance pour leur éviter de pareilles infortunes. "

(NB SOSVY: Pour les féministes militantes: dans son étude des conditions de vie des "sauvages" de toutes régions, Malthus est amené à s'apitoyer longuement sur le sort des femmes (pages 32, 35/36, ). Il se constitue alors en avocat de la cause féminine en général; et dans son attaque contre les familles pauvres et nombreuses, il évoque aussi la misère concomitante des femmes. Malthus est, au plus haut point, soucieux du sort des femmes et des mères de famille nombreuse dans le monde des pauvres !
3bMalthus est utile à la classe ouvrière
 Car en initiant "l'Écologisme", il avertit la classe pauvre de la nécessité de maîtriser le phénomène.
Cf p.17: "A la vérité, on a souvent reconnu les faits qui démontrent l'action de cette cause; mais on n'a pas saisi la liaison naturelle qui existe entre elle et quelques-uns de ses effets les plus remarquables. Effets au nombre desquels il faut compter bien des vices et des malheurs - sans oublier la distribution trop inégale des bienfaits de la nature - que des hommes éclairés et bienveillants se sont de tous temps efforcés de corriger.

La cause à laquelle je viens de faire allusion est la tendance constante de tous les êtres vivants à accroître leur espèce au-delà des ressources de nourriture dont ils peuvent disposer. "

Cf p.18: "1. - Quelles sont les causes qui ont gêné jusqu'à présent le progrès de l'humanité vers le bonheur?
Est-il possible d'écarter ces causes, en totalité ou en partie, dans l'avenir? ... cet Essai a pour objet d'étudier uniquement les effets d'une seule d'entre elles. Cette cause, intimement liée à la nature humaine, a exercé une influence constante et puissante dès l'origine des sociétés et cependant, elle a médiocrement retenu l'attention de ceux qui se sont préoccupés du sujet.

Cf p.27: " ... rares sont les pays où la population ne montre pas une tendance constante à s'accroître au-delà des possibilités de subsistance. Cette tendance constante plonge dans la détresse les classes inférieures de la société et s'oppose à toute amélioration de leur sort. ... le nombre des humains s'accroît plus vite que les possibilités de subsistance. Par suite, le pauvre vit plus difficilement: certains même se voient réduits aux plus dures extrémités. Le nombre des ouvriers s'accroissant d'autre part plus vite que la quantité d'ouvrage à faire, le prix du travail tombe, et comme le prix de la nourriture augmente en même temps, il arrivera fatalement que, pour vivre comme auparavant, l'ouvrier soit obligé de travailler davantage. (...) A ce moment, le prix du travail très bas, l'abondance des ouvriers et la nécessité pour eux d'augmenter leur travail, encouragent les cultivateurs à mieux travailler la terre, à défricher les terres incultes (...) "
(NB SOSVY: Malthus n'explique-t-il pas ici le chômage du XXIème siècle, le problème des grandes migrations, le "plombier polonais" de l'Europe des Giscard-Bolkenstein and C°, etc ...? )

Cf p.28: " L'une des principales raisons pour lesquelles on n'a guère remarqué ces oscillations, est que les historiens ne s'occupent généralement que des classes les plus élevées de la société. Il n'existe pas beaucoup d'ouvrages consacrés aux usages et à la manière de vivre des classes inférieures. Or c'est justement dans ces classes-là que les fluctuations dont j'ai parlé se font sentir le plus.
Une autre cause a souvent masqué ces oscillations: c'est la différence entre le prix réel du travail et son prix nominal. Le prix du travail baisse rarement partout à la fois; souvent aussi il reste le même, tandis que le prix des subsistances hausse graduellement, ce qui correspond à une baisse réelle du prix du travail; et tant que dure cette hausse graduelle des subsistances, le sort des classes inférieures empire. Au contraire, grâce au bas prix du travail, les fermiers et les capitalistes s'enrichissent, accroissent leurs capitaux et peuvent employer un plus grand nombre d'ouvriers. "

(NB SOSVY: C'est quoi? C'est qui, ça? C'est'y Besancenot, Arlette Laguiller ou le Révérend? On découvre que Malthus est un précurseur dans l'usage des termes "capitalistes", "classes ... de la société", "ouvriers", etc ... par rapport aux partis de gauche du XXIe siècle...)

Cf p.49: " L'expédient qu'ils* proposèrent pour y remédier nous semble atroce: mais il faut reconnaître qu'en le proposant ils avaient fort bien décelé que la puissance de l'instinct de procréation, si on ne le contient pas, suffit à renverser les meilleurs plans qu'on puisse faire pour maintenir l'égalité républicaine et le bonheur du peuple." *: Les Grecs antiques.

Cf p.88: " En Amérique, où le travail est si bien payé, les classes inférieures peuvent facilement diminuer leur consommation dans les années de pénurie, sans éprouver de souffrance; aussi une famine paraît-elle à peu près impossible. Mais il viendra un temps où les ouvriers se ressentiront de l'accroissement de la population et seront moins bien payés parce que les moyens de subsistance n'auront pas suivi le taux de multiplication des habitants ".(NB SOSVY: "Les Raisins de la Colère" ? La crise des "Subprime"; laquelle a foutu le monde entier dans la merde?)

Cf p.126: Le nombre des ouvriers employés dans les usines augmentera, mais celui des ouvriers agricoles diminuera: tout le monde conviendra, je pense, que c'est pour les travailleurs un fâcheux échange, puisqu'il est défavorable à la santé, qui est sans contredit l'élément essentiel du bonheur. Il est également désavantageux du fait de l'incertitude du travail manufacturier, qui est soumis aux caprices des utilisateurs, des guerres et de diverses autres causes qui réduisent de temps à autre les classes inférieures à la misère (19). Ainsi, les ouvriers de Spitalfield ont été réduits à la misère quand la mousseline a remplacé les étoffes de soie; ceux de Sheffield et de Birmingham ont été quelque temps sans travail parce qu'on s'était mis à porter des cordons de souliers et des boutons en étoffe, au lieu de boucles et de boutons de métal."

(NB SOSVY: « Depuis longtemps ils en rêvaient, de la ville et de ses secrets, du formica et du ciné... » ... L'exode rural, c'est fait; mais encore, Thomas Robert Malthus ne pouvait-il pas prévoir la mondialisation, l'Europe du Plombier polonais ni les délocalisations ... Quant à moi, je me demandais pourquoi on boycottait mon chanteur préféré: on le croyait communiste et anti-malthusien et v'là-t-y pas qu'y cause comme le Révérend!)

Cf p.126: "Toute hausse générale du prix du travail, si elle ne s'accompagne pas d'une élévation de la quantité des subsistances, ne représente évidemment qu'une hausse nominale puisqu'elle sera très vite suivie par une hausse proportionnelle du prix de la vie. Ainsi, l'augmentation du prix du travail que nous avons envisagée plus haut ne permettra (NB SOSVY: L'action syndicale au service des salaires, c'est bien; mais l'inflation reprend d'une main ce qu'on a gagné de l'autre; d'où l'intérêt de la stabilité monétaire).

Cf p.162. - " Si nous voulons réellement améliorer de façon durable le sort des pauvres, ce que nous avons de mieux à faire est de leur exposer leur véritable situation et de leur faire comprendre que le seul moyen d'augmenter les salaires est de diminuer le nombre des travailleurs. Puisqu'eux seuls fournissent le marché du travail, eux seuls ont le pouvoir de réaliser cet objectif. Ce moyen de diminuer la pauvreté me semble si parfaitement clair en théorie et si bien confirmé par la comparaison avec les autres marchandises ou services que l'on met sur le marché, que rien ne peut nous excuser de ne pas y recourir. "

Cf p.203: " Quand il arrive à l'occasion que la demande de travail excède l'offre, et quand les salaires s'alignant sur le prix du grain le plus cher, ils suffisent ordinairement pour que l'ouvrier se procure un peu de superflu: le peuple peut alors se vêtir et se loger d'une manière décente. S'il y a une vérité dans le contraste entre l'ouvrier anglais et l'ouvrier français que M. Young a présenté, l'avantage de l'Angleterre s'explique par ces deux circonstances. "


4. Pourquoi dire non à Malthus?
Cf p.26: "Parmi les obstacles préventifs, le fait de s'abstenir du mariage et la chasteté forment ce que j'appelle la contrainte morale (4). Le libertinage, les passions contraires à la nature, la profanation du lit nuptial et tous les artifices employés pour cacher les suites des liaisons criminelles ou irrégulières, sont des obstacles préventifs qui appartiennent manifestement à la classe des vices."
(NB SOSVY: Trois ou quatre lignes auront probablement suffi à bannir Malthus. Aujourd'hui, parler de "classe des vices" dans une société ou les unions sont libres, précoces et aussi vites dénouées par le divorce que par la répudiation, voire le congé sans préavis... Société où les enfants copulent sur les bancs de l'école tandis que l'épidémie de Sida emporte des continents entiers; où les camions des "bordels ambulants" pullulent jusque sous le "Chêne de la Justice" de Saint-Louis au Bois des Bonnets... Société où le cinéma, prenant le relais du théâtre des boulevards, multiplie à l'infini le ridicule grandiose des "cornards" quand ce n'est pas pour répandre sous le manteau les "snuff-movies" du Nouveau-Monde... Société où la violence et l'apologie du crime sont ouvertement prônées aux enfants qui, fatigués de leur journée d'écolier, s'écroulent devant la télévision... Société laxiste quand ils peuvent alors y admirer Monsieur le Maire, la larme à l'oeil, mariant de vieux homosexuels éculés ; lesquels, la même foule populaire qui les traitait hier de "sales pédés", leur jette désormais des poignées de dragées au parvis des églises sous le bénitier de pasteurs complaisants. Société où la simple loyauté envers le conjoint confère le statut d'impuissant et de pédophile... Oui, aujourd'hui, au milieu de ce bordel, on comprend que ces quatre lignes puissent faire haïr ou goberger le "Révérend Malthus".
Par ailleurs, je me pencherai plus loin sur la vie de l'inventeur du mot "malthusianisme" pour savoir si ça n'aurait pas été, par hasard, dans l'intimité, un fameux amateur de "café du pauvre", voire un de ceux qui "satyrisent" en catimini la petite bonne du copain...

- Au début du XIXème siècle, l'atmosphère morale étant à la rigueur, peut-être était-il suffisant d'avoir fait en douce un mioche à la soubrette du patron pour se sentir visé, humilié, meurtri et encoléré, l'oeil vengeur et le couteau levé contre un "Preacher" quelque peu guindé. Mais après tout, était-il légitime d'attendre d'un "curé de campagne"(*) anglais qu'il sortît de sa chasuble la "Religieuse" de Diderot? (NB SOSVY; page 231*: "Il y a manifestement un divorce entre le renom dont il jouit et sa modeste position de curé de campagne". (Biographie, note de l'Editeur).

- Ainsi Malthus aura-t-il pu paraître en Urvater répressif, en "père castrateur" de la tribu ouvrière et susciter un engouement des hommes politiques manipulant par vocation la "démagogie" en lieu et place de la "démocratie". Politichiens toujours prêts à bander l'arc du "café du pauvre" contre le triste goupillon de la "calotte"?
- Cependant, au XXème siècle, après l'avènement des Docteurs Ogino, Pincus et Leroy-Beaulieu, on pouvait espérer que les préjugés "anti-malthusiens" se réformeraient; mais ils semble que de grands intérêts - ceux des politiques et du patronat - se cramponnent à l'argument de la "castration"! Patrons, politiciens: même combat !


Cf p.159: " Quiconque fera son devoir en recevra la récompense, quel que soit le nombre de ceux qui s'y dérobent. Ce devoir est à la portée de la plus faible intelligence. Il se réduit à ne pas mettre au monde des enfants si l'on n'est pas en état de les nourir. L'évidence de ce précepte ne peut manquer de frapper lorsqu'on l'a débarrassé de l'obscurité dans lequel le plongent les divers systèmes de bienfaisance publics et privés, et chacun sentira l'obligation qu'il lui impose. Si un homme ne peut nourrir ses enfants, il faut donc qu'ils meurent de faim. Et s'il se marie malgré la perspective de ne pas pouvoir nourrir les fruits de son union, il est coupable des maux que sa conduite attire sur lui, sur sa femme et sur ses enfants. Il est évidemment de son intérêt (et il importe à son bonheur) de retarder son établissement jusqu'à ce qu'à force de travail et d'économie il soit en état de pourvoir aux besoins de sa (NB SOSVY: On peut douter de la première phrase; la catastrophe concerne toute l'Humanité et personne n'échappera au naufrage. Quoi qu'il en soit, on touche là au point faible du Révérend. Propriétaire terrien, la loi britannique lui imposait d'assister les pauvres par l'intermédiaire d'une Association paroissiale. Mais les propriétaires terriens n'étaient pas pressés d'avoir davantage d'assistés... Je ne condamnerai cependant pas la doctrine de Malthus pour avoir découvert qu'il était intéressé à payer moins d'impôts... On en connaît d'autres ! Qui ne l'est pas, intéressé ? Vous, Chevalier Brayard de la Générosité? Et d'ailleurs, nous, au moins, on profite du recul par rapport à Engels: on est en train de voir crouler sous l'affluence une des plus belles institutions de la République: les allocations familiales…).

Cf p.90: " La guerre, cause principale de dépopulation chez les peuples sauvages, est aujourd'hui moins destructrice, même si l'on tient compte des dernières et malheureuses guerres révolutionnaires. " (NB SOSVY: Thomas Robert Malthus "constatait" et, une fois de plus, même une Madame Soleil de l'époque eut-elle pu prévoir les soleils nucléaires? Cette affirmation semble d'ailleurs contradictoire avec l'affirmation: "La guerre, la peste et la famine." )

Cf p.92: Sur Condorcet écrivant en prison son "Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain": " De voir que, chez l'un des peuples les plus éclairés de la terre, l'esprit humain a pu être déréglé à ce point par les passions furieuses, la crainte, la cruauté, la ruse, le désir de vengeance, l'ambition, la rage, la démence, exactement comme il l'aurait été chez le peuple le plus sauvage et à l'époque de la pire barbarie, doit avoir ébranlé singulièrement le système que l'auteur avait conçu en ce qui concerne les progrès nécessaires et inévitables de l'esprit humain: seule une solide conviction du bien-fondé de ses principes a pu lui permettre de résister à l'impression que devaient faire sur lui des apparences aussi défavorables à son opinion. Dans la dernière partie de son ouvrage, Condorcet traite des progrès futurs de l'homme vers la perfection."
(NB SOSVY: il parle de quoi, le Révérend? De la Révolution française! Un peu abrupt, non? De quoi indisposer des Républicains...)

Cf p.93: " Il est indispensable, admet Condorcet, que dans tout état existe une classe d'hommes vivant uniquement de leur travail. Quelle raison pouvait le conduire à un pareil aveu? Une seule: il sentait bien que, pour subvenir à l'entretien d'une population nombreuse, il faut une certaine quantité de travail, qui peut être fournie seulement sous l'aiguillon de la nécessité. Mais si des institutions comme celles qu'il propose viennent émousser la pointe de cet aiguillon, si les paresseux et les négligents sont placés en ce qui concerne leur niveau d'existence et la sécurité de leur famille - sur le même pied que les hommes actifs et laborieux, croit-on que chaque individu déploiera (pour améliorer sa situation) cette infatigable activité qui constitue le ressort essentiel de la prospérité des Etats "
(NB SOSVY: Ici, Thomas Robert Malthus compare le système Condorcet aux système des lois anglaises sur les pauvres (qu'il n'apprécie pas). C'est bien là le côté antipathique du Révérend. Mais qu'entends-je? Qu'ois-je? Où Cours-je en 2009. N'entends-je pas traiter les Français de peuple feignant qui doit travailler plus pour gagner moins? Et se voir parallèlement grignoter sou à sou la Sécu?)


Un avis d'écolo sur le Droit au Travail.
Chris OÏkostome
 Mes idées sont les suivante concernant le chômage. Elles ne s'accordent pas avec celles de Malthus mais constituent une approche différente du problème à un moment où la structure sociale et l'organisation du travail ont beaucoup changé: 
- Premier Principe ou Principe du Droit au Travail: Tout homme a droit a un travail qui lui permette de se nourrir, se loger, s'habiller et assumer les besoins de sa famille; ce travail doit autant que possible être conforme à ses goûts et compétences, et non dégradant pour la biosphère terrestre;
- Deuxième Principe: une société qui ne peut pas lui assigner un travail a l'obligation d'assister le chômeur;
- Troisième Principe: un chômeur assisté contracte l'obligation envers la société de consacrer une partie de son activité à la recherche d'un emploi et au recyclage; et une autre partie de son temps à des tâches d'intérêt collectif, soit non rentables, soit rentabilisables.
Dans ce but, je propose le remplacement du SMN (Service Militaire National) par un SNC (Service National Civique ou "du Chômage") organisé par un secteur de l'ANPE grâce à un programme informatisé adapté et tendant à réaliser des tâches non assumées par la collectivité faute de crédits publics et non prises en charge par le secteur privé faute de rentabilité capitaliste. Ceux qui refuseraient de participer à cette organisation recevraient une assistance minimale; les autres seraient rémunérés davantage et selon la réussite de leur tâche individuelle ou collective.
Ces idées qui ne rejoignent pas l'idée simpliste d'abolir l'aide au chômeur assimilé sommairement au paresseux, ne méprise pas l'idée qu'il puisse exister dans la population privée d'emploi deux catégories: celle des marginaux, graves ou légers, vivant parfois d'activités prohibées, et celle des Citoyens vrais et malchanceux.
Et surtout, cette formulation ne fait pas à des descendants de millions d'années d'esclavage au service d'une caste d'Urvater mal dégrossis, l'injure de leur imposer le "droit de travailler", comme si c'était pour eux un "droit de s'marer"; là où ce que nous voulons, c'est un "droit au travail" contraignant la société à s'organiser pour donner à tous la possibilité de manger, s'abriter, dormir en paix et faire une (petite !) famille. Ce travail étant non-dégradant et non destructif de l'environnement !

Cf p.113: (NB SOSVY: Justement, un des chapitres me paraissant devoir être souvent contesté par les forces politiques de la Gauche me paraît être celui des "Lois sur les Pauvres". Il stigmatise la difficulté qui existe réellement pour les Gouvernants à naviguer entre la "motivation des chômeurs" et le fameux "assistanat" maudit par la Droite. On pourra souvent juger que Thomas Robert Malthus pêche ici par l'inexpérience personnelle de la détresse sociale; en tout cas, abordant en Révérend moralisateur le problème de l'assistance à la classe défavorisée, il ignore la juste "redistribution des richesses" à laquelle les Français sont parvenus après 1936, après 1945 avec les congés payés, la Sécurité Sociale, les ASSEDIC, etc... Il ignore le principe que j'ai nommé ci-dessus "Principe du Droit au travail". Préférant vous laisser juger vous-même, je reproduis un extrait du chapitre).

"Les Lois sur les Pauvres".
Pour remédier à la fréquente détresse des pauvres, on a établi des lois instituant un système de secours, et l'Angleterre s'est particulièrement distinguée en cette matière. Mais il est à craindre que si on a diminué par ce procédé les misères individuelles, on a par contre beaucoup étendu la pauvreté générale.
"On s'étonne dans le pays que malgré les sommes immenses collectées annuellement pour soulager les pauvres, leur détresse soit encore si grande. Certains émettent le soupçon que les fonds destinés à cet usage sont détournés; d'autres accusent les marguilliers et les contrôleurs d'en engloutir la majeure part en festins. Tous s'accordent à penser que, d'une manière ou d'une autre, l'administration en est bien mauvaise. En bref, le fait que, même avant la cherté excessive de ces derniers temps, on levait annuellement trois millions de sterling pour les pauvres sans que pour autant la misère fut soulagée, est un sujet continuel d'étonnement. Mais un homme qui pousse l'observation plus loin que les apparences serait bien plus étonné si les choses étaient autrement. Et même si, au lieu d'un impôt de quatre shillings par livre, on l'élevait à dix-huit shillings, il n'en résulterait aucun changement essentiel.
"Supposons que grâce à une souscription imposée aux riches, on arrive à donner à l'ouvrier cinq shillings par jour pour prix de son travail, au lieu de dix-huit pence ou deux (114) shillings, comme actuellement, on pourrait peut-être s'imaginer que grâce à cette augmentation tous vivraient dans l'aisance et pourraient acheter tous les jours de la viande pour leur dîner. On se tromperait pourtant. En effet, le fait de donner trois shillings de plus à chaque ouvrier n'augmenterait nullement la quantité de viande qui existe dans le pays; or il n'y en a pas assez actuellement pour que chaque habitant en ait sur sa table. Qu'arriverait-il donc?
"La concurrence des acheteurs sur le marché ferait bientôt monter les prix; alors qu'à présent la livre de viande coûte un peu moins d'un demi-shilling, elle en coûterait deux ou trois. En définitive, toute la production du pays ne serait pas répartie entre un plus grand nombre de personnes qu'actuellement. Quand une marchandise est rare et ne peut être distribuée à tous, elle va au plus offrant. Supposons maintenant que la concurrence pour la viande se maintienne entre les acheteurs assez longtemps pour inciter les paysans à augmenter leurs troupeaux et à intensifier l'élevage: ce ne pourrait être qu'au préjudice de la récolte de grain. Or cet échange serait très désavantageux. Il est évident que le pays ne pourrait plus nourrir la même population. Il s'ensuit que lorsque les subsistances sont rares par rapport au nombre des habitants, il importe peu que les gens des classes inférieures aient à dépenser deux shillings par jour ou cinq.
(...)
"On avancera peut-être que l'accroissement du nombre des acheteurs donnera un nouvel essor à l'industrie et accroîtra la production totale du pays? Mais cet essor sera plus que compensé par l'accroissement de population provoqué par ces richesses imaginaires.
(...)
"Aucun sacrifice de la part des riches, surtout s'il est consenti en argent, ne peut prévenir de façon (115) durable le retour de la misère dans les classes inférieures. On peut imaginer de grands changements dans les fortunes: les riches peuvent devenir pauvres, et certains pauvres riches ; mais tant que le rapport des subsistances à la population restera le même, il arrivera nécessairement que certains habitants auront beaucoup de peine à se nourrir, eux et leurs familles, et cette difficulté touchera toujours les plus pauvres.
Il peut sembler étonnant qu'avec de l'argent on ne puisse pas améliorer la condition d'un pauvre sans abaisser d'autant celle des autres membres de la société. C'est pourtant vrai.
(...)
"Si dans un pays la quantité de nourriture reste la même pendant plusieurs années successives, elle sera distribuée à chacun selon la valeur du titre qu'il présentera, c'est-à-dire selon la somme d'argent qu'il offre pour obtenir cette marchandise. On ne peut donc augmenter en faveur des uns la valeur du titre, sans la diminuer aussitôt pour les autres. Si les riches, sans rien retirer de leur table, s'engageaient à donner cinq shillings par jour à cinq cent mille hommes, ceux-ci vivraient mieux et feraient une plus grande consommation de nourriture: il en resterait donc moins à distribuer aux autres. La valeur du titre de chacun diminuerait: en d'autre tennes, pour une même somme d'argent on aurait moins d'aliments et le prix de la vie monterait.

Cette théorie a été confirmée par les faits pendant les dernières famines dont l'Angleterre a souffert (16). La supposition que nous avons faite d'un impôt imaginaire de dix-huit shillings par livre en faveur des pauvres s'est presque réalisée, (116) et l'effet a été celui qu'on pouvait attendre. Même en temps ordinaire, une telle générosité aurait fait beaucoup augmenter le prix des vivres; en temps de disette, son effet a été deux fois plus sensible. Aujourd'hui, si on ajoutait trois shillings par jour au salaire des ouvriers et si chacun les employait à acheter de la viande, le prix de cette denrée monterait rapidement. De même pour le blé en temps de disette.
(...)
"Les lois anglaises en faveur des pauvres (17) conjuguent leur (117) action pour empirer dans ces deux sens le sort du pauvre. D'abord, elles tendent manifestement à accroître la population, sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Un pauvre peut se marier bien qu'il ait peu ou même pas du tout de possibilités de nourrir sa famille en dehors des secours paroissiaux: ainsi, ces lois créent les pauvres qu'elles assistent. Le résultat de ces institutions secourables est que les subsistances doivent être réparties en parts plus petites, ce qui fait que le travail de ceux qui ne sont pas assistés permet d'acheter une quantité de nourriture moindre qu'auparavant: et le nombre de ceux qui ont recours à l'assistance augmente sans cesse.
En second lieu, la quantité d'aliments consommés dans les asiles et distribués à une partie de la société que l'on peut considérer comme la moins intéressante, diminue d'autant la part des membres les plus laborieux et les plus dignes de récompense. Par ce mécanisme, les lois forcent donc un plus grand nombre d'individus à retomber à la charge de la collectivité. Et si les pauvres occupés dans les asiles y étaient encore mieux nourris et entretenus, cette nouvelle distribution d'argent empirerait le sort de ceux qui travaillent au dehors en faisant monter encore plus sûrement le prix des subsistances. (...)
"Aussi dur que cela puisse paraître dans les cas particuliers, il faut que l'assistance s'accompagne toujours d'un peu de honte. Cet aiguillon est absolument nécessaire au bien général de la société. Tout effort tendant à affaiblir ce sentiment, même si l'intention est bonne, produit un effet directement opposé à celui qu'on en attend. (...) (118) (...) Les lois sur les pauvres, telles qu'elles existent en Angleterre, ont contribué à faire monter le prix des subsistances et à abaisser le véritable prix du travail. Elles ont donc contribué à appauvrir la classe des travailleurs. Il est bien probable, d'ailleurs, qu'elles ont contribué à faire perdre aux pauvres les qualités d'ordre et de frugalité qui caractérisent les petits commerçants et les petits cultivateurs.
(...)
"Les patrons de manufactures se plaignent généralement que les hauts salaires ruinent leurs ouvriers (...)
(NB SOSVY: Toujours les mêmes !!! )
"Les lois anglaises sur les pauvres ont été incontestablement établies dans un but de bienveillance: mais il est évident qu'elles n'ont pas atteint leur destination. Sans doute, dans certains cas, elles diminuent la misère. Mais, en général, le sort des pauvres assistés par les paroisses est déplorable. D'ailleurs, pour que ce système fonctionne, il a fallu assujettir le peuple entier à des règlements tyranniques, et bien qu'ils aient été amendés, ils n'en sont pas moins contraires à nos idées de liberté. Les paroisses persécutent de façon odieuse et révoltante ceux qu'elles craignent de voir tomber à leur charge, surtout les femmes sur le point d'accoucher. Et l'entrave que ces lois apportent au marché du travail accroît (119) les embarras contre lesquels luttent ceux qui cherchent à se tirer d'affaire par eux-mêmes et qui veulent éviter l'assistance.
(...)
"Le vice radical de tous les systèmes de ce genre est d'empirer le sort de ceux qui ne sont pas assistés et de créer par suite un plus grand nombre de pauvres. En effet, si on examine quelques-uns des statuts anglais relatifs à cet objet et si on les compare aux conséquences inévitables du principe de population, on verra qu'ils prescrivent ce qui est absolument impossible à réaliser. De telle sorte que nous ne saurions nous étonner s'ils manquent constamment leur but.
Dans l'état actuel des pays d'Europe, la tendance à l'accroissement de la population semble toujours prête à s'exercer dans toute sa force. Mais rien n'est plus difficile, rien n'est moins soumis à la volonté des gouvernements, que l'art de diriger le travail pour obtenir de la terre le meilleur rendement. On ne pourrait y parvenir qu'en portant atteinte à la propriété, qui a été jusqu'ici le fondement de toutes les institutions utiles
(...)
"Heureusement pour l'Angleterre, elle exerce chez nous aussi son influence. Outre les motifs de prudence qui diminuent le nombre des mariages et malgré les encouragements donnés par les lois sur les pauvres, on peut dire que ces lois se combattent elles-mêmes et qu'elles retirent d'une main ce qu'elles donnent de l'autre. Comme chaque paroisse est obligée d'entretenir ses pauvres, elle craint d'en augmenter le nombre. Par suite, chaque cultivateur est peu disposé à bâtir des chaumières pour ses ouvriers, sauf si le besoin de main-d'œuvre est très grand. La rareté des chaumières est un obstacle au mariage des pauvres; il est probable que cet obstacle a beaucoup aidé l'Angleterre à supporter si longtemps son mauvais système de lois sur les pauvres. Ceux que n'arrêtent point ces obstacles et qui se marient quand même n'ont que deux alternatives. Ou bien ils continuent à vivre chez eux dans une misère croissante; ou bien ils s'entassent dans des asiles étroits et malsains où règne une effrayante mortalité, surtout parmi les enfants. C'est ainsi que les lois, ou la façon dont elles sont appliquées, détruisent en grande partie la population que ces mêmes lois ont fait naître. Ceux qui échappent à cette mortalité obligent à diviser les fonds destinés à soutenir le travail en un nombre (121) plus grand de participants que celui auquel ils pourraient normalement suffire. Une partie considérable des fonds qui auraient dû servir à soutenir les ouvriers laborieux et rangés, doit être utilisée à soutenir les négligents et les paresseux, empire la condition de ceux qui ne sont pas dans les asiles, remplit chaque année davantage ces établissements, et pour finir provoque l'immense misère que nous déplorons tous.
"Il n'en faut pas plus pour expliquer la proportion anormale de gens qui vivent de nos jours de la charité.
Si j'ai bien exposé la façon dont la loi a été appliquée et les résultats qui en résultent, il faut reconnaître que les pauvres ont été l'objet d'une impardonnable supercherie, car nous leur avions fait des promesses tout à fait impossibles à tenir. Les essais que l'on a faits pour faire travailler les pauvres dans de grandes manufactures ont presque toujours échoué ; les fonds et les matières premières ont été gaspillés. Si quelques paroisses ont pu, grâce à une meilleure administration, persévérer dans ce système,l'effet de ces nouvelles manufactures sur le marché a été de réduire au chômage les artisans indépendants qui travaillaient dans la même branche sans être à la charge de personne. C'est ce qu'a bien montré Daniel Defoe dans un mémoire adressé au Parlement intitulé "Les aumônes ne sont pas la charité". A propos de l'utilisation des enfants des paroisses dans les manufactures, il dit : « Pour chaque écheveau de laine que filent les enfants pauvres, il y a un écheveau de moins filé par la famille pauvre qui le filait auparavant. Et pour chaque pièce de flanelle ainsi fabriquée à Londres, il s'en fabrique une de moins à Colchester ou ailleurs ». Et sir F. M. Eden observe, sur le même sujet: « Que les brosses et les balais soient fabriqués par les enfants des paroisses ou par des ouvriers indépendants, il ne s'en vendra jamais plus que le public en demande ». On dira peut-être qu'on pourrait appliquer le même raisonnement à l'emploi d'un capital dans le commerce ou l'industrie, puisque la concurrence s'exerce toujours au détriment de ceux qui travaillent déjà dans la même branche. Mais il y a, entre ces deux phénomènes, une différence essentielle. Dans le dernier, la concurrence est loyale parce (122) qu'en entrant dans les affaires chacun devait s'y attendre; et chacun est sûr de ne pas être supplanté, sauf si le compétiteur lui est supérieur par son habileté ou son travail. Dans l'autre cas, au contraire, la concurrence est soutenue par des primes considérables, grâce auxquelles les concurrents, très inférieurs à l'ouvrier indépendant aux points de vue travail et habileté, le forcent à baisser son prix et l'excluent injustement du marché. Bien plus, il est souvent obligé de contribuer lui-même, sur le fruit de son labeur, à encourager cette concurrence! De sorte que les fonds destinés à rémunérer le travail sont détournés d'une utilisation fructueuse et versés à une fabrique qui ne peut se soutenir qu'à l'aide de subventions.
(...)
"Il est bien entendu que ces réflexions ne s'opposent pas à toutes les tentatives faites pour mettre les pauvres au travail, et ne condamnent nullement les initiatives qu'on peut prendre sur une petite échelle pour animer leur zèle, sans pour autant favoriser leur accroissement.général si petit, que le premier doit nettement l'emporter dans la balance.
(...)
"Mon intention est seulement de montrer que le principe des lois en faveur des pauvres repose sur une erreur. Dire que le prix du travail doit suffire à l'entretien d'une famille et que l'on doit fournir du travail à tous ceux qui en demandent, c'est dire en d'autres termes que les fonds destinés au (p123) travail sont illimités, qu'ils peuvent être augmentés indéfiniment et que si le pays compte aujourd'hui six millions d'ouvriers il pourra en avoir 96 millions dans un siècle. C'est dire encore que si ces fonds avaient été bien administrés en Angleterre depuis le règne d'Edouard Ier, en comparaison des deux millions de travailleurs que l'on comptait de son temps, on en compterait aujourd'hui quatre millions de millions, soit quatre mille fois autant que la population du globe! "

(NB SOSVY: On est, par exemple, choqué par cette assertion qui va à l'encontre d'une juste redistribution des richesses dans un monde où elles sont distribuées inégalitairement d'une façon si révoltante:

" Si les riches, sans rien retirer de leur table, s'engageaient à donner cinq shillings par jour à cinq cent mille hommes, ceux-ci vivraient mieux et feraient une plus grande consommation de nourriture: il en resterait donc moins à distribuer aux autres. La valeur du titre de chacun diminuerait: en d'autre tennes, pour une même somme d'argent on aurait moins d'aliments et le prix de la vie monterait . Etc...".

Examinons-la dans le contexte "mondialiste" qui est celui du début du XXIème siècle. La Chine, globalement, et une partie privilégiée de sa population s'enrichissent actuellement. Simultanément, les vols de métaux (cuivre des lignes électriques, zinc des toits, plomb des canalisations...) explosent en France (juillet 2006). C'est que l'essor de l'industrie chinoise aspire les richesses de la croûte terrestre, lequel biotope ne saurait fournir à satiété... Le baril de brut bondit de 30 à 70 dollars. Mais que va-t-il en être lorsqu'un partie importante de la population chinoise possèdera (comme en France dans certaines de nos familles, y compris d'écologistes...) deux ou trois voitures? ... Les Chinois deviennent de moins en moins végétariens ("Bol de riz", c'est fini!...) pour consommer plus fréquemment de la viande; mais comme je l'explique par ailleurs, il faut dix fois plus de végétaux (principalement de céréales) pour nourrir un homme carnivore qu'un végétarien. La Chine, riche désormais, pour élever son bétail va donc aspirer toutes les céréales du marché mondial qu'elle peut payer cash au plus haut prix; il n'est pas sorcier de comprendre que le Tiers-Monde, incapable de soutenir l'achat à de tels tarifs va connaître, au XXIème siècle, l'inexorable fatalité des pires famines de l'histoire de l'Humanité, avec leur cohorte de pandémies et de guerres!

NB SOSVY suite: Donc, si je suis tenté de désapprouver les préconisations de Thomas Robert Malthus concernant la limitation de l'assistanat, et l'ignorance qu'il manifeste de l'existence même d'un "droit imprescriptible de l'Homme à obtenir de la Société un travail qui lui permette de se nourrir, se loger, s'habiller et assumer les besoins de sa famille; ce travail devant autant que possible être conforme à ses goûts et compétences, et non dégradant pour la biosphère terrestre", je dois constater que la description prémonitoire qu'il donne, en 1798, des dégâts de l'explosion démographique actuelle est frappante et justifiée. L'assistanat se transpose aujourd'hui dans l'aide au tiers-monde: peut-on s'empêcher d'avoir le cœur déchiré à la vue de ces bébés décharnés à tête de buchenwalds et jambes de fil de fer sans ressentir l'impérative obligation de les assister

En même temps, la froide et odieuse raison et sa terrible manie de calculer permet d'anticiper qu'en sauvant deux bébés du tiers-monde, c'est un problème multiplié par deux ou six qu'on repasse à la génération de nos enfants; dans un monde où la désertification s'étend; où les déceptions de la trop prometteuse "Révolution verte" s'accumulent. Préconisai-je pour autant "l'exposition des enfants" (l'euthanasie des surnuméraires) comme Solon, l'un des Sept Sages de la Grèce antique, berceau de notre civilisation occidentale. Non ! Pas plus que Thomas Robert Malthus ne l'avait fait ! La préconisation écologiste d'aujourd'hui consiste à prôner... ce qu'a réalisé la Chine communiste de Mao Tsé Toung: la LIMITATION VOLONTAIRE DES NAISSANCES.

La solution n'est pas celle de l'autruche qui, pour se maintenir au pouvoir, s'enfouit la tête dans la vase de la DÉMAGOGIE en s'exclamant, in petto: "Après moi le déluge". La solution est dans l'émancipation de la femme du Tiers-Monde par l'instruction et la démocratisation; lui apprendre la dignité de ne plus être une esclave des système machistes, objet condamnée à l'excision clitoridienne, à la traction de la charrue et à la burqa; lui apprendre Pincus et Leroy-Beaulieu est devenu une priorité pour les vrais Humanistes: ceux qui pensent à l'avenir.

NB SOSVY: en ce moment, je songe avec honte en écrivant ça que je ne reconnais pas assez l'immense mérite de tous ceux qui, sur le terrain, se dévouent quotidiennement pour soulager la misère du monde; honneur à tous ceux-là; mais, désolé, je réitère l'avertissement de l'abjecte Raison!).
Et les habitants des pays où le bébé qui naît aura une "empreinte écologique" trois-cent fois plus grande qu'un autre bébé né simultanément au Tiers-Monde peuvent en. prendre de la graine!

LÀ RÉSIDE LA VRAIE ÉCOLOGIE, et non pas dans les surfs grotesques d'ambitieux prêts à promettre toutes les lunes pour assurer leur carrière politique: surfs sur la défense de l'explosion démographique des chats et chiens à sa mémère, sur l'interdiction, par des Occidentaux surnourris, des OGM qui seront seuls capables d'alimenter les cochons chinois, sur le bannissement des éoliennes qui palieront aux Tchernobyls futurs, etc... sur l'affichage au premier rang des défilés de Gay Pride et le mariage, larme à l'œil de vieux homosexuels éculés!

Confédération des Orateurs du Quolibet

  « À bas les Ayatollahs verts qui nous confisquent l'Écologie ! »

LA VRAIE ÉCOLOGIE, c'est la prise de conscience (enfin!) que les maux de l'Humanité résultent de son EXPLOSION DÉMOGRAPHIQUE; et que la vouloir juguler à l'époque de Pincus et Leroy-Beaulieu n'est pas une pénitence!)


Cf p.132: "Si on recherche les causes qui ont dépeuplé les états, dans les nombreux exemples que nous en a conservés l'histoire, on trouvera toujours que la première cause de dépeuplement est la perte de l'habitude du travail, ou une mauvaise direction imprimée au travail par la violence, les fautes du gouvernement, l'ignorance, etc. Quand Rome eut adopté l'usage d'importer tout son blé et de mettre l'Italie entière en pâturages, sa population commença bientôt à décliner."
Cf p.133 "Les hommes politiques, ayant observé que les Etats puissants et prospères sont presque toujours très peuplés, ont pris l'effet pour la cause et se sont figurés que la population forme la base de la prospérité: alors que c'est la prospérité qui produit la population. De même, les anciens économistes s'imaginaient que la monnaie était la source de la richesse nationale, alors qu'elle en représente l'effet. Dans les deux cas, on a donc envisagé la production agricole et industrielle comme un élément secondaire, en s'imaginant qu'elle s'accroîtrait tout naturellement à mesure qu'augmenterait le numéraire dans un cas, la population dans l'autre.(...) Mais pour la population, l'illusion dure encore. Aussi voit-on les traités politiques proposer toutes sortes de projets pour encourager la population, sans se préoccuper jamais des moyens de la faire subsister, ou du moins sans donner une attention suffisante à ce problème."
Cf p.144: "La plus tyrannique et la plus universelle de nos nécessités est le besoin de nourriture et de certains bienfaits - comme les vêtements ou la maison - qui nous préservent de la faim et du froid. Or le désir de nous procurer ces moyens d'existence est le principal moteur de l'activité humaine, cette activité qui est la source du progrès et des avantages de la civilisation. La recherche de ces biens, la faculté de les atteindre et de pourvoir ainsi à nos premiers besoins, constituent l'essentiel du bonheur pour plus de la moitié du genre humain, civilisé ou non; elles sont également nécessaires pour permettre à l'autre moitié de goûter des plaisirs plus raffinés.
Nous sommes tous conscients des avantages inestimables que nous tirons de ces désirs, lorsqu'ils sont bien dirigés. Mais nous avons également conscience des maux qui en découlent lorsqu'ils le sont mal ; à tel point que la société s'est vue contrainte de punir avec sévérité ceux qui emploient des moyens illégitimes pour assouvir ce désir pressant. Dans l'un et l'autre cas, pourtant, ce désir est en lui-même également naturel, également vertueux. L'acte d'un homme affamé qui vole un pain dans la huche de son voisin, et celui d'un homme qui mange le pain qui lui appartient, ne diffèrent l'un de l'autre que par les conséquences qu'ils entraînent; et ces conséquences sont telles que, si on n'empêchait pas les hommes d'apaiser leur faim avec le pain d'autrui, le nombre des pains diminuerait partout. C'est donc l'expérience qui a appris aux hommes à instituer des lois sur la propriété et à distinguer le vice de la vertu dans la manière de contenter des désirs qui, à d'autres égards, sont absolument les mêmes." (NB SOSVY: Parfois, c'est le Révérend précautionneux et attaché à la propriété privée qui prend le dessus et tombe dans la moralisation simplificatrice. On aime mieux la vision, enseignée par Karl Marx, de la lutte des classes et de l'appropriation révolutionnaire des moyens de production par la classe ouvrière. Encore que: le socialisme devrait-il permettre à tout un chacun de picorer dans l'assiette du voisin... ?

Cf p.144: Après le désir de nourriture, celui qui se montre le plus impérieux est l'attrait entre les sexes, en donnant à ce mot le sens le plus large. L'amour vertueux et ennobli par l'amitié semble offrir ce juste mélange de plaisirs des sens et de l'esprit qui est particulièrement adapté à la nature de l'homme. (...) Cette attirance entre les sexes, considérée sous tous ses rapports, y compris la tendresse qui unit les parents et les enfants, est sans contredit un des principaux éléments du bonheur. Et pourtant, l'expérience nous apprend qu'elle devient une source de malheur si elle n'est pas bien réglée. (...) La douceur, la sensibilité et la suavité des manières que l'amour inspire, résultent en grande partie des retards et des difficultés qu'il éprouve. (...) Cette attirance entre les sexes (...) est un des principaux éléments du bonheur. Et pourtant, l'expérience nous apprend qu'elle devient une source de malheur si elle n'est pas bien réglée. (...) diminuer ou même supprimer l'attirance (...) une telle conduite aurait pour effet soit de rendre la vie humaine froide et insipide, soit de la transformer en une scène de vie sauvage et impitoyable.

NB SOSVY: Ben! Mon Révérend! Moi qui te croyais le goupillon en berne !...

"En examinant attentivement les effets immédiats ou éloignés (146) des passions humaines et des lois de la nature, nous nous apercevons que, dans l'état actuel des choses, il y en a bien peu - ou même pas du tout - dont l'action puisse être affaiblie sans que le résultat soit une diminution du bonheur humain plus grande que la diminution de malheur qui en résulte. La raison en est évidente. Les passions sont les matériaux de nos plaisirs aussi bien que de nos peines, de notre bonheur comme de nos misères, de nos vertus comme de nos vices. Nous devons donc chercher à les régulariser et à les diriger, au lieu de les détruire ou de les affaiblir. La vertu consiste à tirer, des matériaux dont Dieu nous a confié l'emploi, le plus de bonheur humain possible .
(...) Nous ne pouvons douter que l'intention du Créateur ait été de peupler la terre. Or il m'apparaît clairement que ce but pouvait seulement être atteint en confiant à la population un accroissement plus rapide qu'aux subsistances. Le fait qu'avec la loi d'accroissement actuelle la population ne se soit pas répandue plus rapidement sur la terre, nous montre avec évidence que cette loi n'est nullement disproportionnée à son objet.

(...) (150) Les moralistes païens ont toujours prétendu que le seul moyen d'atteindre le bonheur sur terre était la vertu; et parmi leurs vertus, ils mettaient au premier rang la prudence, certains d'entre eux la considérant même comme renfermant toutes les autres. La religion chrétienne place notre bonheur présent et futur dans la pratique des vertus, qui nous préparent à des jouissances supérieures. Et le fait de mettre les passions sous le joug de la raison, qui représente la principale maxime de la prudence (sinon toute la prudence) fait l'objet d'un enseignement particulièrement intense. Plus loin, p151: "Ces considérations prouvent que la chasteté n'est pas, comme certains le supposent, le produit forcé d'une société artificielle. Au contraire, elle trouve son fondement réel et solide dans la nature et la raison. Elle représente le seul moyen vertueux d'éviter les vices et le malheur que le principe de population traîne si souvent à sa suite.

(...) Dans la société dont nous peignons ici le tableau, il serait sans doute nécessaire qu'une partie des individus des deux sexes restent longtemps célibataires. Si cet usage devenait général, il y aurait certainement place par la suite pour un plus grand nombre de mariages: de sorte qu'à tout prendre il y aurait moins de personnes condamnées à y renoncer pendant toute leur vie. (...) (152) Notons que si ce délai faisait naître chez les hommes une certaine impatience, les femmes du moins s'y soumettraient avec empressement. Et si elles entrevoyaient l'assurance de pouvoir se marier à vingt-sept ou vingt-huit ans, je suis persuadé qu'elles préféreraient attendre jusqu'à cet âge plutôt que d'être, dès vingt-cinq ans, chargées d'une nombreuse famille."

NB SOSVY: certes, on est loin des méthodes anticonceptionnelles, de l'avortement légal, des familles recomposées et de la Gay Pride. Mais justement, on voit ici que le Révérend ne méprisait pas la recherche humaine de la tendresse; alors, au temps du bon Docteur Pincus, l'argument qu'il aurait voulu priver l'indigent du "café du pauvre" tient-il toujours? Autrement dit: faut-il prendre, au XXIème siècle, les considérations morales, philosophiques, religieuses de Thomas Robert Malthus au pied de la lettre? Malthus vaut pour avoir, avant les autres, compris en 1798 qu'on était au seuil de l'explosion humaine. L'Edition Gonthier indique: " L'Essai sur le principe de population est le premier grand ouvrage qu'ait produit la tradition, touchant le problème démographique". C'est là qu'est le génie du Révérend. Pour la mise en application, il faut prendre ou laisser, en considération de tous les acquis des XIXe et XXe siècles en science, en philosophie, en politique. Malthus mériterait d'avoir sa septième édition (il en corrigea six de son vivant); et celle-là devrait être une synthèse du socialisme dont les géniaux initiateurs avaient si malheureusement raté le coche en marche avec cet indispensable écologisme! L'avenir du communisme, c'est sa synthèse avec l'écologisme. Le scientisme exacerbé, c'est Tchernobyl. Désolé Vladimir Oulianov, l'électrification était certes indispensable, mais en y intégrant l'écologie. )


"Comment diriger notre charité" cf p.188

"Il créa un alguazil des pauvres non pour les poursuivre mais pour examiner s'ils le sont car à l'ombre d'imputations feintes ou de plaies postiches se cachent des bras voleurs et des estomacs ivrognes Enfin il ordonna de si bonnes choses que ses lois sont encore en vigueur dans ce pays où on les appelle Les Constitutions du grand gouverneur Sancho Pansa"
"Don Quichotte" Cervantes page 540

Cf p.188:  "22. -  Comment diriger notre charité:Le but évident de l'instinct naturel de bienveillance qui se trouve dans le cœur de l'homme est de rapprocher le genre humain tout entier, (...) En intéressant les hommes au bonheur et au malheur de leurs semblables, ce sentiment les pousse à soulager autant qu'il est possible les maux particuliers qu'entraînent les lois générales de la nature, en augmentant ainsi la somme du bonheur humain. Mais si notre charité s'exerce sans discrimination, si la détresse apparente représente le seul étalon de notre libéralité, il est évident que celle-ci s'exercera exclusivement au profit des mendiants professionnels, en négligeant au contraire des pauvres plus discrets, qui malgré des difficultés presque insurmontables parviennent à conserver une apparence de décence et de propreté. Si nous agissions sans prudence, nous élèverions l'homme méprisable au-dessus du respectable; nous encouragerions la paresse et découragerions le travail; nous agirions directement contre le bonheur des hommes."  (...) " C'est à tort qu'on décore du nom de charité les sommes immenses distribuées aux pauvres d'Angleterre en vertu des lois sur l'assistance paroissiale. Il y manque le caractère essentiel de la véritable bienfaisance. Comme on doit s'y attendre lorsqu'on viole un sentiment qui perd tout son caractère au moment où il cesse d'être volontaire, l'effet de ces distributions est aussi néfaste pour ceux qui payent que pour ceux qui reçoivent. Au lieu d'un soulagement réel, cette pseudo-charité aggrave et multiplie la pauvreté de ceux qui en sont les bénéficiaires. Quant à ceux qui ont fourni les fonds, au lieu d'en ressentir de douces sensations ils éprouvent une irritation et un mécontentement permanents"

NB SOSVY: Autant Thomas Robert Malthus est génial quand il prend conscience du début de la phase explosive de la croissance démographique humaine, autant il appraît, au moment de l'application pratique, comme un privilégié, avant tout défenseur de la propriété privée, et agité par un " mécontentement et une irritation permanents". Agacé de payer l'impôt, il est alors bien moins convaincant ".

Cf p.193: " Lorsqu'il se trouve dans une certaine situation, tout homme, d'après la loi, a droit à l'assistance de sa paroisse; et à moins que des raisons évidentes ne l'en privent, si ce droit lui est refusé, il est autorisé à se plaindre... Si le secours est accordé, on le reçoit comme une chose dûe et sans aucune reconnaissance; et s'il est refusé, le solliciteur se considère le plus souvent comme lésé et en éprouve ressentiment et indignation. Rien de pareil avec la charité volontaire. Celui qui en bénéficie éprouve un doux sentiment de reconnaissance; ceux qui ne reçoivent rien n'ont à aucun moment le sentiment d'être lésés. "
Cf p.213: " …une classe supérieure et une classe inférieure sont nécessaires; bien mieux, elles sont extrêmement utiles. Si les individus n'étaient pas aiguillonnés par l'espérance de s'élever ou la crainte de déchoir, si le travail ne portait pas en lui sa récompense, et l'indolence sa punition, on ne verrait nulle part cette ardente activité avec laquelle chacun de nous travaille à améliorer sa condition ..."

NB SOSVY: L'inégalitarisme social engendre de telles différences dans la société du XXIème siècle qu'on ne peut accepter cette assertion; mais, les différences sociales au temps de Thomas Robert Malthus étaient-elles aussi insultantes pour les pauvres qu'elles le sont aujourd'hui?

Cf p.220: "... dans un Etat ancien et déjà très peuplé, vouloir assister les pauvres de manière à leur permettre de se marier aussi précocement qu'ils le voudront et d'élever une nombreuse famille, aboutit à une impossibilité mathématique. La prise de conscience de cette vérité serait très importante puisqu'elle éviterait aux riches de détruire les bons effets de leurs propres efforts et de gâcher leurs bontés en les dirigeant vers des buts parfaitement inaccessibles; elle leur permettrait de concentrer leur attention sur des objectifs plus convenables et de faire ainsi davantage de bien. Le fait de répandre ces connaissances parmi les pauvres aurait des effets encore plus importants. La cause principale et permanente de la pauvreté n'a que peu ou pas de rapports directs avec la forme du gouvernement ou l'inégale division de la propriété; les riches n'ont pas le pouvoir de fournir aux pauvres du travail et du pain: en conséquence, les pauvres n'ont nul droit à les demander "
NB SOSVY: Bien sûr, ce genre d'affirmation ne pouvait que hérisser ceux qui organisaient, peu de temps plus tard, la Révolution d'Octobre 1917. Dommage! Cette mésentente entre philosophes, fondée ausi, chez Engels et Marx sur un humanisme scientiste développant une confiance illimitée dans les capacités de l'Homme de la Science: l'Homme des découvertes du XIXème siècle faisait louper le coche de l'Ecologisme au Socialisme; et finissait en Tchernobyl (1986) et en Mur de Berlin (1989) ! Et maintenant ? La synthèse ?…)

Cf p.222: " Au moment où la science physique recule chaque jour les limites de son domaine au point que les plus vastes horizons paraissent à peine suffisants pour le limite, ce serait une perspective bien triste que vouloir confiner la philosophie morale et politique dans un horizon borné, et leur concéder seulement une faible influence, incapable de lutter contre les obstacles qu'une cause unique oppose au bonheur humain.
Aussi formidables que soient ces obstacles, tels que nous les avons vus dans certains parties de ce travail, nous ne devons pas désespérer de voir la société humaine s'améliorer. La part de mieux-être que nous pouvons espérer obtenir est digne de nos efforts; elle suffit pour les diriger et pour encourager nos espérances.
Nous ne pouvons certes pas nous attendre à voir la vertu et le bonheur de l'homme progresser à une allure aussi rapide que les découvertes des sciences physiques. Mais si nous ne sommes pas inférieurs à nous-mêmes, nous pouvons concevoir l'espérance que ces qualités seront dans une large mesure influencées par les découvertes de la science physique et qu'elles partageront enfin ses succès!"

NB SOSVY: Malthus était également "scientiste"; la différence? :" Il est probable que la structure de l'édifice social ne sera pas modifiée dans le grand avenir; nous avons tout lieu de croire qu'il y aura toujours une classe de propriétaires et une classe d'ouvriers. Mais la condition de chacune d'elles, et les rapports de l'une à l'autre, peuvent être profondément modifiés de façon à augmenter beaucoup l'harmonie et le charme de l'ensemble qu'elles forment. "

5.Les remèdes prônés par Malthus sont-ils pires que le mal ? 
Cf p.48/50: Les Grecs antiques:  " La possibilité de fonder des colonies est nécessairement limitée. Après un certain temps, il devient difficile (ou même impossible, à moins de circonstances particulières, de trouver un sol vacant. Il fallut donc chercher un autre remède. La pratique de l'infanticide a dû prévaloir en Grèce dès les premiers temps. ... (Déjà évoqué plus haut)
NB SOSVY: Solon (Petit Larousse): v.640 avt-JC; 558 avt-JC; homme politique athénien. Son nom est resté attaché à la réforme sociale et politique qui provoqua l'essor d'Athènes. Il divisa les citoyens en quatre classe censitaires (selon son impôt). Les riches eurent accès aux magistratures; les pauvres purent participer aux réunions de l'ecclésia* et siégèrent désormais au tribunal de l'Héliée*. Solon est l'un des Sept Sages de la Grèce.
- (*): l'ecclésia est l'assemblée des citoyens, notamment à Athènes; elle vote les lois, la paix ou la guerre, élisait et contrôlait les magistrats. - Héliée: tribunal populaire à Athènes, dont les membres (héliastes) étaient tirés au sort chaque année.)


Cf p.102: " Il faut donc opposer à l'accroissement de la population un obstacle; le plus simple et le plus naturel de tous est d'obliger chaque père à nourrir ses enfants. Cette loi servira de règle et de frein à la population, car aucun homme ne voudra donner le jour à des êtres infortunés, qu'il est incapable de nourrir; et si certains commettent tout de même cette faute, il est juste que chacun d'eux supporte personnellement les maux auxquels il s'est inconsidérément exposé en se plongeant, avec ses enfants innocents, dans le besoin et la misère. "

NB SOSVY: S'il est vrai que la suppression des allocations sociales contraindrait le père de famille à prendre conscience de ses responsabilités vis-à-vis de ses enfants comme de la société, il est impossible de ne pas assister l'enfance nécessiteuse, et ceci d'une manière inconditionnelle. Mais Thomas Robert Malthus a bon cœur: voir plus haut citation de la p.85 et la note; et il n'y résisterait pas... Notre époque généreuse a montré que certains géniteurs engendrent en fonction des allocations familiales: relire, par exemple, la diatribe contre les Mauvin de Christiane Rochefort dans les "Petits Enfants du Siècle".

Cf p.163: " On a vu tout au long de cet ouvrage que, dans les vieux Etats, les mariages et les naissances dépendent surtout des morts, et que le plus puissant encouragement aux mariages précoces est une grande mortalité. Pour suivre ce raisonnement jusqu'au bout, il faudrait donc favoriser la mortalité naturelle, au lieu de tenter vainement et sottement de la freiner; et si le retour trop fréquent de la famine nous effraie, nous devrions avoir recours pour la prévenir à d'autres moyens de destruction. Loin de recommander aux pauvres la propreté, nous devrions favoriser des habitudes contraires. Dans les villes, nous devrions ménager des rues étroites, entasser les hommes dans les maisons, et tant faire qu'enfin la peste revienne nous rendre visite. A la campagne, nous devrions placer les habitations près des eaux croupies et dans des endroits malsains et marécageux. Nous devrions surtout refuser les remèdes spécifiques qu'on oppose aux maladies dévastatrices; et notre réprobation engloberait ces hommes bienveillants, mais catastrophiques, qui croient avoir rendu service à l'humanité en faisant des plans pour extirper certains maux! Si par cette conduite nous parvenions à élever la mortalité de 1 pour 36 ou 40, jusqu'à 1 pour 18 ou 20, il est très probable que chacun de nous pourrait se marier dès l'âge de la puberté; et malgré cela, bien peu de gens mouraient de faim. "

NB SOSVY: Certes, si on extrait ce passage du contexte, on peut dire que le remède Malthus est pire que le mal. On doit comprendre ce qu'est, en littérature, le ton de l'ironie et de la dérision; bien entendu, citer ce passage sans le contexte serait malhonnête car il est "à prendre au second degré".

Cf p.177: " Le premier obstacle important que nous rencontrons en Angleterre, est le système de Lois en faveur des Pauvres; et si lourde que soit la dette nationale, les Lois en faveur des Pauvres sont encore plus catastrophiques.
(...) on arrivera si bien à comprendre combien ces lois sont une cause profonde de tyrannie, de dépendance, de paresse et de malheur (...) Avant toute atteinte au système, la première mesure capable d'arrêter ou de freiner l'extension des secours à attribuer, me paraît consister à désavouer formellement, au nom de la justice et de la dignité, le droit des pauvres à l'assistance. (...) Quand la loi que je propose aura été largement publiée et que le système des Lois en faveur des Pauvres aura été aboli pour la prochaine génération, si quelqu'un juge à propos de se marier alors qu'il n'est pas sûr de pouvoir nourrir sa famille, on devra lui laisser la plus entière liberté pour le faire. Je dis ceci bien qu'à mon avis le fait de se marier dans de telles conditions représente un acte parfaitement immoral. En effet, cet acte n'est pas de ceux que la société a le droit de prévenir ou de punir, puisque la peine qui y est attachée par les lois de la nature retombe directement et sévèrement sur le coupable; ce n'est qu'indirectement et plus faiblement que la société en est affectée à travers lui. Puisque la nature se charge de diriger et de punir à notre place, ce serait une ambition folle et déplacée que vouloir saisir les verges à sa place et prendre sur nous l'odieux de l'exécution. Abandonnons donc le coupable à la peine prononcée par la nature: le besoin. Il a fauté en pleine connaissance de cause; il ne peut accuser personne et doit s'en prendre à lui-même s'il subit les conséquences de ses errements. L'assistance paroissiale devrait donc être refusée et il devrait être abandonné à l'incertain secours de la charité privée. Il faut qu'il sache que les lois de la nature, qui sont les lois de Dieu, l'ont condamné à souffrir, lui et sa famille, pour le punir d'avoir violé leurs admonestations répétées, et qu'il n'a pas le droit de réclamer à la collectivité la plus petite parcelle de nourriture en plus de ce à quoi son travail lui donne droit. " Plus loin: p193: " Le pauvre doit apprendre qu'il doit mettre uniquement sa confiance dans ses propres efforts, dans son travail, dans sa prévoyance: si tout cela lui manque, il faut qu'il sache que sa seule espérance réside dans un secours, et que cette espérance même dépend pour beaucoup de sa conduite et de la certitude qu'il ne s'est pas plongé lui-même dans les difficultés, par paresse ou imprudence." )


NB SOSVY: - 1ère remarque: dans l'avant-dernière phrase, la présence de Dieu n'est pas gênante puisqu'on peut remplacer "Dieu" par "écologie" et concevoir que le viol des lois de l'écologie soit fatalement sanctionnable. - 2ème remarque: Outre que nous sommes choqué par le fait que la notion de "non-assistance à personne en danger", désormais bien assimilée par notre société et que, apparemment froidement, Thomas Robert Malthus préconise cette non-assistance, on découvre une contradiction chez ce Révérend qui consacre un ouvrage à la déploraison de la pauvreté et qui conclut à cesser d'aider les indigents. Sûr que le bon Pasteur n'avait pas la télévision: aurait-il vu une fois un de ces bébés-buchenwalds aux jambes de fil de fer que multiplient joyeusement les inconscients des pays pauvres que, le cœur débordant, il eût jeté son livre au feu. Mais là, on le voit prêt à chasser la pauvreté ... en tuant tous les pauvres, comme dans l'histoire belge (ils disent: "française" outre-Quiévrain). En conclusion, l'assertion qu'il n'existe pas un droit des pauvres à l'assistance est tellement contraire à notre conviction qu'il existe un droit universel au travail; et il est tellement évident que c'est le chômage qui engendre la misère, qu'on ne peut pas suivre Thomas Robert Malthus dans cette voie.

Modérons: l'invocation de la paresse pour justifier l'abandon de l'assistance peut être rapprochée de certains slogans soixante-huitards du genre "Travailleurs de tous les pays, reposez-vous" ou "le droit à la paresse"; mais l'incitation au travail ne saurait être radicale tant qu'il existera une structure économique engendrant, cette fois à l'échelle mondiale, un chômage "structurel". Je dis "chômage structurel" parce que ce chômage, basé sur la pullulation de la main-d'œuvre, est une arme systématique du capitalisme dirigeant pour faire baisser le coût du travail. C'est la rareté du travail conjuguée à l'explosion démographique (surtout du Tiers-Monde) qui engendre chômage et pauvreté: on retombe fatalement sur le principe: Tout homme a droit a un travail qui lui permette de se nourrir, se loger, s'habiller et assumer les besoins de sa famille; ce travail doit autant que possible être conforme à ses goûts et compétences, et non dégradant pour la biosphère terrestre. Avec comme corollaire, le droit à l'assistance pour les pauvres. En conclusion, je crois qu'ici le remède est pire que le mal et tend à déculpabiliser les privilégiés en fondant la pauvreté, non sur une structure écologique et sociale inadéquate engendrant le chômage, mais sur la prétendue paresse des pauvres.


Cf p.194: " Si un homme se casse une jambe ou un bras, nous ne devons pas nous arrêter à étudier sa valeur morale avant de lui porter secours: mais nous sommes ici sur un terrain solide et notre conduite est justifiée par la pierre de touche de l'utilité. En pareil cas, même si notre secours est attribué sans discrimination, il y a peu de risques que nous encouragions les gens à se casser les bras ou les jambes. " Cf p.195: " Dans les cas douteux, notre devoir est de céder à notre instinct naturel de bienveillance. "

Cf p.179: ( Si un homme a abusé une femme en lui promettant le mariage, (...) la dernière solution que je choisirais est bien celle qui consisterait à l'obliger à faire un second mensonge (NB: en l'épousant), qui n'aura probablement d'autre effet que de rendre très misérable celle à laquelle il sera uni et de charger la société d'une nouvelle famille d'indigents. (...) Il paraîtra peut-être dur qu'une mère et ses enfants, qui ne sont coupables d'aucun crime, soient appelés à payer les conséquences de la mauvaise conduite du père. Mais c'est une loi immuable de la nature. Le sachant, nous devrons y réfléchir à deux fois avant de prétendre la contrarier systématiquement.)

Cf p.184: "C'est pour l'Angleterre une tare nationale que l'éducation des classes inférieures soit abandonnée à quelques écoles du dimanche, entretenues par de généreux donateurs qui peuvent donner à l'enseignement l'orientation qui leur plaît. Encore le progrès (tout relatif, à mon avis) que représentent ces écoles du dimanche, est-il de très fraîche date." (...) " A cet égard je pense entièrement comme Adam Smith: un peuple instruit et bien informé serait bien moins susceptible qu'un autre de se laisser entraîner par des écrits incendiaires et serait plus apte à discerner les fausses déclamations des démagogues ambitieux et intéressés. Pour exciter la sédition dans une paroisse, il suffit d'une ou deux personnes sachant lire; si elles sont acquises au parti démocratique, elles pourront faire beaucoup plus de mal, en choisissant bien les passages qu'elles lisent à leur auditeurs, qui si chacun avait été capable de lire et d'apprécier l'ouvrage en entier et s'il avait également pu lire et apprécier les arguments opposés, qui eux aussi l'auraient probablement touché. (...) On peut dire qu'aucun gouvernement n'avancera dans le chemin de la perfection s'il ne se préoccupe pas de l'instruction du peuple. Les bienfaits nés de l'éducation comptent parmi ceux dont tous peuvent jouir sans avoir à craindre de restrictions; et comme les gouvernements ont le pouvoir d'apporter au peuple ces avantages, ils ont sans contredit le devoir de le faire! "
(NB SOSVY: Plaidoirie pour l'éducation populaire: pour " l'institution d'un système d'éducation nationale en Angleterre ". On est vite déçu par les motivations du Révérend!)

6. Divers aspects de Malthus.


Cf p.193: "Les lois de la nature nous disent, avec saint Paul: « Si un homme ne veut pas travailler, il n'a pas le droit de manger ».
Cf p.13: Origine des idées; inspirateurs:
"Hume, Wallace, Adam Smith et le Dr Price ont été les auteurs dont je me suis inspiré pour dégager le Principe sur lequel est basé mon Essai. J'avais alors pour but d'appliquer ce principe pour vérifier l'exactitude des théories selon lesquelles l'homme et la société sont perfectibles: on sait qu'à cette époque ces théories retenaient largement l'attention du public."
Cf p.15: "... je me suis rendu coupable de répétitions inutiles... ceci afin d'accroître ma force de conviction ..." (NB SOSVY: la pédagogie: la base est la répétition...)
Cf p.16: "... J'ai mis tout le soin que j'ai pu à éviter dans mon travail des erreurs de faits positifs ou de calculs. ..."
Cf p.54: " M. Francis d'Ivernois estime les pertes totales des troupes françaises de terre et de mer, jusqu'en 1799, à un million et demi. Les chiffres ronds que j'ai retenus dépassent ce nombre de six cent mille. Il est vrai que cet auteur chiffre en outre à un million les pertes dues à la Révolution. Mais comme cette dernière cause de destruction a frappé indistinctement tous les âges et les deux sexes, elle n'a pas dû affecter aussi efficacement la population que la précédente, et ces pertes sont plus que compensées par un surplus de 600.000 hommes dans la force de l'âge. Il faut remarquer en outre que, vers la fin de la Révolution, la conscription fut probablement appliquée avec plus de rigueur dans les territoires nouvellement acquis, dont la population est estimée à cinq ou six millions d'âmes et qui ont dû par conséquent fournir une partie importante des morts à la guerre (un million et demi à ce que l'on dit). " p57: " Certainement la France a les plus justes motifs de déplorer la perte de deux millions et demi d'habitants ...".
Cf p.55: Biens Nationaux: " La vente et le morcellement des biens de la noblesse et du clergé ont multiplié les propriétaires terriens : (...), la culture a fait de nouvelles acquisitions. Il est vrai que la contribution foncière exigée du cultivateur a été trop forte et établie d'une manière peu judicieuse. Cependant, il est probable que ce mal a été compensé par la suppression de certaines lois oppressives, et la vente de ces domaines a eu pour effet final de donner une impulsion à l'agriculture, ou du moins d'augmenter le produit brut, sur lequel se règle le niveau de la population "
Cf p.58: " Il faut encore remarquer que si la population française a éprouvé des pertes aussi considérables qu'on le suppose, sa force militaire s'en est ressentie. Il doit aujourd'hui y avoir beaucoup plus de femmes et d'enfants qu'avant; et le nombre des hommes célibataires en âge de porter les armes a certainement diminué. Le moment où les levées militaires doivent commencer à affecter gravement la population d'un pays est celui où la masse des célibataires s'épuise, (...). En France, le nombre des hommes d'âge militaire a toujours été petit en proportion de la population, à cause de la fréquence des mariages et du grand nombre d'enfants qui en résultent. Necker a nettement souligné cette particularité. Il observe que la misère des paysans provoque une grande mortalité chez les enfants de trois ou quatre ans, (...) et p52: Supposons donc que les naissances annuelles s'élèvent à un peu plus d'un million, et que les 2/5 de tous ceux qui naissent meurent avant l'âge de 18 ans, commé l'indique M.Peuchet, "

Cf p.87: "Dans le New-Jersey le taux des naissances par rapport aux décès, pour la moyenne des sept années se terminant en 1743, a été de 300 pour 100. En France et en Angleterre, le taux moyen le plus élevé ne dépasse pas 120 pour 100. Bien que cette différence soit très importante, il n'y a pas lieu de s'en montrer stupéfait ou de la considérer comme un miracle envoyé par le Ciel. Ses causes ne sont nullement lointaines, latentes et mystérieuses: bien au contraire, elles sont près de nous et ouvertes à nos recherches. L'esprit philosophique le plus indépendant doit reconnaître qu'il ne tombe pas une pierre, qu'il ne pousse pas une plante sans l'intervention de la puissance divine. Mais l'expérience nous enseigne aussi que les opérations de ce que nous appelons la Nature sont soumises à des lois constantes. Et depuis que le monde existe, les causes qui gouvernent le peuplement ont probablement agi de façon aussi constante que ces lois de la nature avec lesquelles nous sommes familiarisés."
(NB SOSVY: encore qu'avec les précautions de langage nécessaires à un Révérend, Thomas Robert Malthus rend grâce au primat de l'objectivité scientifique).

Cf p.91: "En observant, comme nous venons de le faire, la situation du genre humain dans le passé et dans le présent, on est surpris de voir que les auteurs qui ont traité des moyens de perfectionnement de l'homme ou de la société, et qui ont pris en considération le principe de population, ne lui ont accordé qu'une attention légère et ont minimisé les maux qu'il provoque, tout comme s'ils se situaient dans un temps très lointain."

Cf p.93: Condorcet :... " En appliquant les calculs sur la probabilité de vie et sur l'intérêt du capital, il propose d'établir un fonds permettant d'assurer aux vieillards une assistance basée en partie sur leur propre épargne, et en partie sur celle des individus qui sont morts avant d'avoir pu recueillir le fruit de leur prévoyance. Le même fonds (ou un fonds analogue) serait prévu en faveur des veuves et des orphelins; il fournirait à ceux-ci un capital destiné à les aider à fonder une famille, à faire des études ou à débuter dans la carrière qu'ils auront choisie. Ces institutions seraient faites au nom et sous la protection de la société. "

Écrire "Quand la Chine s'éveillera" ? Déjà fait: Adam Smith et Thomas-Robert Malthus:
Cf p.129: "Adam Smith observe que la Chine a joui probablement depuis longtemps de toute la richesse compatible avec la nature de ses lois et de ses institutions; mais qu'en changeant celles-ci et en se livrant au commerce extérieur elle pourrait devenir beaucoup plus opulente. La question est de savoir si l'accroissement de richesse qui résulterait d'un tel changement représenterait un accroissement réel des fonds destinés à donner de l'essor au travail, et si les classes inférieures vivraient désormais moins misérablement.
Si le commerce extérieur était tout à coup remis en honneur en Chine, il est certain que grâce au grand nombre de ses ouvriers et au bas prix du travail, elle pourrait exporter une immense quantité de sa production industrielle. Il est également certain que ses importations n'augmenteraient pas sensiblement la masse de ses subsistances, à cause de l'étendue de son territoire et de la quantité prodigieuse de denrées qu'on y trouve. Elle ne pourrait donc échanger sa production industrielle que contre des objets de luxe, provenant de toutes les parties du monde. Or, dans son état actuel, elle n'épargne rien pour produire de la nourriture.

Le pays paraît plus peuplé que ne le permettent ses fonds et l'offre de travail est si abondante qu'on ne se préoccupe même pas de le rendre plus bref et plus facile. C'est probablement par ce procédé qu'on arrive à tirer du sol une aussi grande production. En effet, les procédés qui abrègent les travaux agricoles permettent bien au fermier de vendre son grain meilleur marché, mais ils tendent plus à diminuer la production qu'à l'accroître. D'autre part, la Chine ne pourrait pas attribuer un capital immense à la préparation des articles manufacturés pour l'exportation, sans priver les agriculteurs de ces fonds. Par suite, l'ordre actuel de l'économie serait nécessairement troublé, et la production diminuerait. La demande de main-d'œuvre dans les usines ferait monter le prix du travail: mais comme la quantité de denrées n'augmenterait pas, leur prix s'élèverait proportionnellement. Pendant ce temps, le pays s'enrichirait, la valeur échangeable de la production augmentant d'année en année tant pour l'industrie que pour l'agriculture; mais il n'en serait pas de même du fonds destiné à alimenter le travail, qui resterait stationnaire ou même diminuerait. Par suite, l'augmentation de la richesse nationale aurait tendance à aggraver le sort des pauvres. Les ouvriers pauvres ne se procureraient pas mieux qu'aujourd'hui le nécessaire; peut-être même auraient-ils encore plus de mal. Et un grand nombre d'entre eux seraient passés des travaux sains de l'agriculture aux occupations malsaines de l'industrie.

L'exemple de la Chine offre l'avantage de rendre ces principes plus évidents parce que la richesse de ce pays est depuis longtemps stationnaire et que la terre y est cultivée au plus haut degré. Pour d'autres pays, on peut toujours contester l'accroissement de la richesse nationale entre les deux périodes que l'on compare, puisque c'est de la rapidité de cet accroissement qu'Adam Smith fait dépendre le sort de l'ouvrier. Il est toutefois évident que dans deux pays on pourrait voir augmenter avec la même rapidité la valeur échangeable de la production agricole et industrielle, sans qu'ils offrent aux ouvriers pauvres des ressources identiques."

Cf p.154: "L'ambition des princes se verrait paralysée si la détresse des classes inférieures ne forçait plus les hommes à s'enrôler dans leurs armées. Un sergent recruteur espère toujours une mauvaise récolte et du chômage, qui revient en d'autres termes à créer un excès de population."

Cf p.154: " Dans les premiers âges du monde, lorsque la guerre était la principale affaires des hommes et que les saignées qu'elle causait à la population étaient comparativement plus importantes qu'aujourd'hui, les législateurs et les hommes d'Etat de tous les pays, crurent devoir encourager par tous les moyens l'accroissement de la population: ils condamnèrent la stérilité et le célibat, et mirent le mariage en honneur. Les religions populaires suivirent cette tendance. Dans beaucoup de pays, la Fécondité fut l'objet d'un culte solennel. La religion de Mahomet, établie par l'épée non sans une grande destruction de fidèles, établit comme premier devoir l'obligation de procréer de nombreux enfants destinés à glorifier Dieu; et celui qui avait le plus d'enfants était considéré comme ayant le mieux répondu aux buts du Créateur. De pareils principes ont beaucoup encouragé le mariage, et l'accroissement rapide de population qui en résulta fut à la fois l'effet et la cause des guerres continuelles de cette époque. Les vides ainsi creusés permirent de nouveaux établissements, et la rapidité avec laquelle les générations se succédèrent permit le renouvellement constant des hostilités. La morale chrétienne nous prêche heureusement d'autres enseignements: on y reconnaît le caractère d'une religion vraie, divine et bien adaptée à un état plus civilisé de la société. En ce qui concerne le mariage et la procréation des enfants, elle éclaire nos devoirs d'une lumière tout à fait différente. Sans entrer minutieusement dans le détail du sujet, on admettra volontiers que si nous appliquons l'esprit des préceptes de Saint Paul sur le mariage à l'état actuel de la société et à ce que nous savons de notre tempérament, le résultat naturel sera que le mariage est bon lorsqu'il n'est pas en opposition avec des devoirs d'un ordre supérieur; dans le cas contraire, il est blâmable. Ce raisonnement est conforme au fondement naturel de la morale: «Le moyen de connaître la volonté de Dieu, par les lumières naturelles, est de chercher si une action donnée augmente ou diminue le bonheur général. » "
(NB SOSVY: Comme dans la morale kantienne, une action n'est morale que si chacun peut la commettre sans que personne en pâtisse...)

Cf p.158: " Si tous les hommes remplissaient intégralement leurs devoirs, on verrait disparaître ces calamités; et cet immense avantage pourrait être acquis sans diminuer les satisfactions que peuvent nous procurer des passions bien dirigées, qui sous cette forme sont justement considérées comme le principal élément du bonheur.
Mais à cet égard, il y a une différence essentielle entre le tableau d'une société idéale, tel que je l'ai présenté dans le précédent chapitre, et les spéculations qu'on peut faire sur un sujet identique. Le progrès que j'ai supposé doit être réalisé par les moyens mêmes qui ont déjà procuré à la société ses progrès les plus importants: c'est-à-dire en recherchant directement l'intérêt et le bonheur particulier de chaque individu. (...) Le bonheur universel doit résulter du bonheur des individus en particulier; il doit commencer avec lui."

Cf p.180: " En France même, malgré tous les avantages de situation et de climat qu'on trouve dans ce pays, la tendance au peuplement est si forte et le manque de prévoyance si frappant dans les classes inférieures, que si on y promulguait les Lois anglaises en faveur des Pauvres, la propriété foncière aurait tôt fait de succomber sous le faix, ce qui accroîtrait encore la misère du petit peuple. C'est pour ces raisons qu'au début de la Révolution le Comité de Mendicité a fort judicieusement rejeté les propositions tendant à instituer un pareil système. " (...) Cf p.182: " Tout ce que la société est en droit d'exiger de ses membres est de ne pas avoir d'enfants s'ils ne sont pas en état de les nourrir. " (...) Cf p.199: " Arthur Young (...) Dans son Tour de France, il a beaucoup insisté sur ce point et a dépeint avec beaucoup de vigueur la misère qu'a fait naître dans ce pays un excès de population né de la trop grande division de la propriété foncière. Il dit avec raison que multiplier ainsi les hommes, c'est multiplier la misère. "

Cf p.200: " La cause particulière du malheur et de la pauvreté des classes inférieures en France et en Irlande (27) est la suivante : l'extrême division de la propriété foncière dans le premier pays, dans le second la facilité avec laquelle on peut avoir une cabane et des pommes de terre, y ont fait naître une population qui ne correspond pas à la demande actuelle des capitaux et de l'emploi." 202: " M. Young suppose que si le peuple se nourrissait de lait et de pommes de terre il serait moins exposé aux disettes. Il m'est impossible de comprendre sur quoi il fonde cette opinion. Sans doute les gens qui mangent des pommes de terre ne souffrent pas beaucoup du manque de blé. Mais est-il donc absurde de supposer que la récolte des pommes de terre soit un jour mauvaise? On convient généralement que cette racine est plus sujette que le grain à se gâter pendant l'hiver." (Ecrit en 1798)
(NB SOSVY: En 1846/1848, l'Irlande connaissait la "Grande Famine", triste confirmation des critiques adressées à Young par Thomas Robert Malthus; et douloureuse vérification de ses théories. Principalement au dépens des classes pauvres, bien sûr. Et si c'était une prophétie à la Cassandre? Et si c'était aujourd'hui la Grande Prophétie Écologiste et le principal avatar décrit par Ehrlich? (Paul Ehrlich: la Bombe P!)).

Cf p.205: "La richesse et la puissance des nations n'ont de valeur qu'en tant qu'elles contribuent au bonheur des hommes"

Cf p.209: " Un des obstacles les plus salutaires à la précocité des mariages en Angleterre, est la difficulté qu'il y a à trouver une chaumière, qui oblige les travailleurs à retarder l'époque de leur mariage en attendant qu'une vacance se produise, au lieu de se contenter d'une misérable cabane de bouc, comme les Irlandais. "

Cf p.211: " Mais si j'ai réussi à faire comprendre au Lecteur la principale tendance de cet ouvrage, il saisira que si je recommande de ne pas engendrer plus d'enfants que le pays n'en peut nourrir, c'est justement pour qu'on puisse mieux alimenter ceux qui naissent! (...) Toute mort d'enfant due à la misère est obligatoirement précédée ou accompagnée de grands malheurs pour les individus; et du point de vue collectif, n'oublions pas qu'un enfant qui meurt avant dix ans fait perdre à la nation toute la nourriture qu'il a consommée. "

Cf p.212: " Paley, dans un chapitre de sa Philosophie morale consacré à la population, remarque que la condition la plus favorable à l'accroissement de la population d'un pays et à son bonheur, est «qu'un bas peuple laborieux et frugal pourvoie aux besoins d'une nation riche et adonnée au luxe ». Reconnaissons qu'une pareille société n'a rien de bien attrayant. Seule une nécessité absolue pourrait nous faire admettre l'idée de dix millions d'individus condamnés à un travail incessant et privés de tout ce qui excède l'indispensable, pour alimenter le luxe excessif d'un autre million de gens!... "

CONCLUSIONS:
 Vous êtes "anti-malthusien? L'avez-vous lu?"
 En l'An 2000, place au Néo-Malthusianisme: Urgence!


Cf p.216: " Dans toutes les vieilles nations, on remarque qu'un grand nombre d'adultes restent célibataires pendant quelques années. L'obligation d'observer pendant ce temps les lois admises de la morale n'a jamais été contestée en théorie, bien qu'on ait souvent agi de façon opposée dans la pratique. A peine, dans cet ouvrage, ai-je eu l'occasion d'insister sur la nécessité d'observer le devoir que représente la contrainte morale; elle repose en tout cas sur la même base qu'auparavant : elle n'est ni plus forte, ni plus faible. Sachant combien ce devoir a été observé jusqu'ici de façon imparfaite, il serait sûrement illusoire d'espérer qu'il sera observé rigoureusement à l'avenir! "
(NB SOSVY: D'un bout à l'autre de son ouvrage Thomas Robert Malthus rabâche la lutte contre le mariage précoce conjugué au recours à la "contrainte morale"; ce qui peut être traduit par: "l'abstinence". Autant la découverte par Malthus de l'aurore de l'explosion démographique humaine est non seulement actuelle mais infiniment plus urgente qu'en 1798; autant ses litanies sur la "contrainte morale-abstinence" sont devenues obsolètes. A l'époque de Pincus, de la pilule du lendemain et de l'avortement légalisé, cette notion désuète est totalement dépassée; elle ne devrait plus, aux yeux des foules terrorisées par la castration, faire agiter Malthus comme un énorme diable sortant de sa boîte avec une furieuse paire de ciseaux braquée sur les bas-ventres! Il est devenu ringard de réduire Malthus au rôle du curé de campagne cherchant à priver les prolétaires du "café du pauvre". Le bon peuple ne se prive pas d'ailleurs pas de joyeux ébats dès les bancs de l'école et le célibat prolongé et sexuellement hyper-actif n'est concurrencé que par une quotidienne recomposition familiale! On se demande alors comment les démagogues peuvent recruter des foules hostiles à la limitation des naissances, problème numéro de l'Humanité qui risque, à tant chatouiller la Bombe P, de récolter la Bombe H !)
(NB SOSVY: bien sûr, moi je connais la réponse!)


219: " Si les principes que j'ai tenté de démontrer sont erronés, je souhaite très sincèrement qu'ils soient complètement réfutés. Mais s'ils sont vrais, le sujet est si grave et importe si directement au bonheur humain qu'il est impossible qu'ils n'arrivent pas à être connus et plus généralement répandus, même si l'on n'a pas fait grand effort pour les propager. "

NB SOSVY: il faut trier, c'est tout; le "principe de Population" est rigoureusement confirmé par la courbe de population humaine depuis 1798; horizontale, parallèle à l'axe des X depuis des millions d'années, la courbe se redresse faiblement au début de l'ère chrétienne pour passer de 100 ou 300 millions d'hommes du temps de Jésus au premier milliard en 1830; deuxième milliard: 1930; troisième: 1960; quatrième: 1976 etc... Vu, l'accélérati ?)

170: " La détresse dans laquelle sont plongées les classes inférieures du peuple et l'habitude qu'elles ont prise de l'attribuer aux gouvernants, me paraissent constituer le rocher défensif, le rempart et le gardien spirituel du despotisme. Elle fournit aux tyrans l'excuse irrévocable de la Nécessité.
C'est la raison pour laquelle tout gouvernement libre tend continuellement à s'effondrer. C'est aussi la cause qui a fait échouer tant de généreux efforts en faveur de la liberté; et c'est pour cela encore que presque toutes les révolutions, après une période de pénibles sacrifices, ont sombré dans la dictature militaire.

Tant que la possibilité sera donnée à n'importe quel mécontent de talent de persuader le bas peuple que sa misère provient de l'iniquité du gouvernement - bien que la majeure part de cette misère n'ait rien à voir avec cette cause - il est évident que les germes de mécontentement et de révolution demeureront toujours vivants. Le peuple peut bien renverser le gouvernement: mais constatant que sa misère est toujours la même, il tourne son ressentiment contre les successeurs. A peine a-t-il immolé ses nouveaux maîtres, qui ne lui ont pas apporté la satisfaction attendue, qu'il demande de nouvelles victimes, et ainsi de suite sans voir la fin. Ne soyons donc pas surpris si dans une pareille ambiance la majorité des gens de bien, jugeant qu'un gouvernement modéré est incapable de se défendre contre l'esprit révolutionnaire et lasse de changements auxquels l'on n'aperçoit nulle fin, renoncent à la lutte, en désespoir de cause, et se jettent dans les bras du premier venu dès l'instant qu'il promet de les protéger contre les horreurs de l'anarchie!

La populace, qui est généralement formée par la partie excédentaire d'une population aiguillonnée par la souffrance mais qui ignore totalement la vraie cause de ces maux, est parmi tous les monstres - le plus redoutable ennemi de la liberté. Elle fournit un aliment à la tyrannie, et au besoin la fait naître. "

NB SOSVY: - * 1ère remarque: "La populace ... est parmi tous les monstres - le plus redoutable ennemi de la liberté" : Aô! Shocking! Le ton n'est pas aimable pour le menu peuple! Tonton Karl Marx, quand il parle du "lumpen proletariat" est si délicieusement délicat !...;
- 2 ème remarque: le rejet de la solution révolutionnaire peut sans doute s'expliquer par l'exemple inquiétant (pour les Anglais) de la Révolution française de 1789; de plus, en 1802, "déjà Napoléon perçait sous Bonaparte". Malthus corrige sa première édition (1798) et la publie en 1803; les Etats-Unis, fondés par le Traité de Versailles de 1776, achètent alors la Louisiane aux Français; l'argent est destiné au "Camp de Boulogne" où Bonaparte prépare l'invasion de l'Angleterre. De quoi dégoûter un Britannique des Révolutions confisquées par un général vainqueur!... La tendance conservatrice, réactionnaire, de Thomas Robert Malthus a peut-être été encouragée par ces circonstances historiques).
Malthusianisme? Non! Néo-malthusianisme: Oui!
N'ayez plus honte: c'est Néo-Malthusien que vous serez!
«Les pauvres étaient responsables de leur état,…»
Christian Jodon; 2006 révisé 2009
Wikipedia:
Le malthusianisme est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par les travaux de l'économiste britannique Thomas Malthus (1766–1834). Le terme est utilisé pour la première fois par Pierre Joseph Proudhon en 1849. A l'origine doctrine hostile à l'accroissement de la population d'un territoire ou d'un État, et préconisant la restriction volontaire de la natalité, le mot "malthusianisme" désigne aussi par extension toute attitude craintive devant la vie et le développement. (...) Le malthusianisme du XIXe siècle justifia l'égoïsme des personnes et groupes favorisés par la fortune, en paraissant théoriser l'idée que les pauvres étaient responsables de leur état, et que toute entreprise en leur faveur était non seulement inopérante, mais même contraire à leurs intérêts.
Tout change à la fin du XIXe siècle avec le néo-malthusianisme, dont Paul Robin et Octave Mirbeau sont, en France, les représentants les plus connus. À l'analyse de Malthus, les néo-malthusiens, d'inspiration libertaire, et soucieux avant tout du bien-être des larges masses, ajoutent leur refus horrifié de produire massivement de la chair à canon pour les guerres à venir et leur proclamation du droit à l'avortement, afin de permettre aux enfants désirés de vivre dans les meilleures conditions matérielles, intellectuelles et affectives. (...) Les préoccupations écologiques renouvellent aujourd'hui la problématique malthusienne. Ainsi, certains, comme le commandant Cousteau, voient dans l'excessive population humaine le principal obstacle à la sauvegarde des espèces (...)

— Fin de citation Wikipedia.
— Cliquer pour voir l'article complet de Wikipedia
—  Lire l'article "Restriction Démographique" de Wikipedia

Désormais, ça n'est plus de la "Chair à Canons" que vous épargnerez; c'est de la "Viande à Neutrons". Juste une question d'échelle! Et si ça rate... Bon hiver nucléaire, M'sieu Dames!
Cette expérience a pour but de vous faire pressentir combien lente a été la croissance démographique de l'Homme avant notre ère chrétienne de deux mille ans. Croissance très lente pendant des milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers d'années... et tout à coup se redressant tellement brutalement!
Attention: ce graphique est incomplet: ça ne vous donne qu'une "petite idée" de la réalité: en effet, il ne remonte le temps que jusqu'à "Moins 4000 ans".
Or l'Homo sapiens (sauf vot'respect, M,sieurs Dames, vous en êtes…, même ceux qui se défendent d'être homo…) est apparu il y a -120.000 ans. Voilà bien pourquoi il est tellement difficile de faire "saisir" l'abrupte nouveauté de l'explosion démographique des XIXème et XXème siècles...

Ci-dessous, descendez tout doucement: placez le graphique en hauteur;
- Ensuite, poussez le curseur (du bas) vers la droite
Explosion humaine
Poussez le curseur (en bas de l'écran) et vous aurez une "petite idée" de l'explosion de population actuelle...

Cette expérience avait pour but de vous faire pressentir combien lente avait été la croissance démographique de L'Homme avant notre ère chrétienne de deux mille ans. Croissance très lente pendant des milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers d'années... et tout à coup se redressant tellement brutalement!

Mais ce graphique est incomplet: il ne remontait le temps qu'à "Moins 4000 ans". Or l'Homo sapiens est apparu il y a -120.000 ans. C'est pourquoi vous avez du mal à saisir la brutalité de l'explosion démographique en un siècle et demi: de 1830 à 1980... C'est que pour bien "voir" le vrai graphique caché derrière la pâle image que j'en donne à l'écran, il vous faut exercer une qualité précieuse: l'imagination.

Ce graphique qui remonte à -40.000 ans quand votre lointain grand père est apparu il y a -120.000 années, imaginez donc, puisqu'un écran couvre, en largeur 10.000 ans (presque 5 graduations horizontales de 2000 ans), il faut le prolonger par l'imagination de 8 écrans vers la gauche.

Après tout, quel Pépé vous donneriez-vous comme ancêtre? Acceptez-vous Omo I ou II ? Environ -200.000 ans, déjà sapiens comme des grands. (Attention, prenez pas les Pépés pour des c... : les premiers H.sapiens avaient un cerveau de 1650cm³ contre 1350cm³ maintenant! Si ça vous excite, potassez donc les sites consacrés comme Hominidés.com )... Si oui, rallongez votre graphique de 16 écrans vers la gauche.

Et que diriez-vous de pépé Homo erectus dont le nom amuse tellement les "fond-de-classe" (1300 cm³ grand max! Non, pas Erectus, les FDC !) Prolongez le graphique de presque 150 écrans à gauche (1,5 millions d'années plus avant).
Madame, vous flashez pour Orrorin? Prolongez ce graphe de 600 écrans... (6 millions d'années).
Vous, Monsieur, vous vous perdez en conjecture sur les charmes de cette Ève gracile qu'a pu être Mademoiselle Toumaï ? Il vous faut rallonger dequelques 800 fois votre écran (7 millions d'années ?)
Voilà qui fait travailler l'imagination ! Oui, j'entends ! J'entends un murmure au fond de la classe; voyons, c'est l'quel qui va poser la question ? — « Mômô, je vous écoute (In petto: "Fond-de classe, va !") ».
— «M'sieu, qui c'est qui vous a donné les statistiques de recensement de Tumaï ? Ça s'rait-y pas l'Archéo-INSE ?»
— In-petto: «J'l'attendais celle-là, "Fond-de-Classe"; ça pouvait v'nir que d'toi!». À voix haute: « Charmant jeune homme, la rareté des restes paléontologiques démontre que nul pic de population n'a pu se produire chez nos ancêtres. Songez que pour Toumaï, nos archéologues les plus éminents n'ont pu trouver de restes que de neuf individus, là où l'on trouvait au Guépelle - à deux pas de Survilliers ou St Witz, avant que le gisement ne soit ravagé par les bétonneurs - des milliards de fragiles Natica parisiensis qui avaient passé là des dizaines de millions d'années. » Puis, à nouveau in petto: «Si ça t'va pas, va donc te faire aimer chez les Créationnistes; moi j'vois bien que l'Copain d'Coppens c'était bien ton véritable ancêtre! Mets-toi d'profil un peu... Voilà! J'aime bien quand tu t'tournes pour voir si t'as fait marrer les potes!».
Puis, in petto, pour l'ensemble de la classe: « Mes pôv chéris, avec des Toumaïs comme ça, j'vous souhaite de survivre à l'hiver nucléaire...»
Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Notes section 41:   ( Sauter les notes de section 41 )
41-1.-↑ — Croissance d'une population en milieu non renouvelé :
Site de Pierre Davoust: www.ecosociosystemes.fr/ Une bactérie déposée sur un milieu nutritif convenable va former une colonie, visible à l'œil nu. Mais après 16 à 24 heures, cette croissance s'interrompt. Le modèle proposé par la croissance d'une population bactérienne en milieu non renouvelé est surtout intéressant pour comprendre les facteurs limitants environnementaux qui agissent sur cette dynamique démographique. La courbe théorique d'une croissance en milieu non renouvelé fait apparaître différentes phases caractéristiques : une phase de latence, une phase d'accélération, une phase de développement exponentielle, une phase stationnaire, une phase de déclin et éventuellement une phase dite de croissance cryptique. Les phases d'évolution; (pour les détails, voir le site de Pierre Davoust)
xxxxx
41-2.-↑ Nota bene: J'ai sollicité de l'Éditeur du Révérend, encore que Malthus soit sûrement dans le domaine public depuis longtemps, son autorisation, le 12 octobre 2007. Sans réponse, (qui ne dit mot consent) je suis prêt à l'écouter. Merci à lui. Voici les références de l'édition que j'ai lue (trouvée sur Abebooks):
Malthus: "Essai sur le Principe de Population"
Éditions Gonthier © Seghers 1963

41-3.-↑ Fichier MALTHUSNOTES.RTF; Télécharger le fichier en format .RTF pour l'imprimer: sera fonctionnel plus tard, si Dieu me prête vie…

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Grande Joute Aquatique Lac de Beaumont. Yves Cochet affronte Jean-Louis Borloo
Chris Oïkostome
Fini le gaspillage de la planète: désormais, on répare !
	
Quiconque n'aura pas, une fois dans sa vie, construit la courbe de la démographie humaine, ne comprendra rien à la "Grande Joute Aquatique du Lac de Beaumont" engageant, à ma droite, l'éminent ministre de l'Écologie, Monsieur Jean-Louis Borloo; à ma gauche, Monsieur Yves Cochet, ex-ministre de l'Environnement connu des foules Val d'Oisiennes pour le classement décrété par lui (le 29 mars 2002) du Val d'Ysieux, au titre de la loi du 2 mai 1930.
- Vous pouvez consulter la promulgation de ce décret au Journal officiel en bas de cette page.
- Si vous ne l'avez déjà fait, vous pouvez télécharger un graphique (partiel) de la courbe d'explosion démographique humaine en cliquant ci-dessous:

→ Cliquer: Graphique de l'Explosion démographique humaine

On en est arrivé à consommer les derniers bancs de cabillaud de l'océan mondial, les ultimes forêts tropicales, les extrêmes lampées de fuel et, pour avoir consumé en trois siècles d'explosion industrielle et humaine toutes les réserves de carbone (charbon, lignite, pétrole, méthane...), on réussit l'exploit de fondre les banquises par effet de serre, l'eau glacée libérée menaçant de dérégler à jamais l'écoulement du Gulf Stream, courant régulateur du climat européen...

Fini de gaspiller inconsidérément la planète. Dans tous les coins de France, nous héritons les sites ravagés par trois siècles de goinfrerie des "chevaliers d'industrie", marchands de canon laissant exsangues les hauts fourneaux et mines de Lorraine; milliers de kilomètres de voies ferrées laissées aux broussailles; casernes et terrains d'aviation désertés; bassins de radoub vidés, bateaux géants en mal de poubelle; usines délaissées pour des sites esclavagistes et pourrissant avec leurs chômeurs au fond de villes fantômes; ...

Partout dans le monde, villes désertes atomisées; immenses entrepôts d'avions dans le désert, tout neufs, désaffectés ; et les millions d'avions, bateaux, obus cassés pendant les guerres industrielles dégradant le fond des mers et des terres; sous-marin nucléaire Komsomoletz laissant suinter inexorablement les transuraniens radioactifs de son réacteur et de ses fusées dans l'océan Arctique; sols désertifiés par surpâturage du Sahel, par découvrement excessif des cultures maladroites: "dust bowl" du Middle Ouest américain et désertification du pourtour méditerranéen par la civilisation de la chèvre, de l'Australie par introduction maladroite d'un couple de lapins...

Jamais finie, des saccages commis sur notre planète en trois siècles, la terrible litanie... Jamais achevé, des abus commis par les goinfres entrepreneurs, le sinistre énoncé...

L'autre jour, on discutait des changements du Val d'Ysieux depuis quelque temps. "Oh, ça n'a pas tellement changé !"... dit-elle. Une jeunette, tombée de la dernière rosée. Qui ne regarde pas trop autour d'elle, que des séries télévisées. Et le bout de son mignon p'tit nez à poudrer!

Eh oui ! Les jeunes qui n'ont pas vu disparaître depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une à une, les dizaines d'exploitations de cressiculture du Val d'Ysieux, recouvertes par le rouleau compresseur des lotissements, des zones industrielles, ils n'ont rien vu. Ils ne comprennent pas ce qu'ils ont perdu, en air pur, en eaux souterraines cristallines, en faune sauvage, en espace de liberté !

Beaumont: une immense carrière de craie, peu à peu envahie par la nappe phréatique naturelle. L'industriel s'en va, sans nettoyer, sans réparer, sans réhabiliter: « À vous les jeunes de vous démerder; moi, j'fais partie des N plus grande fortune de France, d'Europe, du monde, ... et j'vous emmerde, j'ai d'bons avocats, d'bons préfets, d'bons juges et les gouvernants sont pour moi ! Pas un rond pour laisser la nature comme je vous l'avais arrachée! Et j'rigole ! Mieux, je r'vends: le nouveau va boucher l'trou, et ce faisant, gagner lui aussi une fortune à milliards en remplissant ça d'ordures... Déchets inertes, c'est juré... Et d'ailleurs, qui contrôlera ! Ah! ah! ah!... Une fois l'maire actuel viré, qui pensera à vérifier tout ça ! L'ingénieur des poubelles ?  (6-1↓ )  Doit pas y'en avoir plus d'dix pour toute la France! Ah ! ah !ah !»

Alors, voilà que ça change. Voilà que des gens se lèvent pour défendre la nature qui reprend ses droits. Ils y gagnent quoi, ces gens-là ? Rien, pas un rond ! Qu'importe, ils sont là, les "Combattants de l'Arc-en-Ciel".

 Il est là, Etienne Böhler, le militant écologue jeté, dans la force de l'âge, à l'assaut du "pot de fer"... Et le voici qui se prend la tête dans les mains, qui bouquine des nuits entières, pas du marrant: du juridique, du scientifique; et qui est devenu aujourd'hui un spécialiste des plus compétents de la région pour défendre la cause des écologistes.

Il est là, le "Combattant de l'Arc-en-Ciel"; il a compris qu'il était grand temps, en 2009, de mettre en chantier la restauration de la planète. Il se bat pour l'avenir, pour les jeunes générations "à venir". Face à lui ? Les lobbies et leurs défenseurs. Le fric et ses laudateurs. Et les administrations qui, plume verte dans le... chapeau se mettent au service non pas de "la belle cause", mais du parti des goinfres.

 Mais confiance ! Il est là désormais, le "Combattant de l'Arc-en-Ciel"! Qui l'aime le suive ? Il n'est pas à cette place pour se faire aimer ! Pas franchement un démagogue, celui-là: que des sales gueules de voyous en face de lui: insultes, injures graves, menaces verbales et physiques, atteintes physiques, offense de "non-recevoir" par les maires, les adminisrations et parfois la Justice… Quand ce ne sont pas des pénalités exorbitantes, démesurées parce que hors de commune mesure avec le dévouement gratuit et l'impécuniosité chronique des associations non-subventionnées… Mais il tient la barre dans les déferlantes, Captain Carlsen courageux de l'écologisme, Rainbow Warrior: c'est Etienne, le "Combattant de l'Arc en Ciel"… Et déjà, on entend les légions excédées par les abus du fric se lever pour faire ensemble la République écologiste et sociale... L'intelligence s'éveille et commence à le suivre
Troisième Loi de l'Écologisme de Christian Jodon
Nouvelle Loi de l'Écologie: " Après trois siècles de dégradation effrénée de la planète et devant l'explosion démographique humaine, il faut désormais cesser de stériliser de nouveaux sites naturels et restaurer les sites pollués au bénéfice des générations futures ".
Lac de Beaumont/Oise: désormais, on répare !
Après 3 siècles de "Libres entreprises" qui ont pillé la planète, "l'Écolo-Socialisme" répare les dégâts. Le "Cas du Lac de Beaumont": présentation de la sauvegarde écologique par les Amis de la Terre du Val d'Ysieux.

— Téléchargez — sur ce lien ou en cliquant l'image ci-dessous — la belle présentation du problème écologique du Lac de Beaumont par Etienne Bohler, Président des Amis de la Terre du Val d'Ysieux

Beaumont

Beaumont-sur-Oise: Petite ville de 9000 habitants environ,  à 30 km au nord de Paris, 25 km de Roissy-en-France, 15 km de Cergy-Pontoise. C'est, au bord de l'Oise, une ville à vocation médico-sociale, au pied de la butte-témoin tertiaire de la forêt de Carnelle, avec un vieux passé médiéval et une activité culturelle constante. Ville et amphitéâtre gallo-romains, site médiéval et archéologique 12e et 13e siècle, église 12e et 13e siècle avec tour clocher renaissance, hôtel ancien relais de poste XVe siècle; la petite agglomération recèle aussi le fameux cinéma façade arts décoratifs cher à Monsieur Eddy.

Plus de doc sur Beaumont ?
- Historique
- Plan de la Ville
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Documentation sur le Lac de Beaumont:
Le Problème politique: Question N° : 42591 de  M. Yves Cochet (...) au Ministère (...) de l'Écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire; Question publiée au JO le :  24/02/2009  page:1689 - Rubrique : cours d'eau, étangs et lacs
Tête d'analyse :  protection
Analyse :  lac de Beaumont. Oise
Texte de la Question:
M. Yves Cochet alerte M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur le cas dramatique du lac de Beaumont dans l'Oise. Ce lac, de 13 hectares et d'une profondeur de 30 mètres (ce qui en fait le plus grand lac profond d'Île-de-France), est redevenu naturel depuis plus de 40 ans. Il est aujourd'hui menacé par un projet des ciments Calcia, propriétaires du site. Ils ont l'intention de combler l'intégralité du lac et le site boisé qui l'entoure par 20 millions de tonnes de déchets dits « inertes ». Ce site, d'une trentaine d'hectares avec sa couronne arborée, d'une grande beauté paysagère présente une importante biodiversité : les Amis de la terre du val d'Ysieux ont recensé 700 espèces faune et flore. Un bureau d'expertise écologique, commandité en 2008 par les ciments Calcia eux-mêmes, a confirmé la présence de trois habitats d'intérêt communautaire (Natura 2000) dont l'un concerne directement le lac (3140 - eaux méso-oligotrophes calcaires avec végétation benthique à characées), ce qui est exceptionnel pour un seul site. In fine, le bureau d'expertise a conclu à un intérêt floristique très fort du site. La masse d'eau, évaluée à 2 millions de m3 d'eau pure, constitue une réserve d'eau immédiatement disponible pour les agglomérations avoisinantes en cas de pollution majeure de l'Oise ou des champs captants actuels d'Asnières-sur-Oise dans le périmètre desquels se situe le lac (cf. SDRIF). De plus, la dimension du site excavé, s'étalant sur plus de 20 hectares, en fait un grand bassin d'expansion pour une crue majeure de l'Aisne et de l'Oise. Il est possible qu'il joue un rôle dans le risque majeur « rétraction-dilatation » de l'argile pour une partie des habitations des communes concernées. Il serait catastrophique de condamner ce lac splendide, site exceptionnel d'Île-de-France. Le préfet du Val-d'Oise a déposé un arrêté le 7 mai 2008 autorisant le comblement. Il a demandé au ministère de se pourvoir en cassation au Conseil d'État contre l'arrêté suspensif du tribunal administratif faisant suite au recours déposé par les Amis de la terre du val d'Ysieux. Il aimerait connaître les raisons du laisser-faire du ministère face à ce projet inscrit « Grenello-incompatible » par l'Alliance pour la planète. Il voudrait savoir si le ministère compte retirer ce pourvoi en cassation de l'arrêté suspensif, sinon pourquoi il ne le fera pas.

Brève histoire de l'affaire du Lac de Beaumont:
(Sources citées ci-dessous)

- Un lac de 13 hectares, 600 m de long, 400 de large, 30 de profondeur (trois paliers : 9m, 20m et 30m favorisant la biodiversité du lac) avec une eau parfaitement limpide comme une piscine et des paysages magnifiques. Le tout entouré de 14 ha bois.
Une très grande biodiversité du site : 700 espèces dont plus de 180 sont remarquables (c'est-à-dire de très rares ou en danger d’extinction à peu communes). Une dizaine d’espèces protégées, dont 3 dans le lac.

Historique :
En 1912, une société suisse H prit l’initiative de créer la Société des Ciments Portland de Beaumont sur Oise et construisit la première usine destinée à l’exploitation de la carrière de craie pour produire du ciment. En 1925 une deuxième usine fût construite à coté de la première afin d’augmenter la production, mais c’est en 1930 lors du rachat par PC que la cimenterie prit un réel essor.
L’apparition de l’eau dans les années 30 par une remontée de la nappe phréatique s’est poursuivi au cours du temps. En 1950 le lac occupait la moitié du site pour finir dans les années 60 par prendre ses dimensions actuelles.En 1948, 400 ouvriers travaillent là, puis moins de 300 en 1952 et 187 en 1965. La production s'arrête en 1968, année où la fabrication est de 500 000 tonnes de ciments. Après 1968, il ne reste qu'une unité de conditionnement qui s'éteint peu à peu. Les installations sont ensuite détruites. Les deux grandes cheminées en brique sont dynamitées en janvier 1986.
Le remblaiement" choisi par Fabrice M., le maire de Beaumont-sur-Oise: en est née une entreprise, Valoise. Sa mission sera donc de reboucher le lac des Ciments-Français, avec un volume de 4,7 millions de mètres cubes. Un projet titanesque et des travaux prévus sur 20 ans...
Vingt ans de travaux: Le remblai sera réalisé avec des matériaux dits inertes provenant des chantiers de construction (routes, métro...). Terre, sable, pierres ou blocs de béton sans ferraille seront acheminés en péniches, par l'Oise, jusqu'à Beaumont. La qualité sera contrôlée avant et après déchargement. Les volumes seront ensuite transférés vers l'ancienne carrière au moyen d'un tapis roulant de plusieurs centaines de mètres.

Conclusion:
- Détruire un site naturel pour en faire une décharge haute de 20 mètres, est-ce "grenello-compatible"? Sûr que notre sympathique ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, qui n'hésite pas à tenir tête à l'Europe pour nous préserver d'une obligation de nous gaver d'OGM, refusera de sacrifier le site de Beaumont à 20 ans de décharge d'ordures impossibles à contrôler qui réclameront ensuite un demi-siècle de restauration naturelle mais pollueront, dans la discrétion des profondeurs, les nappes phréatiques de la craie et de l'Oise qui doivent alimenter les bébés du Val d'Oise pendant les siècles à venir.  (6-2↓ ) 

Non ! Nous ne voulons pas avoir une "Décharge Jean-Louis Grenelle"; nous souhaitons avoir un "Espace expérimental de restauration écologique Jean-Louis Borloo"…
Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Notes section 6:   ( Sauter les notes de section 6 )
6-1.-↑ 
 La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) était un service déconcentré du ministère français de l'Écologie (MEEDDM) assurant des missions relevant de ce ministère et des missions relevant du Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), les DRIRE ont été réorganisées entre 2009 et 2010. Leurs missions ont été reprises par les DREAL et les DIRECCTE sauf en Ile-de-France, où une direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) a été créée au 1er juillet 2010.(…) Les délégués régionaux à la recherche et à la technologie (DRRT) étaient rattachés aux DRIRE depuis 1983 ; dans le cadre de la réforme, ils sont désormais placés auprès des secrétaires régionaux aux affaires régionales. Cf Wikipedia
Missions et actions.
— Les missions et les actions des DRIRE étaient multiples: et s'exerçaient dans les domaines suivants: Environnement industriel, Sous-sol, mines, carrières, Appareils à pression, Canalisations de transport, Énergie, Sûreté nucléaire et radioprotection (depuis 2006, cette mission relève de l'Autorité de sûreté nucléaire), Véhicules, Développement industriel, Métrologie. Environnement: Ses activités ont pour rôle de maîtriser les impacts Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) sur l'environnement, les biens et les personnes. Ses missions concernent aussi bien les risques accidentels que les rejets environnementaux chroniques. Depuis le 1er décembre 2005, toutes les entreprises productrices de déchets industriels (dangereux ou non dangereux) doivent signaler annuellement les quantités de déchets produits à la DRIRE dont elles dépendent. La DRIRE a également un rôle d'animation au sein des associations de surveillance de la qualité de l'air. Etc…
— Les missions des DRIRE ont été redistribuées
entre : Les DIRECCTE (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), construites par regroupement des anciennes DRTEFP, DDTEFP, parties régionales des DRCCRF, parties développement industriel et métrologie des DRIRE, DRCE, DRCA, DRT et CRIE.

6-2.-↑Doc utilisée:
Cliquer sur la ligne pour afficher la page:
- Les Amis de la Terre: Lac des Ciments
- Pour connaître la présentation + le dossier complet cliquez ici
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- Article de VO-News
- Site des Amis du Lac
- Pétition contre le remblaiement: cliquez ici
  Si cette adresse pour pétition ne marche pas, essayez celle ci-dessous:
- Pétition: autre adresse; cliquez ici
- CK-Zone et Le Parisien: sur le Lac de Beaumont


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Henry Fairfield Osborn, Lumière de l'Écologisme
Chris Oïkostome
La Planète au Pillage
Quelques extraits de Fairfield Osborn !
DDernière tentative d'échappatoire (venant du Blog de Chris Oïkostome).


J'ai achevé mon adjuration par ces mots: «Enfin, pour ceux qui, raisonnables, vont changer de site en maugréant, je leur délivre une dernière fois mon message, car j'ai un zèle d'apôtre obtus; je leur dis: on sent d’une façon aiguë en lisant ce livre la futilité de la plupart de nos querelles politiques comparées avec les réalités profondes de la vie.Chris Oïkostome»
J'entends d'ici les Gros-Malins, qui disent déjà: « Ce minus va pas nous donner des leçons.»
Einstein et le Geranium
Baisés les Gros-Malins: c'est pas moi qu'ai dit ça: c'est Albert Einstein
Comme je suis pas rancunier, je vous avertis une dernière fois: « Touchez pas à Fairfield Osborn ». Mais si vous êtes un bravache plein d'abnégation, un inconscient, un fier-à-bras, un tranche-montagne, alors, cliquez ici et "Alea ejacula est!... comme disait Gros-Jules en passant le Rubicon  (7-1↓ ) 

Mais non; j'parlais pas du 7-1 juste bon à vous rassurer sur mes piteux jeux de maux, mais des clics ci-dessous:
— Extraits de "La Planète au Pillage"
— Où acheter "La Planète au Pillage"?

Gaspillage industriel: la bagnole
«La rapidité des communications et des transports n'en est pas moins en train d'éliminer la distance» HFO

Désert sec
«Il n'est maintenant plus possible que trois millions de gens meurent de faim aux Indes comme on l'a vu en 1943 sans que ceci ait un effet spécifique et cumulatif sur un Anglais du Sussex. La dégradation du sol et les inondations destructives qui en résultent dans la grande vallée du Fleuve Jaune, en Chine, auront tôt ou tard, d'une manière ou de l'autre, leur contre-coup sur le bien-être de gens vivant à un millier d'horizons de là.» HFO

Gaspillage domestique: fléau des ordures des villes
«C'est alors que s'est produit ce cataclysme d'un nouveau genre, une augmentation brusque et violente, on pourrait presque dire explosive, dans le nombre des humains. (Naples, Figaro - AFP)» HFO

La Planète au Pillage
Petit Extraits de Fairfield Osborn
Chapitre III, page 43:Une nouvelle force géologique:
L'Homme !


Nb: HFO: Henry Fairfield Osborn Junior

Avant d'examiner de plus près cet habitat terrestre où plus de deux milliards d'êtres humains travaillent et luttent pour leur survivance, il convient de prendre d'abord en considération les changements drastiques dans le tableau du monde tels que nous les a valus la série cumulative et spectaculaire des inventions modernes. A divers points de vue la Terre est aujourd'hui bien loin de ce qu'elle était même hier.

Comme le temps, l'espace est chose relative et nos conceptions sur tous les deux sont en continuel changement.

La pensée moderne en est venue à les considérer comme étroitement dépendants l'un de l'autre. Au cours même du présent siècle, cette conception a donné naissance à une théorie entièrement nouvelle sur la nature et l'organisation cosmiques, y compris même une nouvelle définition de l'infini. Les conceptions relatives aux lointaines frontières de l'univers stellaire n'ont évidemment pas grand chose à voir avec les considérations sur les rapports entre l'homme et la nature, plus spécialement avec son espace vital; nous n'en trouvons pas moins que depuis quelques décades tous nos points de vue sur cette boule terrestre que nous habitons ont subi des changements de toute première importance.

Le remarquable développement des sciences appliquées a eu, entre autres, pour conséquence d'en réduire continuellement les dimensions. Dans un précédent chapitre il a été question de la Terre comme une des planètes mineures appartenant à une étoile de médiocre importance. En elle-même cette description n'a pas beaucoup d'intérêt, et d'abord parce qu'elle comporte une conception de l'espace ou dimension sans rapport avec le temps. La rapidité des communications et des transports n'en est pas moins en train d'éliminer la distance. Hier même n'avons-nous pas commencé à utiliser la surface de la lune comme surface réfléchissante pour envoyer de l'autre côté de la terre des messages par radar. Il n'y a pas encore si longtemps - au seizième siècle pour être exact -, il fallait trois ans à un homme ou à un message pour faire le tour du monde. Il est aujourd'hui possible d'envoyer un message autour de la terre en quelques secondes et de faire soi-même le tour du monde en moins de quatre jours.

C'est ainsi que la terre devient toujours plus petite, ou plus exactement la connaissance que nous en avons nous porte à la considérer comme diminuant très vite, ce qui après tout revient à peu près au même. La conséquence en est que nous en venons aujourd'hui à envisager l'humanité entière comme une seule société à l'échelle mondiale. Les frontières ou barrières entre localités, nations, voire entre les populations des divers continents, sont en train de se dissoudre. Du point de vue politique et social ce processus est lent et intensément pénible, générateur de rancunes, d'amertumes, de jalousies, de guerres incroyablement destructives.

Au point de vue physique, du moins en ce qui concerne l'homme, il n'y a pas beaucoup de changement, sauf en ce que les peuples du monde entier commencent à mieux réaliser l'unité fondamentale de l'humanité. Nous avons plus haut fait allusion à la ressemblance de tous les êtres humains, au fait que du point de vue biologique nulle race ou nation n'est sensiblement disparate, qu'à travers le monde entier les êtres humains appartiennent à une seule et même espèce, tout au plus divisée en groupes ou sous-espèces étroitement apparentées. Pareille similitude rend fatale et inévitable un changement profond dans notre conception de la civilisation humaine. Il y a plus: l'existence d'un système de relations commerciales à l'échelle mondiale, combinée avec un standard de vie nouveau et soi-disant plus élevé, rend chaque nation plus ou moins dépendante de toutes les autres pour des produits, des matières premières et des marchandises aujourd'hui devenues partie intégrante de la vie de presque tous les peuples du monde.

Aujourd'hui les conditions matérielles, sociales, voire idéologiques existant à un certain endroit de la terre ont une influence certaine sur la vie des peuples même les plus éloignés. Un Américain ne peut plus être considéré comme inaffecté par les tendances qui se font sentir dans les conditions de vie des autres peuples, que ce soit ceux de l'hémisphère occidental ou de ceux vivant à l'autre bout du monde. Il n'est maintenant plus possible que trois millions de gens meurent de faim aux Indes comme on l'a vu en 1943 sans que ceci ait un effet spécifique et cumulatif sur un Anglais du Sussex. La dégradation du sol et les inondations destructives qui en résultent dans la grande vallée du Fleuve Jaune, en Chine, auront tôt ou tard, d'une manière ou de l'autre, leur contre-coup sur le bien-être de gens vivant à un millier d'horizons de là. Qu'ils le veuillent ou non, les peuples de la terre sont aujourd'hui liés les uns aux autres par des intérêts et besoins communs, les plus fondamentaux en étant naturellement la fourniture de denrées alimentaires et autres marchandises parfois tout aussi nécessaires à la vie. Presque toutes viennent de la nature et de la nature seule, de la terre, de la forêt et des voies navigables.

Aux temps aujourd'hui si lointains qui virent ses premiers jours, le problème essentiel de l'homme était de tirer sa nourriture de ces mêmes éléments. Depuis lors la roue de la destinée humaine semble avoir beaucoup tourné, mais les faits essentiels de la vie sont toujours les mêmes. Le problème initial de l'homme est toujours là : peut-il tirer de la nature de suffisants moyens d'existence? Au cours des trois derniers siècles la population du globe s'est trouvée multipliée par cinq et dans le seul cours du dernier elle a presque doublé. La civilisation humaine a dès maintenant pénétré à peu près tout ce qu'il y avait sur la terre de régions propres à la vie. Comme nous le verrons dans les chapitres suivants, de vastes et fertiles contrées, situées en divers continents, ont été abîmées par l'homme, beaucoup d'entre elles ruinées au point de s'en être trouvées transformées en déserts désormais inhabitables. Là pourtant ont jadis prospéré de brillantes civilisations aujourd'hui disparues, leurs villes enfouies sous les sables, leurs peuples partis au hasard vers de nouvelles terres. Aujourd'hui, sauf quelques rares et insignifiantes exceptions il n'y a plus nulle part de terres nouvelles. Jamais encore de toute l'histoire humaine il n'en avait été ainsi.
Explosion démographique: désertification accélérée par le surpâturage et les cultures intensives….
En réalité, sous le rapport de l'espace vital qu'elle peut mettre à notre disposition, la terre est beaucoup plus petite que notre esprit ne se la représente. Même avancés en âge, nous en restons trop souvent à nos premières impressions d'enfance sur cette immense machine ronde. Nous sommes trop portés à oublier que les trois quarts en sont recouverts par la mer et qu'une bonne moitié du reste est inhabitable parce que trop froide, trop montagneuse ou complètement désertique, en conséquence de quoi il ne reste plus guère que soixante-cinq millions de kilomètres carrés ou six milliards cinq cents millions d'hectares originellement propices au peuplement humain. Divisé par le nombre d'hommes aujourd'hui vivants (un peu plus de deux milliards) ceci équivaut à un peu plus de trois hectares par tête - en supposant que toutes les régions habitables se trouvent également divisées entre tous les hommes. Dans ce compte figurent tous les genres de terre y compris les cultures, les pâturages et les forêts. Dans l'état présent des connaissances statistiques il n'est pas possible de chiffrer avec exactitude le pourcentage des régions habitables consacrées par l'homme à tel ou tel genre d'exploitation.


Nous savons par contre de façon certaine qu'une considérable proportion des terres originellement habitables a dès maintenant été mal utilisée par l'homme au point d'en avoir perdu toute sa capacité de production. De vastes surfaces de déserts ainsi faits de main d'homme, stériles et désolées à ne plus pouvoir jamais être remises en culture, existent sur tous les continents. Innombrables sont, d'un bout du monde à l'autre, les zones épuisées au point de ne plus guère valoir la peine d'être cultivées, leurs produits ne contenant plus guère d'éléments énergétiques, de sorte que les habitants s'y trouvent sous-alimentés. Quant à ce qui reste de terre utilisable pour la culture, le sol réellement productif du monde entier se trouve aujourd'hui réduit au point de ne plus beaucoup dépasser, croit-on, le chiffre de un milliard six cents millions d'hectares de terre arable pour nourrir plus de deux milliards d'hommes. Une étude faite par le Département d'État des États-Unis conclut qu'à la veille de la seconde guerre mondiale la surface de terre cultivée dans le monde entier était d'environ un milliard d'hectares. Même en prenant le premier de ces deux chiffres (1.600.000.000) pour représenter la surface de terre aujourd'hui considérée comme disponible et convenable pour la culture, nous ne trouvons encore que trois quarts d'hectare environ par tête. Pourtant on compte en général que pour produire le minimum d'aliments nécessaire à un être humain, il faut au moins un hectare de terre de moyenne productivité. Dans nombre de pays chaque habitant ne dispose guère de plus d'un tiers d'hectare. Rien donc d'étonnant à ce que la production mondiale soit en perpétuel déficit et que nombre de peuples se trouvent en permanence à l'extrême bord de la famine.

Aveugle à la nécessité de coopérer avec la nature, l'homme passe son temps à détruire les ressources de sa propre vie. Encore un siècle comme celui qui vient de s'écouler et la civilisation se trouvera en face de la crise finale. Bien que la conscience terrifiée du danger tende à se faire de plus en plus largement sentir, bien que dans quelques pays on ait pris des mesures constructives d'une ampleur presque suffisante, il n'en reste pas moins que le point d'équilibre n'a encore été atteint ni en Amérique ni nulle part ailleurs. Nulle part on n'est encore maître de la situation. La troisième des Quatre Libertés (celle de ne pas mourir de faim), Dumbarton Oaks, la Conférence de San Francisco, les meetings des Nations Unies, toutes ces :tentatives de l'esprit humain en vue d'un monde meilleur ne riment à rien si, grâce à des plans mondiaux à longue échéance, nous n'arrivons d'abord à protéger ce qui nous reste, ensuite à remonter la longue et dure pente au bas de laquelle nous sommes en train de tomber.
Pareille tâche ne peut être entreprise et menée à bien que si l'on arrive à bien faire comprendre au grand public le problème devant lequel nous nous trouvons, si des programmes d'ensemble, nationaux et internationaux, ne sont mis au point pour y faire face. Avant d'étudier quelques-uns des processus complexes au moyen desquels la nature fournit les produits de base nécessaires à la survivance de l'homme il convient d'abord de s'arrêter un moment au stupéfiant accroissement du nombre des humains, plus spécialement au cours des tout derniers siècles.

Dans la brume des âges abolis, quand l'espèce humaine n'avait encore pris dans la vie qu'un pied bien incertain, le nombre d'hommes vivant dans un territoire donné doit avoir été toujours très limité. Pendant d'innombrables millénaires la population humaine de la terre n'a dû s'accroître que très lentement. Arriver simplement à vivre dans une communauté de chasseurs ou de pasteurs était par soi-même une difficile besogne. De fait, même pour les époques dont nous avons l'histoire écrite, il n'existe pas de données sérieuses sur la population totale du globe. Pendant la première partie du dix-septième siècle, cependant, on a pu réunir sur tous les continents et à peu près tous les pays assez de chiffres pour pouvoir en tirer une estimation raisonnable de cette population. Cette espèce de recensement mondial donne un total dépassant un peu les quatre cents millions. En l'an 1640, on put pour la première fois se faire une idée suffisante du nombre de voisins que chacun avait sur la planète. On pourrait dire que cette notion est juste d'avant-hier, puisqu'elle ne remonte qu'à une douzaine de générations, soit l'espace de quatre vies humaines normales. Il n'y a pas lieu de penser qu'à aucune des époques antérieures la population de la terre ait jamais dépassé ce chiffre, mais plutôt qu'une lente augmentation, interrompue de temps à autre par des pestes ou des famines, s'est fait sentir pendant des dizaines de millénaires pour finalement aboutir à ce chiffre d'un peu plus de quatre cents millions. Pendant les deux siècles suivants la population a continué à augmenter, de façon d'ailleurs plus marquée, de sorte que vers 1830 elle avait sensiblement doublé.

C'est alors que s'est produit ce cataclysme d'un nouveau genre, une augmentation brusque et violente, on pourrait presque dire explosive, dans le nombre des humains. Vers 1900, c'est-à-dire en l'espace de trois générations à peine, la population mondiale avait encore doublé, pour atteindre un milliard six cents millions de personnes. En 1940 les deux milliards étaient largement dépassés et depuis lors le chiffre continue à monter. Le taux de cette augmentation est actuellement d'environ un pour cent par an et s'il se maintient la population du monde aura encore une fois doublé dans soixante-dix ans environ. Des conditions de vie qui en divers pays changent dès maintenant de façon évidente peuvent d'ici là venir quelque peu ralentir cet accroissement mais les spécialistes en la matière font ressortir que de toute façon il y aura vers la fin de ce siècle un nouveau demi-milliard d'hommes sur la terre et que dans cent ans la population mondiale peut dépasser de beaucoup les trois milliards. Ces calculs sont basés sur une extrapolation des tendances démographiques dans la plupart des pays du monde.
Explosion démographique: foules dingues dans les villes….
«C'est alors que s'est produit ce cataclysme d'un nouveau genre, une augmentation brusque et violente, on pourrait presque dire explosive, dans le nombre des humains. Vers 1900, c'est-à-dire en l'espace de trois générations à peine, la population mondiale avait encore doublé, pour atteindre un milliard six cents millions de personnes. En 1940 les deux milliards étaient largement dépassés et depuis lors le chiffre continue à monter.» HFO

Note du site: 2011: Septième milliard d'habitants sur la planète Terre…

La vie engendre la vie - Le Sol -page 60

C'est là, on ne saurait trop le répéter, la principale zone alimentaire des plantes, celle qui fournit à la consommation humaine et animale, nous donne les textiles dont nous nous vêtons, le bois dont sont faites nos maisons et qui par ailleurs se prête à tant d'usages industriels. Pour autant qu'on puisse s'en rendre compte la nature met de trois à dix siècles pour produire un seul pouce d'épaisseur de sol productif, ceci dans les conditions même les plus favorables, y compris un bon manteau d'arbres, d'herbes ou de toute autre végétation protectrice. Pourtant ce qui peut avoir ainsi demandé un millier d'années pour se faire peut se trouver enlevé et détruit par l'érosion en une seule année, parfois même en un seul jour comme on en a vu des exemples. Partout où l'équilibre naturel est trop fortement dérangé intervient une érosion accélérée - or l'homme passe son temps à bouleverser cet équilibre en vue de ce qu'il considère comme une nécessité immédiate, sans prendre un instant en considération ce qui peut en résulter même dans un avenir assez proche, parfois aussi par ignorance et avidité. Le sinistre processus de l'érosion est le même dans le monde entier. Il n'intervient pas d'ordinaire si la main de l'homme ne vient d'abord déranger l'ordre naturel du paysage, sauf exceptions comme dans les parties du monde où des conditions désertiques existent de façon naturelle depuis les temps préhistoriques. Prenant le monde dans son ensemble, nous constatons qu'avant l'apparition de l'homme son équilibre se trouvait maintenu par le fait que le sol perdu à un endroit se trouvait compensé par la nouvelle « terre du dessus» qui se formait ailleurs grâce à l'action continue de la végétation sur les couches minérales sous-jacentes.

L'érosion intervient dès que le sol nu se trouve exposé au vent et à la pluie par suite du mauvais usage ou abus qui en a été fait, par la destruction inconsidérée de la couche protectrice d'herbes ou de forêts, par le manque à lui fournir de façon continue l'eau nécessaire à la croissance d'une végétation protectrice. Ces diverses malfaçons ont toutes pour résultat de mettre à nu la « terre du dessus », qui se trouve alors emportée par le vent ou ravinée par les averses. Le terrain se trouve ainsi raviné au point de ne plus offrir à l'œil que de « mauvaises terres» inutilisables, toujours difficiles et parfois impossibles à remettre en état de culture. Beaucoup d'entre nous ont eu l'occasion de voir des rivières en crue toutes brunes du limon qu'elles charrient, en fait la précieuse «terre du dessus» provenant de leur bassin versant, alors en train de s'en aller vers la mer où il se perdra. D'autres ont pu voir des ravins creusés par une soudaine trombe d'eau, parfois même par des pluies normales mais répétées. Aux États-Unis tout le monde se rappelle l'émotion produite en 1934 d'un bout à l'autre du pays par un vaste ouragan transcontinental chargé de poussière au point d'en obscurcir le soleil. Par là se trouvait mis sous les yeux de tous, de la façon la plus directe et la plus frappante, le fait que d'immenses surfaces naguère fertiles de cinq États de l'Ouest (Kansas, Texas, Oklahoma, Colorado et Nouveau Mexique) se trouvaient maintenant réduites en un « bol à poussière» (dust bowl) stérile et désolé.

Cette catastrophe avait pour cause le pâturage par de trop nombreux troupeaux de gros et petit bétail comme aussi le labourage et la mise en culture de terres qui jamais n'auraient dû être utilisées dans ce but. La grande majorité des Américains a maintenant oublié cet incident, mais il en est quelques dizaines de milliers qui n'ont pu en faire autant: les fermiers qui ont trouvé impossible de remettre leurs terres en état ou qui ont reculé devant le travail et la dépense qu'il y aurait fallu.

La plus commune et la plus insidieuse des formes d'érosion est peut-être ce qu'on appelle l'érosion en feuillets (sheet erosion) c'est-à-dire, comme le nom l'indique, celle où le sol se trouve enlevé peu à peu, en couches minces et plus ou moins régulières, par le vent ou par la pluie. Tel est souvent le résultat d'un mouvement progressif du sol d'un niveau plus élevé vers un niveau plus bas. Les conséquences immédiates en sont peu visibles, mais c'est un des types d'érosion dont il est le plus difficile de se préserver.

Un des points curieux de l'érosion est l'action de triage exercée par le vent ou l'eau qui emportent la terre. Tous deux entraînent à de grandes distances la matière organique qui est la base même de la vie du sol, comme aussi les poussières minérales les plus fines et les plus riches, en laissant derrière eux le gros sable et les particules rocheuses dont la valeur est beaucoup moins grande. Les fleuves ou rivières ne déposent d'ordinaire les matières organiques et poussières fines que bien loin en mer où elles ne peuvent plus servir à rien; les vents qui soufflent à des hauteurs parfois presque stratosphériques peuvent entraîner des poussières fines jusqu'à leur faire faire la moitié du tour du monde, sinon plus, et quand cette poussière vient enfin à retomber c'est trop souvent dans la mer aussi.
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«Pour se procurer des aliments l'homme pratique des clairières en forêt ou, dans les terres naturellement enherbées, retourne cette couche protectrice pour y semer ses récoltes. Il sème alors du grain ou l'équivalent pendant plusieurs années de suite, laissant trop souvent la terre nue et sans protection pendant les saisons de gros mauvais temps qui séparent ses récoltes successives.» HFO

On ne saurait énumérer ici toutes les causes d'érosion que l'homme met en jeu mais d'un bout du monde à l'autre le déroulement de ses conséquences est à peu près le même partout où il est possible de l'observer. Pour se procurer des aliments l'homme pratique des clairières en forêt ou, dans les terres naturellement enherbées, retourne cette couche protectrice pour y semer ses récoltes. Il sème alors du grain ou l'équivalent pendant plusieurs années de suite, laissant trop souvent la terre nue et sans protection pendant les saisons de gros mauvais temps qui séparent ses récoltes successives. Dans les pays de plaine l'érosion est moins sensible, bien qu'en fait elle ne cesse jamais. Sur les terres en pente, comprenant la grande majorité des surfaces cultivables du monde, elle est beaucoup plus rapide et au bout du compte ne peut manquer de s'avérer fatale, à moins que l'homme ne s'en rende maître et par malheur c'est aujourd'hui bien rarement le cas. La somme d'aliments que tel ou tel champ peut fournir à l'homme va en diminuant toujours d'une récolte à l'autre; au bout d'un certain temps il cherche pour ses cultures un nouvel emplacement, abandonnant l'ancien à son destin, que l'érosion va bien vite se charger de compléter. Des méthodes culturales convenables, aujourd'hui bien comprises, peuvent cependant venir mettre un terme à ce cycle de destruction, mais jusqu'à ce jour, dans de vastes contrées, l'homme va encore de place en place, usant la terre sans jamais une pensée pour autre chose que ses besoins matériels immédiats ou par le seul désir d'arracher des bénéfices rapides à un sol qui, mieux utilisé, eût pu le nourrir indéfiniment.

Le moment où il n'y aura plus nulle part de terres disponibles est aujourd'hui presque arrivé.
Une autre cause d'érosion est la surcharge des pâturages naturels, où les éleveurs s'efforcent de tenir le maximum d'animaux sur le minimum de surface, pâturant sans trêve, en saison comme hors de saison, et par là détruisant l'herbe et les buissons jusqu'au point où il ne reste plus rien que le sol à peu près nu. Une terre ainsi maltraitée ne tarde pas à se trouver ravinée par les pluies ou à souffrir d'érosion «en feuillets» ; de toute façon elle se trouve exposée de façon dramatique à de terribles dévastations par les vents violents et les pluies torrentielles.

L'une des causes d'érosion les plus largement répandues est la dévastation inconsidérée des forêts. Un taux d'abattage trop élevé, surtout sur des terres en pente, cause presque autant de dommages que ces feux de forêts aujourd'hui considérés par nous tous comme si redoutables. Sitôt la forêt détruite ou par trop éclaircie, la terre qu'elle protégeait commence à se raviner sous l'influence des eaux de ruissellement, partout du moins où les pluies sont abondantes. L'eau n'est plus retenue à la surface assez longtemps pour s'infiltrer doucement dans le sol, d'où elle ressortait plus tard sous forme de sources, de sorte que par moments il y en a trop à s'écouler sous forme de torrents et le reste du temps pas assez pour les besoins de la végétation. Le sol a donc à souffrir là d'un double inconvénient, la nappe souterraine s'abaisse dans toute une région, qui par ailleurs se trouve souffrir alternativement d'inondations et de sécheresses, parfois sur des étendues considérables de pays.

Un autre résultat de l'érosion sur des pentes jadis couvertes de forêts est que les barrages-réservoirs se trouvent engorgés de limon et colmatés de telle sorte que d'année en année ils ne peuvent plus contenir et distribuer que de moins en moins d'eau. Ils peuvent donc de moins en moins contribuer à freiner les crues et inondations, à fournir en toute saison de l'eau et de l'électricité et par là ne sauraient plus protéger ou desservir qu'une fraction toujours décroissante des pays d'aval pour l'alimentation desquels on les avait construits.

Il est encore une autre cause majeure de perte dans les ressources inséparables des forêts, de l'eau et des sols, je veux dire les guerres entre humains, et c'est même là une des ironies dominantes de notre vie actuelle. Le besoin urgent de produits forestiers pendant la guerre qui vient de finir est venu accélérer jusqu'à l'absurde la destruction de forêts qui dans beaucoup de pays avaient déjà tendance à disparaître beaucoup trop rapidement, pendant que d'un autre côté la pression faite sur l'agriculture pour en obtenir le maximum de récoltes dans le minimum de temps poussait les fermiers à exploiter leurs terres un peu comme des mines, dans le but d'en obtenir des bénéfices rapides plutôt que d'en assurer l'exploitation méthodique. Les conséquences ne manqueront pas de s'en faire sentir pendant des dizaines d'années et dans beaucoup d'endroits les pertes seront irréparables, vu la destruction des forêts protectrices et l'abus fait des terres cultivables.

Admirables paysans qui transformèrent les montagnes de Bali en garde-manger…
«Dans les pays de plaine l'érosion est moins sensible, bien qu'en fait elle ne cesse jamais. Sur les terres en pente, comprenant la grande majorité des surfaces cultivables du monde, elle est beaucoup plus rapide et au bout du compte ne peut manquer de s'avérer fatale, à moins que l'homme ne s'en rende maître et par malheur c'est aujourd'hui bien rarement le cas» HFO - Nb CJ: ici, à Bali et dans de nombreuses contrées d'Orient, des paysans géniaux ont établi des rizières étagées sur les pentes des montagnes, tout en conservant, autant que possible, la forêt en amont.

Chapitre VII, page 107. Les pays méditerranéen et l'Afrique.

Dans la Grèce antique, avec ses montagnes boisées, ses eaux abondantes et ses terres fertiles, la civilisation a vraiment atteint l'un des sommets de toute l'histoire humaine.

Les peuples de la Grèce avaient des esclaves, combinaison que ne tolère plus notre présente conception de la société, mais comme leurs maîtres eux-mêmes, ces esclaves étaient bien nourris, bien vêtus et bien logés. Comme il arrive dans toutes les sociétés humaines bien équilibrées, les arts florissaient, la religion et la philosophie soutenaient et ornaient la vie du peuple. De belles cités se bâtissaient; les grands hommes pouvaient développer à l'aise leur personnalité dans une atmosphère de création continue qui dura plusieurs siècles. Depuis lors vingt autres siècles ont passé et de bien regrettables changements se sont abattus sur cette péninsule jadis si pleine de beauté. Un récent incident nous amène à considérer la situation du peuple grec en tant qu'influencée par celle de sa terre, puis de là envisager la portée que cette relation entre un peuple et sa terre peut avoir sur l'ensemble de la situation mondiale actuelle.

Les États-Unis ont récemment consenti à la Grèce un prêt de plusieurs centaines de millions de dollars dans le but avoué de conserver ce pays dans la ligne des démocraties occidentales plutôt que de le laisser tomber sous l'influence, voire le contrôle, de l'idéologie soviétique qui lui vient de l'Est. Bien que qualifiée de «prêt» on ne s'attend sans doute pas à voir jamais rembourser en dollars une pareille somme d'argent, car la Grèce est un pays à peu près ruiné et son relèvement économique ne saurait apparaître que comme une possibilité des plus vagues. Ramené à l'essentiel, le prêt a été fait dans un but social ou politique. Pareille transaction implique que le peuple américain, qui a fait les fonds, a des raisons de considérer la nation grecque comme viable, ou tout au moins comme pouvant le redevenir grâce à un appui financier adéquat, et par là s'avérer assez stable pour pouvoir se donner un gouvernement de forme démocratique. Le moment ne serait-il pas venu de reconnaître qu'aucune stabilité politique n'est possible si les besoins alimentaires fondamentaux d'un peuple ne peuvent arriver à être satisfaits? Or tel est précisément le cas si la base productive du sol est inadéquate, si elle manque ou si elle se trouve ruinée. La ténacité morale d'un peuple se trouve affaiblie si sa terre n'est pas assez fertile pour lui donner une raisonnable sécurité, mentale aussi bien que physique, car en vérité les deux vont ensemble. Autrement les meilleures intentions de gens pressés par la misère risquent de tourner à tous les vents comme pourrait le faire un roseau.

Ceci n'est pas dit pour critiquer ni sous-estimer le peuple grec qui, comme chacun le sait, est passé par d'innombrables épreuves et n'a cessé de lutter bravement pour recouvrer la liberté que ses philosophes ont été les premiers à définir dans les temps glorieux de son antique civilisation. Il ne faut pas non plus voir là une réflexion plus ou moins déplacée sur la valeur stratégique ou l'opportunité d'un tel prêt consenti dans un but purement politique. Toute la question se résume en ceci: le prêt a-t-il été consenti après considération adéquate de la situation agraire en Grèce; des arrangements ont-ils été pris en vue d'un bon programme à long terme pour la remise en état de la base terrienne dont proviennent les ressources vivantes de ce pays? Si non ce placement, peut-être simple précurseur de plusieurs autres du même genre, nous apparaît comme spéculatif à l'extrême et l'on ne voit pas bien comment son but pourrait jamais être atteint. Pareilles questions et observations donnent à penser que le temps est venu où les affaires internationales ne peuvent être conduites de façon intelligente si les gouvernements ne sont préparés à reconnaître que la condition des terres et l'usage qui en est fait sont des éléments essentiels de tous les problèmes mondiaux.src="imgISME/

Une vue même des plus sommaires suffit à donner l'idée de la situation désespérée où se débat aujourd'hui la Grèce. La surface du pays n'est guère que de 135.000 kilomètres carrés, environ celle de l'État américain de l'Arkansas, pour une population de plus de sept millions et demi. La surface cultivable n'est d'ailleurs que de vingt pour cent de l'ensemble du pays, ce qui donne environ 38 ares de terre cultivable par tête d'habitant alors que, comme nous l'avons vu, il faudrait au minimum un hectare par tête. Toutes les régions de la Grèce, y compris ses terres cultivables, ont terriblement souffert de l'érosion. Il ne semble pas que plus de deux pour cent de tout le pays aient conservé leur ancienne «terre du dessus», (...)

Admirables paysans qui transformèrent les montagnes de Chine en garde-manger…

«La surface cultivable n'est d'ailleurs que de vingt pour cent de l'ensemble du pays, ce qui donne environ 38 ares de terre cultivable par tête d'habitant alors que, comme nous l'avons vu, il faudrait au minimum un hectare par tête. Toutes les régions de la Grèce, y compris ses terres cultivables, ont terriblement souffert de l'érosion. Il ne semble pas que plus de deux pour cent de tout le pays aient conservé leur ancienne «terre du dessus» HFO - Nb CJ: d'où l'avantage des cultures en terrasses que nos paysans ardéchois, cévenols, provençaux... avaient mis en valeur: «... Ils avaient monté des murettes, Jusqu'au sommet de la colline...»


Le problème peut utilement nous éclairer sur ce qui a pu intervenir pour transformer ainsi à son désavantage tout le littoral africain de la Méditerranée, jadis grenier de Rome, aujourd'hui terre des villes mortes enfouies sous le sable et le limon, de vallées désolées entre des collines couronnées de rochers dont la terre a été arrachée. Nulle part il ne reste beaucoup de végétation. Des ravins aux proportions effrayantes se sont formés dans tout ce pays qui jadis nourrissait une grande nation; ce qu'il peut rester de bonne terre continue à se trouver entraînée vers la mer pour donner naissance à des marécages impénétrables et infectés.

Selon toute probabilité c'est l'arrivée des Arabes avec leurs troupeaux de gros et surtout de petit bétail qui a le plus contribué à la dévastation. Ici encore semble s'être produit l'éternel conflit entre les sédentaires et leurs ennemis les nomades. Comme il était déjà arrivé si souvent dans l'histoire, ce sont les nomades qui ont fini par l'emporter. Leurs moutons ont dévoré jusqu'aux racines inclusivement tout ce qu'il pouvait y avoir de verdure sur la terre, ainsi laissée nue et exposée à tous les ravages de l'érosion. Peu à peu toutes les grandes villes d'une région jadis prospère ont été enfouies sous le sable et le limon. L'antique Cuicul, par exemple, jadis très riche, a été complètement recouverte sauf le haut d'une colonne qu'on a trouvée sortant de terre d'un mètre environ au milieu d'un terrain dévasté. Aujourd'hui déblayée on peut y voir, remontant à sa belle époque, plusieurs beaux temples ou églises chrétiennes, deux forums, de vastes magasins pour l'huile et pour le blé. Par ailleurs la ville de Timgad, fondée par Trajan au premier siècle de notre ère, a connu le même sort. Enfouie sous des débris accumulés par le vent, rien ne restait au-dessus du sol de ce qui avait été ses fameux monuments publics et ses riches maisons particulières. Seule une arcade et trois grandes colonnes restaient pour marquer le site de la ville perdue, aujourd'hui réduite à une succession de monticules arides ondulant comme les vagues de la mer.

A l'époque romaine tout ce pays était parfaitement entretenu. Il semble que les Phéniciens y aient apporté l'excellente technique de cultures en terrasse et de contrôle des eaux pluviales que dans leurs pays d'origine ils avaient apprise à leurs dépens depuis nombre de générations et de là apportée avec eux partout où ils ont eu l'occasion de s'établir. D'un bout à l'autre de l'Afrique du Nord on peut voir encore un grand nombre de citernes et de barrages remontant à l'antiquité. Beaucoup sont encore utilisables; en nombre d'endroits les tribus y prennent encore de l'eau.

Plus importante encore que la nécessité de remettre en état cette terre à moitié ruinée est la nécessité de faire comprendre aux nomades le mal que fait au sol leur économie dévastatrice et comment à la longue elle peut causer leur chute en même temps que la disparition de toute vie dans la région par eux fréquentée. Il est d'ailleurs malheureusement bien douteux que jamais pareille idée puisse entrer dans la tête des hommes de la tente. Bien peu d'entre eux sont assez instruits pour comprendre les difficultés fondamentales de la situation et bien moins encore pourraient ou voudraient faire quoi que ce soit pour y porter remède.

On pourrait croire à première vue que le Centre et le Sud de l'Afrique sont un pays neuf avec de vastes zones inexplorées capables de subir un développement productif. En réalité tel n'est pas le cas, il s'en faut même de beaucoup. Les dommages de l'érosion y sont dès maintenant très étendus et une forte proportion des terres de culture y a subi des dommages considérables. Mieux peut-être que tout autre continent l'Afrique nous montre les funestes effets produits par la transplantation des méthodes culturales européennes dans d'autres parties de la terre, spécialement celles situées dans les régions tropicales ou subtropicales. Ce qui est arrivé en Afrique confirme l'axiome suivant lequel les méthodes d'utilisation du sol correspondant à un climat ou à un système social donnés ne conviennent pas nécessairement à un autre et même peuvent s'y avérer des plus néfastes. Par-dessus tout, l'Afrique est là pour nous forcer à reconnaître les tristes résultats auxquels on aboutit si l'on s'obstine à tirer de la terre un profit en argent au lieu de la considérer comme la source de nos aliments de base.

Que ceci nous plaise ou non, la nature ne saurait nous donner un blanc-seing pour notre recherche du profit. Depuis plusieurs milliers d'années le dernier mot lui est toujours resté sur ce point: combien de fois encore faudra-t-il que la démonstration nous en soit faite? On pourrait au besoin comprendre que l'homme s'acharne indéfiniment à cette dispute, n'était le fait qu'elle se poursuit nécessairement au détriment du monde entier. Avant l'arrivée en Afrique des premiers colons européens les indigènes avaient partout leurs propres méthodes pour utiliser le sol. Ils étaient au nombre d'environ cent vingt millions sur un continent ayant presque quatre fois l'étendue des États-Unis: même en tenant compte des zones inhabitables il y avait assez d'espace pour tous et les indigènes n'avaient pas l'habitude de prendre à la terre plus qu'elle ne pouvait leur donner. En d'autres termes on peut dire qu'ils en tiraient leur subsistance sans penser au bénéfice en argent ou aux richesses qu'ils auraient pu acquérir en exportant les produits du pays. Les méthodes d'utilisation du sol en usage dans diverses régions de l'Afrique valent la peine d'être étudiées de près, quand ce ne serait que pour mettre en relief l'aptitude des humains à vivre de la terre dans ce qu'on peut considérer comme des conditions à peu près naturelles. L'arrivée des colons européens y a apporté deux changements de première grandeur. D'abord les tribus indigènes ont été en beaucoup d'endroits chassées des vallées fertiles et par là contraintes d'abattre ou de brûler les forêts pour faire place à leurs cultures. Tandis que se faisait naturellement sentir la pression résultant du nombre toujours plus grand des hommes sur un territoire donné, le facteur le plus fâcheux de ces derniers temps a sans doute été l'introduction par les colons européens de cultures nouvelles comme le coton, le tabac et le café, destinées à fournir un produit réalisable en argent sur le marché mondial. Il va de soi que dans certaines régions les indigènes ont vite fait de remarquer ce que font les colons et de s'approprier leurs méthodes avec les bénéfices à en tirer. Partout se fait jour le désir d'acquérir toutes les choses plus ou moins coûteuses dont disposent les Européens, peu importe que ce soient des vêtements, une bicyclette ou seulement une bouteille de gin. Il en résulte que les indigènes ont de plus en plus tendance à exploiter leur terre comme une mine pour en tirer le plus d'argent possible.
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« Ici encore semble s'être produit l'éternel conflit entre les sédentaires et leurs ennemis les nomades. Comme il était déjà arrivé si souvent dans l'histoire, ce sont les nomades qui ont fini par l'emporter. Leurs moutons ont dévoré jusqu'aux racines inclusivement tout ce qu'il pouvait y avoir de verdure sur la terre, ainsi laissée nue et exposée à tous les ravages de l'érosion.» HFO - Nb CJ: la culture est plus pénible que l'élevage comme le montre l'image; mais elle permet de faire vivre une population plus importante; de plus, elle peut, comme ici, être moins dégradante pour les sols.

Le Nouveau Monde. Page 1920.

A notre époque l'aspect et les modalités peuvent en être quelque peu différents sans que le fond du conflit cesse d'être en réalité le même. Les raids des hordes de pasteurs qu'a connus l'Antiquité ont de nos jours leur contre-partie dans la pression exercée sur le Congrès par les groupes politiques qui représentent les grands propriétaires de troupeaux. Les représentants des marchands de bois, eux aussi, font l'impossible pour arriver à des arrangements par où les profits de leurs commettants puissent être assurés et si possible augmentés. Dans l'état actuel des choses et des idées il n'y a rien là qui puisse être considéré comme contraire à la morale: c'est la façon américaine de faire des affaires. Désormais, pourtant, des faits bien établis exigent que les terres cultivables et les ressources renouvelables, les forêts, les eaux et la faune sauvage, soient utilisés dans le sens et au bénéfice du seul intérêt général. Il y a là en plus une question de conscience.

Sous l'empire des lois actuelles quiconque vole un pain chez le boulanger peut être condamné à la prison. Son geste ne lèse que le boulanger, mais si pour le seul bénéfice de son porte-monnaie le propriétaire d'un terrain boisé dans le bassin versant d'une rivière vient à en abattre tous les arbres, le résultat bien net en est que des valeurs alimentaires sont soustraites non plus à un propriétaire mais à tous les propriétaires ou fermiers dont les terres sont situées en aval. Nous avons vu en effet que le déboisement d'un versant a pour effet inévitable de porter atteinte à la quantité d'eau disponible dans la vallée, parfois au point d'y faire entièrement tarir toutes les sources et tous les puits. En Amérique d'innombrables milliers de propriétaires et de fermiers ont été ainsi entièrement ruinés. Devant de pareils faits, quelle valeur morale peuvent bien avoir nos présents codes? Il n'y a d'ailleurs rien de révolutionnaire dans l'idée que les ressources renouvelables appartiennent en réalité à toute la nation et partant que l'usage fait de la terre doit être partie intégrante d'un plan d'ensemble bien coordonné. Ce principe est déjà en vigueur dans d'autres démocraties.

Dans certains pays d'Europe, par exemple, un individu qui possède des forêts ne peut en aucun cas couper un arbre sur sa propriété sans s'être préalablement mis d'accord avec le Service forestier de son Gouvernement, agissant comme promoteur d'une saine méthode d'exploitation forestière et habilité pour en contrôler l'emploi. La propriété privée des ressources naturelles d'un pays ne se justifie en effet sur le plan moral que si ces ressources sont exploitées par leur propriétaire de façon conforme à l'intérêt général de la nation. Depuis dix ans les États-Unis ont fait un sérieux pas dans cette direction. La première mesure importante prise pour coordonner les ressources de la terre et les intégrer dans un programme d'ensemble a été la création de la Tennessee Valley Authority, votée en 1933 par le Congrès non sans un long et sérieux débat de conscience. Conçue en accord avec le slogan américain « quand vous faites quelque chose, faites-le en grand ». cette gigantesque entreprise représente en réalité une expérience de planification appliquée à la vallée d'un grand fleuve avec toutes ses ressources en terres et en eaux. Elle a une influence directe sur la vie et la fortune de plus de trois millions de personnes.

Sous l'empire d'une administration compétente elle s'est en une douzaine d'années avérée non seulement comme une expérience sociale mais encore et surtout comme un effort pour harmoniser les besoins de l'homme avec le processus des forces naturelles. Par-dessus tout il faut y voir un exemple dont peuvent être tirées les leçons les plus précieuses pour résoudre les problèmes devant lesquels se trouve tout le pays. L'interdépendance de tous les éléments dans la grande machinerie créatrice de la nature fait on ne peut mieux ressortir le fait que tout programme envisagé pour rétablir la situation exige un puissant effort de coordination à l'échelle de la nation tout entière. Les conditions en sont nombreuses et complexes, sociales, financières et politiques aussi bien que physiques. Le malheur est qu'un tel programme soit encore à formuler.

La question reste donc posée: le peuple américain va-t-il continuer à suivre la même route poussiéreuse et périlleuse jadis parcourue jusqu'à leur culbute finale par tant de puissantes et brillantes nations ou va-t-il dans sa sagesse choisir la seule route qui lui permette d'échapper au désastre que nous avons déjà vu tomber sur tant d'autres peuples de la terre?

CONCLUSION

La coutume veut que quiconque professe des opinions comme celles ci-avant exprimées doive, en manière de conclusion, soit formuler un programme précis pour sauver la situation soit, admettant celle-ci comme sans issue, se résigner à dire que nous en arrivons maintenant au crépuscule de la civilisation. A la vérité les pages qui précèdent n'ont été écrites que pour exposer une théorie d'ensemble sur les relations entre la vie humaine et le monde vivant dont nous sommes entourés. L'auteur y a été poussé par la conviction que nous autres humains passons sans nous en rendre compte par une époque de réalisations presque incroyables, de gloire et de tragédie, les yeux occupés tantôt à chercher les étoiles, tantôt à nous dévisager les uns les autres avec haine et avec fureur, mais que ce faisant nous avons oublié la terre, du moins en tant que source de notre vie. C'est chose étonnante que de voir combien il est rare de trouver, même dans les milieux les plus avertis, une seule personne bien au fait de la destruction accélérée que nous infligeons sans arrêt aux sources mêmes de notre vie. Par ailleurs les rares esprits qui s'en rendent compte ne voient en général pas le lien entre ce fatal processus et les exigences irrésistibles d'une population humaine sans cesse en augmentation. Ce sont pourtant là des conditions indivisibles, qu'on ne saurait en bonne logique envisager séparément. Combien, ailleurs en trouverait-on parmi les spécialistes même les plus avertis et les plus distingués en matière d'agronomie, de chimie, de biologie et d'économie politique - sans oublier la politique tout court -voulant bien admettre que ces connaissances spéciales ne peuvent avoir leur pleine et entière utilité si elles ne sont pratiquement intégrées les unes dans les autres?

« L'auteur y a été poussé par la conviction que nous autres humains passons sans nous en rendre compte par une époque de réalisations presque incroyables, de gloire et de tragédie, les yeux occupés tantôt à chercher les étoiles, tantôt à nous dévisager les uns les autres avec haine et avec fureur, mais que ce faisant nous avons oublié la terre, du moins en tant que source de notre vie.» HFO
Machos: explosion démographique= taudis à l'horizon, enfants affamés

Machos: explosion démographique= ravages au moindre pet de la planète…
«Par ailleurs les rares esprits qui s'en rendent compte ne voient en général pas le lien entre ce fatal processus et les exigences irrésistibles d'une population humaine sans cesse en augmentation. Ce sont pourtant là des conditions indivisibles, qu'on ne saurait en bonne logique envisager séparément» HFO

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Par exemple:
La planète au pillage; Fairfield Osborn - Maurice Planiol (Traducteur)
Poche - Broché - Paru le: 08/10/2008
Editeur: : Actes Sud - Collection : Babel; préface de Pierre Rabh
ISBN: 978-2-7427-7447-0
EAN: 9782742774470
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Fairfield Osborn ; préface de Pierre Rabhi
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Signé Chris Oïkostome Henri Fairfield Osborn vu pa Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Notes section 7:   ( Sauter les notes de section 7 )
7-1.-↑ Citation: "Le Rubicon, Rubico en latin, est un petit fleuve côtier du Nord de l'Italie, dans la région d'Émilie-Romagne à l'est de la plaine du Pô, qui se jette dans l'Adriatique. (…) Il devint célèbre quand Jules César le traversa avec ses légions en armes le 12 janvier 49 av. J.-C. sur les traces de Pompée. Il viola la loi du Sénat romain. Si l'on en croit Suétone, il lança en franchissant la rivière la célèbre formule : « Le sort en est jeté » (« Alea jacta est »)."
Nb: Wikipedia, c'est quand même plus sérieux !…


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Il faut cultiver notre jardin...
Chris Oïkostome: aimer Voltaire
Lois de l'Écologisme
Mon beau Jardin, ma Planète, comme je t'aimais…
C. Jodon
Moi qui n'ai pas le génie de Malthus ni la flopée* de diplômes d'un Barry Commoner, la culture d'un Fairfield Osborn, je me permets quand même, histoire de clarifier des cervelles truffées de "développement durable", d'énoncer des lois de l'Écologisme qui tiennent debout et qui "font dans l'urgence": 


- LOI 1 de l'ÉCOLOGISME de Christian Jodon: Le plus grand crime qu'au XXIème siècle une nation puisse commettre contre l'Humanité et contre la biocénose est d'exploser démographiquement.
- Corollaire impératif: Briser la courbe de l'explosion démographique humaine ou abandonner la planète aux poux, aux puces et aux cafards...

- LOI 2 de l'ÉCOLOGISME du même: Si la gourmandise est un péché capital, la goinfrerie est un péché capitaliste qui conduit la biosphère terrestre au déséquilibre fatal.
- Corollaire 1: Acheminer tous les hommes, égalitairement, vers une frugalité moyenne supportable par les personnes autant que par la planète.
- Corollaire 2: Une croissance économique et industrielle éternelle est impossible.

- LOI 3 de l'ÉCOLOGISME du même: Après trois siècles de dégradation effrénée de la planète et devant l'explosion démographique humaine, il faut désormais cesser de stériliser de nouveaux sites naturels et restaurer les sites pollués au bénéfice des générations futures.
- Corollaire: « Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. » ( Trichons pas: ça, c'est du Voltaire** ).

Pour mieux les comprendre, lire les articles: "Apologie d'un Vilain Monsieur". Gaffe! Un gros pavé à digérer ! Et l'info sur le "Lac de Beaumont", qui suit le précédent.
Bonne nuit, les petits...

Notes
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* - Floppée (Queneau), flopée (Vialar), flaupée (Péguy): Argotique: Volée de coups, correction; grande quantité, foule, multitude... Étymol. et Hist. 1843 « volée » (Dict. de l'arg. mod. ds Fr. mod. t. 15, p. 199). En savoir davantage: Dictionnaire du CNRTL
**- Ah! Voltaire: «Vous savez... — Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin. — Vous avez raison, dit Pangloss : car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis ut operaretur eum (cf 8-6 plus bas), pour qu'il travaillât; ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. — Travaillons sans raisonner, dit Martin; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable ... » Quoi de plus jubilatoire pour se laver le cerveau que de savourer une page du style de François Marie Arouet (1694-1778). Cadeau: je vous ai scanné la dernière page de "Candide".
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"Candide" de Voltaire: la Dernière Page.
Voltaire: "Romans & Contes";
Texte établi et annoté par Jean Fournier,
Agrégé de l'Université, Professeur au Lycée Montaigne.
Présentation par André Maurois, de l'Académie Française.
Les Éditions Nationales, 10 Rue Mayet; Paris
Extrait: la dernière page…
	
…je présume qu'en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement,

et qu'ils le méritent; mais je ne m'informe jamais de ce qu'on fait à Constantinople; je me contente d'y envoyer vendre les fruits du jardin que je cultive».
Ayant dit ces mots, il fit entrer les étrangers dans sa maison: ses deux filles et ses deux fils leur présentèrent plusieurs sortes de sorbets qu'ils faisaient eux-mêmes, du kaïmac  (8-1↓ )  piqué d'écorces de cédrat confit, des oranges, des citrons, des limons, des ananas, des pistaches, du café de Moka qui n'était point mêlé avec le mauvais café de Batavia et des îles. Après quoi les deux filles de ce bon musulman parfumèrent les barbes de Candide, de Pangloss et de Martin.
« Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre? — Je n'ai que vingt arpents, répondit le Turc; je les cultive avec mes enfants; le travail éloigne de nous trois grands maux: l'ennui, le vice et le besoin  (8-2↓ ) .
Candide, en retournant dans sa métairie, fit de profondes réflexions sur le discours du Turc. Il dit à Pangloss et à Martin: « Ce bon vieillard me parait s'être fait un sort bien préférable à celui des six rois avec qui nous avons eu l'honneur de souper. — Les grandeurs, dit Pangloss, sont fort dangereuses, selon le rapport de tous les philosophes: car enfin Églon, roi des Moabites, fut assassiné par Aod; Absalon fut pendu par les cheveux et percé de trois dards; le roi Nadab, fils de Jéroboam, fut tué par Baasa; le roi Éla, par Zambri; Ochosias, par Jéhu; Athalia, par Joïada; les rois Joachim, Jéchonias, Sédécias, furent esclaves (8-3↓ ) . Vous savez comment périrent Crésus, Astyage, Darius, Denys de Syracuse, Pyrrhus, Persée, Annibal, Jugurtha, Arioviste, César, Pompée, Néron, Othon, Vitellius, Domitien, Richard II d'Angleterre, Édouard II, Henri VI, Richard III, Marie Stuart, Charles Ier, les trois Henri de France  (8-4↓ ) , l'empereur Henri VI (28-5↓ ) ? Vous savez... — Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin.
— Vous avez raison, dit Pangloss : car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Éden, il y fut mis ut operaretur eum (8-6↓ ) , pour qu'il travaillât; ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. — Travaillons sans raisonner, dit Martin; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable ..
Toute la petite société entra dans ce louable dessein; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide; mais elle devint une excellente pâtissière; Paquette broda; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme; et Pangloss disait quelquefois à Candide: « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. — Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin (8-7↓ )  ...

Annotations de Jean Fournier: Notes section 8 ci-dessous
Notes section 8:   ( Sauter les notes de section 8 )
8-1.-↑ Kaïmac: Laitage, sorte de crème préparée par ébullition du lait. C'est un mets turc.
8-2.-↑ Le travail, que j'ai toujours regardé comme la plus grande consolation du monde pour les malheurs inséparables de la condition humaine. (Lettre à Roques, 6 février 1754)
8-3.-↑ Souvenirs bibliques (...)
8-4.-↑ Henri II, Henri III, Henri IV.
8-5.-↑ Crésus fut condanmé deux fois à mort, et l'on ne sait comment il finit; Arioviste vit ses troupes tout entières massacrées par César; l'empereur Henri VI mourut de misère. Tous les autres moururent de mort violente (bien qu'il y ait doute pour Denys de Syracuse et Henri VI).
8-6.-↑ "Ut operaretur et custodiret illum" (afin qu'il le cultivât et le gardât). (Genèse chap. II, verset 15).
8-7.-↑ Toute la correspondance de Voltaire à cette époque célèbre le plaisir qu'il éprouve à cultiver le jardin de Ferney. Il bêche lui-même jusqu'à plus de soixante-dix ans. Ce n'est donc pas par hasard que Voltaire est conduit à cette formule, dont l'origine est plus restreinte que la portée.
François Marie Arouet; Voltaire.)


Belle édition que cette édition critique des Éditions Nationales à Paris; sans doute devenue introuvable... Essayez Abebooks ou un autre.
D'après Google: Les Editions Nationales; 38, Rue Moscou, 75008 Paris; 01 44 70 92 53
J'espère que vous avez passé un agréable moment en cette compagnie. Mais ! Gaffe ! Les 3 lois là-haut: faut maintenant les savoir par cœur ! J'interrogerai demain matin...
«Vous conviendrez qu'un sage peut guérir des fous»
 C'est encore lui: Voltaire... "Histoire de Jenni"
Signé Chris Oïkostome Voltaire vu et aimé par C. Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

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L'enfant qui glanait du foin
Chris Oïkostome
Il commençait à se faire tard. La journée avait été belle.
Le soleil avait brillé et chauffé l'air qui s'était chargé des parfums de la campagne. Par-dessus les peupliers d'Italie, quelques rares nuages blancs paraissaient s'effilocher dans les tours de Saint-Laurent.
L'enfant marchait depuis des heures par les chemins ruraux et maintenant, retenant à deux mains les pans de son tablier noir de novice, il n'osait plus reprendre le chemin du foyer. Là-bas, elles devaient être mortellement inquiètes et l'accueil risquait d'être tumultueux.
La mère était douce. Toute la journée elle chantait de sa belle voix juste et pure une chanson de Rina Ketty.
« J'attendrai le jour et la nuit
J'attendrai toujours ton retour
J'attendrai car l'oiseau qui s'enfuit
Vient chercher l'oubli dans son nid
Le temps passe et court
En battant tristement
Dans mon coeur trop lourd
Et pourtant j'attendrai ton retour. »

 (9-1↓ ) 
Ecouter Rina Ketty comme la Mère l'écoutait en 1939, en attendant le Père rappelé sous les drapeaux...

La voix de l'Italienne de Sarzana n'était ni plus pure ni plus douce... Pourtant, ces temps-ci, la voix de maman se brisait parfois dans un sanglot...

L'enfant ne savait pas s'il rentrerait un jour au logis.

Jamais ? Qu'allait-il devenir ?
« Fouchtra ! Gamin ! Pousse-toi de là; j'allais t'écraser...»

Tout l'après-midi, il avait suivi le va-et-vient des carioles couvertes de fenaisons parfumées. Bedonnantes de gauche à droite, débordantes de récoltes de tous côtés, elles accrochaient les buissons d'épineux qui bordaient les chemins dans toute la région. Les haies frissonnaient au passage, retenant à tout moment de larges brassées d'un foin parfumé comme de la tisane.

Dans sa pauvre cervelle de gamin bousculé par un tourbillon de l'histoire, Dieu sait ce qui se passait ! Il imaginait que toutes ces brassées de foin désormais pendues aux ramilles, perdues par les faneurs, allaient être gâchées à jamais et qu'il lui incombait la lourde responsabilité de les récupérer afin qu'elles ne fussent pas gaspillées pour toujours. Aussi les deux pans du tablier noir de marmouset étaient-ils si gonflés qu'on lui voyait à peine encore le visage.

Il était fatigué. Il trouva la décharge où quelques troncs de peupliers oubliés par un forestier négligent commençaient à se couvrir d'armillaires.
Il se laissa tomber, repensant à sa journée fichue...
Avant, Maman chantait "Si tu reviens", imitant la douceur des arrondis de "r" de la voix de l'émigrante qui avait préféré la bohème de Gaston Couté, du Lapin à Gill et de la Commune libre de Montmartre à la pauvreté nostalgique des quais de La Spezia. La TSF de Grand-mère diffusait toujours cet air-là; mais depuis qu'elle avait fait l'exode au fond d'un carton rembouré de vieux journaux — on aurait dit qu'elle emportait un trésor — le Philips ne diffusait plus que "J'attendrai..."

Il revoyait la descente précipitée sur la route forestière en lacets dévalant, très raide, sur Arbois parmi les sapins du Jura... Il revoyait les vacances embaumées dans les myrtilles, au bords des étangs perdus regorgeant de tanches et de gardons ventrus... Il sentait encore le lait crémeux, la confiture d'airelles et les framboises aspergées de crème...

Un jour, l'orage les avaient surpris pendant une cueillette de myrtilles au fond de la forêt de Bonnevaux, sur les bords tourbeux de l'étang de Frasne. Pataugeant dans les mouttus (9-2↓ )  de sphaignes pour gagner l'allée forestière, ils avaient cru mourir sous la foudre... Mais le pire de l'orage les attendait à la maison des grands parents: le téléphone avait sonné. Les affichettes blanches au liseré tricolore avaient parlé: les gendarmes étaient venus deux fois déjà chercher le père rue Jeanne d'Arc, à Pierrefitte. Mobilisation générale ! Il fallait boucler la valise, la ficeler sur la galerie de la Rosengart et dévaler les lacets d'une route forestière de la Joux que le père connaissait pour l'avoir fréquentée, dans sa prime jeunesse, à bicyclette.

Ô la vitesse de la Rosengart ! Ô les cris de Maman ! Ô les poules écrasées et la peur redoublée des gendarmes... La petite sœur dormait tranquillement !… Encore un bébé...

Ô le départ du père au visage défait malgré qu'il dissimulât son angoisse !

Ô le déchirement du bambin de cinq ans qui se voyait arracher son père, son «Papa Paul» qui était tout pour lui, son géant protecteur, son rire et sa vie ! L'enfant, quoique très jeune, avait compris que, sans doute, le père partait pour mourir !

Ô le drame des enfants assez grands déjà pour comprendre que le père va mourir à la guerre et qui ne comprennent pas la nécessité de cette guerre-là qui leur vole leur abri, leur aile couveuse, leur protecteur !...

Après ça, ç'avait été la drôle de guerre, de septembre 39 à l'exode...

L'exode avec son cortège de péripéties, les Italiens désenchanteurs qui, désormais, faisaient des cartons sur les colonnes de réfugiés.

Saint Céré. Le petit paradis bien retranché. Les ruelles du Moyen-Âge; la rue du Mazel avec ses maisons en encorbellement et son caniveau médian: « Gare à l'eau  !». L'abondance d'un village endormi loin des guerres depuis des siècles. La pâtisserie suisse d'Hélène Montavon regorgeant de crème au beurre et d'effluves enchanteurs. La place qu'il fallait traverser, sous le regard impérieux du général Canrobert (9-3↓ )  pour gagner la petite école, face à la librairie Poujade où il devrait acheter l'ardoise et le taille-crayon...

Maintenant, c'était juin 40 et les fenaisons se déroulaient ici comme si de rien n'était. Peut-être les charretiers étaient-il un peu plus vieux, alors que la TSF de Grand-mère braillait les discours d'Hitler et les dépêches alarmistes des retraites bâclées des "Papa Paul"...

À ce moment là, avaient commencé d'affluer dans la rue principale, venant du Nord, de Tulle et de plus haut encore, des dizaines, des centaines, — l'enfant aurait dit des milliers — de camions kakis, bariolés, flambant neufs, bourrés de soldats se repliant en bon ordre; des camions-citernes gigantesques encombraient la grand place d'un Canrobert au regard devenu réprobateur...

C'était jeudi, jour de repos des néophytes du cours préparatoire, à cette époque. L'enfant s'était levé tôt. Il avait ouvert la porte sans bruit. Descendu l'escalier à pas de velours... Il allait retrouver "Papa Paul" !

Dans la rue principale, le flux des camions ne dégrossissait pas. Il était là, sur le bord du trottoir, scrutant les cabines, les bâches roulées, les ridelles: il allait arriver ! À lui de ne pas le rater... Pendant des heures que le clocher égrenait trop nonchalamment, il restait là. Les commerçants des boutiques voisines qui avaient observé son manège l'interrogeaient: « Je guette mon Papa Paul qu'un camion va me rapporter ! »

Mais l'après-midi arrivait. Il avait faim mais n'en voulait rien savoir, préoccupé seulement de ne pas rater le camion du père... Le flux avait diminué. Des créneaux s'étaient creusés...

Peut-être que Papa Paul était mort à la guerre ? Alors il fut désespéré. La terre s'effondrait sous lui ! C'est qu'en même temps, il redoutait les reproches que sa fugue du matin allaient lui valoir. Tout allait mal; alors il était parti au hasard, fuyant l'horreur de la guerre comme les criailleries maternelles. Désormais, il était seul dans la vie. La guerre avait défait son foyer et l'existence n'était plus pour lui que détresse…

— « Christian ! »

La mère était là !

Essoufflée, en nage, rassérénée, rassurante. Ah! le sein maternel où pleurer la perte du père ! Ah ! la douceur de l'indulgence et la joie de voir sa mère heureuse de le retrouver...

Elle l'avait pris par la main et l'entraînait au logis, vers les bonnes odeurs de soupe comme en savait préparer grand-mère. Déjà Maman chantonnait: « J'attendrai, le jour et la nuit, j'attendrai toujours... Ton retour...»

L'enfant, lui, ne comprenait pas ce monde absurde des adultes s'entredéchirant dans des guerres incessantes où des enfants perdaient leur "Papa Paul", pleuraient en mourant sous les bombardements, tremblants de faim, de froid et de peur...

Désormais, il savait que toute sa vie, il travaillerait à comprendre.
Comprendre, comprendre, toujours comprendre…


Dans son bonheur de serrer la bonne main maternelle, il y avait pourtant une ombre: sans façon, sa mère avait jeté la botte de foin...

À suivre !  (9-4↓ ) 

Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Notes section 9:   ( Sauter les notes de section 9 )
9-1.-↑ Rina Ketty - J'attendrai (Dino Olivieri), Pathé 1938
9-2.-↑ Les mouttus: nom local donné à Frasne, Doubs, aux mottes de terre qui dépassent la surface d'un étang, d'un marais, d'une tourbière. Pour se déplacer, sous peine de tomber dans des creux parfois profonds, il faut alors sauter de "mouttu" en "mouttu" — en somme, à saute-mouttus — ces mouttus finissant, à la lomgue par se rejoindre, on dit que l'étang "s'atterrit", c'est-à-dire qu'il se transforme en "terrain", prairie avec roseaux, carex, etc puis en sapinière. Le nom savant des "mouttus" est "touradon(s)". On peut en avoir une image sur le http://skiclubfrasnedrugeon.free.fr/2005-2006/2006_02_etang.htmsite du Ski Club Frasne-Drugeon
. Lequel évoque ces formations pédologiques par la phrase enchanteresse (pour celui qui n'est qu'un descendant éloigné des Frasnois): « Lorsque vous patinez au fond de l'étang, entre les bouleaux, les roseaux et les mouttus, vous avez l'impression d'être sur une autre planète ! ...
9-3.-↑ François Marcellin Certain de Canrobert (né à Saint-Céré le 27 juin 1809, mort à Paris le 28 janvier 1895). Maréchal français, il s'illustre dans les principales campagnes du Second Empire (particulièrement aux combats de l'Alma, de Magenta, de Solférino et de Saint-Privat. Il fut un fervent soutien du régime bonapartiste.
— Biographie de Canrobert dans Wikipedia

9-4.-↑ Nota bene: cet article ne servait qu'à introduire l'article ci-dessous... Par pitié: ci-dessous, ne ratez pas: "Comprendre la Guerre"...


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Gaston Bouthoul: le Français qui voulait comprendre la Guerre.
Chris Oïkostome
Cent mille fous de notre espèce couverts de chapeaux…
Références:elles sont nombreuses, voyez la liste des ouvrages:

Cliquez ici: aller dans Wikipedia
Ma référence; j'ai travaillé grâce à: * La guerre, PUF, « Que Sais-Je ? »,
1969

Gaston Bouthoul (1896-1980), docteur en droit et sciences économiques, sociologue, président fondateur de l'Institut français de polémologie, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, est l'auteur de nombreux ouvrages. Ses travaux de sociologie sur la guerre lui valurent le Prix International de la Paix en 1970.

"Profondément choqué par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, G. Bouthoul décida, en 1945, de fonder une nouvelle discipline, la polémologie, étude scientifique des conflits. Partant du constat que le phénomène guerre est une permanence dans la vie des hommes, elle a pour objectif de déterminer les véritables fonctions de la violence guerrière sur le corps social. "
Frédéric Coste
La suite de cet article, si vous voulez

"Découvreur de l'Homo furiosus, version guerrière de l'Homo sapiens, Gaston Bouthoul, fondateur de la polémologie moderne, explique les rapports éternels des sociétés et des individus avec la guerre analysée comme un phénomène social ordinaire aux conséquences majeures : les facteurs belligènes, les doctrines philosophiques et théologiques des guerres, leur morphologie, leurs aspects économiques, psychologiques, religieux, les plans de désarmement, l'impact des armes nucléaires...
"Si tu veux la paix, écrit-il, connais la guerre." Lire cette oeuvre magistrale, c'est se munir de clés permettant de mieux comprendre les mécanismes secrets qui produisent les épidémies de violence collective."

Traité de polémologie, sociologie des guerres de Gaston Bouthoul; Collection : Bibliothèque Scientifique Payot; Paru le : 12-03-1991 | Prix : 24.39 €; Gencod: 9782228883627 | I.S.B.N: 2-228-88362-X

La suite de cet article, si vous voulez

Gaston Bouthoul passe en revue tous les systèmes démo-régulateurs dont dispose la nature pour réguler des populations devenues explosives: bien sûr, ce sont surtout la famine, la pandémie ou maladie répandue dans toute la biosphère et la guerre. Guerre inter-spécifique chez les animaux, il découvre que le moyen démo-régulateur des populations humaines a toujours été la "guerre intra-spécifique", le massacre des hommes par les hommes.

"La Guerre" - Bref extrait du "Que Sais-je" cité plus haut: n°577.
« (...) de toutes ces institutions destructrices la plus efficiente est évidemment la guerre, car elle réalise en gros ce que les autres font en détail. De toute façon, la pyramide des âges offre le plus sûr critère pour juger soit de l'agressivité d'un Etat, soit de l'intensité avec laquelle il est obligé de recourir aux autres institutions destructrices.
Enfin l'émigration quoique n'étant pas une véritable institution destructrice, joue cependant le même rôle. On évalue à quarante millions le nombre d'européens qui quittèrent le vieux continent entre 1800 et 1914. Cet exode d'hommes jeunes explique que le XIXe siècle ait été relativement le plus pacifique de tous. De son côté la déportation est une émigration forcée: elle joue à certains moments un grand rôle dans l'histoire démographique par exemple dans le cas de la Sibérie et de l'Australie. Quant aux pertes de guerre, elles sont l'équivalent d'une émigration dans l'au-delà. »


Nb CJ: Dans ces guerres "intra-spécifiques, ce sont toujours les plus jeunes qui trinquent en premier: la première ligne des légions romaines en ordre de bataille était toujours constituée de débutants... Et des "Marie-Louise" du Poléon aux jeunesses hitlériennes nazies, les derniers carrés l'ont été aussi.

« L'infanticide différé. - Tout se passe comme s'il existait une relation d'équilibre et de compensation entre d'une part l'ensemble des institutions destructrices et, d'autre part, le rôle démographique de la guerre: lorsque la mortalité infantile, les famines, la misère, etc., font relativement moins de victimes, les guerres en font en général davantage. Cette tendance à l'existence d'un rapport inverse se trouve illustrée surtout par l'histoire des deux derniers siècles.
C'est avec la vaccination jennerienne et les premiers progrès de la médecine que commence la rapide augmentation de la population européenne: la race blanche a quadruplé depuis 1800 alors que les autres races ont seulement doublé. Et par une coïncidence frappante c'est alors que se situent les grandes tueries entre blancs: guerres de la Révolution et de l'Empire, guerre de Sécession, guerres civiles russe et espagnole, sans parler des deux guerres de 1914 et 1940.
Aujourd'hui, il semble que l'accroissement soit devenu beaucoup plus rapide en Asie. Il nous paraîtrait probable que les populations et les Etats de ce continent vont se montrer à leur tour les plus belliqueux. A moins que, s'étant affranchis des dominations et des influences européennes, ils ne préfèrent revenir à leurs institutions destructrices traditionnelles. C'est ce que l'avenir nous montrera.
Car la surpopulation ou les déséquilibres démo-économiques ne poussent pas nécessairement à la guerre. Ils tendent simplement à mettre en jeu des institutions destructrices dont la guerre n'est qu'un cas particulier. Jusqu'à présent, à travers l'histoire, on voit prévaloir tour à tour suivant les civilisations, les pays et les époques, deux tendances principales : la première consiste à aggraver sciemment la mortalité infantile par l'infanticide ou la négligence. La seconde consiste à protéger et à choyer les enfants, mais à les diriger plus tard vers la guerre, véritable infanticide différé. »


Nb CJ: Mille excuse, mais ça n'est pas sans en référer aux auteurs classiques les mieux compétents pour critiquer la boucherie guerrière que je vous "serine" Malthus... Bouthoul a été mon maître en néo-malthusianisme.

« La théorie de Malthus, elle, est fondée surtout sur la tendance à l'insuffisance des denrées alimentaires. La guerre, comme les famines et les épidémies, est pour lui un mode de rééquilibration entre population et subsistance. Malthus écrivait à la fin du XVIIIe siècle. Depuis, l'exploitation de l'Amérique et d'autres territoires riches mais alors déserts a fait régner en Europe une grande abondance qui a contredit la thèse malthusienne. Mais celle-ci redevient actuelle à mesure que l'augmentation de la population menace de dépasser de nouveau celle des subsistances. La hausse générale et persistante des denrées alimentaires semble le prouver.

Mais cette théorie n'exprime qu'une partie du phénomène, car la guerre, sous sa forme civilisée, est plutôt un phénomène de surabondance mal dirigée. Cependant le facteur démographique y joue un grand rôle car la surabondance qui précède la guerre doit comporter à la fois un surplus de produits et un surplus d'hommes disponibles.
Remarquons que les plans de paix démographiques sont les seuls d'entre tous ceux que nous avons cités qui n'aient jamais reçu même un commencement d'application ailleurs que dans des civilisations primitives ou archaïques dont les conditions sont trop différentes des nôtres pour que l'on puisse en tirer un enseignement. Il est frappant, alors que la médecine et l'hygiène font des progrès gigantesques de constater que la mentalité et les lois en matière de population, dans la plupart des pays, restent les mêmes qu'à l'époque où il fallait faire naître dix enfants pour en garder un. Car le seul dirigisme qui soit pratiqué en matière de population consiste, même dans les pays très peuplés, à pousser sans discernement à une augmentation désordonnée.
Aujourd'hui, les deux pays qui se montrent les plus aptes à précipiter le monde dans une catastrophe guerrière sont précisément ceux qui comptent à la fois le plus de ressources naturelles et le plus fort excédent réel d'hommes jeunes. Par suite de leur extrême rationalisation industrielle et technique la Russie et les Etats-Unis peuvent mettre à la disposition de la guerre, sans qu'il en résulte une grande gêne pour leur production, une proportion énorme d'hommes jeunes. Structure explosive pleine de menaces...
Tôt ou tard, dans nos civilisations saturées d'hommes, on posera la question du désarmement démographique, c'est-à-dire non seulement de la réglementation numérique, mais aussi, les progrès de la biologie et de la génétique aidant, de la proportionnalisation des groupes, des âges et des sexes.
La déclaration des Droits de l'Homme, excellemment discutée par l'UNESCO, a cependant oublié un point essentiel. Dans une civilisation mondialement ordonnée, qu'elle soit socialiste ou libérale, on peut accorder à l'homme tous les droits que l'on voudra, hormis celui de procréer inconsidérément. Car alors il compromet l'équilibre économique et la sécurité de l'ensemble. »


Gaston Bouthoul, "La Guerre"; extrait du "Que Sais-je" n°577.
Cette fois, le "petit garçon qui glanait du foin" a compris; voilà ce qu'il en dit:
« A l'heure où je vous parle, il y a cent mille fous de notre espèce couverts de chapeaux, qui tuent cent mille autres animaux couverts de turbans pour quelques tas de boue grands comme votre talon... Il ne s'agit que de savoir s'ils appartiendront à un certain homme qu'on nomme Sultan ou à un autre qu'on nomme, je ne sais pourquoi, César... Presque aucun de ces animaux n'a jamais vu l'animal pour lequel ils s'égorgent ».
Ah! Pardon. C'est pas le "P'tit Garçon", c'est le "Grand Voltaire"; vous me direz, cette ironie jubilatoire, la fleur du style français... Pas facile de la lui chiper !
Signé Chris Oïkostome Christian Jodon, admirateur de Bouthoul et Voltaire
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

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Réflexion sur les ruines de Bellecoste:
Opportunité d'un S.N.C.
Service National Civique  (10-1↓ ) 
xxxxx Bellecoste est un village ruiné du Mont Lozère. (Le Figaro, 13 février 1997 )

La France profonde abîmée par trois siècles de Libéralisme…
Avant de lire ceci (ou après), vous pouvez lire une déclamation en forme de pseudo-poème en prose, avec un peu d'emphase (Michel Laclos dirait "espèce d'enflure !") mais quand même, un certain charme: «L'homme nouveau, c'est pour quand ?» Clic ici.
«L'homme nouveau, c'est pour quand ?» en .PDF.
«L'homme nouveau, c'est pour quand ?» en .DOC.
«L'homme nouveau, c'est pour quand ?» en .RTF.
Retour: flèche bleue "Back" ou "Reculer d'une page" en haut à gauche.
Le texte ci-dessous en .PDF, dans une ancienne version, plus courte. Clic là.
Bellecoste est un village ruiné du Mont Lozère. La montagne du Goulet, le Bougès sont pleins de hameaux en ruines. Or il y avait là une architecture paysanne traditionnelle très intéressante; spécialement dans les parties granitiques ou schisteuses...
Certains prennent l'avion puis marchent très longuement pour visiter le Machu Pichu; il est vrai que l'architecture des Incas était impressionnante. Mais une architecture de mégalithes granitiques existait dans notre Mont Lozère; on en trouve les traces qui vont être bientôt effacées...

L'exode rural conjugué avec la saignée de 14.18 avait vidé nos campagnes; on a rêvé, en Mai 68, que des communautés hippies allaient retourner au bercail et redresser les murs ancestraux; mais ce n'était qu'un feu de paille. Les plus efficaces ont été, par endroit les touristes hollandais, anglais ou allemands... Mais souvent, la population autochtone a résisté: « Plutôt la voir s'écrouler définitivement que de vendre la maison des vieux à des Parigots !»...

Le plus rageant, n'est-ce pas de savoir que là où la main d'œuvre a émigré en ville, alors qu'elle manque au village, ç'a été pour chômer ? D'où l'idée qui vient à l'esprit irrésistiblement devant ce fiasco de la culture paysanne, laquelle aura été si typée dans ces montagnes, de proposer à des équipes de chômeurs, la restauration des derniers témoins de ce passé.

On imagine la joie qu'éprouveraient des hommes laissés pour compte à s'organiser en équipes animées par une flamme culturelle qui rendrait leur tâche passionnante. On voit bien qu'il n'y aurait pas là de concurrence déloyale aux entreprises capitalistes ni artisanales puisqu'il n'existe pas de financements publics ni privés pour de tels travaux.

Ah ! je suis passé, quelques années auparavant, randonneur passionné, à Bellecoste. Ah! j'ai franchi des petits ponts de granit enjambant des torrents: quelles petites œuvres d'art c'étaient donc qui témoignaient du génie, de la patience, de la persévérance des paysans de ces montagnes! Peut-être sont-ils aujourd'hui écroulés ? Alors faudrait-il les rebâtir; on aura recours aux procédés modernes et pour faire passer les grumiers, on jettera quelques poutres de béton précontraint dont la laideur défigurera la cascade...

Or, tous ces vestiges du passés sont passionnants pour de lointains visiteurs. Quand sur des pistes de VTT, sur des itinéraires pédestres ou cavaliers, on trouve de ces sites chargés de culture traditionnelle, on est comme ressourcé, lavé des pollutions de la ville. Et si l'on trouve alors le gîte et la tarte à la rhubarbe, avant de se jeter sur une paillasse, rêver un moment dans l'air glacé du soir, c'est la joie !

Il existe, j'en témoigne pour avoir longtemps marché à travers nos campagnes, une infinité de travaux d'intérêt collectif non monnayables dans le cadre d'une économie de marché concurrentielle comme celle que nous a imposée l'Europe du capital, mais qui pourraient devenir rentables pécuniairement et humainement si on les organisait à partir d'un "service civique national" ou "service national du chômage".
Raccourci d'histoire du Service Militaire National
Voir un site intéressant:
Site Hérodote


Les armées du Moyen-Âge était recrutée parmi des mercenaires de toutes nationalités qui se retrouvaient inactifs lors de la signature des traités de paix et se constituaient alors en bandes militaires vivant de meurtres et rapines sur le dos des populations. C'étaient les Grandes Compagnies matées par Du Guesclin mais qui désolèrent la France au XIVe siècle, sous les règnes de Jean le Bon et de Charles V. On a connu ainsi les Tard-Venus et la Compagnie Blanche. Jean II le Bon et Charles V s'en débarrassèrent à grand peine. D'autres bandes pillèrent la France au XVe siècle après le traité d'Arras de 1435 : les Écorcheurs..

Il a existé, du Moyen-Âge à la Révolution, une "milice" recrutée par tirage au sort des célibataires. C'est la Révolution française qui, poussée par la nécessité de juguler l'agression des puissances monarchiques liguées, appuyées par les rebellions internes, a instauré une "conscription nationale" le 19 fructidor An VI (5 septembre 1798), sous le Directoire, par la loi Jourdan énonçant : «Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie».
Cf: Historique de la conscription sur defense.gouv.fr

En 1733 par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume 1er avait instauré le premier une forme de conscription. Lorsqu'en 1792 et 1793 la France fut envahie par les armées étrangères, la «Patrie en danger» fit appel aux volontaires, «soldats de l'An II» qui remportèrent la victoire de Valmy; puis l'on instaura une forme de recrutement départemental varié qui aboutit en 1798 à la loi Jourdan. Cette conscription fut une aubaine pour certain général putchiste qui détourna au bénéfice de sa gestion financière personnelle le dynamisme de la Révolution française, laissant, lors de sa déconfiture, la France exsangue et en détresse au même point qu'elle avait quitté lors de la prise de la Bastille. « La mort d'un million d'hommes importe peu pour un homme comme moi ! »... disait-il!

Le XIXème siècle développa une forme de service militaire par tirage au sort mêlant à la corvée militaire de cinq ans, le rachat, par les privilégiés, d'un "remplaçant" pauvre (10-2↓ ) . Le 21 mars 1905, sur le modèle allemand, la République française instaura le service militaire obligatoire pour tous d'une durée de deux ans. Cette durée fluctua ensuite entre un an et plus de deux (Guerre d'Algérie, merci la Patrie, j'm'ai tapé vingt-sept mois !).

Le 28 mai 1996, Jacques Chirac, président de la République, annonça la fin du service militaire.
L'armée des "soldats citoyens" laissa place à une armée de métier. On a pu déplorer la disparition de la conscription générale qui brassait les hommes de régions et de milieux si divers. Cette expérience forgeait, comme l'école, une compréhension mutuelle entre Français d'origines diverses  (10-3↓ )  ainsi qu'un esprit de dévouement républicain qui ne manquait pas de rappeler la flamme de l'An II: « Un Français doit vivre pour elle, pour elle un Français doit mourir…» propre à rappeler aux "citoyens" que la République de France n'est pas qu'une corne d'abondance dispensatrice de d'allocs et d'Sécu !… Le site "Hérodote" compétent pour l'histoire mentionne que: « D'aucuns regrettent qu'elle n'ait pas été remplacée par un service civil obligatoire et universel à un moment où se pose la difficulté d'intégrer à la Nation les jeunes Français issus de l'immigration récente. » Je suis de ceux-là, mais je ne pense pas qu'à l'intégration des immigrés; mais à une utilisation rationnelle, humanisante et formatrice, de tous les chômeurs…

Cf: Site Hérodote
Comment remplacer "l'assistanat" haï des privilégiés par le service d'intérêt collectif ? (10-4↓ ) 
Radicalement, il faudrait organiser une résorption programmée d'une réalité dialectique insupportable: supprimer les riches pour qu'il n'y ait plus de pauvres!... Ou supprimer la condition d'esclave pour qu'il n'y ait plus de ces insupportables privilégiés. Et en plus ! tellement incompétents à gérer leurs propres sociétés puisqu'ils y passent leur vie de crocodiles anthropophages à s'entredévorer. Ni faisable, ni souhaitable; un certain niveau d'inégalité, inhérent à la biologie, existera même dans une société égalitariste et vouloir imposer à la nature un état de fait hors-nature s'est récemment traduit par des violences qui ont lassé les humiliés eux-mêmes ... Mais si la société humaine aura du mal à être strictement égalitaire, au moins faut-il qu'elle soit égalitariste et ramène les inégalités sociales à un niveau moyen supportable, fraternel.

L'outil de programmation existe: c'est la raison, la réflexion, c'est le cerveau humain. C'est l'informatique, le réseau mondial. La volonté existe c'est l'ONU, l’UNESCO, l'OMS, le GATT, l'OMC, les ONG, tous les traités..., même l'Union Européenne si imparfaite qu'on nous impose... Toutes ces tentatives qui sont faites en vrac, de bric et de broc, en patatras, à hue et à dia. Dans l'improvisation, l'imprécision, l'indécision, l'inorganisation, l'impuissance. Dans la bonne foi et dans la mauvaise foi... Mais voilà ces tentatives existent et sont méritoires; pour rendre plus libre, plus églitaire, plus fraternel, le monde. Ça finira par payer !

Qu'est-ce qui manque à tous ces efforts salutaires de réforme par quoi la raison humaine pourrait - et c'est là l'espoir - éviter une conflagration finale? La der des der? La vraie « DER » cette fois, la «Nuke» qui sonnera l’avènement de la république des poux, des puces et des cafards (chacun son tour ici bas!)...

Il manque une philosophie générale acceptée par tous les peuples. Un projet commun. Un idéal. Accepté d'abord par les faibles, puisqu'il faut bien que cette morale soit "minimaliste". La justice c'est "A chaque homme son minimum vital". Et par les arrogants parce qu'on ne peut pas vouloir baser un socialisme sur l'élimination des “intelligents”, des forts. S'ils sont à priori égoïstes, leur égoïsme même doit leur faire comprendre qu'hors la survie des faibles, il n'y aura pas de puissants. Qu'est-ce qu'on peut proposer comme philosophie commune alors qu'il existe déjà une "déclaration universelle des droits de l'homme" tellement bafouée, piétinée, prostituée? Au siècle de la torture, du Ku-Klux-Klan, d'Hiroshima, de la Shoa, des vingt-six millions de morts de l'opération Barbarossa? Proposer quoi?

La mondialisation, la robotisation, le GATT, l'OMC, le FMI, la Banque mondiale et sa rigueur, l'Union Européenne des camelots... C'est la pseudo-rationalité qu'imposent les puissants. Cette société s'organise autour d'une lutte fratricide de capitalistes de plus en plus omnipotents, centralisés, regroupés, de plus en plus goinfres, se "restructurant" à perdre haleine à coup de plans "sociaux" qui jettent à la casse du chômage leur propre "marché". C'est une société démente qui se voue à son autodestruction.

Mieux vaudrait définir une philosophie mondiale accordée sur l'idée que la société des hommes ne peut pas s'assigner pour but - comme c'est le cas maintenant - le triomphe des forts, l'avènement d'un Super-Bill Gates (10-5↓ ) , d'un Hyper-Big Brother... Le seul projet légitime pour les hommes, la seule société "plausible" est celle qui postule qu'elle doive se reconstruire autour des droits fondamentaux de l'Homme au bénéfice de tous les hommes sans exception.
Et d'abord...
Le Droit au Travail et non pas le "droit de travailler"!
Le Droit au Travail  (10-6↓ ) 
sos-valdysieux.fr
1.- tout homme a droit à un travail qui lui permette de se nourrir en travaillant pour l'intérêt de la collectivité en produisant le moins possible d'effets négatifs sur l'environnement, sur la planète.
2.- Tout chômeur doit être secouru et pris en charge par la société assisté, soigné, encadré, soutenu jusqu'à ce qu'il ait retrouvé du travail.
3.- Tout chômeur, parce qu'il est secouru par la collectivité, contracte envers celle-ci des devoirs: notamment celui de donner une partie de son temps en travaux collectifs d'intérêt général — respectant l'environnement la Terre. Et donner une autre partie de son temps à la recherche d'emploi et au recyclage personnel.

Louis Blanc avait écrit "L'Organisation du Travail". L'ouvrage est introuvable en librairie. N'est pas en "poche". Dommage! Il expliquait que l’Etat devrait avancer de l'argent aux travailleurs désireux de s'autogérer dans des entreprises ouvrières. Ses idées, mises en oeuvre dans les "ateliers nationaux" du début du XIXème siècle par un ministre, Marie, dont le but reconnu par les historiens était de démontrer l'inanité pré-supposée du système, les idées de Louis Blanc, trahies, ont échoué provisoirement. Mais l'autogestion a démontré son efficacité depuis, dans certains pays. Mais par ailleurs, les marxistes ont combattu Louis Blanc.

L’incroyable résistance opposée par les Serbes à la violente intervention de l’OTAN
désireuse, en cassant la Yougoslavie créée en 1918 par la France, d’éradiquer, en la disloquant, la dernière république communiste d’Europe; cette résistance admirable doit sûrement beaucoup à l’efficacité de l’autogestion. Et aujourd’hui, deux facteurs de réussite existent qui n’existaient pas au XIXe siècle: la facilité de recenser les tâches d’intérêt collectif sur Internet et la rapidité des transports.

L'organisation du chômage incombe à la collectivité. Le recensement des besoins innombrables de la société humaine en travaux d'intérêt collectif incombe au “centre”. La gestion d'une masse budgétaire pour l'organisation "d'ateliers d'intérêt collectif”, la répartition de prêts bancaires aussi. Le recensement des chômeurs, l'encadrement, leur transport, leur suivi ou gestion du cursus individuel aussi. Mais à l'intérieur de ce "service civique national", il y aurait place pour des initiatives individuelles.

Par exemple. Apprenant que le village de Bellecoste, dans le Mont Lozère, va disparaître définitivement, et avec lui les dernières traces d'une étonnante architecture mégalithique du granite, un héritage ancestral inouï, une marque du génie des populations ancestrales de la France profonde, un jeune diplômé (Bac+5) en Urbanisme et Environnement de la faculté d'Aix et chômeur amoureux de l'âme cévenole, créerait un "atelier d'intérêt collectif” spécialisé dans la reconstruction historiquement fidèle du patrimoine lozérien.
Prêts de l'État. Lois à faire. Notre "micro-entrepreneur'' se ferait assister - recherche par le système centralisé informatique de la gestion du chômage, constituant le "cerveau" du "service civique national" d’un architecte RMIste qui accepterait de se spécialiser dans les architectures rurales traditionnelles du Mont Lozère.

- Des dizaines de maçons, de manoeuvres en chômage, vivement, se précipiteraient pour être du voyage. Car on voyagerait. Six jours sur le chantier; six jours pour la recherche d'emploi dans le secteur "capitaliste" ou l'administration. Ou 3+3, ou 9+9, 15+15; c'est selon...Par la SNCF, toujours!

On nous signale, dans le Mont Bougès, face à Bellecoste, que le hameau de la Cépède est en ruine; que la ferme de la Cépédelle s'écroule; que la clé de voûte de la gracieuse bergerie de la Cham de l'Hermet est descendue et va tomber; que le gentil pont du Rampoutet, derrière Grizac, va s'effondrer à la prochaine crue, etc. etc... Des millions de travaux d'intérêt général collectif existent qu'il suffit de recenser (corps d'inspecteurs itinérants du service civique national, plus boîtes à idées publiques, plus téléphones verts, campagnes télévisées... et, tout simplement, des randonneurs qui voient, au contact du réel, tout ce qui échappe aux autres). Des travaux d'intérêt collectif en veux-tu, en voilà! Tiens, dans la Montagne du Goulet, au nord du Lozère: Montredon! Ce superbissime hameau de schiste rosé qui s'écroule dans l'indifférence générale. Et beau à en pleurer! Beau de toutes les vies laborieuses qui s'y sont écoulées... Et qui part en miettes à jamais. Au torrent d'Altier... Qu'on en chialerait ! A désespérer de l'humanité...

Tiens! Un instituteur en retraite a réinventé la machine à faire des fagots, les margotins. Tant et tant de coupes à blanc où les menus bois sont incinérés... Et le CO2 qui fiche le camp dans l'effet de serre! Là, pour un faible prêt de l'État, la rentabilité est garantie sans délais.

En général, les travaux d'intérêt collectif sont des travaux qui paraissent non rentables et nulle TVA, nulle CSG, nul RDS, nul dirigeant politique ne sauraient jamais les financer s'ils fallait passer par le système des adjudications à des entreprises capitalistes ou d'État. Mais au travers d'un système de service civique national, une rentabilisation apparaîtrait pas à terme  (10-7 Inventaire Kouchner↓ )   (10-8 Inventaire L.Ferry↓ ) 

Tiens, sur le narthex de la cathédrale de Laon, il y a un bouleau. Chaque fois que j'y retourne, il est là. Il y a des alpinistes au chômage et, pendant ce temps-là, les racines s'insinuent dans les joints, rongent les pierres géniales, les disjoignent, provoquent des altérations irréversibles; je souffre !

La belle France pour les touristes qu'une France sans chômage. C’est rentable, le tourisme. C'est même un point fort du budget de la France qui devra lutter pour rester la première destination touristique mondiale...

Conclusion.
En 2001, le SMN (Service militaire national) disparaît; alors que les banlieues flambent, on jette à la rue des milliers de jeunes désoeuvrés et les chômeurs. Or, on avait là l’occasion historique de remplacer le Service Militaire par le SNC Service National Civique (ou Service National du Chômage) où seraient tombés, automatiquement, tous les inactifs. Avec une modulation incitative des indemnités pour que la liberté existe toujours, pour les associaux, de s’y soustraire... histoire de satisfaire une notion un peu «laxiste» de la liberté individuelle qui imprègne les mentalités anarchistes ouvrières... et bourgeoises !

L’armée de métier est nécessaire pour la mise en oeuvre des technologies guerrières nouvelles. Mais ces nouvelles armes ne gagneront pas forcément la guerre et trois cutters auront suffi à casser les twin-towers; trois cutters suffiront à briser le Super-Phénix de Malville (ou l’une de ces «centrales de 4ème génération» qui n’en seront que des copies: surgénérateurs de Plutonium refroidis par le sodium liquide). Trois cutters bien placés: fin du monde assurée!

Toutes les armées de métier de la Terre, même si elles comptent des républicains sincères, n’en connaissent pas moins, dans les poussées d’urticaire de l’histoire des éruptions de fascisme. Garder un minimum de “garde républicaine” était nécessaire; cela pouvait être une des fonctions d’un service civique national. Pouvait aussi s’y enseigner le civisme. Nos habitants des banlieues savent que ça ne serait pas du temps perdu...

Le coût n’aurait pas forcément été exorbitant car, de toute façon, on paie des indemnités de chômage à des personnes indemnisées pour ne rien faire. Les indemniser pour travailler (un tiers de temps), rechercher un emploi (autre tiers), se former (un tiers) serait forcément rentable. Il y aurait une part d’auto-rentabilité.

Le point délicat serait le risque d’une concurrence qui ralentirait le secteur d’activité normal; mais il appartiendrait aux organisateurs de définir des critères de qualification des travaux d’intérêt collectif qui, de toute façon, sont des investissements qui ne peuvent pas être supportés par la république. Pas interdit de vérifier au coup par coup qu’un chantier ne mettrait pas les ouvriers de l’entreprise locale... au chômdu!

La télévision nationale a montré qu’une forme de SNC existe déjà ( novembre 2001) dans les TOM. Il faudrait l’instaurer en métropole et ce serait un moyen de pacifier les banlieues, d’intégrer l’immigration, créer un esprit civique républicain, améliorer la vie des jeunes, les éloigner des paradis artificiels. Cela résoudrait d’une façon majeure le chômage. Le Service Civil Volontaire, mis en place par le gouvernement Villepin en 2006, est une première tentative, expérimentale, apparemment peu suivie par les intéressés.

Epilogue:À la veille de campagnes importantes où la Gauche devra batailler dur, on peut craindre qu’elle soit fragilisée par le dossier “sécuritaire”. Mettre à la rue les “jeunes” (comme on est exclusivement autorisé à dire aujourd’hui en parlant de l'heureusement très rare délinquance des banlieues...) aura été imprudent. Instituer, à la place du SMN (Service militaire national) un SNC (Service national civique), permettait de créer une “garde nationale” importante, venant seconder efficacement sur le terrain les gendarmes professionnels qui l’encadreraient; ne serait-ce que pour remplir la paperasserie des bureaux. La population se sentirait rassérénée, et le socialisme pluriel en serait crédibilisé.

J'entends ! Certaines fines gueules de gauche vont faire la bouche en cul de poule et brailler au "Fascisme!"

Leur fonds de commerce est cependant en train de se tarir à l'épreuve des banlieues qui flambent et des partis de gauche qui se vident... La vraie difficulté réside d'ailleurs dans la crainte d'avoir à parler aux classes défavorisées d'un service plus ou moins obligatoire... Mais question fascisme, s'il faut toujours craindre un putch des minorités armées, reste que toutes les sociétés, depuis la tribu d'australopithèques à la cité grecque, ont toujours sélectionné les jeunes gens les plus courageux pour défendre l'arbre à pastèques ou le silo à grain. Il en est certes né une aristocratie guerrière qui a souvent viré à la "classe dominante". Platon, dans sa "République" discourait déjà à perdre haleine sur la façon d'éduquer les "gardiens de la cité" afin qu'ils ne tournent pas au fascisme (nb: sans dire le mot...inventé par la clique de Mussolini).

La simple mise en oeuvre de ce SNC pourrait bien, par l’effet d’annonce, avoir un pouvoir attractif sur le corps électoral à la veille des législatives. Il y a, dans cette idée, bien à creuser (10-9↓ ) (Cf Documentation). Le Parti qui élaborera à temps un plan crédible et réaliste pour éliminer radicalement le chômage et pacifier la société sera gagnant  (10-10↓ ) .

Signé Chris Oïkostome Christian Jodon
Fondateur des Amis de la Terre du Val d'Ysieux
Le Dernier Hussard Noir de la République

Notes section 10:   ( Sauter les notes de section 10 )
10-1.-↑ SNC  Service National Civique ou Service National du Chômage
10-2.-↑ Le tirage au sort du mauvais numéro: Fin XIXème siècle, ç'avait été le sort de mes deux grands pères. CJ
10-3.-↑ Brassage des ethnies par le Service Militaire: Le Service National Civique serait une occasion de brassage des jeunes gens proprice à la compréhension mutuelle, à l'amitié, à l'assimilation des clans ethniques et religieux, à l'effacement progressif des "communautarismes" exacerbés en 2009 (Un conseil d'ami: n'entrez pas avec la kippa dans certaines librairies de V-le-B; - Wikipedia: Une kippa (hébreu : « chappe » ou « dôme » ; pluriel kippot ; parfois appelée kappel) ou yarmoulka (du polonais jarmulka, contraction "yorei malka", "crainte de Dieu") est un fin couvre-chef, souvent légèrement arrondi, porté par les Juifs lors de la prière, et en tout temps par les juifs orthodoxes pratiquants. Traditionnellement réservée aux hommes, les juifs massortim et réformés autorisent son port par les femmes.)
10-4.-↑ Assistanat: Fait d'être assisté, d'être secouru par des organismes publics ou privés.
Larousse; autres détails
10-5.-↑ Salut quand même à lui, l'homme le plus riche du monde et à Belinda, qui ont choisi de partager leur fortune au bénéfice des pauvres; mais on ne peut construire la société sur la charité, même la plus munificente. Charité chrétienne, zakâte musulmane, pour admirables qu'elles soient, n'ont pas amené le monde, à ce qu'on sache, à une société égalitariste ni tout au moins d'un inégalitarisme modéré, supportable et basé sur les vrais mérites des puissants. Trop de trop misérables et, avec l'explosion démographique, de plus en plus, de pire en pire...
En savoir plus sur "les charités", notion un peu fluctuante suivant les grandes religions:
La Zakâte musulmane
La Charité chrétienne
La Zedaka juive
ou
10-6.-↑ Le Droit au Travail: rien à voir avec la honteuse proposition de la fa-umeuse Constituchions rejetée par les Français d'un "Droit de Travailler", gifle envoyée dans la gueule des chômeurs, dans la trogne des retraités qui ont passé leur vie courbés sous la tâche, et ça, dans le collimateur du DRH, dans la figure des gueules cassées par des tâches immensément difficiles, risquées, dangereuses; comme s'ils avaient été de cette ancienne race de parasites qui n'avaient pas jadis, par esprit de caste, le droit de travailler!
10-7.-↑Projet Kouchner pour Ségolène Royal (2007)
"Les missions: confiées aux jeunes doivent être conformes à leurs attentes et à celles de notre pays. Il doit s’agir de missions réellement utiles pour les jeunes et comprenant une formation. Elles seront principalement dans les domaines de l’action sociale, le soutien scolaire, la culture, l’animation et la médiation culturelles, le secteur sanitaire, celui du sport, l’entretien du patrimoine, la défense de l’environnement et du développement durable, la coopération internationale, la qualité de vie, l’innovation, les nouvelles technologies, la défense des consommateurs, la recherche et le développement… En particulier, de nombreuses missions à but non lucratif des universités dans le domaine du sport, de la culture, des langues étrangères, de l’accompagnement scolaire, seront au coeur du projet." Bernard Kouchner
10-8.-↑Analyse par defense.gouv.fr du rapport L.Ferry
"Les tâches proposées devraient être d’intérêt public ou au moins collectif, reconnues comme telles par la collectivité : protection civile, secourisme, aide aux personnes âgées, lutte contre la solitude hospitalière, service écologique. Il conviendrait d’y intégrer les missions possibles au titre de la défense et de la sécurité. Ces tâches devraient être proposées et organisées par des entités d’accueil diversifiées et décentralisées (collectivités territoriales, administration, établissements publics, associations reconnues), s’engageant à assurer la formation et l’encadrement selon un cahier des charges précis. Elles seraient rétribuées sous forme d’une indemnité. L’organisation nécessiterait une coopération entre administrations, établissements publics et collectivités territoriales".
10-9.-↑ Documentation:
- Cotravaux, depuis 1959; nombreux liens sur le Service Civique
- Projet de Service Civique volontaire
- Sénat: Projet Courtaud-Rainaud 2006
- Sénat: Projet Yvon Collin 2008-2009
- Parlement: Projet Jean-Marc Ayrault, Daniel Vaillant
- Bernard Kouchner,entretien dans le Le Monde daté du 31 janvier 1996
- Vers un Service Civique Républicain? avec vidéo; Le PRG en Ile-de-France
- Confédération Permanente des Coordinations Associatives: sondage: "Êtes-vous satisfait de votre Service Civil Volontaire"; Internet: 373 participants. Septembre 2008
- Analyse par Baptiste Touverey dans L'Express du rapport Luc Ferry.
- Pétition de "La Vie", journal des Chrétiens; avec les noms de près de 500 parlementaires signataires
Davantage ? Entrez, dans Google ou autre moteur de recherche: « Service Civique » ou « Service Civique National » et vous serez submergé de lecture...

Téléchargement de mon article "Réflexion... Bellecoste":
Le texte ci-dessus en .PDF, dans la version actuelle. Clic ici.
Le texte ci-dessus en .DOC, dans la version actuelle. Clic ici.
Nota Bene: en fait, le second peut parfois être un fichier .ODT pour Office One ou Open Office...

10-10.-↑ L'ancien député (chassé par un sarkosiste) de la 9ème circonscription du Val d'Oise, Jean-Pierre Blazy, heureux député-maire de la "paisible" agglomération de Gonesse, a d'ailleurs écrit un ouvrage sur le sujet sécuritaire: "Les Socialistes et la sécurité". Collection "L'Encyclopédie du Socialisme", Éditeur CGM Bruno Leprince; ISBN: 2-916333-12-6; dont je donnerai plus tard un extrait.

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Le classement du Val d'Ysieux
JO du Classement

Pour importer la page du Journal officiel
Cliquez ici: > "Importer J.O. du 6 avril 2002""

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x x x x
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lUZARCHES 1970 ©CJ
Luzarches, entre religion du Moyen-Âge et religion de la bagnole...				
				
Zoomez l'image:
Placez l'image en haut, à gauche de votre écran (par l'ascenceur, à droite) et survolez-la avec la "souris"; elle est "zoomée". Après une seconde, elle affiche sa légende qui s'efface quelques instants après.
Mise à Jour: 251211
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Déviation Luzarches 1970 ©CJ
Luzarches, l'église, la déviation de la RN16.
Vue aérienne de Luzarches, par CJ, 1973.
La déviation des villages (Ecouen, Le Mesnil-Aubry, Champlâtreux, Luzarches) dans les Trente-Glorieuses a totalement changé l'aspect de la RN16 qu'avaient connue nos pères et les plus âgés d'entre nous. Jeune homme, j'avais peiné sur les pavés de Champlâtreux à bicyclette... Ces déviations étaient devenues indispensables du fait de la civilisation de la bagnole. Laquelle découlait de la fuite des banlieues par la classe moyenne… Cependant, avec les déviations de certain bourg, on arrive à saturation. Le massacre du paysage devient flagrant. La gêne procurée aux déplacements de la grande faune marque l'époque où, le découpage, par les autoroutes, du paysage en "pastilles vertes" de plus en plus exiguës, va conduire à la fatale stérilisation de la nature.
Certes, bien contents d'en profiter sommes-nous, pour habiter un peu plus loin que les banlieues incendiaires; mais l'examen de la moindre photo aérienne montre quelle énorme brèche, quel coup de serpe d'un bûcheron géant, chacune de ces nouvelles routes découpe dans le paysage.
Le Val d'Ysieux ignorait son individualité jusque dans les années 60 et jusqu'à son nom. C'est pourtant, après les grands plateaux(1) de la Plaine de France, le premier relief agréable. Courant sur vingt kilomètres, d'est en ouest, à la lisière des forêts d'Ermenonville, La Chapelle, Chantilly et Carnelle, il constitue une zone de transition (dite "écotone" par les écologues) protégeant les lisières. Légèrement accidenté, avec des points de vue étendus, bocager, gorgé d'eau vive (jusqu'à trente ans après la seconde guerre mondiale), il attirait facilement une urbanisation qui avait désormais saturé les villes bordant la voie ferrée de Chantilly. Il était l'endroit rêvé des classes riches et moyennes capable de supporter un long transport automobile quotidien vers le lieu de travail. Il a donc été un lieu de délectation pour la spéculation immobilière. On pourra en suivre les progrès sur quelques vues aériennes qui seront produites sur ce site. On peut aussi utiliser les sites de Google Earth et de l'Institut Géographique National pour mieux comprendre la spécificité de cette micro-région, si importante pour protéger la biocénose forestière tout en gardant un minimum de vie sauvage dans la Plaine de France.

1.- Pour les géographes, il semble qu'on doive parler de "plateau" si des rivières y sont "encaissées". D'où la préférence du nom "Plaine de France" pour une étendue très plate physiquement.
Morienval défigurée
Nous cherchons:
- Des photographies ou cartes postales présentant des paysages anciens (même récents) modifiés depuis la prise du cliché.
- Des photographies aériennes si possibles datées montrant des aspects du Val d'Ysieux, notamment des aspects modifiés et disparus.
Les photos ou autre seront numérisées; nous nous engageons à les restituer aux propriétaires dès le scan réalisé . Une copie du fichier numérisée leur sera fournie gratuitement sur CDRom ou DVDRom. S'ils le désirent, les photos, si elles sont publiées sur le site, pourront l'être avec leur nom et copyright.
SOS Val d'Ysieux; rue de l'Eglise; 95270 Le Plessis Luzarches.
Nous souhaitons:
Que ceux qui ont l'occasion de survoler les espaces encore ruraux du Val d'Ysieux, s'empressent d'en réaliser un abondant reportage photographique qui pourrait être transmis à nos descendants.

Alerte! En effet, il ne faut pas croire que parce que des écologistes vous ont conservé et protégé les dernières pilules de verdure existant au bout des pistes de Roissy-CDG, vous allez les conserver toujours! Alerte! les naïfs: les cartons sont pleins d'autoroutes, de déviations, de TGV, d'usines, de ZI, de zones pavillonnaires et de golfs immobiliers qui vont vous exploser au nez et vous rendre votre asile insupportable et dévalorisé.

Réveillez-vous! Car les fricards, les goinfres insatiables sont là, même pas cachés, surtout pas honteux de n'être que ce qu'ils sont: les Arrogants du Pognon. Pour vos enfants, pour vos générations futures, prenez conscience, réagissez ou votre descendance vous reniera !
				
Copyrights:
J'ai l'intention de bien respecter les droits des auteurs: ne pas utiliser d'extraits sans les citer, les effacer à la moindre réclamation. Mais j'aimerais que les Éditeurs contactés qui ne m'ont encore pas encore répondu veuillent bien le faire, et favorablement; sinon, je marcherai au principe de :"Qui ne dit mot consent", étant entendu qu'à la moindre réclamation, je supprimerai les objets concernés de ce site. Merci d'être indulgent: j'ai passé, dans ma vie, des jours, des mois à travailler pour vous garder quelques arpents de Bon Dieu: "le Val d'Ysieux". Avec mon fils, avec quelques amis, quelques élus et non des moindres, nous avons obtenu un classement protecteur mais fragile et agressé de toutes parts...

Concernant mes textes et images de mon site, ils sont couverts par mon copyright (©CJ); ceux qui désireront les utiliser à des fins non commerciales doivent citer mon nom d'auteur (Christian Jodon) et mon site. Les utilisations commerciales sont soumises à mon autorisation préalable, notamment pour les romans, articles et poèmes, les photos. Il est possible d'obtenir de meilleures définitions d'image.

Par ailleurs, je m'efforcerai de ne citer de noms que ceux des personnes suffisamment connues et médiatisées pour qu'on puisse les considérer comme des "monuments publics", gardant aux moins "people" un anonymat de bon aloi... Sauf pour les personnes qui, jugeant d'être des témoins actifs de la défense du Val d'Ysieux naturel m'en feront, par écrit, la demande ou l'autorisation. Par ailleurs, en cas d'agression procédurière: 1.- je cherche un Avocat de l'environnement défenseur actif de l'écologisme (de Sarcelles à Creil, L'Isle-Adam à Senlis); 2.- je me réserve la possibilité de répondre ici, dans cette page, nommément.
Christian Jodon; SOS Sylvie - SOS Val d'Ysieux, 95270 Le Plessis-Luzarches.
"Vos Téléphones…"

Téléphones
Liens à cliquer pour trouver immédiatement un site concernant une mairie, un village classé ( ou "non" ), un service départemental ou national important…
Cliquez ci-après:

Téléphones…
"La Forte en T'Aime"

La Forte en T'Aime
Le premier roman sans papier…
Entièrement et directement écrit au clavier…
Mis à disposition des lecteurs gratuitement…
Sur le site: sos-valdysieux.fr.

Lire le roman ? Cliquez ci-après:

Roman… "La Forte en T'Aime"
© cj - Déposé à la SGDL
© Droits d'adaptation réservés.

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Sous-Bois2.gif

"Le vrai génie sans cœur est un non-sens."
"Amour! Amour! Amour! Voilà l'âme du génie".
Wolfgang Amadeus Mozart, le 11 avril 1787.
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SOS-Sylvies - SOS-Val d'Ysieux
Pas d'amour? Pas d'humour? On ne se fâche pas: on change de site; merci de votre visite.

Le Val d'Ysieux, c'est quoi?

Une petite région sans nom jusqu'à ce que quelques personnes créent les Amis de la Terre du "Val d'Ysieux". Ainsi a été reconnue l'individualité de cette micro-région, si fragilisée à l'heure actuelle, et qui, pourtant, est un "écotone" utile et encore plus "vulnérable". Les Ecologues nomment "écotone" une zone de transition entre deux écosystèmes; ici, la Forêt de Chantilly et la Plaine de France. Les écotones sont riches des deux biocénoses en contact. Mais s'ils sont ainsi attirants pour les bâtisseurs, leur atteinte est fatale aux écosystèmes qui s'interpénètrent. C'est ainsi que notre région a vite atteint, à huit kilomètres au bout des pistes de R-CDG, un degré de saturation démographique dangereusement dépassable. Il incombe donc aux habitants des lieux d'assumer courageusement la défense des micro-espaces naturels qui subsistent face à la folie rageuse des chieurs de béton. Soyez de ceux-là. Pas pour moi qui suis vieux et qui n'en profiterai pas. Pour vos successeurs: vos enfants que nous aimons et qui ont besoin d'autre chose pour "vivre" que de l'enfermement dans la banlieue atroce, laide et criminogène, où l'on veut toujours davantage les parquer. Pour eux, sauvons, sauvez le Val d'Ysieux

Nb. - Ce site n'est pas le site officiel des "Amis de la Terre du Val d'Ysieux" que pourtant j'ai créés. Les opinions exprimées n'engagent donc que l'association "SOS Val d'Ysieux -
http://www.sos-valdysieux.fr "SOS Val d'Ysieux" - "SOS Sylvies" Rue de l'Eglise, 95270 Plessis Luzarches


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